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ACTION COMMUNISTE

 

Nous sommes un mouvement communiste au sens marxiste du terme. Avec ce que cela implique en matière de positions de classe et d'exigences de démocratie vraie. Nous nous inscrivons donc dans les luttes anti-capitalistes et relayons les idées dont elles sont porteuses. Ainsi, nous n'acceptons pas les combinaisont politiciennes venues d'en-haut. Et, très favorables aux coopérations internationales, nous nous opposons résolument à toute constitution européenne.

Nous contacter : action.communiste76@orange.fr>

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Humeur

Chaque semaine, AC attribue un "roquet d'or" à un journaliste qui n'aura pas honoré son métier, que ce soit par sa complaisance politique envers les forces de l'argent, son agressivité corporatiste, son inculture, ou sa bêtise, ou les quatre à la fois.

Cette semaine, sur le conseil avisé de la section bruxelloise d'Action communiste, le Roquet d'Or est attribué  à Thierry Steiner pour la vulgarité insultante de son commentaire sur les réductions d'effectifs chez Renault : "Renault fait la vidange"...  (lors du 7-10 du 25 juillet).


Vos avis et propositions de nominations sont les bienvenus, tant la tâche est immense... [Toujours préciser la date, le titre de l'émission et le nom du lauréat éventuel].

 

 
18 août 2019 7 18 /08 /août /2019 23:59

Faisant suite au commentaire d'Annie Lacroix-Riz (voir : "Jacques Sapir fait de la résilience"),
Jacques Sapir nous a communiqué sa réponse :

 

MA RÉPONSE AU TEXTE DE LACROIX-RIZ

 

par Jacques Sapir

 

I. Madame Lacroix-Riz n’a pas aimé le contenu de ma recension, ce qui est son droit. Mais, elle se prononce en commençant par « Je n’ai pas lu l’ouvrage, et ne puis donc me prononcer sur les notes de Rachel Mazuy et Ludmila Stern qui émerveillent Jacques Sapir ». En règle générale on commence par lire, puis on critique, du moins quand on est une universitaire, ce qu’est Mme Lacroix-Ruiz. L’attaque contre Rachel Mazuy qu’elle fait dans les lignes suivantes n’apporte rien. De même, on se tamponne le coquillard que Sophie Cœuré soit sœur de Benoît Cœuré, haut fonctionnaire de la banque centrale européenne. Ce sont des méthodes de mauvaise police et non un travail d’universitaire.

Elle cite Moussinac, Herriot et Charles Alphand pour contester l’existence d’une famine en URSS (et donc aussi en Ukraine) de 1931 à 1933. Elle ferait mieux de se confronter aux travaux de véritables chercheurs sur ce point (1). La liste est longue en effet. Je propose à Madame Lacroix-Ruiz de faire un petit exercice de calcul, à la portée d’un élève de 3ème actuel : qu’elle prenne la population de l’URSS en 1928, qu’elle la multiplie par le croît démographique pour arriver à 1936. Qu’elle la compare avec les chiffres désormais connus des recensements soviétiques (et non par ceux manipulés par le pouvoir soviétique). Elle constatera un « manque » démographique d’environ 9 millions de personnes. Qu’elle révise les hypothèses de croît démographique pour tenir compte de la baisse de fécondité qui survient lors d’une famine. Elle aboutira alors à un « manque » d’environ 5 millions de personnes. Ce manque représente la « surmortalité » de l’époque, concentrée sur les années 1931-1933. J’ai fait et présenté ce calcul dans ma thèse de 3ème cycle soutenue en 1980(2). La chute brutale de la production agricole que l’on constate entre 1928 et 1933, chute qui fut aggravée par une exportation massive des céréales, ne laisse pas de doute sur ce sujet (3). De plus elle confond dans le texte de Lynne Viola ce qui touche aux « koulaks » et ce qui touche à la paysannerie toute entière. C’est un cas manifeste de contre-sens dans la lecture d’un texte.[...]

Lire la suite : http://www.librairie-tropiques.fr/2019/08/ma-reponse-au-texte-de-lacroix-riz.html

 

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18 août 2019 7 18 /08 /août /2019 23:53
Comme Jacques Sapir en est  bien conscient, puisqu'il observe lui-même que : " Quand on pénètre une bulle en suspens par rapport à la réalité sociale, et produite aussi par le cours particulier de cette réalité sociale, on entre dans un « monde enchanté », nul n'est à l'abri de ces bulles s'il néglige l'ordre symbolique des contes de fées.
Il semble qu'il connaisse donc bien ce milieu "bullesque" et qu'il ait juste oublié que les croquemitaines font partie des "contes de faits" et que sa manière de présenter Staline et l'union soviétique selon les normes des séries grand public de la nomenklakulture "antitotalitaire" nous renvoie donc à Barbe Bleue plutôt qu'à un travail historiographique sérieux...
Faut-il y voir une conséquence du "tournant libéral" de l'équipe aux affaires au Kremlin ?
Où un nouveau symptôme de la grande névrose dépressive résultant de la confusion que font ses pareils dans les bulles comme ailleurs, entre l’imaginaire et le symbolique ?
 
 

Commentaire  par Annie Lacroix-Riz,
de https://www.les-crises.fr/russeurope-en-exil-de-la-fascination-des-intellectuels-francais-pour-lurss-a-propos-de-ledition-des-lettres-de-voyage-de-jean-richard-et-marguerite-bloch-par-jacques-sapir/#_ftnref17,
9 août 2019,
communiqué à Olivier Berruyer :
réponse à un lecteur surpris du texte de Jacques Sapir et sollicitant avis.

 

1° Je n’ai pas lu l’ouvrage, et ne puis donc me prononcer sur les notes de Rachel Mazuy et Ludmila Stern qui émerveillent Jacques Sapir. Mais j’ai lu par ailleurs Rachel Mazuy, dont la réputation et la carrière ont grandement gagné à développer une vision particulièrement dépréciative de l’URSS, comme tous les « soviétologues » français depuis plusieurs décennies. C’est tout de même une réalité essentielle que cette condition sine qua non de la « bonne réputation » académique. Qui, depuis cinquante ans, en France, a réussi à devenir une sommité académique reconnue sans être antisoviétique notoire? Personne, qu’il s’agisse de Nicolas Werth ou de tous ses pairs. Ce sera un riche sujet d’étude pour nos historiens des futures générations que la conjoncture qui a chassé de France depuis les années 1970 toute possibilité d’historiographie scientifique de l’Union Soviétique et  transformé les Français russophiles, rarissimes universitaires inclus, en parias, sinon en « traîtres ».

 

Rachel Mazuy a notamment rédigé avec Sophie Cœuré, sœur de Benoît, haut fonctionnaire de la banque centrale européenne, universitaire anticommuniste de choc qui m’a succédé à Paris 7 (la norme universitaire est enfin respectée depuis 2011, j’étais moi-même une anomalie), un ouvrage qui ne repose sur aucune archive stricto sensu : il est consacré à leur thème d’étude traditionnel commun, celui des « intellectuels trompés » par l’URSS, Cousu de fil rouge. Voyage des intellectuels français en Union soviétique. 150 documents inédits des Archives russes, Paris, CNRS Editions, 2012 (ou celui, pour Mme Cœuré, des intellectuels détrompés, heureusement revenus de leur erreur et repentants). Ces historiennes, qui ne travaillent pas sur l’histoire intérieure de l’URSS sur la base de sources originales, privilégient une vision extrêmement négative de ce pays. Les intellectuels demeurés communistes ne les intéressent pas, tel Léon Moussinac, auteur de Je reviens d’Ukraine, juillet-septembre 1933, dont le témoignage est semblable à celui d’Herriot et de Charles Alphand, mais eux, nous a dit le démographe Alain Blum, inventeur des « six millions de morts ukrainiens » et guide de ses nombreux admirateurs historiens universitaires, sont des ânes qui se laissent duper. À la différence des autres, critiques d’emblée ou vite revenus de leur aveuglement initial, fins esprits critiques, les intellectuels soviétophiles endurcis furent des idiots et des dupes – ou des canailles. Sur les méthodes pratiquées par Sophie Cœuré, et partagées par sa partenaire de plume, et sur la peinture en noir de l’URSS de la révolution d’Octobre à nos jours, je me suis exprimée dans une conférence, « Hommage à la révolution d’Octobre », prononcée, à l’invitation du PCB, à l’université de Liège, le 4 novembre 2017, publiée sur le site de l’association culturelle Joseph Jacquemotte, http://www.acjj.be/la-matrice-des-falsifications-de-lhistoire-de-la-revolution-doctobre-et-de-lurss/ .[...]

La suite ici : http://www.librairie-tropiques.fr/2019/08/jacques-sapir-fait-de-la-resilience.html

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18 août 2019 7 18 /08 /août /2019 23:39

Les « retours d’URSS », ces voyages dont les intellectuels français (mais aussi américains, britanniques, etc…) tiraient livres et articles généralement élogieux sur l’URSS, et parfois aussi fort critiques[1], sont un classique des années trente. Ils représentent un type particulier de littérature. Plus rares, mais aussi plus précieux, sont des témoignages relativement intimes, comme des lettres rédigées pour des tiers dans le cour d’un de ces voyages. L’intérêt est décuplé bien sur en fonction de la période, et l’année 1934 est une période très significative, et quand le voyage ne se borne pas à Moscou. Il faut donc remercier Rachel Mazuy et Ludmila Stern d’avoir procédé à l’édition, et à la reconstruction, des lettres envoyées par l’écrivain Jean-Richard Bloch et par sa femme Marguerite, à l’occasion de leur voyage en URSS à la fin de l’été 1934[2].

Jean-Richard Bloch, un intellectuel oublié mais influent

Jean-Richard Bloch est un écrivain aujourd’hui délaissé, mais qui eut son heure de gloire – et même plus- dans la première moitié du XXème siècle. Il fut aussi un écrivain engagé[3].

Ce livre, publié par les éditions du CNRS, est une version largement augmentée du n°19 des Cahiers Jean-Richard Bloch publiés en 2013. La première lettre date du 29 juillet 1934 (les Bloch sont encore en France) et la dernière, la 29ème est écrite du 2 au 4 octobre alors que les Bloch sont dans le train qui les ramènent de Bakou. A ces lettres, où Marguerite tient la plume et souvent écrit sous la dictée de son mari, s’ajoute le Carnet Vert de Marguerite Bloch, carnet qui contient les impressions brutes du voyage, consignées par Marguerite. Rachel Mazuy et Ludmila Stern ont rédigé une « introduction » de 42 pages, qui pose le contexte intellectuel de ce voyage, car Jean-Richard Bloch n’est plus – et pas encore – membre du parti communiste. Il a adhéré au PCF en 1921 mais l’a quitté au moment de la « bolchévisation » menée par Albert Treint et Suzanne Girault[4]. Il ne ré-adhèrera au PCF qu’en 1939 mais son action politique se confond avec celle du PCF dès 1935. Il participe, avec Louis Aragon, à la fondation du quotidien communiste Ce soir en mars 1937. Après sa ré-adhésion il s’engagera toujours plus profondément dans une action de soutien au PCF et à l’URSS. Il quittera la France, officiellement, en avril 1941 pour se rendre en URSS. Il devient à partir d’août 1941 l’une des voix de la France depuis Moscou et réalise en effet pendant presque tout son exil des émissions en langue française à Radio-Moscou[5]. Avec l’arrivée à Moscou de la légation (puis ambassade) de la France Libre il tisse des liens avec le commandant Schmitlein ou le général Petit ainsi qu’avec les pilotes du Normandie-Niemen[6]. De retour en France au début de 1945, il apprend que sa fille France, artificière de « l’Organisation spéciale »[7] et héroïne de la Résistance, a été exécutée par les allemands en 1943. Il est élu conseiller de la République communiste, sans arrêter son activité de directeur de Ce Soir qu’il reprend à son retour en France. Très gravement malade, il meurt en mars 1947. [...]

La suite sur le site "Les Crises" : https://www.les-crises.fr/russeurope-en-exil-de-la-fascination-des-intellectuels-francais-pour-lurss-a-propos-de-ledition-des-lettres-de-voyage-de-jean-richard-et-marguerite-bloch-par-jacques-sapir/?fbclid=IwAR0RkwqkPrWLgR3EmwG_jGYXKG0LJuKpAIi9ckQbHoI0n4DOImLeYI97mgQ#_ftnref17

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