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ACTION COMMUNISTE

 

Nous sommes un mouvement communiste au sens marxiste du terme. Avec ce que cela implique en matière de positions de classe et d'exigences de démocratie vraie. Nous nous inscrivons donc dans les luttes anti-capitalistes et relayons les idées dont elles sont porteuses. Ainsi, nous n'acceptons pas les combinaisont politiciennes venues d'en-haut. Et, très favorables aux coopérations internationales, nous nous opposons résolument à toute constitution européenne.

Nous contacter : action.communiste76@orange.fr>

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Humeur

Chaque semaine, AC attribue un "roquet d'or" à un journaliste qui n'aura pas honoré son métier, que ce soit par sa complaisance politique envers les forces de l'argent, son agressivité corporatiste, son inculture, ou sa bêtise, ou les quatre à la fois.

Cette semaine, sur le conseil avisé de la section bruxelloise d'Action communiste, le Roquet d'Or est attribué  à Thierry Steiner pour la vulgarité insultante de son commentaire sur les réductions d'effectifs chez Renault : "Renault fait la vidange"...  (lors du 7-10 du 25 juillet).


Vos avis et propositions de nominations sont les bienvenus, tant la tâche est immense... [Toujours préciser la date, le titre de l'émission et le nom du lauréat éventuel].

 

 
28 août 2023 1 28 /08 /août /2023 15:42
Manifestation de soutien aux putschistes nigériens à Niamey le 3 août 2023. © AFP

Manifestation de soutien aux putschistes nigériens à Niamey le 3 août 2023. © AFP

Le coup d’Etat militaire perpétré au Niger le 25 juillet 2023 a suscité des manifestation d’hostilité à la France. Dans un entretien à Mediapart, la spécialiste de l’histoire du Niger Camille Lefebvre, autrice de Des pays au crépuscule. Le moment de l’occupation coloniale (Sahara-Sahel) (Fayard, 2021, réédité en poche en 2023), met en perspective historique cette hostilité, ainsi que les réactions françaises. Elle décrit la marque indélébile laissée par la violence colonisatrice, qui fut particulièrement grande au Niger. Elle pointe le fait que les autorités civiles et militaires françaises, comme l’opinion publique, se refusent à la prendre en compte et perpétuent une approche néo-coloniale de la situation. Faute, dit-elle, « d’affronter collectivement » la question du passé colonial.

 

Camille Lefebvre : « Beaucoup en France semblent
ne pas mesurer ce qu’a été la colonisation au Niger »

Entretien par François Bougon, publié par Mediapart, le 6 août 2023.
Source

Camille Lefebvre est historienne, directrice de recherche au CNRS à l’institut des mondes africains, elle a reçu la médaille de bronze du CNRS en 2016 et dirige le projet européen ERC-Langarchiv. Spécialiste d’histoire de l’Afrique saharo-sahélienne aux xixe et xxe siècles, elle a notamment publié Frontières de sable, frontières de papier : histoire de territoires et de frontières, du jihad de Sokoto à la colonisation française du Niger, xixe-xxe siècles (Publications de la Sorbonne, 2015) et est membre du comité de rédaction des Annales HSS.

Extraits

"Comment voyez-vous les réactions en France à la situation au Niger ?

Ce qui me frappe, c’est que la situation n’est analysée en France que depuis un point de vue français et en fonction des effets sur la France, qu’il s’agisse de la question de l’uranium ou du sentiment anti-français. Au moment où le rapatriement des ressortissants français a commencé, des journalistes ont cherché à me contacter pour me poser des questions sur les expatriés. Mais je n’ai rien à dire à ce sujet. Je suis une spécialiste du Niger. Ce que je connais, c’est l’histoire de ce pays.

Je m’aperçois que cette histoire intéresse très peu, tout comme de manière générale l’histoire du Sahel. Ce qui intéresse, c’est la projection de la France sur le reste du monde, pas la compréhension de ce qui se joue dans cette partie du globe. Au Niger, le sentiment anti-français qui se manifeste aujourd’hui a une histoire longue et complexe. Le Niger depuis l’indépendance a eu une relation très proche avec la France et, paradoxalement, la France a eu très peu de relations avec le Niger. Personne en France ne semblait savoir où se situait le Niger, moi y compris, quand j’ai commencé à travailler sur ce pays il y a vingt ans.

Depuis dix ans, la France est en guerre dans ce pays et dans ces régions sans avoir à aucun moment fait un effort pour comprendre ce qui s’y jouait."

"Enfin, beaucoup en France semblent ne pas mesurer ce qu’ont été la colonisation et sa violence. C’est toujours présent dans la mémoire et dans la vie des gens au sein des pays anciennement colonisés. Ce n’est pas seulement parce qu’ils l’ont appris à l’école, c’est bien plus fort que cela. C’est aussi dans les mémoires familiales, dans les récits de grands-parents ayant vécu le travail forcé ou l’arbitraire de la répression coloniale. C’est inscrit dans les corps et dans les esprits, par exemple dans les souvenirs des formes de violence et de prédation sexuelle coloniales.

Mais aussi dans les lieux : dans les villages, on vous montrera là où ont eu lieu des exécutions sommaires ou des massacres, tout cela est présent même chez ceux qui ne sont pas passés par l’école. La colonisation est une occupation des territoires mais aussi une négation raciste de l’identité des gens et de leurs valeurs, et cela a produit des effets qui sont toujours présents. Les gens au Niger et plus largement au Sahel ont énormément souffert de la colonisation, et la France n’a jamais demandé pardon ou reconnu ce qu’elle avait fait et ne semble pas prête à l’assumer."

L'intégrale ci-dessous :

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17 février 2023 5 17 /02 /février /2023 15:58

Le film franco-sénégalais « Tirailleurs » réalisé par Mathieu Vadepied et co-produit par Omar Sy est sorti dans les salles françaises le 4 janvier 2023. Nous reviendrons sur l’annonce démagogique faite au nom du gouvernement le jour de sa sortie et sur divers aspects méconnus de l’histoire de ces soldats coloniaux de la Grande guerre, dont les expérimentations médicales pour lesquelles ils ont été utilisés. Ci-dessous l’annonce le 24 janvier 2023 à Montreuil, dans une ville où un grand nombre de résidants sont originaires du Mali, d’une séance soutenue par la Ligue des droits de l’Homme accompagnée d’un débat avec l’historien Gilles Manceron. Suivie d’un rappel historique par l’historien Alain Ruscio du sort de ces soldats venus des colonies françaises durant la Première guerre mondiale.

A propos du film « Tirailleurs », quelques rappels historiques par Alain Ruscio sur les soldats coloniaux de 14-18
Les soldats colonisés pendant la Grande guerre :
quelques rappels historiques

par Alain Ruscio, pour le site histoirecoloniale.net

À la veille du premier conflit mondial, les troupes coloniales sont composées de l’armée coloniale proprement dite, créée par décret en 1900, et de l’armée d’Afrique, ou XIXème Corps d’armée. De 1914 à 1918 bien des « indigènes », venus du Maghreb, d’Afrique subsaharienne, d’Indochine, des vieilles colonies [1] et du reste de l’empire, sont venus souffrir - toujours -, mourir - souvent - et se couvrir de gloire - parfois - en France. Cet épisode a fait l’objet de bien des commentaires, depuis un siècle : de la justification de la « mission civilisatrice » - « Ces braves gens, venus de pays si lointains, seraient-ils venus, ne seraient-ils battus avec tant de courage, seraient-ils morts, si nous avions été des oppresseurs ? » disait, par exemple, le général Gouraud en 1924 [2] - à la thématique de la chair à canon sacrifiée avec cynisme.

 

Le général Nivelle, [...] , lors de la préparation de l'offensive du Chemin des Dames déclara : « Il faut y aller avec tous les moyens et ne pas ménager le sang noir, pour conserver un peu de blanc » (16 janvier 1917) . Dans une note à Lyautey, alors ministre de la Guerre, il demanda que « le nombre d’unités noires mises à ma disposition soit aussi élevé que possible (tant) pour donner de la puissance à notre effectif (que pour permettre d’épargner dans la mesure du possible du sang français) » (21 février 1917) [31]

 

Le thème de l’Empire, source inépuisable d’hommes, déjà présent avant 1914, prit des proportions parfois démesurées.

Le moins que l’on puisse dire est que les experts militaires se contredisaient : « Les douze ou treize millions d’habitants que compte l’Afrique occidentale française (AOF) peuvent certainement nous donner 200 000 soldats en moins d’un an », écrivait le général Mangin dans son rapport du 26 novembre 1916. Ces déclarations à l’emporte-pièces avaient le don d’irriter d’autres hauts cadres militaires ou civils, beaucoup plus au fait des réalités. Mangin avait de solides adversaires dans la hiérarchie : l’état-major des armées jugeait « dangereux » de faire croire « comme le font certains », que « les ressources en hommes de notre Empire colonial sont inépuisables » [3]. Le Gouverneur de l’AOF, Joost Van Vollenhoven, en particulier, s’opposa au recrutement de masse, par exemple dans cette lettre au ministre des Colonies, André Maginot : « Cet empire africain, qui est pauvre en hommes, est riche en produits, laissez-lui sa misérable population pour le ravitaillement pendant la guerre et pour l’après-guerre ! Pour tirer de ce pays-ci quelques milliers d’hommes, on le mettra à feu et à sang et on le ruinera » (Lettre, 20 juillet 1917) [4]. Triste ironie du sort, Van Vollenhoven devait mourir au combat, un an jour pour jour après ce courrier, le 20 juillet 1918.

On voit qu’entre les 200 000 hommes dont parlait Mangin et les « quelques milliers » auxquels Van Vollenhoven voulait qu’on se limite, il y avait quelques nuances.

[...]

La suite ci-dessous :

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16 novembre 2021 2 16 /11 /novembre /2021 15:21

« Restituer ? », un film important de Nora Philippe

Le 10 novembre 2021, 26 œuvres des trésors royaux d’Abomey, pillées par les troupes coloniales françaises au XIXe siècle ont été restituées au Bénin et accueillies par des scènes de liesse à Cotonou. Un important film documentaire, Restituer ?, réalisé par Nora Philippe et diffusé sur Arte, fait l’histoire du pillage des biens culturels comme partie intégrante du projet colonial et celle de la longue lutte qui se poursuit pour la restitution de ces biens aux peuples jadis colonisés. Le 15 décembre prochain, en France, sera débattue au Sénat une proposition de loi « relative à la circulation et au retour des biens culturels appartenant aux collections publiques ». Elle concernera aussi « les restes humains » rapportés par les conquérants coloniaux français et encore conservés en très grand nombre dans les caves de nos musées.

Voir sur Arte le film de Nora Philippe :
ENTRETIEN AVEC NORA PHILIPPE

[...]

Extrait du dossier de presse.

Le Président Macron fait une annonce historique en 2017 à Ouagadougou qui engage la France à restituer dans un temps proche ses patrimoines à l’Afrique. Le sujet a semblé sortir de nulle part, mais a agité énormément les milieux culturels. Comment êtes-vous arrivée à ce sujet?

Le sujet m’a sauté au visage lors de la publication du brillant rapport Savoy-Sarr, en novembre 2018, fruit de la mission qu’avait commandité Emmanuel Macron. J’ai pris conscience bien sûr de l’ampleur de la dépossession coloniale qui a eu lieu, et dont bon nombre de nos musées sont les temples. J’étais d’autant plus abasourdie que mes études en histoire de l’art et en muséologie n’avaient jamais, même une minute, ouvert ce chapitre ; dans le champ des musées, j’étais beaucoup plus familière de cette problématique autour des collections autochtones dans les musées nord-américains, par exemple, et des politiques de restitution qui y existent depuis les années 1980. Mais de ce côté-ci du monde, j’ai surtout découvert que les demandes de restitutions s’inscrivaient dans un temps très long, et elles ont été effacé de l’histoire.

Je vois l’horizon des restitutions comme un défi immense, culturel et politique, et promesse de renouveau dans les relations Europe-Afrique, mais pas que : il s’agit aussi de refondre les relations entre les Européen.ne.s d’aujourd’hui et leur propre histoire ! Cela nous requiert.

Et j’y vois, par ailleurs, une histoire de luttes - ce que je tente de raconter dans tous mes films. A ce titre, le choix du medium de la télévision pour ce film afin de s’adresser à un large public, en faisant le pari qu’elle ne soit pas le prolongement du pouvoir, était là dès l’origine du projet. Après tout, Black Panther de Ryan Coogler s’ouvre sur une scène de reprise en main, dans un simili British Museum, d’une pièce du royaume du Bénin. Des dizaines de millions de personnes ont vu ce film, et sont donc sensibles à cette cause. Cette histoire ne doit pas continuer à être étiquetée comme un enjeu de niche.

[...]

Lire la suite sur le site "Histoire coloniale et postcoloniale"

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2 février 2021 2 02 /02 /février /2021 18:04

Présenté par Danielle Bleitrach sur son blog "Histoire et société"

ADHILA CHITOUR-BOUMENDJEL,
NIÈCE D’ALI BOUMENDJEL
“Nous avons mené la guerre à la France coloniale et nous l’avons gagnée. Nous ne sommes pas demandeurs d’excuses. Mais la morale et l’éthique exigent, de mon point de vue, que la France officielle franchisse ce pas…”, estime Mme Chitour-Boumedjel
ADHILA CHITOUR-BOUMENDJEL, NIÈCE D’ALI BOUMENDJEL
Cette position, sans accabler Stora, dit simplement ce que beaucoup d’entre nous pensent : mais qu’est-il allé faire dans cette galère? En matière politique quelle que soit l’ardeur de notre engagement intellectuel dans une cause la meilleure manière de la faire avancer n’est pas de cautionner un pouvoir dont tous les actes prouvent qu’il agit a contrario du but que nous recherchons. Ce qui peut unir le peuple algérien et le peuple français n’admet pas plus hier qu’aujourd’hui le moindre compromis avec ceux qui font tout pour rendre impossible ce lien. Il ne s’agit pas seulement du passé. Ausseresses et les tortionnaires ne se sont pas contentés d’Ali Boumendjel, ni d’Henri Alleg et Maurice Audin, ils ont continué à enseigner la torture en Amérique latine et ceux à qui ils ont appris sous la direction de Barbie, continuent leur sale boulot avec la caution du gouvernement français actuel. Ceux qui les dénoncent comme Assange subissent à leur tour l’innommable. (note de Danielle Bleitrach)

 

“Nous avons gagné la guerre, nous ne sommes pas demandeurs d’excuses…” : Toute l’actualité sur liberte-algerie.com (liberte-algerie.com)

 

Liberté : Comment avez-vous accueilli la recommandation du rapport de Benjamin Stora préconisant la reconnaissance de l’assassinat de votre oncle, Ali Boumedjel ? 

Fadhila Chitour-Boumendjel : Mon premier sentiment est que cette “reconnaissance” est tellement tardive, près de 65 ans après l’assassinat “masqué en suicide !” de mon oncle. Encore, faut-il le préciser, il ne s’agit, pour l’instant, que d’une éventuelle “reconnaissance”, puisque cela reste au stade d’une recommandation, parmi d’autres, du rapport de l’historien Benjamin Stora. Toutes les personnes victimes indirectes, dans ma famille, de ce psycho- traumatisme irréparable, et dont un grand nombre d’entre elles ont disparu (père, mère, épouse), n’auront pas connu cette reconnaissance qui est donc venue, comme je le disais, plus de 60 ans après son assassinat. Dans un deuxième temps, à la lecture du rapport, j’ai trouvé étonnant que l’historien français parle particulièrement d’Ali Boumendjel. Pourquoi le distinguer, alors que le Mouvement national algérien et la Bataille d’Alger particulièrement ont donné d’autres Ali Boumendjel ! Il existe tellement d’anonymes qui ont subi le sort affreux des assassinats et de la torture. Pourquoi le singulariser dans la communauté des martyrs algériens ? Ensuite, que représente cette reconnaissance concrètement ? Mon oncle aura une rue à son nom en France ? Je ne le sais pas. J’estime que le fait que la date de son assassinat soit dédiée à la Journée de l’avocat dans son pays a une portée plus symbolique ! 

[...]

La suite sur le blog "Histoire et société" :

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