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ACTION COMMUNISTE

 

Nous sommes un mouvement communiste au sens marxiste du terme. Avec ce que cela implique en matière de positions de classe et d'exigences de démocratie vraie. Nous nous inscrivons donc dans les luttes anti-capitalistes et relayons les idées dont elles sont porteuses. Ainsi, nous n'acceptons pas les combinaisont politiciennes venues d'en-haut. Et, très favorables aux coopérations internationales, nous nous opposons résolument à toute constitution européenne.

Nous contacter : action.communiste76@orange.fr>

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Humeur

Chaque semaine, AC attribue un "roquet d'or" à un journaliste qui n'aura pas honoré son métier, que ce soit par sa complaisance politique envers les forces de l'argent, son agressivité corporatiste, son inculture, ou sa bêtise, ou les quatre à la fois.

Cette semaine, sur le conseil avisé de la section bruxelloise d'Action communiste, le Roquet d'Or est attribué  à Thierry Steiner pour la vulgarité insultante de son commentaire sur les réductions d'effectifs chez Renault : "Renault fait la vidange"...  (lors du 7-10 du 25 juillet).


Vos avis et propositions de nominations sont les bienvenus, tant la tâche est immense... [Toujours préciser la date, le titre de l'émission et le nom du lauréat éventuel].

 

 
24 juillet 2015 5 24 /07 /juillet /2015 09:05

mis en ligne le 23 juillet 2015

 

Le syndicat agricole MODEF demande au gouvernement : "il faut exiger de l’UE l’exemption agricole des règles de la libre concurrence et prendre dès aujourd’hui en France des mesures législatives de fixation de prix minimum garantis pour les produits d’élevage" ...

Un voeu pieux.  Comment imaginer que l'Allemagne cédera sur une telle ligne et que Hollande obtiendra satisfaction, lui qui cède toujours aux souhaits d'A. Merkel et de ses amis socialistes allemands, depuis le traité d'austérité Sarkozy-Merkel du début de mandat jusqu'au dernier memorandum meurtrier infligé à la Grèce ?

L'expérience grecque le montre.  L'euro et l'UE, c'est l'austérité et la liberté des plus gros contre les plus petits. 

Pour les agricluteurs, c'est la disparition des exploitations familiales et la promotion des fermes usines.  Ce sont les grandes surfaces et les industries agro-alimentaires dictant leur loi et leurs prix au nom de la concurrence et de la compétitivité. 

Le moment est venu de réclamer tous ensemble la sortie de l'euro et de l'UE qui ont détruit l'économie natioanle. 

AC

MODEF : APPEL A REJOINDRE LES MANIFESTATIONS

Le plan de soutien à l’élevage français présenté le 22 juillet par le ministre de l’agriculture n’est pas à la hauteur.

Sur les 600 Millions d’Euros de mesures d’allègement de trésorerie seuls 100 millions constituent une aide réelle, le reste n’est que report d’échéances.

Les mesures dites structurelles ne règleront en rien le problème des prix à la production puisqu’elles ne concernent que l’exportation et que ce marché est en concurrence directe avec les pays tiers exportateurs où les distorsions de concurrence sont majeures. Dans le même temps où le gouvernement prône l’exportation pour régler la crise, il participe via la création de zone de libre-échange Européenne à ouvrir les frontières à l’importation de viande bovine, porcine, ovine et lait à prix cassés. Est-ce la nouvelle définition du développement durable et du bon sens paysan ?

Avec leur bon sens, les paysans réclament à cors et à cris des prix rémunérateurs. Mais cette revendication des éleveurs contrevient aux règles de la concurrence libre et non-faussée énoncées dans les traités qui fondent l’UE et votés par les gouvernements successifs.

Alors il faut exiger de l’UE l’exemption agricole des règles de la libre concurrence et prendre dès aujourd’hui en France des mesures législatives de fixation de prix minimum garantis pour les produits d’élevage assorties d’un coefficient multiplicateur entre fournisseurs et distributeurs.

Concernant les mesures d’urgence, le MODEF revendique la suppression pour 2015 des assiettes minimum de cotisations sociales des exploitants, l’exonération des cotisations volontaires obligatoires et autres taxes sur les produits d’élevage, la restructuration des dettes avec des prêts à taux 0%...

Pour faire valoir le droit à vivre de son travail, le MODEF appelle ses adhérents et l’ensemble des exploitants familiaux à rejoindre les manifestations en cours et prendre des initiatives d’actions là, dans les zones non couvertes par ces manifestations d’éleveurs.

Angoulême, le 23 juillet 2015

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19 juillet 2015 7 19 /07 /juillet /2015 16:35

Costas Lapavitsas : "La voie de la sagesse, c’est celle de la sortie de l’euro et du changement social"

 

Ce texte est la transcription traduite de l’intervention de Costas Lapavitsas au colloque « Democracy Rising », tenu à Athènes le 17 juillet 2015. Les intertitres sont de notre responsabilité.

Costas Lapavitsas est député élu au Parlement grec, membre de la Plateforme de gauche de Syriza, et professeur d’économie à SOAS (School of Oriental and African Studies, Londres).

 

Une capitulation désastreuse

Le gouvernement Syriza vient de signer un nouvel accord de sauvetage. C’est un très mauvais accord, pour des raisons évidentes que je vais énumérer.

Tout d’abord, cet accord est récessif. Il va plonger l’économie grecque dans la récession. Parce que les seules augmentations d’impôts s’élèvent à 2% du PIB. Elles concernent surtout la TVA, impôt indirect prélevé sur des produits principalement consommés par les travailleurs. Mais elles concernent aussi les entreprises et vont d’abord frapper les petites et moyennes entreprises, qui demeurent la colonne vertébrale de l’économie grecque. L’agriculture est sans doute le secteur le plus durement touché par cette augmentation : l’impôt sur le revenu versé par les agriculteurs va doubler, et ils seront soumis à de nouvelles obligations. Ces mesures sont incontestablement récessives. Elles arrivent à un moment où l’économie grecque chancelle au bord du précipice. Il ne fait aucun doute qu’elles vont la faire basculer dans la récession.

Deuxièmement, l’accord impose des mesures clairement inégalitaires. Elles vont exacerber les inégalités dans le pays. Ne laissez personne vous dire le contraire : le gros des recettes fiscales viendra des impôts indirects, dont on sait qu’ils sont facteur d’inégalité. Les inégalités vont s’accroître parce que les mesures imposent de prendre 800 millions par an dans les retraites. Elles feront peser une charge supplémentaire sur les retraités, qui comptent déjà en règle générale parmi les couches les plus pauvres de la population. Et bien sûr, les inégalités vont aussi s’accroître parce que le chômage va augmenter cette année et l’année prochaine.

Cet accord est mauvais parce qu’il ne remédiera en rien au problème de la dette du pays. Il ne prévoit pas de restructuration de la dette. Il va remplacer une catégorie particulière de dette par une autre. Il pourrait entraîner une amélioration marginale – marginale – sur le plan des taux d’intérêt et de l’étalement de la dette. Et celle-ci va sans aucun doute augmenter de 20 à 25 milliards pour recapitaliser les banques. Selon le FMI, le ratio dette sur PIB devrait passer à 200% l’an prochain. C’est très probablement ce qui va arriver.

Quatrièmement, l’accord ne prévoit absolument rien pour le développement du pays. Le « paquet » de 35 milliards d’euros n’existe tout simplement pas. Ces sommes ont déjà été allouées à la Grèce dans les divers fonds. Nous ne savons pas quand ni comment le pays percevra de l’argent frais. Rien, donc, en matière de développement.

Enfin, cet accord est clairement de type néocolonial. Le gouvernement de gauche a signé un accord néocolonial. Il l’est pour plusieurs raisons. J’en évoquerai trois : tout d’abord, l’accord prévoit l’établissement d’un fonds de privatisation de 50 milliards d’euros, sous contrôle étranger, et qui aura pour mission de vendre des biens publics. Les 25 premiers milliards seront destinés aux banques. S’il reste quelque chose – et il ne restera rien car on n’atteindra jamais 50 milliards –, les sommes serviront au remboursement de la dette et, peut-être, à l’investissement. Par conséquent, ce fonds vendra tout ce qu’il est possible de vendre pour recapitaliser les banques. Nous venons d’accepter de vendre nos bijoux de famille pour recapitaliser des banques grecques en faillite.

 

Nous avons aussi accepté de mener des réformes de l’administration publique sous la houlette de l’UE. Nous avons accepté de nous soumettre à un contrôle qui non seulement sera très sévère mais qui durera bien plus longtemps que les 3 ans que durera l’accord.

À mes yeux, cet accord représente une capitulation désastreuse. Ce n’est pas Brest-Litovsk. Ceux d’entre vous qui le croient se trompent. Il ne s’agit pas de gagner du temps pour asseoir le pouvoir bolchevique à Moscou et à Leningrad. Il ne s’agit pas de gagner du temps, car il n’y a pas de temps à gagner. Le temps, en l’occurrence, joue en faveur de l’ennemi. Ce n’est pas une manœuvre tactique.

Cet accord revient à mettre le pays sur une voie qui n’a qu’une seule issue. Une issue qui ne sert pas les intérêts du peuple. Quant à savoir qui est le véritable vainqueur de cet accord, c’est l’évidence même. Le vainqueur est devant vous. C’est l’oligarchie, qui s’exprime dans les médias de masse. Voilà pourquoi les médias exultent et célèbrent cette victoire. La réalité est parfois exactement ce qu’elle paraît être. Il est inutile de gratter la surface. Si vous lisez les grands journaux et que vous écoutez les médias, vous savez qui a gagné. [ ... ]

 

 

Sur le blog "Contretemps".  Cliquez sur le lien pour lire l'intégralité de l'article.

 

 

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19 juillet 2015 7 19 /07 /juillet /2015 16:15
Un aéroport sur le point d'être vendu pour 10.000 euros en Espagne

Par latribune.fr  |   |

Entre 2008 -date de son inauguration- et 2012, l'aéroport de Ciudad Real n'a accueilli que 100.000 personnes.

Entre 2008 -date de son inauguration- et 2012, l'aéroport de Ciudad Real n'a accueilli que 100.000 personnes. (Crédits : Reuters)

L'aéroport de Ciudad Real, situé au sud de Madrid, a coûté 450 millions d'euros. Mais il a fait faillite en 2010.Le chinois Tzaneen international est sur le point de l'acquérir pour quelques milliers d'euros.

Situé à 235 kilomètres de Madrid, l'aéroport de Ciudad Real devait être l'une des plus importantes infrastructures pour la ville. Sa construction a coûté 450 millions d'euros, rapporte Le Monde et il était prévu d'y accueillir plus de 2,5 millions de passagers par an. Mais la crise de 2008 est passée par-là: cette infrastructure, alors premier aéroport privé d'Espagne, avait dû déclarer faillite en 2010. Entre 2008 -date de son inauguration- et 2012, il n'a accueilli que 100.000 personnes.

Le chinois Tzaneen international s'est proposé au rachat avant la clôture des enchères, le 17 juillet. Il a formulé une offre de 10.000 euros pour des infrastructures estimées à 40 millions d'euros, selon l'agence espagnole europa press. Il est le seul à avoir versé "les deux millions d'euros d'aval exigés", précise Le Monde. Il est ainsi sur le point d'acquérir la majeure partie des locaux de l'aéroport ainsi qu'une partie du terrain attenant.

Tzaneen international a justifié la faiblesse de son offre par l'existence "d'une zone immobilière adjacente fragmentée".

Un investissement de 100 millions d'euros ?

Toutefois, Tzaneen international se dit prêt à investir 60 à 100 millions d'euros pour refaire fonctionner l'aéroport et a pour ambition d'en faire "la porte d'entrée en Europe" du transport de marchandises, explique-t-il dans un communiqué.

La société chinoise devra toutefois patienter jusqu'au 17 septembre avant que l'acquisition soit finalisée. D'autres acquéreurs potentiels peuvent se encore se manifester jusqu'à cette date butoir fixée par la justice espagnole. Leurs offres ne pourront toutefois pas être inférieures à 70% de la somme estimée pour cette infrastructure, soit 28 millions d'euros.

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19 juillet 2015 7 19 /07 /juillet /2015 16:09
Situation en Grèce : « le « Grexit » comme chance pour un développement social ». Communiqué de la fédération de Styrie du Parti communiste autrichien (KPÖ).

Communiqué de la fédération de Styrie du Parti communiste autrichien (KPÖ), 13 juillet 2015. Traduction MlN pour Solidarité internationale PCF. La Styrie est une région d’un million d’habitants. C’est la seule où le KPÖ est représenté au parlement régional et dans les plus grandes municipalités (20% dans la capitale Graz). La fédération de Styrie du KPÖ revendique son orientation marxiste-léniniste, contrairement au KPÖ national lié au PGE.

Le « Grexit » comme chance pour un développement social. La Grèce et les limites à la démocratie.

Une nette majorité de la population grecque a rejeté, le 5 juillet, le catalogue d’exigences voulu par l’UE et le FMI. Ce dernier comprend des mesures qui signifient encore davantage de pauvreté et n’offrent aucune perspective d’avenir pour le pays. Pourtant, les Grecs, qui ont voté NON, se retrouvent maintenant avec un OUI.

Le procédé utilisé a été la menace d’une mise en faillitepar l’UE et par le gouvernement grec dans le même temps. La démocratie est tolérée dans l’UE tant qu’elle n’atteint pas les intérêts capitalistes. La Grèce a été mise à genoux au moyen d’un chantage non dissimulé. Le premier ministre Tsipras accepte maintenant des conditions qui vont au-delà de ce sur quoi le peuple a été consulté le 5 juillet.

L’UE, sous direction allemande, a fait un exemple. Avec le cas grec, démonstration doit être faite qu’il n’y a aucune sortie du cercle vicieux néolibéral. Celui qui tente quand même, celui-ci est traduit en procès sur la scène internationale. Le signal est donné : il n’y a aucune alternative à l’austérité et au néolibéralisme. Il faut une fois pour toutes que les hommes et les femmes dans toute l’Europe se le mettent dans la tête.

Par son seul attachement inconditionnel à l’euro, le gouvernement grec s’est exposé à ce chantage. Un « Grexit » aurait, au contraire, offert, à moyen terme, la possibilité d’un développement social. La casse sociale et démocratique n’est ni une loi de la Nature, ni une fatalité économique comme on le répète aux gens depuis des décennies. Une chose devrait être apparue clairement à tout citoyen de l’UE : dans le carcan de l’UE et de l’euro, aucune autre voie n’est possible. La Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international fixent les limites de la démocratie.

Le KPÖ-Styrie est aux côtés des Grecs qui se mobilisent pour un développement social, pacifique et démocratique de leur pays. Il n’y aura pas de tel développement, en Grèce comme en Autriche, à l’intérieur de l’UE.

13 juillet 2015

 
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19 juillet 2015 7 19 /07 /juillet /2015 14:41

 

IL FALLAIT PRENDRE SCHÄUBLE AU MOT !

Par Bernard Cassen  |  17 juillet 2015    

 


Secrétaire général de Mémoire des luttes, président d’honneur d’Attac
 

 

On voit mal un sprinter dont une jambe a été plâtrée affronter des concurrents parfaitement valides dans un meeting d’athlétisme. Aucun spectateur ne parierait un euro sur sa victoire. Face à la coalition des institutions européennes et du FMI, c’est malheureusement dans cette situation handicapante que s’est trouvé Alexis Tsipras. Son boulet se nomme euro.

Fidèle à ses promesses électorales et au sentiment majoritaire de ses concitoyens, le premier ministre avait cru pouvoir obtenir de ses créanciers à la fois un allègement des mesures d’austérité qui ont dévasté la Grèce ET le maintien de cette dernière dans la zone euro. A sa décharge, il faut dire qu’il se situait dans une sorte de consensus de la quasi totalité de la gauche radicale européenne pour laquelle le principe des bienfaits d’une monnaie unique européenne ne souffrait pas de contestation, ne serait-ce que pour éviter tout compagnonnage coupable avec l’extrême-droite.

Il suffisait pourtant d’un minimum de raisonnement logique pour comprendre que, par définition, une politique monétaire ne peut être la même pour des économies profondément différentes, voire divergentes, comme par exemple celles des Pays-Bas et de Chypre ou de la Grèce. Une solution tout aussi « européenne » aurait été une monnaie commune, seule convertible, permettant de conserver des monnaies nationales aux parités révisables par concertation entre les gouvernements en fonction des situations.

Contre le plus élémentaire bon sens, l’euro aura été fétichisé. Il aura fallu la crise des dettes souveraines, et particulièrement le cataclysme grec, pour qu’une partie – encore très minoritaire – de la gauche radicale européenne commence à opérer une révision déchirante [1] et se rende enfin compte que l’euro n’est pas simplement une monnaie, mais aussi une arme politique au service des intérêts de l’Allemagne et accessoirement de ses satellites européens. La survie de l’euro, les mesures d’austérité et les pouvoirs de police de la troïka (rebaptisée les « institutions ») imposés aux pays de la périphérie de l’UE sont structurellement liés.

Forts de leur position dominante dans ce cadre contraignant, Angela Merkel et son ministre des finances, Wolfgang Schäuble, jouaient sur du velours dans leurs relations avec le gouvernement grec : en ignorant, consciemment ou non, la fonction réelle de la monnaie unique, Alexis Tsipras se jetait lui-même dans la gueule du loup en faisant des pieds et des mains pour rester dans la zone euro, c’est-à-dire dans un carcan interdisant toute politique économique alternative au néolibéralisme, et doté à cette fin d’un puissant arsenal répressif. Comme il s’était interdit, et pour cause, le seul plan B susceptible de renforcer sa main dans une négociation – la menace de sortie de l’euro –, il était condamné à capituler devant les créanciers, avec François Hollande dans le rôle de l’aide-soignant distribuant des comprimés anti-douleur pour faire supporter par les Grecs les opérations de vivisection des chirurgiens allemands (et finlandais).

Si, malgré son succès au référendum du 5 juillet, Tsipras n’avait pas de plan B, le tandem Merkel/Schäuble, lui, en avait deux au cas où, pour rester membre du club, Athènes ne se pliait pas à leurs exigences les plus humiliantes : d’une part, l’expulsion de la Grèce de la zone euro (le Grexit) ; d’autre part – une idée de Wolfgang Schäuble – sa sortie temporaire de cette zone (la « clause bye bye »), le temps de restructurer sa dette et de retrouver de la compétitivité avec une drachme dévaluée. Après quelques années, un retour dans la zone euro était envisageable.

Ce qui est frappant dans cette affaire, c’est que ses acteurs ont négocié dans le noir le plus total quant aux implications juridiques, financières et géopolitiques des différents scénarios. Une sortie définitive ou temporaire, forcée ou volontaire de l’eurozone est-elle compatible avec les traités européens ? Quel serait le coût du Grexit pour les créanciers et pour la Grèce ? Des chiffres invérifiables ont circulé. La vérité est que personne n’en sait rien.

Les simulations uniquement comptables à court terme – du type ratio dette/PIB – font l’impasse sur l’histoire, la culture et la géographie, toutes dimensions qu’ignorent (et sans doute méprisent) les « hommes en noir » du FMI, de la BCE et de l’Eurogroupe. Vu la situation géographique de la Grèce (qui en fait une porte d’entrée des immigrants du Proche-Orient), son antagonisme séculaire avec la Turquie (également membre de l’Otan), sa solidarité culturelle avec le monde orthodoxe, il n’est pas sérieux de ne pas prendre en compte les conséquences d’une possible déstabilisation du pays. Et cela ne se fait pas avec une calculette…

En fait, l’ « accord » de Bruxelles est essentiellement politique et idéologique. Il s’est agi de tuer dans l’œuf toute velléité de ruptures nationales avec le formatage néolibéral. Les électeurs, en particulier ceux d’Espagne, sont prévenus : leur éventuel vote pour Podemos n’aura strictement aucune incidence sur les politiques à mettre en œuvre. C’est à Bruxelles, à Francfort et à Washington (siège du FMI) que les choses se décident. Et pas plus à Madrid demain qu’à Athènes aujourd’hui.

Si l’on sous-estime cette priorité donnée à la domestication de peuples européens récalcitrants, on ne s’explique pas le caractère paradoxal, et à la limite irrationnel, des propositions en présence. Car la partie s’est jouée à fronts renversés, chacun des deux camps – un gouvernement contre 18 autres – défendant des positions qui auraient logiquement dû être celles de l’autre.

Du point de vue allemand, la décision d’Alexis Tsipras de faire passer le maintien de la Grèce dans la zone euro avant toute sortie de l’austérité aurait dû être accueillie avec empressement. Or Wolfgang Schäuble a multiplié rageusement les menaces de Grexit en ignorant complètement quelles pourraient en être les conséquences. Il a calmé ses nerfs en durcissant les conditions, pourtant déjà draconiennes, imposées à la Grèce. Son projet de « clause bye bye » était quelque peu improvisé et n’avait guère de chances d’être accepté par Alexis Tsipras qui y verrait une version allégée de sa bête noire, le Grexit.

Si l’on se place du côté des intérêts grecs, on voit rétrospectivement qu’ils auraient été mieux servis si le premier ministre avait fait siens les deux plans B allemands, et surtout le plan Schäuble de « congé sabbatique » de la zone euro. Il aurait fallu prendre le ministre des finances allemand au mot, et tabler sur sa phobie anti-grecque et son désir de réserver l’euro aux Etats « sérieux » pour négocier des conditions d’accompagnement favorables de la sortie – théoriquement provisoire – du dispositif de la monnaie unique.

Rien ne peut être pire que le plan décidé à Bruxelles et dont Tsipras a lui-même admis qu’il n’y croyait pas, tout en demandant à son Parlement de l’adopter... Le prix à payer est en effet énorme : la Grèce devient une sorte de territoire occupé, comme l’avaient été l’Allemagne et le Japon au lendemain de la deuxième guerre mondiale. La première différence entre les deux situations est que les forces d’occupation ne sont pas composées de militaires dirigés par un général américain, mais de civils des « institutions » sous le commandement suprême, mais à distance, de la chancellerie allemande.

L’autre différence, et elle est aussi de taille, est que, après une courte période « punitive » contre les plus notoires des criminels de guerre des pays de l’Axe, les puissances occupantes, qui avaient tiré les enseignements du traité de Versailles, s’inscrivaient dans la perspective de transformer les Etats vaincus en autant de marchés potentiels, en alliés idéologiques et en partenaires stratégiques contre l’Union soviétique et la Chine.

Rien de tel dans la démarche actuelle des « institutions » : pas question de composer avec les ennemis qu’elles ont mis sur leur liste noire, des ennemis non pas de l’extérieur, mais de l’intérieur, à savoir les peuples européens qui, par le suffrage universel, auraient l’outrecuidance de vouloir s’émanciper du régime de tutelle où les enferme l’appartenance à la zone euro.

Nul ne peut nier que l’Allemagne a remporté une victoire à Bruxelles, mais elle n’est que provisoire car, comme les précédents, le plan d’ « aide » adopté va dramatiquement aggraver les maux qu’il prétend combattre. Et la médiatisation européenne et même mondiale de cette expérience de laboratoire devrait permettre d’en dénoncer, à grande échelle et chiffres à l’appui, le caractère à la fois absurde et inhumain.

Il reste à la gauche radicale d’être à la hauteur des combats qui s’annoncent en abjurant son euro-angélisme primaire. Faute de quoi, c’est l’extrême-droite qui, par son discours sans ambiguïté, raflera la mise électorale et politique. Présenté comme l’emblème de l’idée d’Europe, l’euro risque au contraire d’en devenir le fossoyeur.

Illustration : elkokoparrilla

 

Notes

[1] En témoigne, en France, l’évolution de la Fondation Copernic et d’anciens ou actuels responsables d’Attac. Deux structures où, il y a encore quelques années, la question de l’euro, sans parler de la possibilité d’en sortir, n’était même pas un « sujet ». Quant aux directions des partis membres du Front de gauche, elles restent sur une ligne pro euro, tout en multipliant les contorsions.

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19 juillet 2015 7 19 /07 /juillet /2015 14:31
"La démonstration est désormais patente, implacable, d’une rigueur quasi mathématique : il ne peut y avoir de monnaie unique sans reculs sociaux, et sans abandons toujours plus poussés de souveraineté".
Lu sur le site de Ruptures, le nouveau Bastille République Nation

Nous y sommes. Le 15 juillet au soir, le parlement grec a ouvert explicitement la voie à un troisième mémorandum, après ceux de 2010 et de 2012. A Bruxelles, on parle d’un plan « sacrifices contre (promesse de) renflouement ». La réalité peut s’énoncer plus crûment : maintien dans l’euro (et donc sauvetage de celui-ci) contre austérité et mise sous tutelle.

La démonstration est désormais patente, implacable, d’une rigueur quasi mathématique : il ne peut y avoir de monnaie unique sans reculs sociaux, et sans abandons toujours plus poussés de souveraineté. La leçon ne vaut pas que pour la Grèce. Elle est particulièrement cruelle pour les tenants d’une « autre Europe ». Ceux-là pensaient tenir enfin leur cas de figure idéal : un gouvernement, bien décidé à refuser l’austérité, et fort d’une assise populaire incontestable, allait montrer la voie d’une transformation « par l’intérieur » de l’intégration européenne.

Las, il est revenu à un Premier ministre issu de ce que les observateurs continuent à nommer – sans rire – « gauche radicale », non seulement de fouler aux pieds l’intégralité des promesses électorales (ce qui était déjà acté depuis le 20 février), mais de franchir des crans naguère encore inimaginables dans l’acceptation de ce qu’il faut bien appeler la mise à sac d’un pays et sa transformation en protectorat de nature quasi coloniale.

« L’accord » entre Athènes et les dirigeants européens, annoncé le 13, va en effet bien plus loin que tout ce que les précédents gouvernements (droite, droite-PS) avaient accepté : baisse drastique du « coût » des retraites, augmentation spectaculaire de la TVA, annulation (ou équivalent) des quelques lois sociales passées depuis février, coupes « automatiques » dans les dépenses en cas de « dérapage », privatisations et mise en place d’un fonds regroupant les biens publics à vendre sur lequel le gouvernement grec n’aura pas la main ; mais aussi : mise en place d’un contrôle a priori de l’UE sur toutes les décisions que prendra ce dernier. Le cauchemar va même plus loin que ce que la Troïka exigeait quelques jours avant le référendum du 5 juillet, qui vit 61% des votants refuser ces mêmes sacrifices.

S’il s’est trouvé une large majorité de parlementaires français pour opiner servilement à ce déni de démocratie, on ne peut pas dire que les personnalités politiques de l’Hexagone aient fait un concours d’enthousiasme, tant la brutalité de la méthode et du résultat apparaît ostensiblement, mettant même mal à l’aise, dit-on, certains eurocrates. Seul Eric Woerth (Les Républicains) s’était précipité pour exprimer sa satisfaction. De son côté, l’ancien directeur de l’OMC, le socialiste Pascal Lamy, a noté avec plaisir que le « courage » d’un homme comme Tsipras, pour inverser ses engagements électoraux, était prometteur.

Le secrétaire général du PCF, Pierre Laurent, avait lui réagi en estimant que « si un accord est signé, c’est grâce au courage du Premier Ministre grec (qui) a osé affronter les puissances dominantes », et en se félicitant que ce dernier ait « écart(é) le scenario du ‘Grexit’ ». Le président du groupe parlementaire de ce parti avait pour sa part d’abord annoncé qu’il voterait pour le texte à l’Assemblée, avant d’indiquer qu’il s’y opposerait finalement. Ces péripéties lamentables n’auraient à vrai dire que peu d’importance si elles ne traduisaient, en creux, le porte-à-faux de ceux qui ont basé leur stratégie politique sur l’illusion d’une possible « transformation de l’Europe ».

Mais bien sûr, le premier défenseur du texte du 13 juillet n’est autre que François Hollande. Le président de la République, dans son intervention du 14 juillet, s’est attribué les premiers rôles dans la conclusion européenne. A la question de savoir si la Grèce n’avait pas ainsi été humiliée, l’ancien président du Conseil général de Corrèze a été fidèle à son humour pince-sans-rire en répondant : « non, au contraire ». Ce n’est sans doute pas pour rien que son rival de jadis, Laurent Fabius, l’avait surnommé « M. petites blagues ».

Le chef de l’Etat a répété à de nombreuses reprises que le maintien de la Grèce dans la zone euro (et donc la pérennité de cette dernière) étaient à ce prix. On n’est pas sûr que, de son point de vue, cette rhétorique soit particulièrement habile, tant l’UE apparaît de plus en plus clairement comme le père fouettard, une UE dont l’existence même « justifie » tous les sacrifices. Du reste, les experts et militants européistes de tous bords commencent sérieusement à s’inquiéter. Le co-président des Verts à l’europarlement, Philippe Lamberts, s’est ainsi alarmé : « les europhobes auront beau jeu de dire que la démocratie et l’Europe ne sont pas compatibles ». Pardi !

La tragédie grecque fait naturellement comme première victime le peuple de ce pays, mais elle concerne directement tous les peuples de l’Union. La dramaturgie qui dure depuis le 25 janvier a été haletante, multipliant négociations engagées, interrompues puis reprises, retournements, innombrables réunions de l’eurogroupe et sommets, rebondissements, référendum, et vote parlementaire annulant ce dernier – une spécialité européenne bien connue. Le suspense a été continu, échappant au jour le jour aux principaux acteurs.

Une seule chose était connue : l’issue. Le 29 janvier, quelques jours après les élections grecques, BRN barrait sa Une avec ce titre : « Renoncement programmé ». A l’époque, plusieurs lecteurs s’étaient étonnés, parfois de manière virulente contre ce qui leur apparaissait alors comme un pessimisme excessif, voire coupable.

Las, si le scénario était imprévisible, sa chute pouvait être anticipée sans talents surnaturels particuliers : dès lors qu’Alexis Tsipras se fixait comme priorité le maintien de son pays dans la zone euro, l’austérité et la perte de souveraineté étaient mécaniquement inévitables.

François Hollande n’a du reste pas dit autre chose – et là est hélas l’essentiel. Tirant la leçon de ces derniers mois, il a confirmé son intention de préparer avec Angela Merkel un renforcement de l’intégration de la zone euro, avec notamment un « gouvernement économique » unique. Car tant que les gouvernements nationaux gardent encore une parcelle de souveraineté, l’avenir de l’euro reste menacé.

Tous ceux pour qui « démocratie » n’est pas un vain mot ne peuvent en tirer qu’une seule conclusion – celle-là même que M. Tsipras s’est refusé à imaginer.

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19 juillet 2015 7 19 /07 /juillet /2015 13:15

Ces compromis qui tuent l’Europe (2)

Publié le 13 juillet 2015

(Version légèrement révisé le 14 juillet en milieu de journée.)

L’accord auxquels sont arrivés les dirigeants européens dans la nuit de dimanche à lundi constitue vraiment un pur chef d’œuvre. Il restera indéniablement dans les annales de l’histoire européenne. François Hollande a eu raison de le qualifier d’historique, il l’est d’évidence, une vraie pierre de Rosette de l’Euro. Tout est clair désormais. Pour sauver l’intégrité de la zone Euro, les dirigeants européens ont en effet choisi de piétiner toute raison économique et politique. Il suffit de lire l’accord dans sa version anglaise (qui, je suppose, est la version sur laquelle nos dirigeants ont négocié et qui m’a paru différer de la version française en quelques points qui peuvent être des erreurs de traduction) pour se rendre compte à quel point il constitue une négation de la démocratie souveraine de la Grèce, à quel point il n’est que diktat, à quel point il n’est que méfiance vis-à-vis des autorités grecques (cf. la première phrase : « The Euro Summit stresses the crucial need to rebuild trust with the Greek authorities as a pre-requisite for a possible future agreement on a new ESM programme. ») La mise sous tutelle de ce pays, tout au moins dans tout ce qui concerne sa vie économique et sociale, est évidente. Il y est écrit explicitement que, s’il n’y a pas de déblocage de fonds à la fin du processus engagé, cela sera entièrement la faute de la partie grecque (cf. le passage suivant : « The above-listed commitments are minimum requirements to start the negotiations with the Greek authorities. However, the Euro Summit made it clear that the start of negotiations does not preclude any final possible agreement on a new ESM programme, which will have to be based on a decision on the whole package (including financing needs, debt sustainability and possible bridge financing). », ce qui veut dire en clair que ce n’est pas parce que vous aurez fait tout cela au préalable que l’on vous donnera nécessairement de l’argent). Il ne manque à ce document que la nomination à Athènes d’un « Haut commissaire plénipotentiaire extraordinaire »  à la place de toutes les autorités légales du pays pour compléter le tableau. Cela reste juste un peu plus discret, « post-moderne » en somme, avec le retour prévu (la « normalisation » de leur situation selon le texte) des hauts fonctionnaires de la « Troïka » (les « Institutions ») dans les ministères grecs pour surveiller ce qui s’y passe (cf. la formule, [la Grèce s’engagera] « to fully normalize working methods with the Institutions, including the necessary work on the ground in Athens, to improve programme implementation and monitoring ») , et avec l’engagement de revoir toute la législation prise depuis le 20 février 2015 quand elle ne correspond pas à ce que les MoU (Memorandum of Understanding) précédents avaient prévu (cf. « With the exception of the humanitarian crisis bill, the Greek government will reexamine with a view to amending legislations that were introduced counter to the February 20 agreement by backtracking on previous programme commitments or identify clear compensatory equivalents for the vested rights that were subsequently created. »)  – clause  vexatoire pour Syriza et son Premier Ministre. En tout cas, il est désormais évident que, dans la zone Euro, certains sont vraiment plus égaux que d’autres. Ce texte ressemble à s’y méprendre à un document de capitulation, avec toute l’acrimonie que peut comporter un tel texte de la part des vainqueurs.

Sur le plan strictement économique, c’est à tout prendre du pur délire. Je n’ai pas lu pour le moment un commentaire à contenu économique qui ne souligne pas ce fait. Les dirigeants européens reprennent dans ce plan du 12 juillet 2015, qui constitue en fait les lignes directrices du troisième Memorandum et qui vise à ouvrir la voie à un prêt du MES (Mécanisme européen de stabilité), tout ce qui n’a pas marché jusque là et qui a mené la Grèce vers l’abîme, et, pour bien faire, ils en rajoutent une bonne pelletée. Tsipras lui-même l’a dit en sortant de la réunion lundi matin 13 juillet : « Cet accord est récessif ». Il espère certes que les fonds européens apportés pour investir en Grèce vont compenser cet effet. C’est illusoire bien sûr, parce que la détérioration de l’économie ira bien plus vite que le déblocage de ces fonds européens. La hausse immédiate de la TVA par exemple va plonger encore plus l’économie dans la récession. (Et va sans doute encourager la fraude fiscale!) Les choix de politique économique imposés à la Grèce restent donc inchangés, comme l’a dit clairement le spécialiste de l’Euro, Paul De Grauwe (dans un entretien donné à la Libre.be) : austérité, privatisations et réformes structurelles, le tout accompagné de prêts conditionnés surtout destinés à rembourser les prêts déjà consentis, et à sauver les banques privées grecques de la faillite (due entre autre au ralentissement économique qui a rendu beaucoup de leurs emprunteurs insolvables). Quant à la cagnotte des privatisations, évaluée à 50 milliards d’euros, c’est là encore une redite des plans précédents, un chiffre fétiche (pourquoi 50 et pas 25,  75 ou 100?). Le  montant a sans doute été choisi pour faire croire que les créanciers n’auraient rien de plus à prêter à la Grèce que ce qu’ils n’ont déjà prêté. Bien sûr, tous ces choix, à tout prendre délirants, dépendent de deux constantes inchangées : le maintien de la Grèce dans la zone Euro et le montant nominal de la dette grecque face à une économie diminuée d’un quart par rapport à 2010. Comme les dirigeants européens se sont mis d’accord pour ne rien changer sur ces deux points (cf. « The Euro Summit stresses that nominal haircuts on the debt cannot be undertaken. » suivi de « The Greek authorities reiterate their unequivocal commitment to honour their financial obligations to all their creditors fully and in a timely manner. ») , il ne reste plus qu’à continuer sur la lancée des plans précédents, qui ont si bien fonctionné. Et bien sûr c’est sûr, cette fois-ci, cela va bien marcher. (En dehors des aspects macroéconomiques, un tel accord va pousser encore plus de jeunes grecs à quitter le pays, ce qui aggravera à terme encore la situation économique et sociale de la Grèce.) Les difficultés  à rester dans les clous du Memorandum précédent sont d’ailleurs attribués explicitement et exclusivement dans le texte au relâchement de l’effort depuis un an, autrement dit au cycle électoral grec, et souligne même que les autres Européens ne sont pour rien dans la situation, bien au contraire, ils ont fait leur devoir et plus encore (cf. « There are serious concerns regarding the sustainability of Greek debt. This is due to the easing of policies during the last twelve months [sic, je souligne], which resulted in the recent deterioration in the domestic macroeconomic and financial environment. The Euro Summit recalls that the euro area Member States have, throughout the last few years, adopted a remarkable set of measures supporting Greece’s debt sustainability, which have smoothed Greece’s debt servicing path and reduced costs significantly. ») Là encore, je me demande encore comment Tsipras a pu donner son accord à un tel document, qui exonère les autres Européens de toute responsabilité dans la situation de la Grèce.

Sur le plan politique, la démonstration est en effet ainsi faite  à travers ce texte : un pays débiteur dans le cadre de la zone Euro n’a plus besoin d’organiser des élections libres et compétitives, et encore moins des référendums. Ces institutions démocratiques à l’occidentale s’avèrent même contre-productives pour le bonheur des populations dans ces pays, qui sont entièrement à la merci du bon-vouloir des pays créditeurs et des institutions européennes (Commission et surtout BCE) que ces derniers dominent, et qui n’ont qu’à attendre que l’austérité fasse son effet positif à moyen terme sans se plaindre. Les populations des pays débiteurs n’ont  d’ailleurs pas lieu de se plaindre vraiment puisqu’on les aide – il est même question d’aide humanitaire -, et, par ailleurs, elles n’ont sans doute que ce qu’elles méritent pour avoir de tout temps bien mal utilisé leur droit de vote, d’abord en élisant des dirigeants corrompus nationalistes, dispendieux et inefficaces jusqu’en janvier 2015, pour ensuite passer le relais à des rêveurs gauchistes, et pour avoir enfin voté courageusement bêtement lorsqu’on leur a demandé leur avis par une démagogie d’un autre temps. A ce compte-là, les Grecs étant au fond de grands enfants, il serait certes plus simple qu’ils ne votent plus, cela ferait des économies, éviterait toutes ces discussions oiseuses et éviterait de faire dérailler les beaux programmes de redressement conçus pour l’économie grecque. De toute façon, les autres pays membres de la zone Euro n’ont à ce stade besoin que d’un prête-nom, d’un fantoche, qui maintient l’illusion de la souveraineté. Quand on demande un pays de voter autant de lois dans les trois jours ou les dix jours (dont un code de procédure civile pour le 22 juillet, « the adoption of the Code of Civil Procedure, which is a major overhaul of procedures and arrangements for the civil justice system and can significantly accelerate the judicial process and reduce costs »), on fait d’évidence bien peu de cas de ses soit-disant législateurs – l’insulte est d’autant plus énorme que jamais cela ne se passerait ainsi au Bundestag ou encore moins au Parlement européen. Ce genre de mise sous le joug d’un pays par un autre s’est vu bien souvent dans l’histoire, et c’est d’ailleurs justement par la dette que certaines colonies françaises ont commencé à exister (comme la Tunisie si mes souvenirs sont exacts). L’Euroland vient donc par la déclaration du Conseil européen daté du 12 juillet 2015 (rendu publique le 13 au matin) de se doter de sa première colonie intérieure. Un Premier Ministre, soit disant d’extrême-gauche (?), vient ainsi de prouver au monde que, sous la ferme pression de ses pairs européens, il peut accepter un programme de la plus stricte orthodoxie néo-libérale. C’est du pur TINA – avec des détails tragi-comiques, comme cette obligation de légiférer  sur l’ouverture des magasins le dimanche. (C’est vrai que dans un pays touristique, le client devrait être roi en toute heure et en tout lieu.) A lire l’accord, on ne peut que penser que le résultat du référendum a vraiment été tenu pour rien, voire moins que rien. (Ou pire qu’il aurait donné l’envie aux autres dirigeants européens d’obliger Tsipras à se renier entièrement, y compris sur des points de détail.) Il a simplement accéléré les choses. De fait, si le gouvernement Tsipras avait signé avant et sans référendum, il aurait de toute façon eu à négocier cet automne un autre mémorandum. Simplement, avec le référendum, les choses sont allées directement à la négociation suivante. Et comme les autres dirigeants européens ne veulent rien changer à leurs recettes de « sauvetage » économique, on aurait de toute façon abouti au même résultat. Il n’y a donc pas grand chose à regretter, et en plus, l’épisode du référendum constitue un acquis pour la connaissance de l’Union européenne en général et de la zone Euro en particulier qui ne sera pas oublié.

Les premières  leçons de tout cela sont terribles.

Du point de vue économique, les gestionnaires actuels de l’Eurozone ne connaissent d’évidence qu’une seule potion pour régler les problèmes d’un pays. Si cette potion d’aventure ne marche pas, c’est la faute des dirigeants  nationaux concernés qui ne se la sont pas assez « appropriés », qui ont relâché l’effort. Elle ne peut que marcher, puisqu’elle a marché en Lettonie, Estonie, etc.  Le principe de « subsidiarité », qui supposerait au minimum une adaptation des politiques économiques européennes aux spécificités de chaque pays membre, est totalement mort et enterré.  Il n’existe qu’une one best way européenne, point barre. Cela ne peut que marcher.

Du point de vue politique, le dénouement de la nuit du 12 au 13 juillet 2015 montre que les dirigeants européens sont prêts à tout sacrifier au maintien de la zone Euro – enfin, à vrai dire, surtout le bonheur des autres – , et qu’ils ne comptent en même temps pour rien la légitimité du projet européen comme lieu de progrès démocratique, économique et social et comme moyen de pacifier les relations entre peuples européens. L’élection comme moyen de signaler un désarroi populaire n’a pas de valeur dans la zone Euro : les rapports de force entre États l’emportent sur toute considération démocratique de légitimité. Le résultat du référendum grec (61% de non à plus d’austérité) aurait dû aboutir au minimum à un début de réflexion sur une autre approche du problème grec, il n’en fut rien. Et je crois qu’il faudra un certain temps pour bien digérer ce fait politique, presque inédit à ma connaissance dans les annales de la vie démocratique des nations, surtout dans l’immédiateté du déni du résultat populaire par les élites concernées (aussi bien d’ailleurs en Grèce qu’ailleurs en Europe). Il n’y a même pas eu de « période de réflexion » comme il y en eut après les référendums français et néerlandais de 2005.

Par ailleurs, comme je l’ai dit plusieurs fois sur le présent blog, les investissements politiques dans l’Euro sont décidément tels qu’il est totalement impossible aux dirigeants européens de s’en passer. Les économistes auront beau montrer qu’il n’est pas rationnel de s’entêter dans cette mauvaise idée, cela ne sert absolument à rien. Dans le cas présent, ce sont d’après ce qu’on a pu savoir surtout les dirigeants français qui ont fait pression pour qu’une solution soit trouvée à tout prix – probablement les États-Unis ont aussi fait leur part plus discrètement pour des raisons géopolitiques et financières. En effet, le présent accord doit aussi être vu du côté des pays « créditeurs ». Les dirigeants allemands étaient sans doute sérieux dans leur menace de provoquer le Grexit. Le témoignage de l’ancien Ministre grec de l’Économie, Yanis Varoufakis, donné à un journal britannique, le NewStateman, va dans ce sens. De fait, il correspond bien à la tonalité du texte adopté par les dirigeants européens. Il apparait sans doute absurde  aux dirigeants allemands et à leurs proches alliés dans cette affaire de financer à fonds perdus un État comme la Grèce, d’où leur demande d’un alignement total de la Grèce sur leur idée de la bonne politique économique, d’où leur volonté de tirer le maximum de ressources de la Grèce elle-même en prévoyant le plus de privatisations possibles, d’où leur refus d’envisager la moindre annulation de dettes. En somme, il ne faut pas sous-estimer le fait que ces États créditeurs se trouvent eux aussi prisonniers de l’impasse que constitue l’Euro, et qu’ils y défendent ce qu’ils croient être leur meilleur intérêt – payer le moins possible.   Cependant, il faut souligner aussi que les derniers jours ont clairement fait apparaître la difficulté des États « créditeurs » à continuer la mascarade de l’Euro comme promesse d’une  Union politique à venir. En effet, ces États « créditeurs », dont bien sûr l’Allemagne, défendent aussi désormais publiquement leur idée d’un Euro sans aucune solidarité entre États. Il y a en somme désormais deux versions d’un « Euro intangible », celle des Français qui y voient encore le projet d’union politique de l’Europe et celle des Allemands et de leurs alliés qui n’y voient que le « super- Deutsche Mark » partagé entre les seuls États « sérieux » du continent européens, mais les deux s’accordent encore (pour l’instant) sur l’idée d’un Euro qui doit perdurer. L’illusion d’une concordance pourrait ne pas durer, sauf si la France se rallie pleinement à la version allemande- le choc risque d’être rude de ce côté-ci du Rhin: « L’Europe sociale n’aura pas lieu », et donc tout le projet socialiste français établi dans les années 1980 est caduc.

Pour les forces qui voudraient s’opposer aux règles et fonctionnements de l’Eurozone actuelle, la leçon grecque est difficile à accepter dans toute son horreur et dans toute son exigence. En pratique, il n’existe donc aucune sorte d’accommodements possibles, tout au moins dans le cadre d’un État « débiteur ». Pour reprendre la terminologie bien connue, « Voice » (la protestation) est inutile, il ne reste que « Loyalty » (la soumission silencieuse) ou « l’Exit » (la sortie). Les électeurs grecs ont tenté la voie de la protestation, et sont allés jusqu’à voter massivement non à un référendum. Cela n’a servi absolument à rien. Les autres électeurs ailleurs en Europe sont prévenus : il ne sert vraiment plus à rien d’aller voter sur ce genre d’enjeux, ou alors il faut voter pour des forces authentiquement décidés à en finir avec l’Euro. De fait, tout ce qui arrive aux Grecs et au parti qu’ils ont choisi pour les représenter en janvier dernier, Syriza, tient à leur illusion qu’il puisse y avoir une autre voie dans l’Euro. Le politiste Cas Mudde a raison de souligner qu’il ne peut pas y avoir d’euroscepticisme conséquent, ou de volonté de créer une « autre Europe », qui ne passe pas  d’abord par une sortie de la zone Euro. Cette dernière est en effet de par sa conception même, sans doute moins néo-libérale qu’ordo-libérale, et par la domination des États « créditeurs » qui s’y exerce incapable – y compris via la BCE – d’accepter d’autres options de politique économique que celles de l’austérité permanente. En fait, depuis l’adoption du TSCG et des autres mesures de contrainte budgétaire (« Six Pack », « Two Pack », etc.), il s’agissait déjà d’une évidence de papier, mais, désormais, la Grèce nous offre à son corps défendant un exercice en vraie grandeur de cette évidence – avec la BCE dans le rôle de l’exécuteur des basses œuvres de l’Eurogroupe, de bras séculier en quelque sorte. Le service de la dette publique et la stabilité de la monnaie comme réserve de valeur l’emportent décidément sur la volonté populaire, comme dirait le sociologue allemand Wolgang Streeck, qui décidément a bien cadré notre époque (cf. Du temps acheté. Paris : Gallimard, 2014).

Cela pose bien sûr un problème de cohérence : pour être sérieux face à l’Euro, il faudra désormais, non pas être gentiment réformiste et « européiste » comme le fut Tsipras (qui, rappelons-le, s’était présenté à la Présidence de la Commission lors des européennes de mai 2014 au nom du « Parti de la gauche européenne » [PGE] et sous le slogan éculé d’une « Autre Europe »), mais méchamment révolutionnaire et  « nationaliste ». Je doute que ce triste constat fasse les affaires de la (vraie) gauche européenne, et encore moins de la (vraie) gauche française.

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18 juillet 2015 6 18 /07 /juillet /2015 22:39
lundi 13 juillet 2015, par Attac France
 

L’Union européenne dans son ensemble et les dirigeants de la zone euro en particulier viennent de porter le coup de grâce au peuple grec, à la démocratie et aux bribes de légitimité qui leur restaient.

Coup de grâce au peuple grec

Au bout de six mois de pseudo-négociations, dix-huit chefs d’État ou de gouvernement, arcboutés sur les positions inflexibles des institutions créancières, ont obtenu la reddition du gouvernement grec, élu démocratiquement sur la base d’un programme souhaitant mettre un terme à l’austérité. Une austérité qui, depuis plus de cinq ans, a produit une chute du PIB de 27 %, un taux de chômage de près de 30 % et du double pour les jeunes, et la plongée de 45 % de la population en dessous du seuil de pauvreté.

Pourtant, vendredi 9 juillet, Alexis Tsipras avait présenté un programme de réformes conforme aux attentes maintes fois réitérées par l’ex-Troïka toujours à la manœuvre. Il acceptait notamment une amplification des privatisations (les ports de Pirée et de Thessalonique, les télécommunications), le départ à la retraite à 67 ans et 62 ans pour 40 ans de cotisations en 2020, la suppression des pré-retraites, et des excédents budgétaires primaires de 1 % en 2015, 2 % en 2016, 3 % en 2017 et 3,5 % à partir de 2018. Le gouvernement entendait toutefois sauvegarder les conventions collectives, la TVA à taux réduit sur les biens de première nécessité, les médicaments et l’électricité, et amorcer l’imposition des plus riches et des entreprises bénéficiaires et à gommer les avantages fiscaux des îles.

Ce n’était pas encore assez : au cours de ce week-end, les enchères sont encore montées de plusieurs crans en contrepartie d’un nouveau plan d’aide de 86 milliards sur trois ans. Et, aujourd’hui, le prétendu « accord de compromis » se solde par de nouvelles exigences, avec en « prime » un véritable hold-up sur les quelques biens publics grecs restants, puisqu’un fonds européen va se voir attribuer 50 milliards d’euros d’actifs les représentant, de façon à prendre sur eux des hypothèques iniques garantissant leur privatisation.

L’étranglement inexorable de la Grèce va donc se poursuivre : la purge austéritaire va détruire encore plus l’économie, l’allègement de la dette ne sera pas envisagé sinon aux calendes, les investisseurs étrangers prendront le contrôle de l’économie grecque… et les financiers continueront à percevoir la rente perpétuellement.

Coup de grâce à la démocratie

Depuis le 25 janvier, les choses sont claires : la bourgeoisie financière, ses représentants politiques et leurs porte-parole médiatiques n’avaient qu’un but en tête, celui de nier le choix d’un peuple d’essayer de prendre son destin en mains, et donc de tout faire pour déstabiliser un gouvernement démocratiquement élu. C’est un véritable coup d’État. En deux temps. D’abord, pendant que s’entretenait une illusion de concertation et de négociations, en ayant préparé en coulisses une éventuelle alternance politique avec les forces conservatrices et réactionnaires désavouées le 25 janvier. Ensuite, en utilisant le référendum du 5 juillet ayant exprimé la double volonté grecque de rester dans l’euro sans l’austérité pour en faire une arme de chantage supplémentaire : on ne peut rester dans l’euro sans abdiquer et sans passer sous tutelle des créanciers. L’obligation faite au gouvernement grec de soumettre toute initiative aux institutions place le pays dans une situation de tutelle aussi grande que celle des pires heures du colonialisme.

Coup de grâce à l’infime légitimité de la construction européenne

Il apparaît à l’évidence que, telles qu’elles sont construites, l’Union et européenne et l’Union économique et monétaire ne possèdent plus aucune légitimité autre que celle de satisfaire la loi des marchés financiers. Aujourd’hui, tout va dans le même sens : refus de mettre sous contrôle les banques faiseuses de crise, refus de procéder à des réformes fiscales justes, refus de s’orienter vers des transitions soutenables.

Par son audace depuis six mois, le peuple grec s’était rendu coupable d’oser remettre en cause le mantra libéral : il n’y a pas d’alternative. Il fallait qu’il plie et que les autres peuples sachent que leur sort serait identique en cas de velléité comparable. Les dignitaires de la finance et les technocrates de Bruxelles, de Francfort et de Washington ont raison sur un point : la confiance est définitivement rompue et leur construction est à mettre par terre. Il faut tout rebâtir de fond en comble : l’économie, la démocratie et des projets de véritable coopération entre les peuples. La mobilisation solidaire des peuples doit être notre objectif commun pour imposer une autre Europe et ne pas laisser le champ libre à la montée des nationalismes et des forces d’extrême-droite.

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18 juillet 2015 6 18 /07 /juillet /2015 22:31

Sur les décisions du Sommet Européen sur la Grèce, par le parti communiste portugais

www.initiative-communiste.fr site web du PRCF vous propose la traduction de ce communiqué des camarades du parti communiste portugais : Le PCP réaffirme à la lumière des derniers événements en Grèce la nécessité de la reconquête de la souveraineté populaire, de sortir de l’Euro, pour une véritable alternative populaire, de gauche et patriotique.

1. Compte tenu des décisions du Sommet Euro visant à entamer des négociations sur un nouveau «protocole» pour la Grèce, le PCP réaffirme sa condamnation du processus de chantage, de déstabilisation et d’asphyxie financière promue par l’UE et le FMI pour imposer sur le peuple grec la continuation de l’endettement, de l’exploitation, de l’appauvrissement et de la soumission.

Un processus d’ingérence et de chantage qui, sans s’abstenir de prendre avantage des incohérences, des contradictions et des compromis par le gouvernement grec, et ayant eu des aspects encore plus graves lors de ces derniers jours, révèle la nature politique et les objectifs du processus capitaliste de l’intégration européenne et de la crise profonde auquel il est confronté. Un processus qui montre que la solidarité et la cohésion de l’Union européenne n’existent pas.

2. La PCP condamne les actions du gouvernement portugais et du président de la République dans l’alignement avec les diktats de l’Union européenne et de son organigramme des pouvoirs. Une action qui, avec la complicité du PS, sape l’intérêt national, et dénonce le but de continuer au Portugal, la politique de l’exploitation, de l’appauvrissement et de la soumission du pays aux diktats de la grande entreprise, l’Union européenne et le FMI.

3. Indépendamment des prochaines analyses selon les développement qui pourraient intervenir, les décisions annoncées aujourd’hui sont profondément contraire aux aspirations et aux intérêts des travailleurs et du peuple grec et à la volonté d’un changement de la politique exprimée dans les élections du 25 Janvier et le 5 Juillet par référendum, elles représentent la poursuite et l’aggravation de la voie qui a conduit la Grèce à la situation actuelle de catastrophe économique et sociale et de délabrement de ses ressources, des actifs et de la richesse, et qui la maintient enchainées par les restrictions et contraintes du «Mécanisme européen de stabilité » (MES), l’euro, le traité budgétaire et  la gouvernance économique et le FMI.

Le PCP note que, étant donné la taille et la nature de la dette souveraine qui est insoutenable, les institutions de l’UE elles-mêmes admettent la possibilité de restructurer les termes et les intérêts. Mais le PCP souligne et réaffirme que la renégociation de la dette doit être matérialisée en faveur des travailleurs et du peuple et intégrée dans une politique de croissance économique, pour répondre à des droits sociaux et au développement souverain et non au profit des créanciers et utilisé comme une astuce de marchandage pour plus d’exploitation et d’appauvrissement.

4. Ce que démontre le processus concernant la Grèce e ce quet la méthode et les résultats du Sommet de l’Euro groupe prouvent est que d’une véritable politique attachée aux valeurs de justice et de progrès social, au développement et à la démocratie souveraine, nécessite une rupture avec les limitations et les contraintes de l’euro et UEM (Union Economique Monétaire), dictées par les intérêts du grand capital financier et la distribution des compétences vers l’Union européenne dans une violation profonde de la souveraineté.
Un processus qui ne montre pas qu’une posture de soumission aux diktats et chantage de l’Union européenne est inévitable, mais au contraire la nécessité de la résistance et de la lutte pour une rupture avec les politiques fondées sur les inégalités et la régression économique et sociale.

5. Le PCP exprime sa solidarité aux travailleurs et le peuple grecs et à leur lutte contre les politiques d’exploitation, d’appauvrissement et de soumission que leur impose l’Union européenne et le FMI et par les gouvernements successifs au service des grandes entreprises.

6. L’évolution de la situation dans l’Union européenne et le processus concernant la Grèce prouve la validité et l’exactitude de l’analyse et des propositions du PCP, en particulier en ce qui concerne l’urgence d’une renégociation de la dette portugaise à propos de ses termes, ses montants et des intérêts (maintenant reconnu par beaucoup comme inévitable) et la nécessité d’étudier et de préparer la libération de la soumission du pays à l’euro, afin de résister à des procédés de chantage et d’assurer la souveraineté monétaire, budgétaire et économique.

Au Portugal, seule une politique patriotique et de gauche peut assurer le développement et le progrès économique et social et tourner le dos au chemin du déclin et de la rédition nationale que le PS, le PSD et le CDS veulent poursuivre. C’est sur le chemin de l’affirmation de la souveraineté, fondée sur la volonté, l’intervention et la force du peuple portugais, que le PCP est déterminée à marcher en s’appuyant sur toutes les responsabilités que les gens souhaitent lui confier.
Le PCP, avec confiance dans la force du peuple portugais, et d’autres peuples de l’Europe, a la conviction profonde qu’il sera possible de construire une Europe de la coopération entre États souverains égaux en droits, de progrès, de liberté et de paix, sur la base les valeurs de solidarité, de justice sociale, la démocratie et le respect mutuel.

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18 juillet 2015 6 18 /07 /juillet /2015 21:59

Lu sur PCF Bassin

 

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VAROUFAKIS
 
 
GRÈCE - L'ex-ministre des finances grec Yanis Varoufakis, démis de ses fonctions au lendemain du référendum du 5 juillet, ne s'est pas résigné à prendre une retraite discrète. Au contraire. Après plusieurs interventions musclées et à quelques heures du vote du Parlement sur l'accord du 13 juillet, celui-ci a publié une version intégrale du texte, avec ses remarques et annotations corrosives.
 

En voici ci-dessous la version intégrale traduite en français (les annotations figurent en gras):

"Le sommet de la zone euro souligne la nécessité cruciale de rétablir la confiance avec les autorités grecques [le gouvernement grec doit instaurer une austérité encore plus rigoureuse frappant les citoyens grecs les plus vulnérables, qui ont déjà largement souffert], condition préalable pour un éventuel futur accord sur un nouveau programme du MES [pour un report de ce prêt non viable]. À cet égard, il est essentiel que la maîtrise du processus revienne aux autorités grecques [le gouvernement Syriza doit signer une déclaration stipulant qu’il s’est soumis à la ‘logique’ de la troïka], et les engagements pris dans ce contexte devraient être suivis d'une mise en œuvre effective.

Il est attendu d'un État membre de la zone euro demandant l'assistance financière du MES qu'il adresse, lorsque cela est possible, une demande similaire au FMI. Il s'agit d'une condition préalable pour que l'Eurogroupe approuve un nouveau programme du MES. La Grèce demandera donc que le FMI maintienne son soutien (surveillance et financement) à partir de mars 2016 [Berlin continue à croire que la Commission n’est pas digne de confiance pour faire la ‘police’ sur ses propres programmes européens de ‘sauvetage’].

Compte tenu de la nécessité de rétablir la confiance avec la Grèce, le sommet de la zone euro se félicite que la Grèce ait pris l'engagement de légiférer sans délai sur une première série de mesures [la Grèce doit s’infliger à elle-même un supplice de waterboarding fiscal, avant même qu’un quelconque financement soit proposé]. Ces mesures, prises en accord total et préalable avec les institutions, porteront sur:

- Pour le 15 juillet:

• Une rationalisation du régime de TVA [le rendre plus régressif, par des hausses de taux qui encouragent la fraude à la TVA] et un élargissement de l'assiette fiscale afin d'accroître les recettes [porter un grand coup au seul secteur grec de croissance – le tourisme].

• Des mesures directes pour améliorer la viabilité à long terme du système des retraites dans le cadre d'un programme global de réforme des retraites[diminuer les plus basses des petites retraites tout en faisant semblant de ne pas voir que l’épuisement des fonds des caisses de retraite est dû au PSI (ndt : accord de renégociation de la dette avec les créanciers privés) élaboré par la troïka en 2012 et aux effets de la baisse du nombre d’emplois et de la hausse du travail au noir].

• La garantie de la pleine indépendance juridique d'ELSTAT [la troïka exige un contrôle total sur la manière dont la Grèce élabore son équilibre budgétaire, en vue de contrôler complètement l’ampleur de l’austérité qu’elle impose au gouvernement].

• La pleine mise en œuvre des dispositions pertinentes du traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance au sein de l'Union économique et monétaire, notamment en rendant opérationnel le conseil budgétaire avant la finalisation du protocole d'accord et en introduisant des réductions quasi automatiques des dépenses en cas de dérapages par rapport à des objectifs ambitieux d'excédents primaires, après avoir sollicité l'avis du conseil budgétaire et sous réserve de l'accord préalable des institutions [le gouvernement grec, qui sait que les objectifs fiscaux imposés ne seront jamais atteints avec l’austérité imposée, doit s’engager dans une austérité plus forte et systématique du fait des dernières erreurs de la troïka].

- Pour le 22 juillet:

• L'adoption du code de procédure civile, qui représente une refonte en profondeur des procédures et modalités propres au système de justice civile et peut accélérer considérablement les procédures judiciaires et réduire les coûts dans ce domaine [les saisies, les expulsions et la liquidation de milliers d’habitations et d’entreprises qui ne sont pas en mesure de rembourser leurs emprunts].

• La transposition de la directive relative au redressement des banques et à la résolution de leurs défaillances, avec le soutien de la Commission européenne. Ce n'est qu'après –et immédiatement après– que les quatre premières mesures susmentionnées auront fait l'objet d'une mise en œuvre au plan juridique et que le Parlement grec aura approuvé tous les engagements figurant dans le présent document, avec vérification par les institutions et l'Eurogroupe, qu'une décision pourra être prise donnant mandat aux institutions de négocier un protocole d'accord [le gouvernement Syriza doit être humilié, au point qu’il lui est demandé de s’imposer à lui-même une austérité rigoureuse, en prélude à une nouvelle demande de prêt toxique de sauvetage, ce type même de prêt dont le rejet a fait la célébrité internationale de Syriza].

Cette décision serait prise sous réserve de l'achèvement des procédures nationales et à condition que les conditions préalables prévues à l'article 13 du traité instituant le MES soient réunies, sur la base de l'évaluation visée à l'article 13, paragraphe 1. Afin de pouvoir servir de base à la conclusion positive du protocole d'accord, les mesures de réforme présentées par la Grèce doivent être sérieusement renforcées compte tenu de la profonde dégradation de la situation économique et budgétaire du pays au cours de l'année dernière [le gouvernement Syriza doit acquiescer au mensonge que c’est lui, et non les tactiques d’asphyxie des créanciers, qui a provoqué la forte détérioration de la situation économique au cours des six derniers mois – on demande à la victime de prendre sur elle la faute qui incombe au méchant].

Le gouvernement grec doit s'engager formellement à renforcer ses propositions[de les rendre plus régressives et plus inhumaines] dans un certain nombre de domaines recensés par les institutions, en les accompagnant d'un calendrier suffisamment précis pour ce qui est de la législation et de la mise en œuvre, y compris des critères de référence structurels, des échéances et des critères de référence quantitatifs, afin de donner une idée claire de l'orientation des politiques à moyen terme. Il doit notamment, en accord avec les institutions:

• Mener d'ambitieuses réformes [coupes] des retraites et définir des politiques visant à compenser pleinement l'incidence budgétaire de l'arrêt de la cour constitutionnelle relatif à la réforme des pensions de 2012 [annuler la décision de la Cour favorable aux retraités] et mettre en œuvre la clause de déficit zéro [réduire de 85% les compléments de retraite que le gouvernement Syriza avait défendus bec et ongle au cours des cinq derniers mois] ou des mesures alternatives mutuellement acceptables[trouver des victimes ‘équivalentes’] d'ici octobre 2015;

• Adopter des réformes plus ambitieuses du marché des produits assorties d'un calendrier précis de mise en œuvre de toutes les recommandations du volume I du manuel de l'OCDE pour l'évaluation de la concurrence [les recommandations auxquelles l’OCDE a désormais renoncé après avoir redéfini ces réformes en coopération avec le gouvernement Syriza], y compris dans les domaines suivants: ouverture des magasins le dimanche, périodes de soldes, propriété des pharmacies, lait et boulangeries, à l'exception des produits pharmaceutiques vendus sans ordonnance qui feront l'objet d'une mise en œuvre à un stade ultérieur, ainsi qu'en ce qui concerne l'ouverture de professions fermées essentielles au niveau macro-économique (par exemple, les transports par ferry). En ce qui concerne le suivi du volume II du manuel de l'OCDE, l'industrie manufacturière doit être comprise dans les actions préalables;

• En ce qui concerne les marchés de l'énergie, procéder à la privatisation de l'opérateur du réseau de distribution d'électricité (ADMIE), à moins que l'on puisse trouver des mesures de remplacement ayant un effet équivalent sur la concurrence, comme convenu par les institutions [ADMIE sera liquidé au profit d’intérêts particuliers étrangers sous commandement des institutions];

• En ce qui concerne le marché du travail, entreprendre un réexamen rigoureux et une modernisation des négociations collectives [s’assurer qu’aucune négociation collective n’est possible], de l'action syndicale [qui doit être interdite] et, conformément à la directive pertinente de l'UE et aux bonnes pratiques, des procédures de licenciement collectif [qui doivent être soumises aux caprices des employeurs], selon le calendrier et l'approche convenus avec les institutions [c’est la troïka qui décide]. Sur la base de ces réexamens, les politiques du marché du travail devraient être alignées sur les meilleures pratiques internationales et européennes, sans que cela se traduise par un retour aux politiques antérieures qui ne sont pas compatibles avec les objectifs de croissance durable et inclusive [il ne doit exister aucun mécanisme permettant aux salariés d’obtenir de meilleures conditions des employeurs];

• Adopter les mesures nécessaires pour renforcer le secteur financier, y compris des mesures radicales concernant les prêts non performants [un tsunami de saisies s’annonce] et des mesures visant à renforcer la gouvernance du Fonds hellénique de stabilité financière (HFSF) et des banques [les Grecs qui gèrent le HFSF et les banques n’auront exactement aucun pouvoir de contrôle sur le HFSF et les banques], en particulier en éliminant toute possibilité d'interférence politique, notamment dans les processus de nomination[sauf l’interférence politique de la troïka]. Par ailleurs, les autorités grecques prendront les mesures suivantes:

• Élaborer un programme de privatisation nettement plus étoffé avec une meilleure gouvernance; des actifs grecs de valeur seront transférés dans un fonds indépendant qui monétisera les actifs par des privatisations et d'autres moyens[une structure similaire au Treuhand pour l’Allemagne de l’est est envisagée pour liquider tous les biens publics, mais sans l’équivalent des lourds investissements que l’Allemagne de l’Ouest avait déversés à l’est pour compenser le désastre du Treuhand]. La monétisation des actifs constituera une source permettant le remboursement programmé du nouveau prêt du MES et générera sur la durée du nouveau prêt un montant total fixé à 50 milliards d'euros, dont 25 milliards d'euros serviront au remboursement de la recapitalisation des banques et d'autres actifs, et 50% de chaque euro restant (c'est-à-dire 50% de 25 milliards d'euros) serviront à diminuer le ratio d'endettement, les autres 50% étant utilisés pour des investissements [les biens publics seront liquidés et les maigres sommes ainsi obtenues seront destinées au service d’une dette insoutenable – sans qu’il reste rien pour des investissements publics ou privés]. Ce fonds serait mis en place en Grèce et géré par les autorités grecques sous la supervision des institutions européennes concernées [il sera officiellement en Grèce mais, comme le HFSF ou la Banque de Grèce, il sera intégralement contrôlé par les créanciers]. En accord avec les institutions, et sur la base des bonnes pratiques internationales, un cadre législatif devrait être adopté pour garantir des procédures transparentes et une valorisation adéquate des ventes d'actifs, conformément aux principes et aux normes de l'OCDE sur la gestion des entreprises publiques [la troïka fera ce qu’elle voudra].

• Conformément aux ambitions du gouvernement grec, moderniser et considérablement renforcer l'administration publique grecque, et mettre en place, sous l'égide de la Commission européenne, un programme de renforcement des capacités et de dépolitisation de l'administration publique grecque [faire de la Grèce une zone sans démocratie sur le modèle de Bruxelles, une forme de gouvernement soi-disant technocratique, politiquement toxique et macro-économiquement inepte]. Une première proposition devrait être présentée d'ici le 20 juillet après discussion avec les institutions. Le gouvernement grec s'engage à réduire encore les coûts de l'administration publique grecque [diminuer les bas salaires tout en augmentant légèrement les salaires des quelques apparatchiks proches de la troïka], conformément à un calendrier convenu avec les institutions;

• Normaliser complètement les méthodes de travail avec les institutions, y compris le travail nécessaire sur le terrain à Athènes, pour améliorer la mise en œuvre et le suivi du programme [la troïka contre-attaque et exige que le gouvernement grec l’invite à revenir à Athènes en vainqueur – la paix carthaginoise dans toute sa splendeur]. Le gouvernement doit consulter les institutions et convenir avec elles de tout projet législatif dans les domaines concernés dans un délai approprié avant de le soumettre à la consultation publique ou au Parlement [le parlement grec doit à nouveau, après cinq mois d’une indépendance éphémère, se faire l’annexe de la troïka – faire passer mécaniquement des lois traduites]. Le sommet de la zone euro souligne une nouvelle fois que la mise en œuvre est capitale et, dans ce contexte, se félicite que les autorités grecques aient l'intention de demander d'ici le 20 juillet le soutien des institutions et des États membres en vue d'une assistance technique, et demande à la Commission européenne de coordonner ce soutien de l'Europe;

• À l'exception de la loi sur la crise humanitaire, le gouvernement grec procédera à un réexamen en vue de modifier les dispositions législatives adoptées qui sont contraires à l'accord du 20 février puisqu'elles constituent un retour en arrière par rapport aux engagements pris au titre du programme précédent ou il définira des mesures compensatoires clairement équivalentes pour les droits acquis qui ont été créés par la suite [en plus de promettre qu’il ne légiférera plus de manière autonome, le gouvernement grec annulera rétrospectivement toutes les lois qu’il a fait voter durant ces cinq derniers mois].

Les engagements énumérés plus haut correspondent au minimum exigé pour entamer les négociations avec les autorités grecques. Toutefois, le sommet de la zone euro a clairement indiqué que le fait de commencer des négociations n'exclut pas la possibilité d'un accord final sur un nouveau programme du MES, qui devra reposer sur une décision relative à l'ensemble du paquet (y compris les besoins de financement, le caractère soutenable de la dette et un financement-relais éventuel) [flagellez-vous, imposez plus d’austérité à une économie déjà écrasée par l’austérité, et nous verrons ensuite si l’Eurogroupe vous marquera encore au fer avec de nouveaux prêts toxiques et non viables].

Le sommet de la zone euro prend acte de ce que les besoins de financement du programme pourraient se situer entre 82 et 86 milliards d'euros, selon les estimations des institutions [l’Eurogroupe a sorti du chapeau un montant exhorbitant, bien supérieur à ce qui est réellement nécessaire, pour souligner qu’une restructuration de la dette est hors de question et que le but du jeu est en fait la servitude infinie de la dette]. Il invite ces dernières à étudier les possibilités de réduire l'enveloppe de financement, en suivant une autre trajectoire budgétaire ou grâce à des recettes plus élevées tirées des privatisations [et d’ailleurs, il est bien possible que les cochons puissent voler]. Rétablir l'accès au marché, ce qui est un des objectifs de tout programme d'assistance financière, diminue la nécessité de puiser dans l'enveloppe de financement totale [ce que les créanciers feront tout pour éviter, par exemple en s’assurant que la Grèce n’accédera au programme d’assouplissement quantitative de la BCE qu’en 2018, une fois que l’assouplissement quantitatif sera… terminé].

Le sommet de la zone euro prend note des besoins de financement urgents de la Grèce qui rendent d'autant plus nécessaire de progresser rapidement pour prendre une décision sur un nouveau protocole d'accord: d'après les estimations, ces besoins s'élèveraient à 7 milliards d'euros d'ici le 20 juillet, et à 5 milliards d'euros supplémentaires d'ici la mi-août [encore une nouvelle version de report de prêts non viables].

Le sommet de la zone euro est conscient qu'il importe de veiller à ce que l'État grec souverain puisse régler ses arriérés vis-à-vis du FMI et de la Banque de Grèce et honorer ses titres de créances dans les semaines qui viennent afin de créer les conditions qui permettront de mener à bonne fin les négociations. Le risque de ne pas pouvoir conclure rapidement les négociations demeure entier pour la Grèce [on exige encore une fois de la victime qu’elle prenne sur elle la faute qui incombe au méchant]. Le sommet de la zone euro invite l'Eurogroupe à discuter d'urgence de ces questions.

Compte tenu de l'acuité des problèmes rencontrés par le secteur financier grec, l'enveloppe totale d'un nouveau programme éventuel du MES devrait inclure la constitution d'un fonds de réserve de 10 à 25 milliards d'euros pour le secteur bancaire afin de pouvoir faire face aux éventuels besoins de recapitalisation des banques et aux éventuels coûts de résolution, dont 10 milliards d'euros seraient immédiatement mis à disposition dans un compte ségrégué au MES [la troïka reconnaît que la recapitalisation des banques en 2013-2014, qui ne nécessitait tout au plus que 10 milliards, était insuffisante – mais, bien entendu, rejette la faute sur… le gouvernement Syriza].

Le sommet de la zone euro est conscient qu'une décision doit être prise rapidement sur un nouveau programme pour que les banques puissent rouvrir, ce qui permettrait d'éviter une augmentation de l'enveloppe de financement totale [la troïka a fermé les banques grecques pour forcer le gouvernement Syriza à capituler et réclame maintenant leur réouverture]. La BCE/le MSU procédera à une évaluation complète après l'été. La réserve globale permettra de combler les éventuelles insuffisances de fonds propres suivant l'évaluation complète après que le cadre juridique aura été appliqué.

De sérieux doutes planent sur le caractère soutenable de la dette grecque [NB: sérieusement? Ça alors!]. Cela est dû au relâchement des politiques au cours des douze derniers mois, qui a entraîné la dégradation récente de l'environnement macroéconomique et financier du pays [Ce n’est donc pas le report des prêts de ‘sauvetage’ non viables en 2010 et 2012 qui, conjugué avec une austérité destructrice de PIB, a entraîné la dette sur des hauteurs aussi élevées – c’est la perspective, devenue réalité, d’un gouvernement qui critiquait ces reports de prêts de ‘sauvetage’ non viables qui a… provoqué la non viabilité de la dette].

Le sommet de la zone euro rappelle que les États membres de la zone euro ont, tout au long de ces dernières années, adopté une série impressionnante de mesures pour soutenir la viabilité de la dette de la Grèce, qui ont allégé le service de la dette de la Grèce et sensiblement réduit les coûts. [les premiers et seconds plans de ‘sauvetage’ ont échoué, la dette explose comme ça devait être le cas puisque le but réel de ces plans de ‘sauvetage’ était de transférer les pertes des banques vers les contribuables européens]. En conséquence, dans le cadre d'un éventuel programme futur du MES, et conformément à l'esprit de la déclaration de l'Eurogroupe de novembre 2012 [une promesse de restructuration de la dette au précédent gouvernement grec n’a jamais été tenue par les créanciers], l'Eurogroupe est prêt à envisager, si nécessaire, d'éventuelles mesures supplémentaires (un allongement éventuel des périodes de grâce et des délais de remboursement) afin de faire en sorte que les besoins bruts de financement demeurent à un niveau soutenable. Ces mesures seront subordonnées à la mise en œuvre intégrale des mesures à convenir dans le cadre d'un nouveau programme éventuel et seront envisagées après le premier réexamen qui aura abouti à un résultat concluant [encore une fois, la troïka laissera le gouvernement grec s’échiner sous le poids d’une dette impossible à rembourser et lorsque, au final, le programme se révélera être un échec, la pauvreté s’amplifiera et les revenus s’effondreront encore plus, alors nous envisagerons peut-être une réduction de la dette – exactement ce qu’a promis la troïka en 2012].

Le sommet de la zone euro souligne que l'on ne peut pas opérer de décote nominale sur la dette [NB: le gouvernement Syriza a suggéré, depuis janvier, une restructuration de la dette, sans réduction, qui maximisait la valeur nette actuelle des remboursements de la Grèce à ses créanciers – proposition rejetée par la troïka car son objectif était tout simplement d’humilier Syriza]. Les autorités grecques réaffirment leur attachement sans équivoque au respect de leurs obligations financières vis-à-vis de l'ensemble de leurs créanciers, intégralement et en temps voulu [NB: ce qui ne peut arriver qu’après une substantielle restructuration de la dette].

Pour autant que toutes les conditions nécessaires figurant dans le présent document soient remplies, l'Eurogroupe et le conseil des gouverneurs du MES peuvent, conformément à l'article 13, paragraphe 2, du traité instituant le MES, charger les institutions de négocier un nouveau programme du MES, si les conditions préalables énoncées à l'article 13 du traité instituant le MES sont réunies sur la base de l'évaluation visée à l'article 13, paragraphe 1. Pour contribuer à soutenir la croissance et la création d'emplois en Grèce (au cours des trois à cinq prochaines années) [NB :après avoir déjà détruit la croissance et les emplois au cours des cinq dernières années…], la Commission travaillera étroitement avec les autorités grecques pour mobiliser jusqu'à 35 milliards d'euros (dans le cadre de différents programmes de l'UE) en vue de financer des investissements et l'activité économique, y compris au niveau des PME [utilisera le même volume de fonds structurels, plus quelques fonds imaginaires, comme ce qui était déjà disponible entre 2010 et 2014]. À titre de mesure exceptionnelle et compte tenu de la situation exceptionnelle dans laquelle se trouve la Grèce, la Commission fera une proposition visant à augmenter le niveau de préfinancement d'un milliard d'euros afin de donner une impulsion immédiate aux investissements, dont se chargeront les colégislateurs de l'UE [sur les 35 milliards annoncés, vous pouvez considérer qu’1 milliard existe réellement]. Le plan d'investissement pour l'Europe offrira également des possibilités de financement pour la Grèce [la plupart des ministres des finances de l’eurozone parlent de ce plan comme d’un programme fantôme]".

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