Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

ACTION COMMUNISTE

 

Nous sommes un mouvement communiste au sens marxiste du terme. Avec ce que cela implique en matière de positions de classe et d'exigences de démocratie vraie. Nous nous inscrivons donc dans les luttes anti-capitalistes et relayons les idées dont elles sont porteuses. Ainsi, nous n'acceptons pas les combinaisont politiciennes venues d'en-haut. Et, très favorables aux coopérations internationales, nous nous opposons résolument à toute constitution européenne.

Nous contacter : action.communiste76@orange.fr>

Rechercher

Humeur

Chaque semaine, AC attribue un "roquet d'or" à un journaliste qui n'aura pas honoré son métier, que ce soit par sa complaisance politique envers les forces de l'argent, son agressivité corporatiste, son inculture, ou sa bêtise, ou les quatre à la fois.

Cette semaine, sur le conseil avisé de la section bruxelloise d'Action communiste, le Roquet d'Or est attribué  à Thierry Steiner pour la vulgarité insultante de son commentaire sur les réductions d'effectifs chez Renault : "Renault fait la vidange"...  (lors du 7-10 du 25 juillet).


Vos avis et propositions de nominations sont les bienvenus, tant la tâche est immense... [Toujours préciser la date, le titre de l'émission et le nom du lauréat éventuel].

 

 
20 février 2015 5 20 /02 /février /2015 00:41

L’Ukraine, ses riches terres vendues pour la production d’OGM

Lu toujours sur le site du parti communiste d’Ukraine, une autre réalité de la guerre… le dépeçage de l’Ukraine par le capital…
Après les bénéfices de la vente d’armes, l’installation des bases de l’OTAN contre la Russie, le gaz de schiste que l’on partage avec Joe Biden, voici les intérêts des producteurs d’OGM… L’Ukraine ou le rebut du capital…

La guerre en Ukraine masque la vente des terres arables..  Les anciens dirigeants de l’Ukraine s’étaient opposés à une plus grande libéralisation des lois sur l’utilisation des terres, mais ces changements ont été promus après le changement de régime avec l’aide de la Banque mondiale et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD). C’est la conclusion à laquelle ont abouti certains députés à partir des données collectées par les députés du Bundestag allemand.

Comme l’a déclaré le chef de l’adjoint du Bundestag de la faction de l’opposition du parti de gauche d’Allemagne Nima Movassata , le conflit en Ukraine est utilisé pour procéder à la vente des terres arables, avec la participation de sociétés étrangères et les entreprises, soutenus financièrement par la Banque mondiale, la BERD, ainsi que l’allemand Banking Group KfW Bankengruppe.

Le parti de gauche soupçonne que la terre en Ukraine, une des plus riches du monde, serait utilisée pour la plantation de cultures OGM, interdits dans l’UE.

À cet égard la députée Nima Movassata a interpellé le gouvernement fédéral allemand en demandant des comptes sur les achats récents en Ukraine de terres arables par des entités étrangères, y comprises allemandes.

Bien qu’il y ait un moratoire sur la vente de terrains, qui doit durer jusqu’au 1er janvier 2016, ceux-ci sont passés dans un régime de location avec le soutien du gouvernement de l’Ukraine, qui reçoit en contrepartie des prêts des institutions financières internationales, a déclaré dans un communiqué.

L’ex député ukrainien Sergey Gordienko avait déclaré en son temps que l’Union européenne a signé un accord d’association, qui attribue à l’Ukraine le rôle peu enviable de ferme permettant de cultiver des cultures industrielles interdites dans l’UE.

« La dure vérité est que l’UE accepte en signant l’accord que soit dévolu à l’Ukraine un rôle bien défini. Il n’est même pas le rôle d’appendice de matière première, rêvé des oligarques. C’est le rôle de la ferme à temps partiel pour culture interdite", a déclaré le communiste.

Voir les commentaires

Partager cet article
Repost0
17 février 2015 2 17 /02 /février /2015 23:39

Dernière minute.

Un texte signé par plusieurs organisations appellent à un rassemblement de soutien au peuple grec

mercredi 18 Février à 18 heures devant le théâtre des Arts.

Action communiste soutient cette initiative et appelle à y participer. Nous ne partageons pas tous les termes du texte commun.  Les signataires semblent vouloir à tout prix sauver l'"Europe".  Nous soutenons le gouvernement grec parce que justement il s'oppose à la dictature européenne et veut promouvoir une autre logique écomique, sociale que celle qui a prévalu à la naissance de l'Union européenne. Il affirme vouloir reconquérir son indépendance nationale, c'est-à-dire sa souveraineté, face à la troïka.  Mais il veut rester dans l'"Europe".  Encore faut-il que les technocrates de Bruxelles et les ministres des pays européens acceptent, dans un des pays de l'UE, une logique qui n'obéirait pas au dogme de la "concurrence libre et non faussée" imposée aux peuples. Nous souhaitons que le gouvernement grec actuel réussisse mais nous doutons qu'il puisse le faire dans le cadre que lui impose l'UE. 

C'est au peuple grec de décider de ce qu'il veut. 

Pour notre part nous soutenons  sa lutte contre l'austérité et ceux qui la leur imposent.

Nous reproduisons ci-dessous la déclaration que nous avons faite au lendemain des élections grecques et lors des premières décisions du gouvernement grec.

Grèce : Nous soutenons la rude lutte menée par Syriza contre les diktats austéritaires de la troïka

Disons le sans ambages, nous saluons la victoire de Syriza en Grèce comme un progrès. D'abord parce que le peuple grec, à cette occasion, a rejeté nettement les mesures d'austérité imposées par l'UE , rompant ainsi avec la doctrine néolibérale que la droite et le PS en France prétendent sans alternative et parce que le programme de Siriza, sans être révolutionnaire, est social. Ensuite parce que cette victoire se traduit par l'effondrement d'un Pasok ( équivalant du PS) qui dominait la vie politique en Grèce depuis le renversement du régime des colonels et maintenait le peuple grec dans le carcan d'austérité voulue par l'Europe du patronat et de la finance. Enfin parce que le nouveau gouvernement grec associe sa lutte contre l'austérité imposée par la troïka à la lutte pour l'indépendance nationale.

Notre position n'a rien à voir avec l'hypocrite satisfaction du PS qui salue " la victoire des forces de gauche" quand Pierre Moscovici allait soutenir à Athènes la droite grecque il y a deux mois à peine. Parti socialiste qui n'a cessé d'appuyer avec son représentant à la commission de Bruxelles les mesures imposées à la Grèce par l'Union européenne. Rien à voir non plus avec l'attitude d'un Jean-Luc Mélenchon qui se réclame de Syriza sans aucune retenue alors que les jeux sont loin d'être faits.

En effet, sans vouloir jouer les Cassandre, on peut prédire de rudes affrontements entre Syriza et l'UE dirigée par l'Allemagne; Syriza désirant appliquer un programme qui contredit la politique d'austérité voulue par l'UE pour tous les pays d'Europe. A n'en pas douter, la partie sera rude, ce d'autant qu'en renonçant à sortir de l'Europe et de l'euro, Syriza se prive de beaucoup d'atouts.

Mais la France n'est pas la Grèce: là bas, le SMIC est de 600 euros et le chômage atteint 25% de la population. Dans ces conditions, ce qui pourrait apparaître comme des réformettes à quelques esthètes révolutionnaires est vital pour le peuple grec. " Quand les blés sont sous la grêle, fou qui fait le délicat." Sans être des inconditionnels de Syriza, il nous faut soutenir son action. Notamment en luttant pour contraindre l'Etat francais , un des créanciers de la dette grecque, à soutenir les revendications du nouveau gouvernement grec.

 

Action Communiste

 

Partager cet article
Repost0
17 février 2015 2 17 /02 /février /2015 23:25

 

VRAIS ET FAUX AMIS DE LA GRÈCE [Communiqué du Collectif communiste Polex]

La droite « européenne » ne s'y est pas trompée : les élections grecques ont asséné une grande gifle sur le museau de la dictature « libérale-austéritaire » qu'est l'Union européenne.

 

Les bons résultats du Parti Communiste Grec KKE (5,28 % des suffrages), en progrès, et les 36 % du parti de gauche Syriza, de même que les manifestations massives en Espagne et dans d'autres pays, sont les prémices d'une insurrection populaire pacifique, contre les effets ravageurs du capitalisme transnational, incarné aujourd’hui par l'Union européenne, ses commissaires, sa « Troïka », ses banquiers, et ses politiciens de « gauche » et de droite.

 

Cet affrontement qui démarre en Grèce met le Gouvernement Tsipras devant une alternative simple :

- soit céder aux exigences des autorités européennes et de la banque de Francfort et trahir les espoirs de ceux qui l'ont élu.

- soit refuser leur diktat, rompre avec la logique européenne, rejeter l'étranglement par la dette et l'euro, et les traités de soumission de l'UE.

 

Mais il ne pourra réussir à le faire qu'appuyé par la mobilisation sans précédent de la population, salariés et chômeurs, de la Grèce, et des autres pays d'Europe. Nous devons être prêts à cet affrontement, qui peut être décisif pour nos peuples, et à affirmer dans la rue, comme à Athènes, Lisbonne, ou Madrid, notre SOLIDARITÉ avec ceux qui ouvrent la voie.

 

Après sa victoire électorale, malgré les menaces relayées par la plupart des médias français (« mettre en cause l'UE, c'est plonger dans l'abîme »), le peuple grec n'a pas manqué d'amis, surprenants et hypocrites. Du Président Hollande découvrant qu'il était contre l'austérité (!), à Marine Le Pen présentée par Le Monde comme seule à dénoncer l'UE (!). Ces faux amis se dévoilent dès que l'affrontement commence : Hollande a reçu Tsipras, mais lui a conseillé « la modération », puis est allé assurer sa commère Merkel de l’alignement de Paris sur « les engagements européens ». Marine Le Pen s'est empressée de déclarer, sans que la presse française en fasse état : « la Grèce doit rembourser sa dette » !

 

Tous ces faux amis pèsent pour amener le gouvernement grec à oublier ses engagements électoraux, et à se coucher devant les exigences de la BCE.

 

Un autre chemin est possible, de rupture avec les traités européens, pour l'indépendance nationale, avec le soutien des citoyens et travailleurs de Grèce et des autres pays d'Europe. Ce chemin est la seule issue. Car en dernière analyse ce ne sont pas les politiciens, de gauche ou de droite, qui décident du destin des peuples, mais les luttes populaires.

 

Paris, le 14 février 2015

 

Partager cet article
Repost0
16 février 2015 1 16 /02 /février /2015 18:20
Télé irréalité
16 février 2015

Par

France 5 va diffuser, mardi 17 février, un soi-disant « documentaire » (en réalité une « docu-fiction ») sur une sortie de l’Euro[1]. J’ai été interviewé dans la préparation de ce « document ». Ce que j’en ai vu ne plaide pas en sa faveur. Ce n’est pas l’Euro à la télévision mais la télévision qui se saisit, et dans le plus mauvais sens du terme, de l’Euro. Passons sur le fait que les personnes doutant de l’Euro, ou les partisans d’une dissolution de la zone Euro ne sont que très faiblement représentées. Le plus grave est la volonté consciente et délibérée des réalisateurs de provoquer une inquiétude, voire une panique, dans l’opinion. On détaillera ici les principales remarques.

  1. L’hypothèse présentée (une crise des banques en Italie) est absurde. Aucun pays ne sortira de l’Euro en raison d’une crise bancaire. Nous en avons connu par le passé et il ne fut jamais question d’une sortie de l’Euro. Une crise de liquidité peut être gérée par la BCE ou par la Banque Centrale du pays considéré. Les seules raisons qui peuvent provoquer une sortie de l’Euro sont la question des dettes souveraines et des difficultés économiques de compétitivité insurmontables rendant impératives une dépréciation de la monnaie.
  2. Le ton de cette « docu-fiction » est volontairement alarmiste et même catastrophiste. On sent la volonté délibérée d’affoler la personne qui regarde. C’est une attitude indigne et honteuse de la part de France 5.
  3. De nombreuses erreurs factuelles, que j’avais signalées, sont pourtant reproduites dans cette « fiction ». Il en est ainsi de la question des dettes (aucune mention n’est faite de ce qu’un bon du Trésor est remboursable dans la monnaie du pays émetteur quelle que soit cette monnaie), la question de la hausse des prix est traitée de manière absurde ainsi que la « panique bancaire ». On ne voit pas pourquoi et surtout comment une conversion de l’Euro à une monnaie nationale provoquerait une panique bancaire. Rappelons que dans le cas de la crise de Lehmann Brother, c’était par la destruction d’une partie de l’actif (les dettes considérées comme « mauvaises ») mais surtout en raison d’une crise de liquidité internationale que les banques ont eu des problèmes. Dans le cas d’une sortie de l’Euro, il n’y aura aucune crise de liquidité internationale, et la question du passif des banques a été étudiée en 2012, montrant que dans l’ensemble des pays (sauf l’Espagne) il n’y aurait aucun problème.
  4. L’idée d’une interruption du commerce international, qu’agite ce pauvre Dessertine est tout aussi absurde. Il n’hésite pas à travestir la réalité des faits pour faire passer son discours : la chute du commerce international en 1930 n’est nullement le produit des dévaluations (qui sont pour la plupart survenue après, d’ailleurs), mais de la crise de liquidité générale, engendrée par la faillite des banques américaines. Ce point a été établi il y a des années dans une étude du NBER[2] (via la contraction du crédit qui toucha plus particulièrement les firmes commerciales[3]). C’est l’extension de cette crise de liquidité qui a provoqué l’extension de la crise en Europe, et non les dépréciations monétaires ou le protectionnisme[4]. Les conditions d’assurance du trafic maritime se sont détériorées et les moyens financiers des négociants maritimes se sont contractés brutalement. Un produit est vendu par une entreprise française en France et non plus en Euro. Si le Franc est dévalué par rapport à l’Euro, cela avantage l’acheteur. Pourquoi ce dernier refuserait-il de faire ce qu’il peut considérer comme une « bonne affaire » ? Le Franc (comme la Lire) se dévaluerait en fonction du déséquilibre actuel de notre balance commercial. Cela implique une dévaluation d’environ 20% (25-30% pour la Lire).
  5. Les effets positifs d’une sortie de l’Euro (relance de l’activité économique, afflux de touristes, investissements étrangers) sont systématiquement passés sous silence. La relance de l’activité viendrait non seulement des exportations mais des gains sur le marché intérieur (substitution aux importations). L’attrait touristique de la France, déjà élevé, se verrait accru par une dévaluation de 20%. Enfin, les investissements directs étrangers seraient attirés à la fois par la baisse du prix (effet de la dépréciation du Franc) et par l’activité économique. De ces aspects positifs, qui se feraient assez rapidement sentir et qui se manifesteraient de 3 à 5 ans à la suite de la dislocation de l’Euro, il n’est rien dit. Cela confirme que l’on est en présence d’une fiction « à charge » dont le seul but est de faire peur.
  6. L’ensemble des discours argumentant qu’une dissolution de la zone Euro conduirait à un retour des conflits qui ont ensanglanté l’Europe au XXème siècle relève de la même démarche. La Suède et la Grande-Bretagne ne font pas partie de la zone Euro (techniquement de l’UEM), et pourtant on ne voit pas les conflits s’exacerber avec ces pays ou bien même entre ces pays. Par ailleurs, peut-on vraiment prétendre qu’il y a aujourd’hui moins de conflits et de ressentiments entre la Grèce, l’Espagne, l’Italie et l’Allemagne qu’il y en avait avant 1999 ? On mesure l’absurdité, mais surtout la malhonnêteté insigne des gens qui nous affirment tout de go que « l’Euro c’est la paix ».
  7. Par contre, deux choses sont montrées qui ont un certain intérêt. D’une part, qu’en cas de sortie d’un pays comme l’Italie (ou l’Espagne) la France ne pourrait pas rester dans l’Euro. C’est un point important. A cet égard, il convient d’oublier toutes les stupidités sur l’appartenance de la France au « Nord » ou encore l’idée d’opposer un « nord » vertueux à un « sud » qui ne le serait point. Il y a des réalités économiques, des spécialisations industrielles, dont les effets s’imposent et s’imposeront, que les politiques le veuillent ou non. D’autre part, que si nous décidons de sortir de l’Euro, il faut le faire vite. Il ne serait pas raisonnable de laisser s’écouler plusieurs semaines entre la décision et son application.

Le téléspectateur peut donc oublier cette « fiction » et se consacrer à autre chose. Un véritable documentaire accompagné d’un véritable débat reste à produire. Mais il est clair qu’il ne faut compter sur les chaînes du « service public » pour tenir ce rôle, pourtant fort nécessaire, d’information des citoyens.

[1] http://www.lepoint.fr/economie/bye-bye-l-eururo-16-02-2015-1905300_28.php

[2] A. Estevadeordal, B. Frants, A. M. Taylor, « The Rise and Fall of World Trade, 1870-1939 », NBER Working Papers Series, n° 9318, Cambridge, National Bureau of Economic Research, 2002

[3] J. Foreman-Peck, A History of the World Economy: International Economic Relations since 1850, New York, Harvester Wheatsheaf, 1995, p. 197.

[4] A. Schubert, The Credit-Anstalt Crisis of 1931, Cambridge, Cambridge University Press, 1991

Partager cet article
Repost0
15 février 2015 7 15 /02 /février /2015 19:55

 

Disons le sans ambages, nous saluons la victoire de Syriza en Grèce comme un progrès. D'abord parce que le peuple grec, à cette occasion, a rejeté nettement les mesures d'austérité imposées par l'UE , rompant ainsi avec la doctrine néolibérale que la droite et le PS en France prétendent sans alternative et parce que le programme de Siriza, sans être révolutionnaire, est social. Ensuite parce que cette victoire se traduit par l'effondrement d'un Pasok ( équivalant du PS) qui dominait la vie politique en Grèce depuis le renversement du régime des colonels et maintenait le peuple grec  dans le carcan d'austérité voulue par l'Europe du patronat et de la  finance. Enfin parce que le nouveau gouvernement grec associe sa lutte contre l'austérité imposée par la troïka à la lutte pour l'indépendance nationale.

Notre position n'a rien à voir avec l'hypocrite satisfaction du PS qui salue " la victoire des forces de gauche" quand Pierre Moscovici allait soutenir à Athènes la droite grecque il y a deux mois à peine. Parti socialiste qui n'a cessé d'appuyer avec son représentant à la commission de Bruxelles les mesures imposées à la Grèce par l'Union européenne.  Rien à voir non plus avec l'attitude d'un  Jean-Luc Mélenchon qui se réclame de Syriza  sans aucune retenue alors que les jeux sont loin d'être faits.

En effet, sans vouloir jouer les Cassandre, on peut prédire de rudes affrontements entre Syriza et l'UE dirigée par l'Allemagne;  Syriza désirant appliquer un programme qui contredit la politique d'austérité voulue par l'UE pour tous les pays d'Europe. A n'en pas douter, la partie sera rude, ce d'autant qu'en renonçant à sortir de l'Europe et de l'euro, Syriza se prive de beaucoup d'atouts.

Mais la France n'est pas la Grèce: là bas, le SMIC est de 600 euros et le chômage atteint 25%  de la population. Dans ces conditions, ce qui pourrait apparaître comme des réformettes à quelques esthètes révolutionnaires est vital pour le peuple grec. " Quand les blés sont sous la grêle, fou qui fait le délicat."  Sans être des inconditionnels de Syriza, il nous faut soutenir son action. Notamment en luttant pour contraindre l'Etat francais , un des créanciers de la dette grecque, à soutenir les revendications du nouveau gouvernement grec.

 

Action Communiste
 

Partager cet article
Repost0
14 février 2015 6 14 /02 /février /2015 15:07

 

Europe - USA : SYRIZA veut faire échouer le traité de libre-échange

 

Depuis lundi (2 février 2015) s'est ouvert à Bruxelles le huitième round des négociations du traité transatlantique de libre-échange (TTIP) entre l'Union européenne et les États-Unis. En gestation dès 2011 mais réellement débattu que depuis l'été 2013, ce projet d'accord vise à faciliter davantage les échanges économiques entre les deux continents qui pèsent à eux deux 45 % des échanges mondiaux. Une délégation de Washington est donc arrivée à Bruxelles pour tenter d'avancer sur cet épineux dossier qui se heurte à l'hostilité d'une partie de la classe politique européenne, notamment d'extrême gauche. Cette semaine de négociations s'annonce vitale pour le devenir du TTIP, censé amener 0,5 % de croissance supplémentaire au continent européen grâce à une harmonisation des normes entre les deux continents.

 

Mais depuis le précédent round de négociations qui s'étaient tenu à Chevy Chase dans le Maryland en septembre dernier, un séisme politique est venu secouer la Grèce avec la victoire de Syriza. Le nouveau gouvernement à Athènes a déclaré hier qu'il comptait utiliser son droit de veto pour faire sombrer ce traité économique s'il était signé. «Je peux vous assurer qu'un parlement où Syriza détient la majorité ne ratifiera jamais l'accord de libre-échange» a déclaré Georgios Katrougkalos, ministre adjoint pour la réforme administrative.

 

En effet, actuellement c'est la Commission européenne de Jean-Claude Juncker qui mène les négociations avec l'administration Obama pour le compte de l'Europe. Mais en cas d'accord (qui n'interviendrait que fin 2015, début 2016), le traité devrait être validé par le conseil des chefs d'états européens puis encore ratifié par les 28 parlements nationaux. C'est durant cette étape que le gouvernement grec veut utiliser son veto pour bloquer le TTIP.

Le gouvernement grec rejoint la position de plusieurs mouvements politiques d'extrême gauche en Europe qui ne souhaitent pas ajouter une dose supplémentaire de libéralisme sur le Vieux continent. En cause notamment, l'harmonisation des normes, notamment en matière agricole qui cristallise des crispations parfois infondées.

Ces négociations seront suivies de près par les industriels européens (automobile, aéronautique…) qui voient dans le TTIP un levier pour intensifier le commerce, baisser les coûts, améliorer la compétitivité et donc créer des emplois. Le nerf de la guerre actuellement…


Que négocie-t-on dans le TTIP ?

Ce nom barbare de TTIP signifie «Transatlantic Trade and Investment Partnership». Le but de l'accord de libre-échange est d'abaisser les barrières douanières là où elles existent encore mais surtout de lever les barrières non tarifaires ou du moins les harmoniser entre l'Europe et les USA. Il s'agit de toutes les normes de sécurité, environnementales, les obstacles réglementaires… qui pénalisent les échanges entre les entreprises américaines et européennes. Un sujet qui a fait polémique dans la première phase des échanges (la création d'un tribunal arbitral permettant à une entreprise d'attaquer un état en cas d'entrave au commerce) a été mis de côté. Au menu donc des échanges cette semaine : la reconnaissance des appellations d'origine contrôlée, l'ouverture des marchés publics américains, l'harmonisation des normes dans l'industrie.

 

Europe-États-Unis : Syriza veut faire échouer le traité de libre-échange

http://www.ladepeche.fr/article/2015/02/04/2042808-europ

 

Lu sur El Diablo

Partager cet article
Repost0
9 février 2015 1 09 /02 /février /2015 17:18

vendredi 6 février 2015, par Frédéric Lordon

On savait que l’expérience Syriza serait une leçon de choses en politique, la mise à nu, toutes technicités juridico-financières envolées, des ressorts fondamentaux de la puissance et de la souveraineté. De ses confiscations dans des institutions aussi. Nous y sommes – et encore plus vite que prévu.

Comme on pouvait s’y attendre également, le lieu névralgique du rapport de force se trouve à Francfort, à la Banque centrale européenne (BCE). Ce qu’aucun article des traités européens ne permet juridiquement – mettre à la porte un Etat-membre – c’est la BCE, hors de toute procédure, par une opération entièrement discrétionnaire sans aucun contrôle démocratique, qui le peut. Et qui vient d’en donner l’avant-goût, dix jours à peine après l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement malséant, porté par un mouvement populaire ayant le front de réclamer la fin de l’absurde tourment auquel le pays a été soumis par notre chère Europe, un pays en situation de crise humanitaire [1] – au cœur de l’Union européenne (UE) et, plus encore, par l’Union ! –, un pays pour lequel, après quelques autres, il faudrait maintenant songer à formaliser juridiquement l’idée de persécution économique – et nommer les persécuteurs. Là contre, le peuple grec s’est donné un gouvernement légitime, mandaté pour faire cesser cet état de persécution. Un gouvernement souverain. [...]

La suite sur le blog Pompe à phynances.  Cliquez sur les sous-titres ci-dessus.

Partager cet article
Repost0
8 février 2015 7 08 /02 /février /2015 23:09
Moscou, Munich et Minsk

 

Le processus de négociations sur l’Ukraine, dont la visite à Moscou de Mme Merkel et de M. François Hollande le 6 février a été un épisode, est clairement appelé à continuer. Ces deux dirigeants ont prévu de se rencontrer, le mercredi 11 février, à Minsk avec le Président Poutine et le Président de l’Ukraine, M. Poroshenko[1]. Les responsables des Républiques de Donetsk et de Lougansk seront aussi de la partie. On peut donc s’attendre à une négociation enfin sérieuse. Mais que la route est longue qui va de Moscou à Munich et de Munich à Minsk. Cette route nous renvoie aux pires moments de la Guerre Froide, que l’on croyait défunte.

Un parfum de guerre froide ?

Car c’est dans une situation très dégradée que cette négociation va s’engager. Pourtant, il est bon qu’elle s’engage. L’urgence humanitaire dans le Donbass l’exige, et la situation désespérée des troupes de Kiev l’impose. Mais, rien ne dit qu’elle aboutisse. Pour cela, il faudra que le Président Poroshenko fasse des concessions substantielles, qui pourraient le mettre en difficulté dès son retour à Kiev. Et rien ne dit qu’il soit de l’intérêt des Etats-Unis que les combats s’arrêtent.

Le Président François Hollande a dit, samedi 7 février à Tulle, une chose juste : la seule alternative serait la guerre, ou plus exactement la poursuite de cette guerre civile que Kiev camoufle sous le nom « d’Opération Anti-Terroristes ». On ne peut qu’adhérer à ce constat. Le sommet sur la sécurité, qui s’est tenu lui aussi le samedi 7 février à Munich, a cependant bien montré à quel point nous en sommes arrivés. Très clairement, une partie des journalistes américains et britanniques présents ont tout cherché pour ressusciter un climat de guerre froide. Dans une atmosphère délétère, faite d’accusations insensées, on a plus cherché à mettre la Russie en accusation qu’à avancer vers un accord. Le « show » pathétique du Président ukrainien, M. Poroshenko, agitant des « passeports » russes, a participé de cette atmosphère délétère. Pourtant, dans son allocution, le Ministre Russe des Affaires Etrangères, M. Sergueï Lavrov, a dit des choses importantes, qu’il faut écouter et surtout entendre, même si l’on ne partage pas son point de vue[2].

Autisme occidental.

Un des points qui ressort de cette conférence est l’autisme des dirigeants occidentaux au discours tenus par les responsables russes depuis 2007. La presse occidentale peut évoquer un soi-disant autisme de Vladimir Poutine[3]. On sait bien qui, en réalité, se refuse à entendre l’autre. Vladimir Poutine s’est exprimé avec constance sur la désintégration du cadre de sécurité résultant de la politique américaine, telle qu’elle était menée depuis 1995-1996. Jamais on a pris ces propos au sérieux. La crise actuelle en résulte dans une large mesure.

La vision politique de l'environnement international du XXIème siècle qui caractérise Vladimir Poutine et ses conseillers est nettement plus pessimiste que celle de ses prédécesseurs[4]. Elle tire le bilan de l’intervention de l’OTAN au Kosovo et de l’intervention américaine en Irak en 2003[5]. Si l’on reprend son discours de Munich, prononcé le 10 février 2007, et qui est un document fondateur de la politique étrangère russe, on remarque qu’il y fait le constat suivant :

« Le monde unipolaire proposé après la guerre froide ne s'est pas non plus réalisé. Certes, l'histoire de l'humanité a connu des périodes d'unipolarité et d'aspiration à la domination mondiale. L'histoire de l'humanité en a vu de toutes sortes. Qu'est ce qu'un monde unipolaire? Malgré toutes les tentatives d'embellir ce terme, il ne signifie en pratique qu'une seule chose: c'est un seul centre de pouvoir, un seul centre de force et un seul centre de décision. C'est le monde d'un unique maître, d'un unique souverain. En fin de compte, cela est fatal à tous ceux qui se trouvent au sein de ce système aussi bien qu'au souverain lui-même, qui se détruira de l'intérieur.

  Bien entendu, cela n'a rien à voir avec la démocratie, car la démocratie, c'est, comme on le sait, le pouvoir de la majorité qui prend en considération les intérêts et les opinions de la minorité. A propos, on donne constamment des leçons de démocratie à la Russie. Mais ceux qui le font ne veulent pas, on ne sait pourquoi, eux-mêmes apprendre. J'estime que le modèle unipolaire n'est pas seulement inadmissible pour le monde contemporain, mais qu'il est même tout à fait impossible. Non seulement parce que, dans les conditions d'un leader unique, le monde contemporain (je tiens à le souligner: contemporain) manquera de ressources militaro-politiques et économiques. Mais, et c'est encore plus important, ce modèle est inefficace, car il ne peut en aucun cas reposer sur la base morale et éthique de la civilisation contemporaine »[6].

Ce pessimisme incite donc le pouvoir russe à prendre ses précautions et à se prémunir contre ce qu’il appelle « l’aventurisme » des Etats-Unis. Cela le conduit aussi à souhaiter une réhabilitation rapide des capacités technologiques et industrielles du secteur des industries à fort contenu technologique et de l'armement. En fait, de là date la priorité dont bénéficient ces secteurs. La politique économique devient alors pour une part déterminée par l’analyse de la situation internationale. Comme pour la Chine on peut constater ici aussi que les décisions économiques sont dictées par une analyse politique. En Russie aussi, depuis 2000, la politique est au poste de commandes. Il faudra bien un jour se résoudre à l’admettre.

L’urgence d’un réel cessez-le-feu.

Mais, pour l’instant, les esprits sont focalisés sur la négociation en cours. Il faut donc en comprendre les blocages, qu’ils soient immédiats ou de plus long terme. Le premier porte sur les conditions d’un cessez-le-feu dont l’urgence s’impose. L’idée de revenir aux accords de Minsk, si elle peut se comprendre d’un strict point de vue diplomatique, est absurde sur le terrain. Ces accords n’ont jamais été appliqués et ne pouvaient l’être. Les positions des forces insurgées comme celles de l’armée de Kiev étaient trop imbriquées pour qu’il puisse en résulter un cessez-le-feu vérifiable. Les déclarations du Président Poroshenko à ce sujet cachent mal sa volonté de voir effacer sur la table de négociations la défaite militaire que ses forces ont subie. Il ne peut en être ainsi.

Aujourd’hui, avec l’élimination progressive des « poches » contrôlées par l’armée de Kiev, un cessez-le-feu sur la ligne actuelle des combats est beaucoup plus logique. Il faut ici dire cette triste vérité. Il aura fallu une nouvelle défaite militaire des forces de Kiev pour rendre peut-être possible un cessez-le-feu. Telle était la constatation que je faisais il y a déjà plusieurs jours[7].

Kiev ne peut plus aujourd’hui se masquer la réalité : il n’y aura pas d’issue militaire dans ce conflit, point qu’a d’ailleurs rappelé la Chancelière Angela Merkel à Munich. Il est donc urgent que des négociations s’ouvrent entre Kiev et les insurgés, et que ces négociations soient garanties tant par l’Union Européenne, la Russie que les Etats-Unis. A cet égard, vouloir inclure la Russie et non les insurgés n’a aucun sens. C’est faire fi de l’indépendance acquise par les gens de Donetsk et de Lougansk. C’est ne pas comprendre que Poutine ne peut exercer une pression trop forte sur eux, sous peine de se voir rejeté par une large majorité de la société russe qui soutient les insurgés.

Les conditions de la viabilité d’un cessez-le-feu

Mais, un cessez-le-feu ne vaut que s’il est respecté, et en particulier si cessent les bombardements meurtriers sur les civils dont les forces de Kiev se rendent coupables. Il faut ici redire que le comportement sur le terrain de certaines des forces de Kiev relève du crime de guerre. Ces bombardements ont été trop systématiques pour qu’il s’agisse d’erreurs de tir. Rappelons que les forces de Kiev utilisent des bombes et des obus au phosphore, des bombes à fragmentation[8], pour des attaques contre la population civile. Des missiles tactiques de type « OTR-21 Totchka-U » ont même été utilisés[9]. C’est dire l’urgence qu’il y a à aboutir à un cessez-le-feu qui soit réellement respecté.

Pour cela, il faut impérativement une force d’interposition. Cette force sera chargée de vérifier qu’il n’y a aucune arme lourde d’un côté et de l’autre à une distance de plusieurs dizaines de kilomètres de la ligne de cessez-le-feu. Cette force ne peut à l’évidence inclure ni l’armée de Kiev, ni aucun des pays de l’OTAN, car cette organisation est désormais partie prenante du conflit, ni la Russie.

Cela fait près de 6 mois que je dis et j’écris que seule une force de Casques Bleus des Nations Unies peut avoir l’autorité pour imposer un cessez-le-feu[10]. Il faudra bien un jour en convenir. On peut imaginer quelle en serait la composition, sans doute des pays des BRICS, mais ayant de bonnes relations avec les Etats-Unis. Cela désigne deux pays : l’Inde et la République d’Afrique du Sud. On doit donc faire pression sur les Etats-Unis et sur le gouvernement de Kiev pour qu’ils acceptent une telle solution. Aujourd’hui, seule l’organisation des Nations Unies a la légitimité pour imposer une solution mettant fin au conflit armé. Le plus vite cela sera reconnu le mieux cela vaudra pour tout le monde. C’est aussi l’une des leçons que l’on peut tirer des dix dernières années. A chaque fois que les Etats-Unis ont imposé que l’on contourne les Nations-Unies, des désastres sont survenus. Il faut, ici encore, se souvenir des termes utilisés en 2007 par le Président Poutine à Munich :

« Quel en est le résultat [ d’une action hors du cadre des Nations Unies]? Les actions unilatérales, souvent illégitimes, n'ont réglé aucun problème. Bien plus, elles ont entraîné de nouvelles tragédies humaines et de nouveaux foyers de tension. Jugez par vous-mêmes: les guerres, les conflits locaux et régionaux n'ont pas diminué. (…)Nous sommes témoins d'un mépris de plus en plus grand des principes fondamentaux du droit international. Bien plus, certaines normes et, en fait, presque tout le système du droit d'un seul Etat, avant tout, bien entendu, des Etats-Unis, a débordé de ses frontières nationales dans tous les domaines: dans l'économie, la politique et dans la sphère humanitaire, et est imposé à d'autres Etats. A qui cela peut-il convenir? »[11].

Quelles solutions politiques ?

Il faudra, ensuite mais ensuite seulement, aborder l’épineuse question de l’issue politique de cette crise. La solution d’un fédéralisme « simple », qui eut été possible en mars ou bien en avril 2014 est aujourd’hui morte. La violence des forces de Kiev et les milliers de morts de Donetsk et Lougansk l’ont rendue impossible. Il faut ici méditer sur ce fait : ce qui aurait été possible au début du conflit, sans l’usage disproportionné de la violence dont les forces de Kiev se sont rendues coupable ne l’est plus désormais. On peut alors penser à une solution du type de celle qui a été adoptée en Irak pour les régions kurdes : une république autonome dans le cadre de l’Ukraine. Cette solution, même si elle ne correspond pas à ce que souhaitent les dirigeants de Donetsk ou de Lougansk, est bien meilleure qu’une « indépendance » sans reconnaissance internationale. Mais il faut aussi penser au statut de l’Ukraine elle-même.

Là, nous avons une contradiction entre le principe de souveraineté, que nul ne veut remettre en cause, et la réalité géopolitique. On comprend qu’une Ukraine militairement hostile à la Russie est une menace directe pour cette dernière. Mais, l’Ukraine ne peut fonctionner économiquement sans la Russie. Et là se trouve sans doute la solution. L’Ukraine doit volontairement accepter un statut de neutralité, que ce soit par rapport à une alliance militaire (comme l’OTAN) ou dans des relations économiques (tant par rapport à l’UE qu’à l’Union Eurasienne). Cette décision doit alors s’accompagner de la déclaration par la Russie du renouvellement des contrats gaziers et pétroliers ainsi que de celle des Etats-Unis s’engageant à ne pas conclure une quelconque alliance militaire avec l’Ukraine. Il est donc essentiel d’impliquer directement les Etats-Unis dans cet accord. On peut comprendre que la Russie ne se contente pas de l’engagement de l’Allemagne et de la France à ne pas admettre l’Ukraine dans l’OTAN. Cet engagement pourrait être tourné par un traité bilatéral entre l’Ukraine et les Etats-Unis.

Quel futur pour l’OTAN ?

Enfin, cela pose la question des institutions de sécurité en Europe. Très clairement l’OTAN, qui n’a su ni voulu s’adapter à la nouvelle configuration géostratégique datant de la fin de l’URSS a donné ses preuves de nocivité. Cette organisation, datant de 1949, avait à sa fondation trois objectifs : garantir les pays membres contre une agression soviétique, garantir ces mêmes pays contre une résurgence du militarisme allemand, et garantir la présence en Europe des Etats-Unis. Ces trois raisons sont à l’évidence caduques. Cette organisation doit donc soit évoluer, et admettre la Russie en son sein, soit disparaître, et être remplacée par une nouvelle organisation de sécurité cette fois réellement européenne.

 


[2] RT : « Lavrov: US escalated Ukraine crisis at every stage, blamed Russia », 7 février 2015, http://rt.com/news/230219-lavrov-munich-speech-ukraine/

[3] Viallèle A., « Vladimir Poutine serait autiste Asperger ? Ne jouons pas avec des diagnostics hasardeux », L’Obs, 6 février 2015, http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1320249-vladimir-poutine-serait-autiste-asperger-ne-jouons-pas-avec-des-diagnostics-hasardeux.html

[4] Voir la déclaration du président Russe lors de la conférence sur la sécurité qui s’est tenue à Munich le 10 février 2007 et dont le texte a été traduit dans La Lettre Sentinel, n°43, mars 2007.

[5] Points que j’ai développés dans Sapir J., Le Nouveau XXIème Siècle, Le Seuil, Paris, 2008.

[6] Voir, La Lettre Sentinel, n°43, mars 2007.

[7] Sapir J., « Nouvelles du Donbass », note publiée sur Russeurope, le 2 février 2015, http://russeurope.hypotheses.org/3381

[10] Sapir J., « Ukraine : Cease-Fire ? », note publiée sur Russeurope, le 3 septembre 2014, http://russeurope.hypotheses.org/2770

[11] Voir, La Lettre Sentinel, n°43, mars 2007.

Partager cet article
Repost0
7 février 2015 6 07 /02 /février /2015 18:47

Par , mis en ligne le 6 Février 2015

Le Président François Hollande, et la Chancelière Angela Merkel, tentent actuellement, ce vendredi 6 février, ce qui est décrit comme une « médiation de la dernière chance » sur la crise ukrainienne à Moscou. Il est évident que la situation sur le terrain appelait une action diplomatique. Mais c’était le cas en réalité depuis déjà de nombreuses semaines. Les bombardements des forces de Kiev sur la population civile des villes de Donetsk, Lougansk, et des bourgades environnantes, constituaient – et constituent toujours – un scandale permanent. Nous sommes en présence de crimes de guerre délibérés. Le fait que les forces de Kiev ciblent délibérément les civils est aujourd’hui avéré1. Pourtant ce ne sont pas ces faits qui ont déclenché l’effort de médiation de la France et de l’Allemagne, qu’il faut souligner, mais bien la défaite des forces de Kiev à Debaltsevo.

Carte

Situation militaire le 4 février au soir

A - 75632_originalSource: http://ic.pics.livejournal.com/dragon_first_1/72271520/75632/75632_original.jpg

Avec cette défaite plane la possibilité que l’OTAN, ou que les États-Unis, s’engagent un peu plus qu’aujourd’hui, dans la fourniture d’armes et de matériels aux forces de Kiev. On pourra en tirer les conclusions que l’on voudra. Il n’en reste pas moins que cette défaite, qui était annoncée, peut permettre à un cessez-le-feu durable de s’imposer.

Les propositions franco-allemandes

Mme Merkel et M. Hollande sont partis rencontrer le Président Poutine ce vendredi 6 février avec plusieurs propositions. Sans entrer dans le détail, ces dernières  incluent une « neutralisation » de fait de l’Ukraine qui ne pourrait entrer dans l’OTAN et un accord renforcé pour faire respecter le cessez-le-feu. Par ailleurs, François Hollande a évoqué la nécessité de garantir l’intégrité de l’Ukraine et un statut fédéral élargi qui pourrait être reconnu aux insurgés du Donbass.

Ces propositions constituent un progrès par rapport à ce qui était jusque là annoncé. Mais, deux problèmes majeurs subsistent. Tout d’abord, si l’Allemagne et la France, qui sont membres de l’OTAN, peuvent bloquer l’adhésion de l’Ukraine à cette organisation, ces pays n’ont pas les moyens de s’opposer – dans un sens juridique – à un accord de défense entre les États-Unis et l’Ukraine. Or, si la question de l’adhésion à l’OTAN pose problème, c’est bien en raison du poids des États-Unis dans cette organisation. Il n’y a donc pas de raisons que les dirigeants russes soient particulièrement rassurés par un quelconque engagement de la France et de l’Allemagne sur ce point. Un second problème tient dans la volonté de Kiev de respecter le cessez-le-feu. Depuis le mois de septembre, c’est sur ce point que toutes les tentatives précédentes ont échoué. Par quel miracle la France et l’Allemagne pourraient-elles garantir que Kiev respectera sa parole ? Bien entendu, si des forces d’interposition, des « casques bleus », pouvaient être présents, cela changerait la situation. Mais les casques bleus ne peuvent être déployés qu’avec l’accord du Conseil de Sécurité des Nations Unies, c’est-à-dire avec l’accord des États-Unis.

Le dilemme franco-allemand

En fait, la France et l’Allemagne voudraient régler la question de l’Ukraine sans les États-Unis. Mais ces derniers sont déjà massivement en Ukraine, que ce soit sous la forme de conseillers gouvernementaux, ou sous la forme de conseillers militaires. Les États-Unis sont partie prenante de la crise ukrainienne, et doivent donc être partie prenante de la solution politique. La France et l’Allemagne n’auront le moindre poids sur Washington que si ces deux pays disent clairement que fors un retrait des États-Unis de l’Ukraine, et un engagement politiquement contraignant de ce pays sur ce point, l’Ukraine ne saurait recevoir le moindre euro de l’Union européenne.

Le pays est ruiné et en faillite, les espoirs d’y développer l’industrie du gaz de schistes s’y sont évaporés. Il est clair que seule une aide importante de la part de l’Union européenne peut lui permettre de rester à flots. Cette aide doit être mise en balance pour forcer les États-Unis à renoncer à une intervention, tant directe qu’indirecte, en Ukraine. C’est à cette seule condition que l’on aura la confiance de la Russie.

Est-il trop tard ?

En fait, chaque partie aurait à gagner à un accord politique. Les insurgés seraient enfin reconnus diplomatiquement. La Russie se désengagerait d’une affaire qui s’avère coûteuse pour elle. L’Union Européenne pourrait reprendre son commerce avec la Russie. Même les États-Unis seraient libres de se concentrer sur d’autres problèmes et pourraient reprendre le dialogue nécessaire avec la Russie sur la question des armes nucléaires. Il deviendrait possible, dans la mesure où un cessez-le-feu réel se mettrait en place, de panser les plaies et de commencer la reconstruction. Les réfugiés, dont une grande partie ont fui en Russie, pourraient alors revenir dans leurs foyers. On ne doit pourtant pas se faire trop d’illusion. La violence des forces de Kiev envers la population du Donbass a laissé des traces profondes. Une solution fédérale, qui aurait été possible en mars 2014, est aujourd’hui impensable. Au mieux aboutira-t-on à un statut d’autonomie, comme il en existe par exemple avec la région du Kurdistan autonome en Irak.

Mais, tant que les forces de guerre n’auront pas été désignées comme telles, et soumises à de fortes pressions, que ce soit à Kiev ou à Washington, cet accord politique restera un but illusoire. Sur le fond, l’incertitude est à Washington et non à Moscou. Nous devons être fixés quant aux intentions réelles des États-Unis, et le cas échéant prendre clairement nos distances avec une politique qui n’a aucun sens avec les intérêts des peuples européens. Les conséquences de cette politique néfaste sont d’ores et déjà évidentes en Libye. Telle devrait être la ligne de la diplomatie de Paris et de Berlin.

La France et l’Allemagne auront-elles le courage de dire les choses clairement ? On peut l’espérer, mais on peut aussi en douter.


  1. http://www.globalresearch.ca/ukraine-government-we-target-civilians-separatists-their-targeting-maps-prove-it/5429115 []
Partager cet article
Repost0
7 février 2015 6 07 /02 /février /2015 10:13
Communiqué du bureau de presse du PCP, 25 janvier 2015, traduction vivelepcf

Le PCP considère que les résultats électoraux en Grèce représentent une défaite des partis qui ont gouverné la Grèce au service du grand capital et qui, avec l’Union européenne, sont responsables de la politique désastreuse, économiquement et socialement, qui a été imposée au peuple grec. Cette défaite s’est traduite par le recul du pourcentage cumulé des partis « Nouvelle Démocratie » et PASOK.

Il s’agit aussi d’une défaite pour tous ceux qui, dans le cadre de l’Union européenne, au moyen de pressions, de chantages et d’ingérences inacceptables, cherchent à placer sous influence l’expression de profond mécontentement et la volonté de changement politique du peuple grec.

Les résultats électoraux montrent le rejet de la politique imposée par les « programmes d’ajustement » successifs, conclus avec la Troïka,  de l’intensification de l’exploitation des travailleurs, de la destruction des droits sociaux, de la négation des besoins élémentaires et essentiels, du déclin économique et de l’abdication de la souveraineté, sous les directives de l’Union européenne et de l’euro.

Le rejet de la voie de l’appauvrissement et du désastre économique et social, la volonté de changement politique, se sont traduits par la victoire de SYRIZA, la force politique qui est arrivée en tête. Le Parti communiste grec (KKE) a obtenu un résultat qui va contribuer à la poursuite de la lutte qu’il impulse pour la défense des intérêts des travailleurs grecs et du peuple, contre les politiques qui, au service du grand capital et de l’impérialisme, ont imposé tant de souffrances à la Grèce.

Le PCP met en garde contre les manœuvres de ceux qui, dans le cadre de l’Union européenne, comme ils l’ont déjà annoncé, vont chercher à garantir la continuation, pour l’essentiel, de la politique d’appauvrissement et de désastre économique et social en Grèce et la continuation de l’asservissement à l’Union européenne et au directoire de ses grandes puissances conduit par l’Allemagne.

Renouvelant sa solidarité avec les travailleurs et le peuple grecs, le PCP souligne que ce sont eux qui gagneront, par leur lutte, la réponse à leurs besoins, intérêts et aspirations légitimes pour une vie meilleure, la dignité et la souveraineté, le droit de décider, sans influence, de leur présent et de leur avenir.

Pour le PCP, cette voie nécessite la rupture avec les politiques de droite et la conduite de politiques de gauche patriotiques, conformes aux intérêts nationaux, préparant le pays à sa libération de la domination de l’euro, soutenant la production nationale, renforçant le pouvoir d’achat des travailleurs et du peuple, établissant le contrôle public des secteurs stratégiques, notamment le secteur financier, défendant et développant les services publics, combattant l’injustice fiscale, affirmant la primauté des intérêts nationaux, la défense de la souveraineté nationale et de l’indépendance du pays.

Au Portugal, également conduit sur la voie de l’exploitation, de l’appauvrissement et du déclin national, le peuple portugais a dans ses mains, par sa lutte et son vote, la possibilité d’ouvrir une autre voie, dans la suite des valeurs d’avril 1974. Pour sa part, le PCP a des solutions pour le pays et est prêt à assumer toutes les responsabilités que le peuple portugais lui confiera. En confiance, le PCP réaffirme qu’aucun obstacle ne saurait être insurmontable si un peuple décidé à prendre son présent et son avenir entre ses mains s’y affronte.

 

Le PCP adresse ses salutations fraternelles aux communistes grecs et ses félicitations pour le résultat obtenu par le PCG aux élections de janvier 2015

Bureau de presse du PCP, 27 janvier 2015, traduction vivelepcf

Après avoir examiné le résultat des élections du 25 janvier en Grèce, le secrétariat du Comité central a adressé les salutations fraternelles du Parti communiste portugais aux communistes grecs et ses félicitations pour le résultat obtenu par le Parti communiste grec.

Dans son message, il exprime sa « conviction que la progression du PCG contribuera à l’intensification de la lutte des travailleurs et du peuple grecs pour la défense de leurs intérêts et de leurs aspirations contre les tentatives d’imposer la poursuite des politiques au service du grand capital et de l’impérialisme, qui ont déjà causé tant de souffrances en Grèce ».

Dans son message, il réaffirme aussi « la solidarité des communistes portugais avec les communistes, les travailleurs et le peuple grecs et sa pleine confiance dans leur détermination et leur lutte pour obtenir la réalisation de leurs aspirations légitimes ».

Partager cet article
Repost0

Articles RÉCents