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ACTION COMMUNISTE

 

Nous sommes un mouvement communiste au sens marxiste du terme. Avec ce que cela implique en matière de positions de classe et d'exigences de démocratie vraie. Nous nous inscrivons donc dans les luttes anti-capitalistes et relayons les idées dont elles sont porteuses. Ainsi, nous n'acceptons pas les combinaisont politiciennes venues d'en-haut. Et, très favorables aux coopérations internationales, nous nous opposons résolument à toute constitution européenne.

Nous contacter : action.communiste76@orange.fr>

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Humeur

Chaque semaine, AC attribue un "roquet d'or" à un journaliste qui n'aura pas honoré son métier, que ce soit par sa complaisance politique envers les forces de l'argent, son agressivité corporatiste, son inculture, ou sa bêtise, ou les quatre à la fois.

Cette semaine, sur le conseil avisé de la section bruxelloise d'Action communiste, le Roquet d'Or est attribué  à Thierry Steiner pour la vulgarité insultante de son commentaire sur les réductions d'effectifs chez Renault : "Renault fait la vidange"...  (lors du 7-10 du 25 juillet).


Vos avis et propositions de nominations sont les bienvenus, tant la tâche est immense... [Toujours préciser la date, le titre de l'émission et le nom du lauréat éventuel].

 

 
12 mai 2015 2 12 /05 /mai /2015 09:31
 

En ce 9 mai 2015, nous commémorions le 70ème anniversaire de la victoire contre l’Allemagne nazie. Cette date restera dans les livres d’histoires comme celle ou ce que l’on appelle « l’occident », et qui n’est en réalité que le cercle des alliés européens des Etats-Unis à commis une faute politique majeure. Dans cette faute, la responsabilité du Président François Hollande est importante, et pourrait avoir des conséquences profondes.

2.5.1945 Berlin Reichstag Armbanduhren wegretuschiert.

2.5.1945 Berlin Reichstag
Armbanduhren wegretuschiert.

Poutine isolé ?

Sous les pressions des Etats-Unis, une majorité des pays européens ont renoncé à envoyer un Président ou un Premier ministre à Moscou pour la grande parade commémorant la Victoire. Mais, et ceci est extrêmement important, la Chine, l’Inde et de nombreux pays d’Amérique Latine ont fait le déplacement. Si l’on mesure démographiquement le poids de ces représentants, ils pèsent plus de 50% de la population terrestre. Si l’on mesure économiquement leur contribution, elle est élevée, autour de 40%. Parler dans ces conditions d’un « isolement » de Vladimir Poutine est une absurdité.

Mais, la symbolique politique est encore plus importante. Ont fait le déplacement à Moscou les chefs d’Etat ou les chefs de gouvernement des pays des « BRICS » et des pays de l’OSC, l’organisation de Sécurité et de Coopération. Plus encore, la présence des chinois et des indiens acquière une signification particulière. La population de la Chine a payé d’un prix humain extrêmement lourd un conflit qui, pour elle, a commencé non en 1939 mais en 1937. En fait, elle est – derrière l’URSS – le deuxième pays à avoir le plus souffert. Les atrocités commises par l’armée japonaise ont été abominables. Les troupes indiennes se sont battues, tant contre l’Allemagne et l’Italie que contre le Japon. La participation de contingents des armées chinoises et indiennes au défilé de Moscou a, à l’évidence, une portée qui dépasse la simple commémoration.

Il était donc clair que ce 9 mai allait revêtir une importance particulière. Du fait de l’attitude des Etats-Unis, mais aussi du fait de la couardise, pour ne pas utiliser de mots plus blessants, de dirigeants européens, ce 9 mai 2015 a entériné la coupure du monde en 2. Il a symbolisé l’opposition d’un « ancien monde », celui du bassin atlantique à ce nouveau monde en train d’émerger autour de l’Asie, et qui attire à lui sans cesse de nouveaux pays. On ne peut, à cet égard, que constater que les initiatives chinoises, ou Sino-Russes[1], de la Banque Asiatique d’Investissement dans les Infrastructures[2] (BAII/AIIB) jusqu’au projet d’union eurasienne ne cessent de prendre de l’ampleur. Ces initiatives auraient pu être conçues dans un cadre ouvert sur « l’ancien monde ». C’est la responsabilité des Etats-Unis, mais aussi de ceux qui par suivisme à courte vue ou par peur leur ont emboité le pas que d’avoir provoqué cette rupture symbolique entre ces deux mondes que l’on a vérifiée avec le défilé du 9 mai.

 

La responsabilité de François Hollande.

Traditionnellement, c’est la France qui cherche à rétablir le dialogue et qui se bat, parce qu’elle a une conception universaliste de certains principes, pour faire tomber les préventions et réduire les hostilités entre blocs. Le Général de Gaulle a prononcé de nombreux discours contre la « politique des blocs », dont celui de Phnom Penh, en 1966, est le plus fameux. En décidant, à la dernière minute, d’envoyer Laurent Fabius, notre Ministre des Affaires Etrangères, non seulement François Hollande a commis une faute lourde, mais il s’est discrédité durablement sur la scène internationale. L’envoi du Ministre des Affaires Etrangères représente clairement un indigne « entre deux ». Si l’on voulait être présent à Moscou, c’était au Président de se déplacer, voire à son Premier ministre (Manuel Valls) qui, rappelons le, dans la Constitution, « dirige la politique du pays ». Mais, François Hollande a préféré aller se mettre au chaud dans les Caraïbes, et Manuel Valls se complaire dans une polémique indigne contre Emmanuel Todd. L’Histoire retiendra cette désertion, à la fois physique et morale, des deux autorités les plus importantes de notre pays.

Mais, le plus grave, est que si, dans le futur, la France s’émeut – à juste titre – de cette résurgence de la « politique des blocs » elle n’aura plus aucune légitimité pour parler contre. François Mitterrand, qui avait un sens de l’Histoire, et de la formule, avait utilisé l’expression de « petit télégraphiste » pour dénoncer la visite de Valery Giscard d’Estaing à Moscou au début (1979) de la guerre d’Afghanistan. Mais aujourd’hui, au moment où il eut été important d’être à Moscou ne serait-ce que pour témoigner par sa présence de l’unité du monde et pour reprendre langue avec ces dirigeants du « nouveau monde », le Président français a préféré jouer les abonnés absents. Son absence est certainement une honte, mais elle est aussi – politiquement – une démission.

 

Les conséquences.

Cette démission aura, n’en doutons pas, des conséquences profondes et durables, du moins tant que ce personnel politique là restera au pouvoir. On oublie, ou bien l’on feint d’ignorer que Vladimir Poutine est, au sein du gouvernement et de la classe politique au pouvoir en Russie, l’un des plus pro-occidentaux[3]. En un sens, il a pris acte des principes de la politique internationale qui fondaient les relations internationales depuis les années 1980, au moment où ces derniers étaient de plus en plus abandonnés par les Etats-Unis et leurs alliés.

La question des principes et des règles qui doivent régir les relations internationales est au cœur de la problématique défendue par Vladimir Poutine depuis le discours qu’il prononça à Munich en 2007[4]. Il est revenu à de nombreuses reprises sur ce thème, et en particulier en 2012[5]. Cette dernière déclaration est particulièrement importante car elle date de bien avant la crise ukrainienne. L’un des points sur lesquels Poutine se prononce est : «La récente série des conflits armés démarrés sous le prétexte d’objectifs humanitaires est en train d’affaiblir le vieux principe de la souveraineté des Etats, créant ainsi un vide légal et moral dans la pratique des relations internationales. Il est souvent dit que les droits de l’homme sont supérieurs à la souveraineté des Etats. Ceci est incontestablement vrai – les crimes contre l’humanité doivent être punis par la Cour International. Mais, quand la souveraineté des Etats est trop aisément violée au nom de ce principe, quand les doits de l’homme sont protégés de l’extérieur sur une base sélective, et quand les mêmes droits d’une population sont piétinés dans le processus d’une telle protection, incluant le droit primordial et le plus sacré – le droit à sa propre vie – ces actions ne peuvent être considérées comme une noble mission mais plutôt comme une totale démagogie »[6] .

Cette question était déjà pendante en 2007 quand Vladimir Poutine avait réclamé la clarification des règles du Droit international. Dès 2003, à propos de l’intervention américaine en Irak, on pouvait voir que cette tendance à interpréter les règles à leur seul profit était une tendance de la politique des Etats-Unis[7]. On sait que cette dérive de la politique américaine vers un « interventionnisme » de plus en plus important n’a fait que se renforcer.

De même, il fait, en 2012, cette réflexion quand à la volonté des Etats-Unis de se constituer en bastion invulnérable : « Par définition l’invulnérabilité absolue pour un pays requiert en théorie que tous les autres pays soient vulnérables. Ceci ne peut être accepté »[8]. On voit bien ici toute la responsabilité de la politique américaine dans le raidissement progressif de la position russe. L’incapacité des Etats-Unis d’admettre que le XXIème siècle ne sera pas le siècle américain est grosse de conflits.

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