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ACTION COMMUNISTE

 

Nous sommes un mouvement communiste au sens marxiste du terme. Avec ce que cela implique en matière de positions de classe et d'exigences de démocratie vraie. Nous nous inscrivons donc dans les luttes anti-capitalistes et relayons les idées dont elles sont porteuses. Ainsi, nous n'acceptons pas les combinaisont politiciennes venues d'en-haut. Et, très favorables aux coopérations internationales, nous nous opposons résolument à toute constitution européenne.

Nous contacter : action.communiste76@orange.fr>

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Humeur

Chaque semaine, AC attribue un "roquet d'or" à un journaliste qui n'aura pas honoré son métier, que ce soit par sa complaisance politique envers les forces de l'argent, son agressivité corporatiste, son inculture, ou sa bêtise, ou les quatre à la fois.

Cette semaine, sur le conseil avisé de la section bruxelloise d'Action communiste, le Roquet d'Or est attribué  à Thierry Steiner pour la vulgarité insultante de son commentaire sur les réductions d'effectifs chez Renault : "Renault fait la vidange"...  (lors du 7-10 du 25 juillet).


Vos avis et propositions de nominations sont les bienvenus, tant la tâche est immense... [Toujours préciser la date, le titre de l'émission et le nom du lauréat éventuel].

 

 
28 février 2018 3 28 /02 /février /2018 07:00
Sur le blog de Ruptures

SNCF en danger de privatisation

Après la « réforme » de l’Etat (*), celle de la SNCF. En matière d’annonces, Edouard Philippe ne chôme pas. Dans ce dernier dossier, l’intention désormais affichée de passer par la voie des ordonnances a cristallisé la colère de certains. Au risque de faire dévier le débat public de l’essentiel, comme si le recours à la procédure parlementaire normale eût constitué une circonstance atténuante…

Quelques jours avant l’annonce gouvernementale, un rapport sur le rail français avait opportunément été rendu public. Un premier tir d’artillerie, en quelque sorte. A elle seule, la carte de visite de son auteur constituait tout un programme : ancien fondateur de la section CFDT de l’ENA, Jean-Cyril Spinetta fut haut fonctionnaire sous les gouvernements socialistes dans les années 1980, puis administrateur de sociétés indifféremment publiques et privées à partir des années 2000 (Alcatel-Lucent, Alitalia, La Poste, Saint-Gobain, Unilever, GDF-Suez, Areva…).

Privatiseur d’Air France, Jean-Cyril Spinetta avait évidemment le profil idéal pour préparer le rapport sur « l’avenir du transport ferroviaire »

Mais c’est évidemment en tant que PDG du Groupe Air France, de 1997 à 2008, qu’il rendit les plus fiers services : il rapprocha la compagnie aérienne nationale de la firme néerlandaise KLM avant de procéder à sa privatisation. Il n’y avait donc pas de meilleur choix que cet « Européen convaincu » pour préparer le rapport souhaité par le premier ministre sur « l’avenir du transport ferroviaire », où sont remis en cause le statut des cheminots, celui d’établissement public de la SNCF, tout comme l’avenir des « petites lignes ».

Déjà prévue par François Hollande

Le profil de M. Spinetta éclaire donc l’essence de la réforme du rail prévue. Pourtant, au regard de la vacuité de certaines critiques, on en viendrait à croire que c’est la méchanceté intrinsèque d’Emmanuel Macron qui explique le chamboule-tout annoncé. Et ce, alors même que le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a opportunément rappelé que ladite réforme était déjà prévue par François Hollande. Ce qui est tout à fait exact, et qui devrait mettre la puce à l’oreille.

Tout simplement parce que celle-ci est la conséquence directe des orientations orchestrées par l’Union européenne. S’il y a bien un dossier où ce constat est patent, caricatural même, c’est bien celui du rail, objet de quatre « paquets » successifs de directives et règlements européens.

Avec un maître-mot : l’introduction progressive de la concurrence. Les « gains de productivité » de même que la transformation de la SNCF en société anonyme qu’entend imposer le gouvernement sont en effet indissociables de l’arrivée de concurrents privés sur le réseau français programmée (par étapes) au niveau de l’UE.

Emmanuel Macron entend être le porte-étendard qui fait avancer l’Europe, et faire figure en la matière de premier de la classe vis-à-vis de ses pairs

En outre, Emmanuel Macron ne s’en cache pas : il entend être le porte-étendard qui fait avancer l’Europe, et faire figure en la matière de premier de la classe vis-à-vis de ses pairs. Ce fut déjà le cas avec la « loi Travail » prescrite par Bruxelles.

Etrangement cependant, cette dimension qui crève les yeux semble échapper à certains dirigeants syndicaux, en tout cas si l’on en croit les premières déclarations publiques.

Cette impasse est redoutable, car elle porte le risque de désarmer le luttes à venir, et de couper celles-ci du soutien populaire. En effet, Edouard Philippe est habile : pour justifier les bouleversements annoncés, il part d’un constat hélas bien réel que les cheminots sont les premiers à dénoncer : le service public se dégrade.

Or cette dégradation au fil des années est conséquence des politiques antérieures de même inspiration européenne. Faute de pointer celle-ci, on risque bien d’accréditer l’idée, notamment auprès d’usagers en colère, que seules la déréglementation et la privatisation permettraient de sortir du statu quo.

Est-ce que cet aveuglement – ou cette indulgence coupable – vis-à-vis de Bruxelles serait, pour certains, le prix à payer afin de faire subsister indéfiniment l’illusion de l’« Europe sociale » ? On raille, naturellement…

(*) L’édition de Ruptures datée du 28 février analyse le projet de réforme de l’Etat à travers un entretien avec une syndicaliste CGT de la fonction publique. L’édition de mars reviendra sur les projets de réforme ferroviaire. Abonnez-vous sans attendre

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