Nous sommes un mouvement communiste au sens marxiste du terme. Avec ce que cela implique en matière de positions de classe et d'exigences de
démocratie vraie. Nous nous inscrivons donc dans les luttes anti-capitalistes et relayons les idées dont elles sont porteuses. Ainsi, nous n'acceptons pas les combinaisont politiciennes venues
d'en-haut. Et, très favorables aux coopérations internationales, nous nous opposons résolument à toute constitution européenne.
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Humeur
Chaque semaine, AC attribue un "roquet d'or" à un journaliste qui n'aura pas honoré son métier, que ce soit par sa complaisance politique envers les forces de
l'argent, son agressivité corporatiste, son inculture, ou sa bêtise, ou les quatre à la fois.
Cette semaine, sur le
conseil avisé de la section bruxelloise d'Action communiste, le Roquet d'Or est attribué à Thierry Steiner pour
la vulgarité insultante de son commentaire sur les réductions d'effectifs chez Renault : "Renault fait la vidange"... (lors du 7-10 du 25 juillet).
Vos avis et propositions de nominations sont les bienvenus, tant la tâche est immense... [Toujours préciser la date, le titre de l'émission et le nom du lauréat éventuel].
Dans un appel lancé à la veille du 14 juillet, des personnalités, communistes, gaullistes républicains, figures de la résistance, appellent à ce que le 14 juillet redevienne “la fête de la souveraineté nationale et populaire” et à rompre la soumission de la France à l’OTAN et la collaboration militaire franco-allemande.
Le 14 juillet 2019 ne doit pas célébrer la collaboration militaire franco-allemande et la soumission de la France à l’OTAN ; au contraire, le 14 juillet doit redevenir la fête de la souveraineté nationale et populaire !
Concernant la signification du défilé militaire du 14 juillet 2019, Emmanuel Macron écrit froidement : « La construction d’une Europe de la défense, en lien avec l’Alliance atlantique dont nous fêtons les 70 ans, est pour la France une priorité. Elle constitue le fil rouge de ce défilé. »
Pour nous tous, anciens Résistants, descendants de Résistants et/ou de Déportés, admirateurs et continuateurs de la France libre, de la Résistance intérieure armée (notamment FTPF et FTP-MOI), et du Conseil National de la Résistance, cette déclaration scandaleuse montre que l’actuel chef de l’État et l’oligarchie antinationale qu’il incarne, sont vraiment prêts à tout pour détruire l’indépendance de notre pays et, plus généralement, pour piétiner les valeurs démocratiques et républicaines que symbolise le 14 juillet. Pas seulement le 14 juillet 1789, date emblématique de la Révolution française et de sa signification universelle, mais le 14 juillet 1935 à l’occasion de laquelle fut proclamé, avec une forte dimension patriotique et antihitlérienne, le Front populaire antifasciste à l’occasion du meeting du stade Buffalo à Paris, ainsi que le 14 juillet 1945 qui fut une immense fête populaire célébrant la Libération du territoire national et appuyant le programme émancipateur du CNR intitulé « Les Jours heureux ». [...]
Illustration : Des risques pour une "Marseillaise" - Compte rendu de police
Arrêté, révoqué : le cas d'un professeur agrégé d'histoire, Albert Soboul.
Pour le 14 juillet 1942,
Un gros effort de propagande a été réalisé par le mouvement clandestin "COMBAT" et le parti communiste qui ont repris les thèmes de la propagande étrangère. [...]
A Montpellier, à 18 h 30, une centaine de personnes, comprenant surtout des femmes et des enfants arborant des insignes tricolores, ont circulé lentement par petits groupes, rue de la République : l'un de ceux-ci a entonné LA MARSEILLAISE [...] Rue Foch, le nombre de personnes qui s'étaient réunies à la même heure, dans l'intention de manifester peut être évalué à 500. [...]
La population n'a pas pris parti.
Le service d'ordre est intervenu et a procédé à l'arrestation de 42 manifestants dont Albert Soboul alors professeur au lycée de garçons de Montpellier. Il fut ensuite suspendu de ses fonctions.
Dans un appel lancé à la veille du 14 juillet, des personnalités, communistes, gaullistes républicains, figures de la résistance, appellent à ce que le 14 juillet redevienne "la fête de la ...
ISBN : 2330066511
Éditeur : Actes Sud (17/08/2016)
Note moyenne : 3.68/5 (sur 295 notes)
Résumé :
La prise de la Bastille est l’un des événements les plus célèbres de tous les temps. On nous récite son histoire telle qu’elle fut écrite par les notables, depuis l’Hôtel de ville, du point de vue de ceux qui n’y étaient pas. 14 Juillet raconte l’histoire de ceux qui y étaient. Un livre ardent et épiphanique, où notre fête nationale retrouve sa grandeur tumultueuse.
Ouvrage qui sera en librairie à partir du 28 août prochain
Quatrième de couverture :
Peut-on vraiment parler d’épuration, celle promise sur les ondes de Londres et d’Alger contre les collaborationnistes et « assassins de patriotes », à l’heure où les archives de la Police et de la Justice, enfin ouvertes, apportent la preuve que celle-ci n’a jamais eu lieu ?
Alors que s’est imposée l’image dominante d’une « épuration sauvage » persécutant « femmes tondues » et notables, de Gaulle et ses soutiens politiques ont plutôt opté pour une « non-épuration » : favorable au statu quo général des élites inauguré par le CFLN à Alger, cette option bénéficia même aux criminels de sang.
Les alliés ont-ils joué un rôle dans cette politique de réhabilitation ? C’est ce que nous démontre l’auteure dans ce livre, preuves à l’appui, puisqu’il est principalement alimenté par les archives. Son travail minutieux prend le contrepied de la plupart des thèses récentes visant à réhabiliter Vichy et la Collaboration. Un ouvrage indispensable pour décrypter cette non-épuration et apporter un éclairage neuf sur un sujet brûlant.
Elle a publié, entre autres ouvrages, chez le même éditeur, Le Vatican, l’Europe et le Reich ; Le Choix de la défaite. Les élites françaises dans les années 1930 ; De Munich à Vichy. L’assassinat de la Troisième République 1938-1940 ; Industriels et banquiers français sous l’Occupation ; Les élites françaises entre 1940 et 1944. De la collaboration avec l’Allemagne à l’alliance américaine et chez Delga-Temps des cerises, Aux origines du carcan européen, (1900-1960).
Il ne fait aucun doute que l’arrestation, samedi dernier, de Lakhdar Bouregaâ, commandant de l’ALN, dans l’ex-Wilaya 4 durant la guerre de libération, est à mettre sur le compte d’une répression pour délit d’opinion. Le grief invoqué par le parquet pour mettre sous les verrous cet homme âgé de 86 ans : « participation, en temps de paix, à une entreprise de démoralisation de l’armée ayant pour objet de nuire à la défense nationale et à un corps constitué » ne convainc personne. Au train où vont les choses depuis le 22 février - disons plus exactement depuis la mémorable manifestation de Kherrata du 16 février contre le 5e mandat de BouteflikaA - ce sont des milliers de citoyens de toutes les régions du pays qu’il faudrait jeter en prison chaque mardi et chaque vendredi en application de ce genre d’accusations que rien de sérieux n’étaye. Après tout, Lakhdar Bouregaâ et les jeunes placés sous mandat de dépôt, ont-il ourdi un complot avec un groupe du régime contre un autre pour qu’ils soient coffrés sans même bénéficier ne serait-ce que de la liberté sous contrôle judiciaire en attendant que les juges finissent leurs investigations ?
Lakhdar Bouregaâ est un personnage réputé pour son tempérament fougueux. Qu’on les partage ou pas, il agit depuis l’indépendance selon ses convictions intimes, ce qui l’avait conduit à s’associer à la sédition armée d’Aït Ahmed en septembre 1963 pour exprimer son désaccord avec Ben Bella et les dirigeants politiques de l’époque, puis à s’élever contre le coup d’Etat du 19 juin 1965 qui avait renversé ce dernier. Des positions qui l’ont conduit à passer sept ans en prison avant de goûter de nouveau à la liberté pour se consacrer paisiblement à sa vie familiale. Il y a des années de cela déjà, lors de l’inhumation du regretté Mustapha Saadoun, Lakhdar Bouregaâ exprimait devant la tombe du défunt aux membres d’Alger républicain son indignation de constater que l’Algérie, telle que l’envisageaient secrètement les responsables du pouvoir, allait être « transformée en porte-avions de l’OTAN »*.[...]
Il ne fait aucun doute que l'arrestation, samedi dernier, de Lakhdar Bouregaâ, commandant de l'ALN, dans l'ex-Wilaya 4 durant la guerre de libération, est à mettre sur le compte d'une répressio...
La puissante Organisation nationale des Moudjahidine (ONM) a dénoncé lundi une campagne de diffamation visant un des leurs, le célèbre vétéran Lakhdar Bouregaâ, placé dimanche en détention...
Actualité - Lakhdar Bouregaâ, a porté de lourdes accusations contre Bedoui, des tentatives d'entrave à la justice dans les dossiers liés à la corruption
A la croisée des deux grandes catégories de la Déportation
Le convoi d’otages parti de Compiègne vers Auschwitz le 6 juillet 1942 occupe une place particulière dans les déportations de France. Placé sous la bannière de la croisade hitlérienne contre le "judéo-bolchevisme" et dispositif de "la politique des otages" destinée à dissuader les résistants communistes de poursuivre leurs attaques contre des officiers et des troupes de l'armée d'occupation, il s’apparente par ses origines aux fusillades massives d'otages communistes et juifs de septembre 1941 à juillet 1943 et aux premiers convois de Juifs de France dirigés sur Auschwitz-Birkenau entre mars et juin 1942.
Sur les 1170 hommes (plus de mille "otages communistes" et 50 "otages juifs") qui furent immatriculés le 8 juillet 1942 à Auschwitz entre les numéros 45157 et 46326, seuls 119 restaient en vie au jour de la victoire sur le nazisme
Après les décès d'André Montagne en mai 2017 et de Fernand Devaux en mai 2018, Richard Girardi serait désormais le dernier survivant du convoi.
L’histoire de ce convoi atypique - dont les premières recherches furent entreprises en 1970 par Roger Arnould (résistant déporté à Buchenwald et auteur de plusieurs ouvrages édités par la FNDIRP) - a fait l'objet d'une thèse de doctorat d’Histoire soutenue par Claudine Cardon-Hamet en 1995 et de deux ouvrages : Mille otages pour Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942 dit des « 45000 » (éd. Graphein, Paris, 1997 et 2000, épuisé) qui publie le contenu de sa thèse avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation (FMD) - et le livre grand public Triangles rouges à Auschwitz, le convoi politique du 6 juillet 1942 (éd. Autrement, collection Mémoires, Paris, 2005, mis à jour en 2015) édité avec le soutien de la Direction du Patrimoine et de l'Histoire et de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.
La prison «Bonne Nouvelle» de Rouen : le témoignage d'André Pican
La prison "Bonne Nouvelle" de Rouen où furent incarcérés de nombreux militants communistes de Seine-Inférieure, avant leur transfert pour Compiègne et leur déportation à Auschwitz.
Ce témoignage est tiré du manuscrit écrit en prison par André Pican, instituteur, organisateur de la Résistance en Seine-Inférieure, avant qu’il ne soit fusillé au Mont-Valérien le samedi 23 mai 1942.
On imagine comment j’ai pu ressentir l’ignominie ignare proférée à l’adresse de Ian Brossat par un certain Riolo, dont l’analphabétisme historique est équivalent à sa nullité professionnelle de chroniqueur sportif. La réponse de Brossat reprenant le pieux mensonge du « Parti des 75 000 fusillés », et la cacophonie qui s’en est suivie ont encore contribué à mon exaspération. Plutôt que de me fatiguer à rabâcher je renvoie au statut Facebook de Guy Konopnicki qui dit ce qu’il faut dire. En oubliant peut-être de rappeler que le PCF fut interdit dès le 26 septembre 1939 par un gouvernement composé de ministres qui voteront plus tard les pleins pouvoirs à Pétain. Et que c’est un ministre de la justice socialiste qui le 19 avril 1940 fera adopter un nouveau décret-loi prévoyant la peine de mort pour la propagande communiste. Tout ça pour dire qu’au moment de la déroute de mai juin 1940 le PCF n’existait plus, ses parlementaires étaient emprisonnés et ses anciens militants pourchassés.
Je suppose que la lecture de cette petite introduction permet de voir à quel point je suis rancunier. C’est la raison pour laquelle, plutôt que de vitupérer mes cibles habituelles, j’ai demandé à Mathieu Morel de donner l’avis critique pondéré que mérite le traitement de l’Histoire par l’extrême centrisme qui abîme la France aujourd’hui.
C’est plus intéressant.
Régis de Castelnau
A la faveur d’une énième polémique aussi puérile que pénible entre Ian Brossat et l’un de ces aboyeurs radiophoniques de plus en plus en vogue dans ces émissions où l’on confond goulûment franc-parler et grossièreté, le journal Libération s’est fendu d’un article de vérification dans sa rubrique « Checknews » où l’on apprend, entre autres, qu’un corrigé d’annales du bac (Annabac, Hatier) affirme « Les gaullistes imposent la mémoire d’une France unanimement résistante. C’est le mythe résistancialiste : la majorité de la population aurait combattu l’occupant allemand et le régime de Vichy dès le début du conflit, et aurait ainsi contribué à la libération du territoire. »
Qu’on nous dépeigne la France de l’Occupation (et, partant, celle de toujours) comme massivement veule et collaborationniste n’a rien de bien neuf. Les historiens, d’Henri Rousso à Pierre Laborie, s’empoignent sur le sujet depuis longtemps et la vérité historique a parfois du mal à éviter le prisme des nécessités politiques, conjoncturelles, et des idéologies. Ce qui est singulier dans cette affirmation, c’est surtout qu’elle émane d’un ouvrage censé instruire les citoyens éclairés de demain et qui, pourtant, n’hésite pas à faire preuve d’une légèreté ou d’une mauvaise foi pour le moins suspecte.
D’abord, et particulièrement quand on se pique de former des têtes bien faites, il faudrait un jour se préoccuper de ce que signifient vraiment les mots qu’on a la chance de pouvoir employer. Par exemple : « unanimement ». Symptomatiques de l’art, très contemporain, du relativisme contorsionniste consistant à affirmer péremptoirement une outrance grotesque et, aussitôt après, l’édulcorer jusqu’à ce que plus personne n’y retrouve ses petits, « unanimement » et « la majorité », dans le même argumentaire, se stérilisent mutuellement tout en laissant chacun en déduire ce qui l’arrange pourvu que la contradiction et la confusion n’atteignent pas le « message » principal : « la France collabo ». Si la France avait été « unanimement résistante », de Gaulle n’aurait vraisemblablement pas eu besoin de partir à Londres et, au bout du compte, les « gaullistes » n’auraient peut-être même jamais existé. Il aurait alors été incongru qu’ils « imposent » une théorie qui, si elle avait été avérée, rendait leur propre existence improbable, voire impossible puisque de toute façon absurde.
Chronique | En Une, Lorànt Deustch qui nous guide sur les pas de la Wehrmacht, des "collabos" ou d'une évocation suspecte de Céline ou des Juifs. Au fil des pages, des anecdotes qui semblent tout mettre sur le même plan et racontent la rafle du Vél' d'hiv un peu comme un Guide du Routard. On a lu pour vous.
[...]
Extraits
Dissipons d’emblée un malentendu : le Parisien n’a pas confié les rênes à Lorànt Deutsch, comme France 2 l’avait missionné, le 2 mai, dans un tandem ouvertement monarchiste avec Stéphane Bern, pour une émission de prime time sur... la Révolution française. [...]
Finalement, la présence de Lorànt Deutsch apparaît plus visuelle qu’historiographique : c’est lui qui pose devant l’objectif d’un photographe à travers ce qui se présente comme une série de “balades” dans “le Paris des Allemands”, “le Paris des résistants”, ou… “le Paris des plaisirs” et “le Paris de la mémoire”. On découvre par exemple au fil des pages :
Lorànt Deutsch chez Maxim’s ou “la fête perpétuelle” (“Allemands et Français s’y cotoyaient joyeusement!”)
Lorànt Deutsch devant le Collège de France (“Le gendre de Marie Curie mettait la main à l’explosif!”)
Lorànt Deutsch d’un air pénétré, en lunettes de soleil, devant le Mémorial des enfants du Vel’d’Hiv
[...]
Car le Parisien ne semble pas avoir sollicité des historiens spécialistes de l’Occupation, ou même de la Seconde guerre mondiale et du nazisme. On trouve par exemple parmi les signatures des historiens comme Guillaume Picon, qui est plutôt… spécialiste des têtes couronnées (et aussi de l’histoire expliquée par la peinture). C’est lui qui signe par exemple depuis dix ans L’ABCdaire des rois de France (chez Flammarion), Le petit livre des rois de France (au Chêne), des livres sur Versailles ou très récemment The Queen - Elisabeth II, un destin d’exception, qui vient de sortir chez Glénat.
Qu’on soit historien ou journaliste, participer à un tel hors-série n’a rien d’indigne en soi. Et il y a évidemment quantité de choses à raconter sur l’Occupation dans la capitale, dont certaines mériteraient justement d’être plus connues. Mais ce qui semble plus étonnant, c’est qu’en contactant le rédacteur en chef du numéro spécial, on n’ait aucune réponse : quelles sources ont été mobilisées (sachant qu’aucune n’est citée explicitement à l’exception d’un ouvrage de 1967 signé d’un journaliste et d’un résistant) ? Quels historiens ont été consultés ? L’équipe éditoriale disposait-elle d’une sorte de conseil scientifique dès lors que les auteurs des textes ne semblent pas spécialistes de cette période ? - Rafael Pic répondra finalement après la publication de cet article comme vous pouvez le voir ci-dessous.
[...]
Pourtant, à mesure qu’on progresse dans la lecture, s’installe une impression diffuse. Au point qu’on finit par se demander à quelle (re)lecture de l’histoire on peut bien avoir affaire. Souvent, c’est le vocabulaire qui fait tiquer.
[...]
Dès la page 3, l’éditorial nous invitait à suivre les pas de Lorànt Deutsch, “un guide passionné pour nous aider à cheminer dans ce maquis d’impressions mêlées”. “Impressions mêlées” ? Curieuse expression pour évoquer ce Paris-là, toile de fond de la Shoah et de la répression des résistants. Qui n’a pas rien à voir avec la manière dont il est question de Louis-Ferdinand Céline. Page 55, l’auteur, en 1941, de Dans de beaux draps, est bien “l’antisémite éructant”. Mais trente pages plus loin, le voilà en esprit libre et audacieux au détour d’une anecdote bien plus flatteuse : un soir de 1943, Céline a osé singer Hitler en plein dîner rue de Lille, chez l’ambassadeur du Reich, Otto Abetz. A l’échelle de l’historiographie sur la Seconde guerre mondiale, l’anecdote est d’importance minime. Insérée dans un récit parisien qui se veut tout sauf exhaustif, elle produit surtout l’impression diffuse que tout se vaut.
Alors que la justice américaine traque des manipulations russes dans l’élection de 2016, Washington s’emploie à renverser le président Nicolás Maduro au Venezuela. Intolérable sur le territoire américain, l’ingérence serait-elle justifiée quand les États-Unis sont à la manœuvre? C’est ce que suggère l’élection russe de 1996. À l’époque, Washington et ses alliés avaient pesé de tout leur poids pour sauver un président malade et discrédité… au nom de la démocratie.
par Hélène Richard
Extraits
"Une ingérence russe s’exercerait désormais dans la vie politique de la plupart des États occidentaux. Pour le président français Emmanuel Macron, le mouvement des « gilets jaunes » s’expliquerait en partie par une tentative de déstabilisation pilotée par une « puissance étrangère ». Chacun a compris : la Russie. L’émergence d’un important mouvement indépendantiste en Catalogne ? La Russie. Le vote des Britanniques en faveur de la sortie de l’Union européenne en 2016 ? La Russie, encore. La défaite de la candidate Hillary Clinton lors de l’élection présidentielle américaine de 2016 ? La Russie, toujours. Aux États-Unis, l’idée qu’un pays étranger tente de la sorte d’influer sur le cours des événements politiques suscite l’émoi dans les rédactions et les cercles de pouvoir. Elle a même conduit à l’ouverture d’une enquête sur une éventuelle collusion entre le président Donald Trump et Moscou.
« Ne pas assimiler les policiers aux voyous »
Washington ne s’est pourtant pas toujours montré aussi respectueux de la souveraineté des États que le suggère un tel effroi. « La CIA [Central Intelligence Agency] a manipulé des élections dans l’Italie des années 1940 et dans l’Allemagne des années 1950. Au-delà des manigances électorales, elle a aussi secrètement renversé des dirigeants élus en Iran ou au Guatemala dans les années 1950 », concède M. Thomas Melia, un ancien fonctionnaire du département d’État (1). Mais c’était le temps de la guerre froide, s’empresse-t-il d’ajouter. Depuis la chute du mur de Berlin, les ingérences russes et américaines ne seraient pas « moralement équivalentes ». Il y a, du côté de Washington, « des programmes visant à renforcer les processus démocratiques à l’étranger (sans viser un résultat électoral spécifique) ». La Russie, en revanche, « manipule les élections d’un autre pays dans le but de semer le chaos, de saper la confiance du public dans le système politique et d’affecter la stabilité sociale ». Comparer l’un à l’autre reviendrait à « assimiler les policiers aux voyous sous prétexte que les uns comme les autres portent des revolvers », renchérit M. Stephen Hall, ancien responsable des opérations russes au sein de la CIA (2). L’opération visant à renverser le président vénézuélien Nicolás Maduro illustre ce raisonnement : promotion de la « démocratie » côté américain, soutien à un dictateur « illibéral » côté russe (lire « Le retour du “secrétaire d’État aux sales guerres” »). La réélection de Boris Eltsine en 1996 invite pourtant à nuancer cette thèse".
[...]
En février 1996, lorsque Eltsine annonce sa candidature à sa propre succession, ses chances de succès sont maigres. Son mouvement politique, Notre maison la Russie, n’a rassemblé que 10 % des voix aux élections législatives de décembre. Le Parti communiste, mené par M. Guennadi Ziouganov, est devenu la première formation politique du pays en envoyant, avec près d’un quart des voix, 157 députés à la Douma (contre 42 à la précédente législature). Eltsine, qui est apparu en octobre en survêtement bleu et chaussures de ville dans un fauteuil d’hôpital, est crédité d’à peine 3 % d’opinions favorables dans les sondages. Le 3 juillet, pourtant, il bat au second tour son adversaire communiste avec près de 54 % des suffrages. Que s’est-il passé entre-temps ?
«Spinning Boris», film réalisé par Roger Spottiswoode, Licht/Mueller Film Corporation, Showtime Networks, 2003
Sortie en 2003, la comédie Spinning Boris, réalisée par Roger Spottiswoode, a immortalisé auprès du grand public le rôle des conseillers américains de l’ombre dans le sauvetage politique du président Eltsine, et, du même coup, attiré l’attention sur ses aspects les plus croustillants. Cette production hollywoodienne met en scène les aventures de trois spin doctors bien réels — MM. George Gorton, Joseph Shumate et Richard Dresner — débarquant à Moscou à l’invitation d’un membre de l’équipe Eltsine pour enseigner aux Russes les techniques qui leur ont permis de faire élire en 1991 le sénateur républicain Peter Wilson au poste de gouverneur de Californie comme on vend une berline. Tout au long du film, zigzaguant entre les valises de billets et les gros bras, les trois hommes dépoussièrent la communication du président-candidat à coups de sondages, d’études qualitatives (qui permettent de tester ses discours en temps réel auprès d’un panel d’électeurs) et de negative adds — ces annonces télévisées destinées à discréditer l’adversaire —, en ressortant des cartons les archives filmées de bolcheviks brûlant des églises. « Nous avons réussi à créer un sentiment de panique à l’idée d’un retour du communisme (...) : les files d’attente, les pénuries d’alcool, de cigarettes, de savon. “Vote, sinon tu perdras !” “Dieu nous en préserve !” “Achète de la nourriture pour la dernière fois !” Ces slogans ont marché », se félicitait un membre de l’équipe de campagne d’Eltsine (BBC en russe, 5 juillet 2016). [...]
«Les Yankees à la rescousse. Révélations sur la manière dont des conseillers américains ont aidé Eltsine à gagner», «Time», New York, 15 juillet 1996.
Lire la suite sur le site du monde diplomatique ci-dessous :
Alors que la justice américaine traque des manipulations russes dans l'élection de 2016, Washington s'emploie à renverser le président Nicolás Maduro au Venezuela. Intolérable sur le territoi...
IMAGES D'ILLUSTRATION : Affiches du PCF dans les années 70
L es partis situés à gauche ont-ils honte de défendre la souveraineté, la nation et la France ? Tant La France insoumise que le Parti communiste semblent peu à peu renoncer à cette idée. Et les gaullistes de gauche, pour leur part, peinent à exister. De prime abord, le mot « souverainisme » semble plutôt se référer à la droi
A l’issue de l’Assemblée Générale de l’IHS confédérale à laquelle notre institut sera représenté par Jacky Maussion et Alain BOZEC , une conférence sera donnée à 14 heures dans le patio Georges Séguy par Jean Louis Robert professeur émérite à l’Université Paris 1
Il y a 100 ans : 1919, la paix illusoire . Le syndicalisme et le traité de Versailles.
Il y a 100 ans, le 28 juin 1919, était signé le traité de Versailles.
Pacifier le monde, telles étaient les ambitions de ce traité élaboré à l’occasion de la conférence de la paix qui s’est tenue à Paris quelques mois plus tôt.On sait qu’il en fut autrement. Événement historique majeur, le traité de Versailles mérite un examen dan ses moindre recoins. Car la paix recherchée était également sociale. Pour comprendre, cette conférence reviendra d’abord sur le contexte social des années d’après guerre: perspective révolutionnaire grandissante, forte agitation sociale, pouvoir accru du syndicalisme.C’est aussi dans ce contexte qu’est signé le traité de Versailles, ce que les principaux dirigeants du monde se sentant menacé, ne peuvent ignorer. Le traité de Versailles a-t-il été un outil de la paix sociale ? Si oui, de quelle façon? Quel a été son impact sur le syndicalisme ?
C’est à ces question que Jean Louis Robert, historien spécialiste de la Première Guerre mondiale, tentera de répondre.
La convocation par la police de Mathilde Panot est d’une gravité exceptionnelle. Aucun démocrate ne peut accepter ce qui est en train de se produire. La présidente du groupe parlementaire LFI est convoqué dans , le cadre d’une procédure pour apologie...
La loi du gouvernement de droite a été votée dans la nuit du 22 au 23 avril 2024. Au mépris total du droit international des droits de l'homme adopté par l'ONU. Mais lorsque le Royaume-Uni est le bras financier du dollar de la libre Amérique en Europe,...
Édité par Reynaldo Henquen 2024-04-23 10:10:37 Par Roberto Morejón La signature de nouveaux accords de coopération énergétique entre le Venezuela et le Viêt Nam réaffirme la volonté de Caracas de relancer sa principale industrie nationale, frappée par...
D es colons israéliens armés ont attaqué plus d’une douzaine de communautés palestiniennes, ne laissant dans leur sillage que mort et destruction. Les colons israéliens se sont lancés dans un déchaînement meurtrier à travers la Cisjordanie occupée au...
Le New York Times a demandé aux journalistes couvrant la guerre d'Israël contre la guerre de Gaza de limiter l'utilisation des termes comme "génocide" et nettoyage ethnique" et d' "éviter" d'utiliser l'expression "territoire occupé" lorsqu'ils décrivent...
Capture d'écran
Manifestations interdites, conférences annulées, perquisitions à domicile, convocations par la police et jusqu'à la condamnation à un an d'emprisonnement avec sursis du secrétaire général de la CGT-59 pour "apologie du terrorisme": la...
Mis en ligne en 2017 et réactualisé : il y a 79 ans ... 33 femmes élues députées pour la première fois en 1945 Avec la représentation proportionnelle Parmi elles 17 communistes Et députée communiste de Seine-Inférieure : Parmi ces femmes communistes,...
La galerie « les amies rouges » sise au 10 rue Domat dans le 5ème arrondissement de Paris organise une exposition de photographies de Arlette Cohen Rosa , reporter photographique ; une quinzaine de ses photographies réalisées à l'occasion de son reportage...
Encore un effort ! Après le vote de la France pour l'admission de la Palestine à l'ONU, il est grand temps que la France reconnaisse l'Etat de Palestine ! C'est le moment ! Sinon on pourrait croire que la France soutient les thèses de l'ultra-droite israélienne...