Publié le 25 Mai 2015
il est des lundi matins
où
la lumière est plus pure
Comme pour la Grèce, d'abord se féliciter de voir la droite ici héritière du franquisme (un peu comme si le f-haine était une des composantes décisives de l'UMP) prendre une baffe mémorable et de voir le PS local se faire botter le cul.
Honneur aux Espagnols qui, certes par procuration, nous permettent cette joie que nos incrustés dans les alliances politicardes ici, les communautarismes de chapelle là, ont interdit au peuple français.
Une image forte, ici, le quotidien de déférence qui titrait il y a huit jours sur son édition.fr du matin "La surprise de Cameron" renvoie dans les sous-titres les élections espagnoles.
Pour le Monde , à en croire la taille des caractères, que la Grande-Bretagne reste à droite serait un évènement majeur, que Madrid soit arrachée aux héritiers de Franco une maladie honteuse à soustraire des regards.
Le Figaro se console comme il peut : "La droite reste en tête au niveau national mais sans dégager de majorité absolue dans les territoires où se sont déroulées, ce dimanche, les élections municipales et régionales."
L'Huma titre sur la victoire de Podemos à Madrid et Barcelone, mais reste timide sur la condamnation sans appel par le peuple espagnol de sa social-démocratie eurocratisée. Cela pourrait ici donner des idées.
Quant à Libé pas un mot dans son titre sur la chute du PSOE (-800 000 voix) qui ne se tient en place que parce que le PP chute plus que lui.
L'intérêt de ce qui se construit en Espagne -- mais aussi peut-être des limites qu'il appartient d'abord aux Espagnols de mesurer et si besoin fortifier en terme d'organisation -- ce sont les bases populaires du rassemblement, ses objectifs contre la spéculation foncière, contre les affairistes et les scandales financiers, pour l'emploi et la protection sociale (dont les retraites) autant de sujets qui interdisent récupération à l'extrême droite et qui s'ancrent dans les exigences populaires en combattant les choix économiques, idéologique et politiques de l'UE. Il lui faut maintenant se construire son projet alternatif, se l'inventer sans modèle d'importation tous faillis.
Le peuple espagnol dispose-t-il des outils politiques pour construire cette alternative que portent les résultats ? Pas évident. Mais de même que pour la Grèce, être observateur éventuellement porter appréciation, interdit de se poser en donneur de leçon (d'autant plus que le mouvement social en France n'a pas de son côté fourni d'effort marquant pour s'affranchir des forces institutionnelles qui veulent le contenir dans les structures de l'UE ou le faire dériver vers des modèles de type franquiste que les Espagnols à leur façon sont en train de rejeter.
Donc se réjouir de voir une nouvelle génération pointer rejetant l'héritage franquiste et celui des forces qui se sont acclimatées au régime mis en place pour sa succession.
Souhait personnel de Canaille le Rouge, mais qui ne lui appartient pas pour sa concrétisation, voir maintenant l'Espagne poursuivre l'écriture de son avenir avec l'encre Violette qui manque toujours à ses couleurs Jaune et Rouge.
C'est qu'en France depuis 80 ans on a l'Espagne au cœur et pour qui depuis des lustres fréquente régulièrement le 94 rue JP Timbaut, cela à du sens…profond.
Rédigé par Canaille Lerouge
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