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Publié le 28/02/2018 sur le site de Marianne.
Aurélien Bernier est essayiste. Il a publié publié plusieurs ouvrages dont La gauche radicale et ses tabous : pourquoi le Front de gauche échoue face au Front national (Seuil, 2014) et plus récemment La démondialisation ou le chaos (Utopia, octobre 2016).
Remis le 15 février 2018, le rapport Spinetta sur la libéralisation du transport ferroviaire en France a suscité de nombreuses réactions. Ce qu'il contient et préconise n'a pourtant pas grand-chose de nouveau. Il sonne simplement l'heure de l'offensive, du passage de la théorie libérale, préparée à Bruxelles depuis plus de 25 ans, à la pratique de démantèlement.
Le 29 juillet 1991, l'Union européenne adopte la directive 91/440/CEE « relative au développement de chemins de fer communautaires ». Son objectif est d'amener les États à libéraliser le rail, avec une double motivation : d'une part, dans chaque pays membre, l'extension de la sphère privée au détriment de la sphère publique et, d'autre part, une « européanisation » du réseau ferré pour aller vers une concurrence internationale.
Mais le transport ferroviaire ne se libéralise pas comme n'importe quelle activité commerciale. Pour vendre des voitures ou des téléphones portables et concurrencer un distributeur déjà implanté, il suffit d'ouvrir une boutique. Pour faire circuler des trains, il faut un réseau de rails, d'alimentation énergétique, de gares... Si chaque entreprise privée souhaitant développer une activité de transport ferroviaire devait construire son propre réseau, jamais personne n'aurait revendiqué l'ouverture à la concurrence car jamais la rentabilité n'aurait été au rendez-vous. Pour les libéraux, il fallait donc élaborer une stratégie adaptée à ce cas particulier.[...]
L'intégralité du texte ici : https://www.marianne.net/debattons/tribunes/reforme-de-la-sncf-privatisation-du-train-derriere-macron-encore-bruxelles