Des soignants lors de la manifestation pour l'hôpital public, le samedi 4 décembre 2021 à Paris. (ANNE-LAURE DAGNET / RADIO FRANCE)
Alors que la cinquième vague de Covid-19 remet sous pression le système hospitalier, des milliers de personnels soignants se sont mobilisés, samedi, à Paris pour "défendre l’hôpital public". Saturation des services d’urgence, fermetures de lits, difficultés à assurer la continuité des soins pour les patients hors Covid…
Plus de 5 700 lits d’hospitalisation complète ont été fermés durant l’année 2020 dans l’hôpital public malgré la pandémie de Covid-19, selon une étude de la Drees publiée en septembre 2020, poursuivant ainsi un processus engagé depuis des années.
Des soignantes mayennaises manifestent à Paris pour la défense de l'hôpital public, le 4 décembre 2021. (FRANCE BLEU MAYENNE) - A lire pour comprendre la crise qui secoue le système public de santé : Pour la santé 2022 du Pr André Grimaldi
Paroles de soignants
"On risque d'avoir une vague de désertion des soignants qui va encore s'aggraver", alerte sur franceinfo Isabelle Desguerre, la cheffe du service pédiatrie de l'hôpital Necker à Paris
"Mais les faits sont têtus. Les soignants partent, les urgences ferment", commente sur franceinfo Arnaud Chiche, anesthésiste et réanimateur, fondateur du collectif Santé en Danger
Conséquence, "les jeunes qui arrivent dans l’hôpital public n’y arrivent plus", poursuit-elle. "On voit bien maintenant qu’on ne peut plus soigner les patients comme on voudrait : il y a des fermetures de lits, une hémorragie de personnel… J’ai des collègues qui pleurent quand ils viennent travailler, ils sont épuisés professionnellement. D’autres sont en arrêt, et ceux qui sont encore là comblent les manques et finissent eux aussi épuisés au travail."
Jérémy, aide-soignant âgé de 41 ans
"Je travaille au service des urgences depuis 12 ans, et je vois le service public hospitalier se dégrader avec des fermetures de lits chaque année faute de personnel disponible", explique-t-il à France 24. "On fait face à un afflux de patients mais comme on n’a pas assez de bras pour les prendre en charge, des personnes âgées restent des heures sur des brancards dans l’attente d’être transférées dans un service".
Mathieu, médecin à l'hôpital Antoine-Béclère de Clamart (Hauts-de-Seine) estime que 20% des lits sont fermés au sein de son établissement. "Il y a 25 patients dans le couloir, tous les jours, aux urgences." "Il nous manque du personnel soignant et nous sommes dans une politique de restrictions budgétaires majeures. Cela fait qu'on cherche des personnes en intérim la veille pour le lendemain, après avoir harcelé le personnel qui est épuisé", déplore ce professionnel sur France Info
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