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ACTION COMMUNISTE

 

Nous sommes un mouvement communiste au sens marxiste du terme. Avec ce que cela implique en matière de positions de classe et d'exigences de démocratie vraie. Nous nous inscrivons donc dans les luttes anti-capitalistes et relayons les idées dont elles sont porteuses. Ainsi, nous n'acceptons pas les combinaisont politiciennes venues d'en-haut. Et, très favorables aux coopérations internationales, nous nous opposons résolument à toute constitution européenne.

Nous contacter : action.communiste76@orange.fr>

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Humeur

Chaque semaine, AC attribue un "roquet d'or" à un journaliste qui n'aura pas honoré son métier, que ce soit par sa complaisance politique envers les forces de l'argent, son agressivité corporatiste, son inculture, ou sa bêtise, ou les quatre à la fois.

Cette semaine, sur le conseil avisé de la section bruxelloise d'Action communiste, le Roquet d'Or est attribué  à Thierry Steiner pour la vulgarité insultante de son commentaire sur les réductions d'effectifs chez Renault : "Renault fait la vidange"...  (lors du 7-10 du 25 juillet).


Vos avis et propositions de nominations sont les bienvenus, tant la tâche est immense... [Toujours préciser la date, le titre de l'émission et le nom du lauréat éventuel].

 

 
3 août 2015 1 03 /08 /août /2015 13:33
Vu sur Libération

Varoufastyle.

En pleine fringale médiatique (il a également publié un texte dans le Monde diplomatique de ce mois), l'ancien ministre grec des Finances Yanis Varoufakis (photo AFP) publie sur son blog, en anglais, l'intégralité d'une interview qu'il a donnée au quotidien espagnol El Pais. Comme toujours avec lui, c'est passionnant, mais on ne peut pas tout résumer. Voici quelques extraits :

«Il n'est pas facile pour un architecte de bâtir un bâtiment solide, mais il est facile de construire un bâtiment qui va s'effondrer [...] [Le troisième plan d'aide, actuellement discuté à Athènes] est prévu pour échouer, car reconnaissons-le : Wolfgang Schaüble [le ministre allemand des Finances] n'a pas envie d'un accord qui fonctionne.»

«Le plan de Schaüble est de mettre la troïka partout : à Madrid, mais surtout à... Paris ! Paris, c'est le gros lot. C'est la destination finale de la troïka. Le Grexit est utilisé pour créer la peur nécessaire pour forcer Paris, Rome et Madrid à acquiescer.»

«En 1967, il y avait les tanks [des colonels]. En 2015, il y avait les banques.»

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3 août 2015 1 03 /08 /août /2015 13:12

"Entre 2007 et aujourd’hui, les économies de la Finlande et de la Hollande, deux pays cotés triple A par la majorité des grandes agences de notation, ont crû moins rapidement que celle de l’Islande, alors que ce pays est tombé en faillite en 2008, note Matt O'Brien du Washington Post. Dans les deux cas, c’est l’euro qui est le coupable, affirme-t-il, même si le scénario n’était pas le même dans les deux pays. […] Dans une telle situation, un pays devrait pouvoir dévaluer sa monnaie pour regagner de la compétitivité et attaquer de nouveaux marchés. Mais cela n’a pas été possible pour la Finlande, membre de la zone €uro. Le pays a donc subi une dévaluation interne : au lieu de dévaluer sa monnaie, il a réduit le niveau de ses salaires. Le résultat a été la récession la plus longue de mémoire d’homme en Finlande, plus longue encore que celle des années nonante, observe le journaliste. Et les règles de rigueur budgétaires de la zone €uro, qui ont contraint les autorités à Helsinki de réduire les dépenses de l’État, n’ont rien arrangé. […] Selon O'Brien, c’est la possibilité de dévaluer la couronne islandaise qui a fait toute la différence, permettant au pays de restaurer sa compétitivité. Avec l’€uro, c’est le contraire. Les pays ne peuvent déprécier leur monnaie, réduire leur taux d’intérêt, ou dépenser plus en cas de crise, et du coup, ils sont condamnés à y rester plongés. Tout ce qu’ils peuvent faire, c’est baisser le niveau des salaires et des dépenses publiques. « En d’autres termes, la camisole de force de l’€uro transforme les problèmes ordinaires en problèmes extraordinaires (Finlande), et les problèmes extraordinaires en problèmes historiques (Grèce). Et cela se produit, que l’on suive ses règles, ou non », conclut le journaliste."

Source : Express.be

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2 août 2015 7 02 /08 /août /2015 13:45

samedi 18 juillet 2015, par Frédéric Lordon

Cliquez sur le lien suivant pour accéder à la totalité de l'article ( ou sur l'un des titres suivants pour en lire une partie ) : La pompe à phynances.

 

1. L’euro interdit radicalement toute politique progressiste possible.

2. S’il en était encore besoin, le traitement criminel infligé à la Grèce en six mois de brutalisation (rebaptisée « négociation ») prouve que l’entreprise de « transformer l’euro », ou l’hypothèse d’un « autre euro possible », sont des chimères qui, par désillusions successives, ne mènent qu’à l’impasse et à la désespérance politiques.

3. Abandonner aux extrêmes droites (qui au demeurant n’en feront rien [1]…) toute perspective politique d’en finir avec l’euro et ses institutions est une faute politique qui condamne les gauches européennes à l’impuissance indéfinie.

4. Sauf à continuer de soupirer après ce qui n’arrivera pas — un « autre euro » et l’« Europe sociale » qui va avec — le réarmement des gauches européennes passe donc impérativement par l’imagination de l’après-euro.

L’avenir de la gauche se joue entre ces quatre propositions.

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2 août 2015 7 02 /08 /août /2015 13:35
Les perspectives d’un Front contre l’Euro

Par sur le blog Russeurope · 1 août 2015

Interview pour le De Groene Amsterdammer (Journal d’Amsterdam)

Texte intégral d’un entretien accordé à un magazine d’Amsterdam, qui sera publié (traduit en néerlandais) au début du mois de septembre. Je publie ici la version « longue » de cet entretient.

 

  • Dans une pièce publiée sur le site du Monde Diplomatique, l’économiste français Frédéric Lordon appelle à une stratégie de “liquidation et reconstruction” pour la gauche européenne par rapport à  la question de l`euro.

Sur le processus que la gauche européenne devra subir je suis entièrement d’accord avec Fréderic Lordon. La gauche européenne ne sortira pas intacte de la crise grecque. Il est clair que nous en passerons par un triple processus. Ce processus comprendra une par de liquidation, car une fraction de la « gauche » va abandonner ses principes et ses objectifs et se transformer, si ce n’est déjà fait (comme en France), en une droite modérée. Il y aura, aussi, un processus de reconstruction avec l’émergence de nouvelles forces de gauche, qui ne seront pas nécessairement issues de l’aire politique dite « de gauche » et qui pourraient provenir de l’espace aujourd’hui occupé par le populisme. Enfin, nous connaîtront un processus d’évolution qui concernera la « Gauche Radicale », et qui est déjà en train de se produire en France avec la Parti de Gauche, qui a radicalisé sa position sur l’Euro[1], mais aussi en Allemagne avec des prises de position au sein de Die Linke[2], voir en Italie et en Espagne. Cette recomposition de la gauche sera aussi importante que celle que nous avons connue, en France, entre 1939 et 1945, quand des courants «chrétiens» ont commencé à basculer vers la gauche, ou que celle qui eut lieu sous le gaullisme historique (1958-1969) avec la fin de la SFIO et la naissance du Parti Socialiste actuel. Cette recomposition, néanmoins, sera un processus relativement long. Il ne faut pas s’attendre à ce que se développent de nouveaux partis ou des associations de partis en quelques mois.

 

  • Êtes-vous d’accord avec ce processus de “contention” proposé par Lordon, ou croyez-vous qu’un Lexit radicale ne soit pas préférable?

L’analyse de Fréderic Lordon, qui oppose une « contention » de l’Euro à une sortie « de gauche » (ou « Lexit »), ne correspond pas à la réalité. Ou, plus précisément, elle ne pose pas la question qui sera réellement celle de la période. En fait, le choix sera entre soit un processus désordonné, chaotique, de sortie de l’Euro soit un processus plus ordonné, qui aboutirait à une dissolution de la zone Euro. C’est cela la question qui sera réellement importante.

Après, il est évident que, quelque soit la solution qui prévaudra, il faudra une large unité, alliant tant des courants de la gauche reconstruite que des courants de droite et des courants populistes pour que cette sortie de l’Euro puisse être menée à bien, mais aussi pour que des mesures importantes, permettant en particulier à la France de tirer les plus de bénéfices en matière d’emploi et de croissance, soient possibles. Il faut savoir que les européistes de « gauche » et de droite opposeront une résistance farouche, et joueront – très probablement – la politique du pire. On ne peut exclure, de la part de personne comme François Hollande ou comme Alain Juppé, une politique « de la terre brûlée » afin de laisser croire que la sortie de l’Euro ne pouvait engendrer qu’un désastre. Il importera de réaliser l’unité la plus large possible afin de les désarmer.

C’est pour cela que je pense que toute sortie de l’Euro, qu’elle soit chaotique ou qu’elle soit ordonnée, impliquera des mesures qui en feront une mesure de gauche. Nous nous trouvons devant une situation qui, comme lors de la Résistance et de la Libération, impliquera que les français s’unissent, mais autour d’un programme clair. L’unité nationale pour l’unité nationale n’a pas de sens. Il faudra donc lui donner un contenu. Et ce programme ne pourra être, quelque soit le gouvernement qui le mettra en œuvre, qu’un programme de gauche. Car, il faut savoir que si une sortie de l’Euro est incontestablement une condition nécessaire à la mise en œuvre d’un programme ramenant le plein emploi et la croissance, elle ne sera pas une condition suffisante. Si nous nous donnons pour objectif une sortie ou un démantèlement de l’Euro qui permette aux pays d’Europe du Sud de retrouver une forte croissance et le plein-emploi, cela impliquera, quelle que soit les forces qui le porteront, un programme économique que l’on pourrait considérer comme « de gauche ».

[...]

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1 août 2015 6 01 /08 /août /2015 21:31
30 juillet 2015    
Par Owen Jones : Journaliste au Guardian et au New Statesman, écrivain et militant de gauche
 

Au début, seuls quelques-uns trempaient le bout de leurs pieds dans l’eau. Puis d’autres, non sans hésiter, ont suivi leur exemple, se regardant sans cesse les uns les autres pour se rassurer. Alors que la Grèce, ravagée par l’austérité, a été placée sous ce que Yanis Varoufakis appelle une « occupation postmoderne », que sa souveraineté est bafouée et qu’elle se voit contrainte de mettre en application une fournée supplémentaire des politiques qui l’ont conduite à la débâcle économique, la gauche britannique se retourne contre l’Union européenne (UE) à toute vitesse.

« Tout ce que l’UE a de bien est en recul, tout ce qu’elle a de mauvais prolifère », écrit Georges Monbiot, expliquant sa volte-face. « Toute ma vie j’ai été pro européenne » déclare Caitlin Moran [critique de télévision et chroniqueuse au Times], « mais en voyant comment l’Allemagne traite la Grèce, je trouve l’Europe de plus en plus détestable ». Pour Nick Cohen [critique de télévision et chroniqueur à The Observer et au Spectator], l’UE est décrite « à juste titre, comme une institution cruelle, fanatique et stupide ». « Comment la gauche peut-elle soutenir ce qui est en train de se passer ? » demande Suzanne Moore (journaliste, notamment au Daily Mail, au Guardian et à The Independent). « L’Union européenne. Pas en mon nom ». On voit de hauts responsables du Parti travailliste à Westminster et à Holyrood [siège du Parlement écossais] qui, à titre privé, s’orientent de plus en plus vers une position en faveur de la sortie de l’UE.

La liste se poursuit et elle s’allonge. Plus les opposants de gauche à l’UE se manifesteront, et plus la dynamique va s’accélérer et atteindre une masse critique. Ceux d’entre nous, à gauche, qui avons toujours été très critiques vis-à-vis de l’UE avons eu l’impression de vivre une croisade solitaire. Mais le soutien de la gauche à une sortie de l’UE – le « Lexit » [contraction de Left et exit] si vous préférez, – n’est pas nouveau. Cette nouvelle vague d’euroscepticisme constitue une sorte de nouveau réveil. Une grande partie de la gauche avait fait campagne contre l’adhésion, en 1973, à la Communauté économique européenne (CEE) alors que Margaret Thatcher et ses semblables faisaient campagne pour.

Des gens comme mes parents pensaient que cette adhésion menacerait la capacité des gouvernements de gauche à mettre en œuvre leurs politiques, et qu’elle interdirait par exemple des mesures de soutien à l’activité industrielle indispensables pour protéger les industries nationales. Mais, ensuite, le thatchérisme est arrivé au pouvoir et une gauche de plus en plus malmenée et démoralisée a commencé à croire que le seul espoir de pouvoir mettre en œuvre une législation progressiste passait par Bruxelles. Dans les années 1980, la détresse de la gauche eut pour pendant le triomphalisme des thuriféraires du marché qui transformèrent le Royaume-Uni bien au-delà de nombre de leurs ambitions les plus folles, mais qui commencèrent à renâcler face aux restrictions imposées à leurs rêves par le projet européen.

[...]

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31 juillet 2015 5 31 /07 /juillet /2015 17:33

Publié par Michel El Diablo

Alexis Corbière : "Au Parti de Gauche, notre “plan B” envisage la sortie de l'euro"

L'épisode grec a mis un sacré coup à la stratégie de changement de l'intérieur de l'Europe. Cette stratégie qui est traditionnellement celle de la gauche de la gauche française. "Désobéissance aux traités", voire "sortie de l'euro" si la stratégie du poing sur la table échoue, répond Alexis Corbière, secrétaire national du Parti gauche. D'ailleurs, pour lui, sa formation a accepté depuis bien longtemps l'idée d'une sortie de l'euro. Certes, il reconnaît que ça n'est pas le cas de toutes les composantes du Front de gauche. Mais il note qu'il y a des évolutions dans ses rangs...
 

*****

Marianne.net : Après les derniers épisodes de la tragédie grecque et la capitulation inévitable de Tsipras, est-ce qu’une sortie de l’austérité vous paraît encore possible dans le cadre de la zone euro ?
 

Alexis Corbière : Non. L’austérité économique et l’autoritarisme politique qui vont de pair pour l’imposer sont mécaniquement inhérents aux différents traités qui fondent cet euro. Bien sûr, ce n’est pas le principe d’une monnaie commune qui est en cause, mais bien de cet euro-là, que nous nommons « euro-Merkel ». Pour nous, les traités qui fondent cette Union européenne sont illégitimes, c’est pourquoi nous leur désobéirons si nous sommes aux responsabilités. Je rappelle que le 29 mai 2005, le peuple français a clairement rejeté le projet de traité constitutionnel européen, et le traité Sarkozy-Merkel, que François Hollande candidat avait promis de renégocier en 2012, s’applique désormais sans qu’une virgule en ait été changé et sans que le peuple ait été consulté. Le résultat du référendum du 5 juillet dernier en Grèce était également sans appel. Chaque fois que les peuples ont la parole, c’est le même message : non à l’austérité !
Mais je désapprouve votre expression « capitulation inévitable de Tsipras ». Elle est méprisante et elle empêche de comprendre la violence du coup d’Etat financier dont a été victime la Grèce. Depuis six mois, Tsipras et son gouvernement se sont battus et ont cherché à résister. Au Parti de gauche, nous avons aussitôt rejeté sans ambiguïté le diktat qui leur a été imposé dans la nuit du 12 juillet. Tous nos responsables ont alors été sur le pont pour décrypter et expliquer la situation en toute indépendance. Il n’empêche, nous ne confondons pas les bourreaux et les victimes. Le rapport de force lui était très défavorable et l’absence de plan B l’a mis sur la défensive. Mais ceux qui sont d’authentiques capitulards, face à la finance, sont tous les dirigeants de la social-démocratie européenne dont la différence avec les ultralibéraux allemands est devenue quasi indétectable.

 

Quelles leçons tirez-vous de l’échec des tractations entre la Grèce et ses créanciers européens ?


Les créanciers européens, notamment sous la conduite agressive de la droite allemande, ont placé un revolver sur la tempe d’Alexis Tsipras par la menace du « Grexit » et ont surtout voulu infliger une punition au gouvernement Syriza qui avait eu l’audace de les défier. Hélas, dans cet affrontement, ce dernier était trop isolé, sans scenario alternatif, sans aucun gouvernement allié, contrairement au conte à dormir debout que nous a raconté François Hollande. En dernier ressort, la France s’est honteusement alignée sur l’Allemagne. Pour notre part, si demain nous étions à la tête du pays nous assumerions clairement d’ouvrir une crise en Europe en tenant tête publiquement au fanatise libéral de la droite allemande alliée à la social-démocratie. C’est elle qui incarne le problème. Nulle germanophobie en disant cela. La presse allemande l’a en grande partie dénoncé également avec des mots très durs. Ce fut le cas aussi de plusieurs personnalités allemandes comme l’écologiste Joschka Fischer, ancien ministre des Affaires étrangères. C’est là tout l’intérêt du livre de Jean Luc Mélenchon, Le Hareng de Bismark (Editions Plon), qui, dès le mois de mai, alertait l’opinion publique du danger que représente la politique d'Angela Merkel. Par bonté d’âme, je ne ferai pas la liste de tous les « idiots utiles » de cette droite merkelienne qui ont alors osé assimiler cette critique à de la xénophobie. L’histoire retiendra que c’est Mélenchon qui avait raison.
La seule solution, c’est ce que nous disons au PG avec force depuis 2011, répété maintes fois par mon camarade l’économiste Jacques Généreux : si nous arrivons au pouvoir, d’abord nous proposons de sortir par le haut. Mais si cela ne marche pas, on rompt. C’est ce que nous appelons « le plan B ».

 

La question de l’euro se réactive avec la crise grecque. En 2012, le programme du Front de gauche se refusait à envisager la sortie de la zone euro, les communistes craignant de fâcher les socialistes et de perdre quelques postes dans la foulée. Jacques Généreux, justement, l'a clairement expliqué à Marianne par le passé...


Pourquoi chercher à embrouiller ce qui est simple ? Lisez plus attentivement ce que nous disons. Depuis 2011 au moins, la stratégie du Parti de gauche est claire et a occasionné de nombreux textes et résolutions. Certes, au sein du Front de gauche, la position de certains n’était pas si avancée. Même si, à bien des égards, le livre Les Tabous de la gauche radicale d’Aurélien Bernier, pointe des vérités. Mais j’observe que depuis la crise grecque, beaucoup ont évolué. Je pense notamment au député François Asensi qui a déclaré au JDD : « Cette crise a changé ma perception de l’euro. C’est aujourd’hui un instrument des politiques d’austérité et de réduction des dépenses publiques. C’est un carcan qui s’oppose à toute politique sociale. Un carcan dont il faut peut-être sortir. » Il y a aussi Pierre Khalfa, responsable du groupe Ensemble pour qui désormais il  faut « ne pas craindre de sortir de l’euro ». Ces déclarations, et il en est d’autres, illustrent bien leur évolution.

 

Dans un billet de blog, Varoufakis a montré à quel point les négociateurs de l’Eurogroupe ont été sincèrement autistes, engoncés dans le respect des règles ordolibérales d’inspiration allemande. L'hermétisme des interlocuteurs et l'attitude de l'Allemagne ne s'opposent-ils pas d'entrée à toute transformation de l'UE l'intérieur ?


Il est quasi évident qu’elle s’opposera, mais nous lui ferons face avec détermination. Nous sommes une nation souveraine qui doit se faire respecter. Pour comprendre la pertinence de notre stratégie il ne faut pas perdre de vue  l'importance de la France en Europe. Mmes Lagarde et Merkel et M. Draghi ne prendront pas les mêmes risques avec les 2 000 milliards d'euros de dette publique française ainsi que l’avenir de plusieurs banques systémiques (BNP, Société générale...) qu'avec les quelque 300 milliards d'euros de dette grecque et leurs quatre banques purement nationales. Nous avons les moyens de dissuasion et c'est un rapport de force qu’il faut penser. La France a un poids important et ne sera pas isolé avec, je l’espère, l'Espagne de Podemos, la Grèce (si Syriza reste au pouvoir) et même l’Italie. Nous voulons expulser les dogmes monétaristes en demandant notamment que la BCE prêtent aux Etats à taux faible pour relancer l’emploi et financer la transition écologique. Et si les Merkel et Schaüble ne sont pas d'accord avec cela, qu'ils s'en aillent ! Entre notre programme et la BCE indépendante, on a choisi notre camp. On ne fait pas l’Europe ni l'euro sans la France. Paul Krugman, Prix Nobel d’économie l’a dit en 2013 : « Les marchés savent que la BCE ne laissera jamais la France faire défaut ; sans la France, il n’y a plus d’euro ».

Avec ces plusieurs lignes qui s’affrontent au sein de votre parti, cette motion anti-euro au congrès, qui a récolté 45 % des voix, la position du PG évolue-t-elle aujourd’hui sur la question de l’euro ?


Au PG, 100 % des militants sont contre l’« euro-Merkel ». La plate-forme anti-euro qui s’est exprimée au congrès, a lancé le débat de la sortie sèche ou de la sortie moins sèche. C’est un débat légitime, qui doit déterminer les méthodes pour en sortir. Pour nous désormais, cela a été décidé au congrès, il faut clairement mettre en avant le plan B, qui est une façon d’envisager la sortie de l’euro. Et ce n’est pas un élément clivant. C’est notre scénario depuis 2011, nous sommes totalement rassemblés sur cette question. J'estime, après, que la question du plan B doit être plus mise en avant, mieux expliquée, et particulièrement à la lumière de ce qui vient de se passer en Grèce. 

 

La gauche radicale a-t-elle eu peur d’aborder la question de sortie de l’euro de peur d'être assimilée à l'extrême droite ?


BalivernesNous ne fétichisons pas la monnaie, c'est un outil. Nous avons un plan B, et nous l’assumons haut et fort. Mais plus encore que la monnaie, c'est la question de la désobéissance aux traités et donc la sortie du cadre libéral de l'UE qu’il faut envisager. Il faut surtout s’engager dans un processus anticapitaliste, brisant le mur de l'argent, en ne payant pas une grande partie de la dette qui est illégitime. Nous affrontons la finance, ce qui n’a rien à voir avec le capitalisme national que propose le FN et dans lequel les inégalités et les injustices prospèrent toujours, où l’immigré sert de bouc émissaire de façon obsessionnelle, dans le cadre d’une Ve République antidémocratique.

Propos recueillis par Paul Conge


SOURCE:

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29 juillet 2015 3 29 /07 /juillet /2015 22:45

Port du Havre. À la douane, les agriculteurs contrôlent la viande étrangère

Lu sur Normandie actu : Extraits

La mobilisation des agriculteurs se poursuit en Seine-Maritime. Se réunissant au pont de Normandie, mercredi 29 juillet 2015, ils ont convergé vers les entrepôt du Port du Havre.

Mise à jour : 29/07/2015 à 16:09 par Valentine Godquin

 

Les agriculteurs de Normandie sont revenus au Havre, pour des contrôles dans le port.

Les agriculteurs de Normandie sont revenus au Havre, pour des contrôles dans le port.

Les actions de contrôles des agriculteurs de Normandie se sont poursuivies, mercredi 29 juillet 2015, depuis le pont de Normandie. [...]

Contrôler l’origine des produits

Au fil des jours de mobilisation, le credo des agriculteurs en colère reste le même : privilégier les produits français et contrôler d’où proviennent les produits importés.
Réunis dès 9h, les quelques 200 agriculteurs venus de Seine-Maritime, de l’Eure, du Calvados et de l’Orne se sont divisés en deux groupes pour effectuer des contrôles dans des entrepôts frigorifiques du port de Havre, ainsi qu’au centre de contrôle douanier. « Dans ce dernier lieu, de la poudre de lait provenant des États-Unis a été trouvée. Elle était à destination d’une entreprise laitière de Bretagne », commente Cyril Cornille, animateur à la FDSEA 76. Du poulet polonais aurait également été repéré dans un entrepôt, tandis que le second groupe d’agriculteurs se concentraient vers d’autres lieux de stockage, « où pas mal de viandes étrangères ont été vues ».

Valentine Godquin
Journaliste Normandie-actu -
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29 juillet 2015 3 29 /07 /juillet /2015 15:11
Crise agricole : deux cortèges d'agriculteurs en route vers le port du Havre

Deux cortèges d'éleveurs se dirigent vers le port du Havre. Ils veulent vérifier la provenance de la nourriture transportée par les camions.

  • Par Marianne Skorpis
  • Publié le 29/07/2015 | 11:55, mis à jour le 29/07/2015 | 14:37
 

© Christophe Vilmer

© Christophe Vilmer

Deux cortèges d'éleveurs bovins, porcins et laitiers se dirigent vers le port du Havre (Seine-Maritime), ce mercredi 29 juillet 2015 en fin de matinée. Le premier, composé d'une vingtaine d'agriculteurs et de six tracteurs, est parti de Montivilliers, à une dizaine de kilomètres du Havre. Le second, qui a quitté le pont de Normandie, est plus important : environ 150 personnes, ainsi que cinq tracteurs et remorques et une trentaine de véhicules légers. Les éleveurs ont l'intention de contrôler les camions transportant de la viande et du lait qui passent par les douanes du port.

Certains éleveurs se sont également rendus dans les locaux de l'entreprise Cap Gel, à Gonfreville-l'Orcher (Seine-Maritime), qui transporte et entrepose des produits surgelés.

 

Les éleveurs devant les douanes du port du Havre. © Christophe Vilmer

© Christophe Vilmer Les éleveurs devant les douanes du port du Havre.



Pendant ce temps, des barrages filtrants sont en place sur le pont de Normandie. Ils visent également les poids-lourds transportant de la nourriture importée.

La Chambre de commerce et d'industrie du Havre, gestionnaire des ponts de Normandie et de Tancarville, a porté plainte vendredi 24 juillet après le blocage de ces deux points de passage par les éleveurs quelques jours plus tôt. Elle estime avoir perdu 460 000 euros.

Commentaires :

Alors que la mobilisation des éleveurs a repris, le fossé semble se creuser entre les dirigeants de la FNSEA et les agriculteurs en lutte.
À la tête de la FNSEA depuis quatre ans et réélu en 2014, Xavier Beulin appelle la grande distribution à cesser d’abuser de son « pouvoir démesuré » et demande au gouvernement à respecter son engagement.   Cet appel semble  vouloir clore le débat et les actions. 
Il est vrai que ce céréalier à la tête d’une exploitation agricole de 500 hectares dans le Loiret, et   d’Avril (Sofiproteol), un groupe qui pèse près de 7 milliards d’euros de chiffre d’affaires n’a pas le profil de ces agriculteurs qu’il prétend défendre..
On comprend mieux ses appels pressants pour augmenter la compétitivité et  la baisse des cotisations sociales ( qu’il appelle « coûts salariaux » ) alors que les agriculteurs sont justement victimes de cette course à la compétitivité, victimes des emprunts forcés aux banques et des importations de produits agricoles en provenance de pays qui pratiquent l’agriculture industrielle et le dumping social.  Et les éleveurs, petits exploitants familiaux  très souvent –notamment en Seine-Maritime- sont davantage préoccupés par leur salaire réel, par la crainte de disparaître, que par les coûts salariaux d’ouvriers agricoles quasi inexistants sur leurs exploitations.  Pour ces derniers on comprend que le contrôle aux frontières et la priorité donnée à l'agriculture française dans les marchés publics soient au moins aussi importants que la réglementation des
prix ( réglementation d’ailleurs inexistante en réalité dans l’accord passé entre l’Etat, la FNSEA et la grande distribution …).

 
 

Qui est Xavier Beulin ?

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28 juillet 2015 2 28 /07 /juillet /2015 21:57
Nouvelles actions des agriculteurs à Rouen et Forges les Eaux

Des agriculteurs de Seine-Maritime ont organisé ce mardi 28 juillet de nouvelles actions sur des sites de restauration régionale pour vérifier la provenance des produits.

  • Par Mathilde Riou
  • Publié le 28/07/2015 | 15:57, mis à jour le 28/07/2015 | 18:59
 

© Stéphane L'Hote

© Stéphane L'Hote

 

Une vingtaine d’agriculteurs issus de la FNSEA et du syndicat des jeunes agriculteurs s’étaient donnés rendez-vous ce mardi 28 juillet devant la préfecture de Rouen. Ils tenaient à vérifier l’engagement pris par le ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll. Parmi la réponse du gouvernement face à la crise agricole de la semaine dernière figurait la promotion des produits français pour la restauration collective.

En clair, les collectivités s’engagent à utiliser des produits frais d’origine française dans leurs menus. Les agriculteurs ont vérifié les réfrigérateurs de la cantine de la préfecture à Rouen qui sert chaque année 82.000 repas.

Après cette action, le constat est le suivant : beaucoup de produits sont d’origine étrangère mais reconditionnés en France. Par conséquent, les agriculteurs prévoient d’intervenir sur des sites de conditionnement.

Mardi 28 juillet 2015, les éleveurs de Seine-Maritime organisent une opération de contrôle des produits alimentaires dans les cuisines de la préfecture et du Conseil régional.

Mise à jour : 28/07/2015 à 13:17 par La Rédaction

 

Les éleveurs ont contrôlé les produits servis dans la cantine du Conseil régional de Haute-Normandie (photo : Gwénaëlle Fliti)

Les éleveurs ont contrôlé les produits servis dans la cantine du Conseil régional de Haute-Normandie (photo : Gwénaëlle Fliti)

La colère des agriculteurs ne faiblit pas. En Seine-Maritime, mardi 28 juillet 2015, la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) organise une opération de contrôle des réfrigérateurs dans les cuisines de la préfecture et du Conseil régional à Rouen pour connaître la provenance des produits alimentaires. « Nous voulons savoir si les hommes politiques donnent l’exemple et s’ils ont le courage de consommer français », précise Stéphane Donckele, animateur de la FNSEA de Seine-Maritime.

Conditionné en France

À la préfecture, le syndicat a trouvé de nombreux produits alimentaires d’origine étrangère : « On a trouvé des terrines de lapin d’origine européenne, de joues de porc allemandes, de l’échalote de Chine et des champignons de Pologne, liste Stéphane Donckele. Ces produits sont conditionnés en France, mais ils ne sont pas d’origine française. » Ce qui leur permet d’être étiquetés Français. Les éleveurs regrettent que l’origine de beaucoup de produits ne soit pas identifiée. « Les gens ne savent pas ce qu’ils mangent ! »

Casino et hôtel de Forges-les-eaux

À l’intérieur du Conseil régional, les éleveurs ont indiqué que l’origine était plus précise. « Mais il existe toujours le problème de l’étiquette France alors qu’il ne s’agit que de conditionnement. » Bruno Ledru, agriculteur de Bosc-Guérard-Saint-Adrien, précise toutefois que toute « la viande rouge et les produits laitiers sont français ».

Les éleveurs ont également contrôlé les cuisines du casino et du Forges Hôtel à Forges les eaux.

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28 juillet 2015 2 28 /07 /juillet /2015 21:48
Manifestation des agriculteurs. Barrages filtrants prévus sur le Pont de Normandie

Les syndicats agricoles vont se rassembler, mercredi 29 juillet 2015, à l'entrée du Pont de Normandie afin de bloquer les camions transportant des produits alimentaires étrangers.

Mise à jour : 28/07/2015 à 20:48 par Timothée L'Angevin

Les agriculteurs sont mobilisés pour une hausse des prix de la viande et du lait (photo d'illustration : Timothée L'Angevin

Les agriculteurs sont mobilisés pour une hausse des prix de la viande et du lait (photo d'illustration : Timothée L'Angevin

Ils ont prévu de mener des actions durant tout l’été. Les agriculteurs de l’Eure et de la Seine-Maritime, mobilisés pour une hausse des prix à l’achat de la viande et du lait, prévoient de se rassembler mercredi 29 juillet 2015 dès 9 heures sur le Pont de Normandie.

Nous n’allons pas bloquer le pont, précise à Normandie-actu Régis Chopin, président de la section de l’Eure de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles. Nous allons mettre en place un barrage filtrant uniquement pour les poids-lourds et contrôler leur marchandise. »
Plainte de la CCI

Comme ils l’ont fait à plusieurs reprises sur tout le territoire national, ils visent les camions important des produits alimentaires depuis l’étranger. L’opération, menée du côté de la Seine-Maritime, durera jusqu’à midi. Si des bouchons ne sont pas à exclure, les agriculteur laisseront passer tous les autres véhicules. 
La plainte déposée par la CCI à la suite des blocages sur les ponts de Normandie et de Tancarville, qui auraient engendré 460 000 euros de pertes, ne semble pas freiner la colère des éleveurs.

Parallèlement, une action sera menée pour identifier l’origine des denrées alimentaires à l’hôpital d’Évreux (Eure), indique Régis Chopin.

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