Atlantico m’a demandé mon avis sur les raisons de la politisation désormais incontestable de la haute fonction publique judiciaire et notamment des magistrats du PNF et du Pôle d’instruction financier.
Nous sommes en présence d’un scandale d’État considérable, je me réjouis de ce dévoilement qui met au jour ce que je dénonçais depuis déjà quelques années.
Le rétablissement de l’impartialité de la Justice est une urgence à laquelle il faut s’atteler. Je parle aussi des mesures à prendre pour aller dans cette voie.
Régis de Castelnau
Régis de Castelnau : Oui, incontestablement. Cela est dû aujourd’hui à plusieurs facteurs, mais il est incontestable que l’impartialité n’est pas considérée par le corps des magistrats comme un impératif absolu. Il a très longtemps été reproché à la justice française d’être, au service du pouvoir exécutif et à celui de la préservation d’un ordre social. Cette approche est historiquement justifiée, avec comme symbole paroxystique le ralliement massif au maréchal Pétain. Un seul magistrat sur l’ensemble du corps ayant refusé de lui prêter serment.
Il y a plusieurs raisons à cela, parmi lesquelles deux peuvent être particulièrement mis en avant : tout d’abord l’homogénéité sociologique du corps, et ensuite une culture de l’ordre au détriment de celle de la justice. On l’a bien vu au moment de la crise des gilets jaunes avec la violence de la répression judiciaire, les magistrats considérant qu’ils étaient là pour rétablir l’ordre et non pas pour rendre la justice. [...]
La suite sur le blog "Vu du droit" : https://www.vududroit.com/2020/06/affaires-du-pnf-quand-les-magistrats-se-comportent-en-militants-politiques/
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