Publié une première fois le 29 octobre 2022
Trouvé sur le Net. Mis en ligne sur le site de la Nouvelle République le 24/04/2022
Le syndicat agricole Modef a décidé de rejoindre le combat de Bassines non merci, accueilli à bord par Julien Le Guet.
"L’irrigation est évidemment indispensable au maintien et au développement de l’agriculture. Il faut juste se demander de quelle agriculture on parle !" Président du Modef Nouvelle-Aquitaine, Raymond Girardi est monté vendredi 22 avril 2022 de son Lot-et-Garonne natal pour comprendre les enjeux du combat pour l’eau qui se joue dans les Deux-Sèvres. Sa participation au Printemps maraîchin de La Rochénard le 26 mars 2022 l’a en effet convaincu que le sujet mérite d’être approfondi.
Accompagné par Clément Tardy, animateur du syndicat, il a été reçu à Arçais, sur ses terres et à fleur d’eau, par Julien Le Guet. La rencontre a été chaleureuse et le tour de barque dans le Marais poitevin a scellé les mêmes longueurs d’ondes.
La moitié des fruits et légumes que nous consommons aujourd’hui est importée ! La moitié, c’est énorme !
"Les paysans ont, selon nous, deux fonctions fondamentales, résume Raymond Girardi : une fonction nourricière et une fonction d’occupation de l’espace rural qu’ils modèlent et où ils entretiennent la vie. Or ces fonctions ont progressivement disparu à la faveur de l’industrialisation et de la mondialisation. Il est inimaginable qu’un pays comme la France ne soit désormais plus capable de produire de quoi nourrir sa propre population sans avoir recours à l’importation ! Savez-vous que la moitié des fruits et légumes que nous consommons aujourd’hui est importée ? ! La moitié, c’est énorme ! »
Selon le Modef, le responsable de cet appauvrissement est le productivisme agricole qui, à la faveur de la mondialisation, a généré une hyper spécialisation des territoires. Julien Le Guet cite l’exemple de la Bretagne : « Cette région est devenue la porcherie de l’Europe. Voyez les dégâts que cela engendre ! »
« Les bassines en roue de secours, pas plus ! » Et les bassines dans tout ça ? « Si l’irrigation était conçue pour alimenter et porter une agriculture vivrière destinée aux habitants du territoire, cela ne nous poserait pas de problème puisqu’on s’inscrirait ici dans un réel projet de territoire favorable à nos autonomies alimentaires. »
Est-ce possible ? « Bien sûr ! » s’exclame le porte-parole de Bassines non merci, en citant « tous ces jeunes qui s’installent pour faire du maraîchage en s’appuyant sur le réseau des Amap ». « Mais pour cela, intervient Clément Tardy, il faut une volonté forte de l’État. »
« Il faut adapter nos agricultures aux capacités de nos territoires, reprend Julien Le Guet. Or, avec ces bassines, on fait l’exact contraire : on imagine des systèmes pour continuer à faire comme on a toujours fait. C’est ce que nous dénonçons : les bassines doivent être la roue de secours et certainement pas le moteur ! »
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