« Consumérisme », n.m. : terme qui sert à faire passer les classes laborieuses pour des masses incapables de réfréner leurs pulsions d’achats et faire porter le chapeau au consommateur plutôt qu’aux producteurs. Son utilisation, toujours tournée vers l’extérieur et jamais vers soi, provoque un doux sentiment d’autosatisfaction.
Exemples : « l’individualisme, les réseaux sociaux et le consumérisme m’effraient » (personnalité lambda sur le plateau de Quotidien, saluée par des hochements de tête et des regards graves) ou encore « cette œuvre vendue 23 millions d’euros à la Foire Internationale de l’Art Contemporain dénonce le consumérisme de nos sociétés occidentales déracinées » (le consumérisme est le sujet d’une œuvre d’art contemporain sur quatre, selon une étude personnelle et subjective).
J’ai beaucoup pensé au consumérisme, notamment parce qu’hier, à l’agence postale de mon village, l’agente au guichet a annoncé joyeusement « pour le Black Friday : un colissimo international acheté : un offert ! ». Devant moi, l’offre n’a pas eu grand succès : on vient généralement à la Poste pour un but précis, pas pour flâner en rêvassant devant les promos Colissimo. Pourtant, l’entreprise publique s’est essayée plusieurs fois au jeu de la marchandisation capitaliste, notamment en faisant payer l’attention que le facteur pouvait avoir pour votre parent ou parente âgée…
commenter cet article …
/image%2F1440038%2F20221125%2Fob_d52d4e_consum.jpg)
/image%2F1440038%2F20221125%2Fob_deadb4_consumerisme.jpg)