
La photo de l’adolescent de 16 ans, Fawzi al-Junaidi, les yeux bandés, contusionné, et entouré d’une douzaine de soldats israéliens, a fait le tour des médias sociaux. On a vu en lui un emblème de l’oppression israélienne.
Mais pour les grands médias occidentaux, il était difficile d’intégrer cette photo à tous les discours sur la « colère », la « rage », la « violence » et les images régulièrement recyclées de pneus en feu et de jeunes hommes aux visages dissimulés par un foulard qui lancent des pierres.
L’arrestation de Fawzi a donc été présentée comme un cas singulier, une exception, et ce qui lui est arrivé après qu’il a été photographié n’a pas intéressé les médias dominants. On a peu parlé des milliers d’enfants actuellement emprisonnés, et encore moins du fait qu’ils sont la cinquième génération de Palestiniens à vivre sous occupation militaire.
De même, alors que de nombreux correspondants étrangers disaient que la décision du président américain Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël avait jeté « de l’huile sur le feu », il n’a guère été fait mention du nettoyage ethnique systématique que cette même ville subit depuis 70 ans.
Dans les reportages occidentaux, les Palestiniens ont une fois de plus été présentés comme des gens habités par une « colère » irrationnelle, et la couverture médiatique que mériterait l’oppression dont ils sont victimes leur a été refusée une fois de plus.[...]