Ahed Tamimi pendant sa comparution devant la cour militaire de la prison d’Ofer (Cisjordanie), le 13 février. ARIEL SHALIT / AP
Ahed Tamimi sortira de prison d’ici à l’été. La jeune Palestinienne, arrêtée pour avoir giflé et bousculé un soldat israélien dans son village de Nabi Saleh, en Cisjordanie, a accepté de plaider coupable, mercredi 21 mars. Détenue depuis décembre 2017, elle a été condamnée à huit mois de prison. Le parquet militaire a abandonné huit des douze charges retenues à l’origine contre cette adolescente, devenue une figure iconique sur les réseaux sociaux, dans les territoires occupés et à l’étranger.
Ahed Tamimi, 17 ans, a fait comme les centaines d’autres mineurs palestiniens arrêtés chaque année : elle a plaidé coupable car elle ne pouvait se défendre conformément aux normes du droit.
En 2013, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) parlait de mauvais traitements « institutionnalisés » sur les mineurs par la justice militaire israélienne. Dans un rapport publié le 20 mars, l’ONG israélienne B’Tselem s’est également penchée sur ce système. Elle souligne la continuité des abus depuis que cette justice des mineurs est apparue en 2009 : arrestations de nuit, isolement, menaces, abus verbaux et parfois physiques…
Selon le rapport, dans « l’écrasante majorité des cas », le tribunal pour mineurs se contente d’entériner la pratique du « plaider coupable ». Une issue acceptée par le clan Tamimi, dès lors que le tribunal avait refusé la publicité des débats. « Cela signifiait qu’il n’y aurait aucun procès équitable, devant témoins, explique Me Gaby Lasky, l’avocate d’Ahed. C’était une façon de la faire taire. » Mais faire taire les Tamimi n’est pas une affaire aisée.[...]
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