Texte : Elizaveta Bulkina
Réalisateur du film “Chers camarades!” Andrey Konchalovsky, qui a été nominé pour l’Oscar pour le meilleur film étranger, en l’occurrence russe, doute que le film soit compris à l’étranger. Depuis le début, cette enthousiasme de l’occident pour ce film me fait penser à Nazarin, ce film mexicain réalisé par Luis Buñuel en 1958, sorti en 1959. Il mettait en scène les difficultés d’un prêtre catholique œuvrant dans un Mexique dominé par un anticléricalisme politique virulent et chez qui le doute finit par l’emporter, lui qui ne peut plus séparer le pardon chrétien du mépris. Ce film fut récompensé par le Vatican qui n’y vit pas malice. C’est le film préféré du réalisateur indien Ritwik Ghatak et l’un des dix films favoris d’Andreï Tarkovski. Deux réalisateurs pour qui se pose la question de l’homme ordinaire et aussi celle des rapports avec le communisme. Ghatak, qui était membre du Parti communiste indien jusqu’à son expulsion en 1955, était l’un des principaux dirigeants derrière l’aile culturelle du parti. Bref Bunuel qui fut lui aussi communiste ne pouvait qu’avoir un langage commun avec ces réalisateurs-là et beaucoup moins avec l’Eglise catholique, c’est sans doute le cas d’un réalisateur qui reste soviétique et même communiste y compris quand il méprise certains de ses dirigeants.
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