Nous sommes un mouvement communiste au sens marxiste du terme. Avec ce que cela implique en matière de positions de classe et d'exigences de
démocratie vraie. Nous nous inscrivons donc dans les luttes anti-capitalistes et relayons les idées dont elles sont porteuses. Ainsi, nous n'acceptons pas les combinaisont politiciennes venues
d'en-haut. Et, très favorables aux coopérations internationales, nous nous opposons résolument à toute constitution européenne.
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Humeur
Chaque semaine, AC attribue un "roquet d'or" à un journaliste qui n'aura pas honoré son métier, que ce soit par sa complaisance politique envers les forces de
l'argent, son agressivité corporatiste, son inculture, ou sa bêtise, ou les quatre à la fois.
Cette semaine, sur le
conseil avisé de la section bruxelloise d'Action communiste, le Roquet d'Or est attribué à Thierry Steiner pour
la vulgarité insultante de son commentaire sur les réductions d'effectifs chez Renault : "Renault fait la vidange"... (lors du 7-10 du 25 juillet).
Vos avis et propositions de nominations sont les bienvenus, tant la tâche est immense... [Toujours préciser la date, le titre de l'émission et le nom du lauréat éventuel].
Grèce : des retraités affrontent la police lors d'une manifestation contre la baisse de leurs pensions
A Athènes, lundi 3 octobre 2016, la police a procédé à des tirs de gaz lacrymogènes pour disperser une manifestation de retraités, mobilisés après des annonces du gouvernement sur le montant de leur retraite.
Les retraités grecs qui protestaient devant le Parlement à Athènes ont été secoués par des gaz lacrymogènes et des bombes au poivre lancés par la police anti-émeute, lundi 3 octobre. La ...
Paris déroule le tapis rouge aux banques de la City, et les expatriés français à Londres pleurent sur leur propre malheur après le référendum britannique. Spécialiste des questions européennes, Pierre Lévy ironise sur ces sacrifiés de notre époque…
On les croyait froids, inhumains, plongés dans les eaux glacées du calcul égoïste. Eh bien, il a fallu une circonstance aussi tragique que le vote en faveur du Brexit… pour qu’on découvre avec émotion leur vraie nature : nos amis banquiers parisiens et leurs collègues régulateurs de la finance ont en réalité le cœur sur la main.
Ils ne supportent pas de voir leurs confrères britanniques plonger dans le malheur. C’est ainsi qu’on peut interpréter le communiqué commun de l’Autorité des marchés financiers (AMF) et de l’autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR). Ces deux institutions françaises de bienfaisance ont annoncé, le 28 septembre, qu’elles «s’organis[ai]ent pour accueillir les établissements (financiers) britanniques désireux de s’établir sur le territoire français».
Les banques installées dans la City de Londres vont donc se voir proposer des «procédures d’agrément [un terme particulièrement bien choisi en l’espèce] accélérées et simplifiées». Ces éternels sacrifiés de notre époque que sont les établissements de crédit et institutions connexes devraient pouvoir demander plus facilement asile sur le Continent.
S’il y avait un impôt sur l’infortune, nul doute que le Trésor britannique ferait aujourd’hui des affaires
On notera avec émotion que les hôtes français ont eu la délicatesse de faire traduire en anglais la documentation à l’attention de ces néo-migrants en puissance. Car nul n’imagine que ces infortunées sociétés financières mondialisées aient les moyens de déchiffrer les informations rédigées dans l’improbable idiome vernaculaire parlé sur les rives de la Seine.
Bref, les financiers londoniens se voient dérouler le tapis rouge vers la place de Paris. Une générosité totalement désintéressée, proposée par ceux-là même qui avaient tenté de dissuader les électeurs anglais de (se) tirer les premiers. Apocalypse, catastrophe, cataclysme : telles seraient les conséquences inévitables d’un vote pour quitter l’Union européenne, avaient prédit les experts mondialisés français. En attendant le désastre annoncé, ces prophètes de malheur semblent maintenant trouver que le drame du Brexit peut finalement avoir de bons côtés. Laissez-venir à moi les petits capitaux…[...]
La Commission européenne a décidé, mercredi, de ne pas infliger d'amende à l'Espagne et au Portugal pour non-respect des règles budgétaires européennes. Elle propose de leur accorder un dél...
Le consortium constitué de Macquarie allié à la famille Peugeot a proposé une offre inférieure de l'ordre d'un pour cent à celle de Vinci pour la privatisation de l'aéroport de Lyon, a-t-on ...
L e gouvernement socialiste de Hollande brade le service public du transport aérien au profit des grands groupes capitalistes. C'est l'ensemble des grands aéroports de province qu'il veut privatiser
L'Etat lance la privatisation des aéroports de Nice et de Lyon (et attend un gros chèque) Par Fabrice Gliszczynski | 10/03/2016, 9:22 | sr la tribune.fr L'aéroport de Nice est le premier aéropo...
Sanctions ou pas sanctions ? Suite à la confirmation des déficits budgétaires du Portugal et l'Espagne l'Europe est face à un dilemme, les deux options comportant des risques importants, explique Pierre Lévy, spécialiste des questions européennes.
Les observateurs s’accordent sur un point : face aux déficits budgétaires «excessifs» confirmés par l’Espagne et le Portugal, les dirigeants européens sont confrontés à un dilemme quasi-insoluble : s’ils sanctionnent les deux pays, l’UE accumulera un nouveau motif de colère populaire – et pas seulement dans la péninsule ibérique ; s’ils ne sanctionnent pas, le précédent ainsi créé achèvera de décrédibiliser le «pacte de stabilité» et les dispositifs renforcés de surveillance économique des Etats membres.
En 2015, Madrid a affiché un déficit public de 5,1% du PIB, bien au-delà des 4,2% promis. Et Lisbonne de 4,4%, à comparer à l’engagement de 2,7%. Le constat officiel, plusieurs fois repoussé, a dû être dressé par la Commission européenne. Le Conseil de l’UE a formellement acté, le 12 juillet, l’«infraction».
La Commission devrait prochainement fixer la hauteur de la sanction. L’hypothèse la plus probable est qu’elle décide d’amendes «symboliques» c’est-à-dire bien loin de la punition maximale prévue par les textes, soit 0,2% du PIB.
Si tel est le cas, on se réjouira certes que les peuples espagnol et portugais ne soient pas lourdement taxés par Bruxelles à travers un prélèvement autoritaire sur la richesse nationale. Reste tout de même le pire : le principe. Infliger une amende « symbolique » vise à maintenir le concept de la fessée.
"La réalité est que la monnaie unique ne peut «tenir» qu’à l’aide de règles drastiques et de contraintes de fer"
Car les règles de l’intégration européenne permettent d’infliger une punition collective à un pays. L’essence même d’une telle sanction, si l’on y réfléchit un instant, ramène plusieurs siècles en arrière, dans une logique quasi-féodale où les suzerains étaient fondés à humilier les vassaux. Des peuples peuvent ainsi à nouveau être «punis». Et ce, dans un contexte mondial où la notion archaïque de «sanction» contre un pays tend à se banaliser, signe d’une régression historique des relations internationales.
Mais si une telle arrogance discrédite encore un peu plus l’UE auprès d’un nombre croissant de citoyens de la plupart des Etats membres, Bruxelles pourrait bien perdre aussi sur l’autre tableau.
Car si l’amende est faible ou nulle, la conséquence à moyen terme est claire, au grand dam des promoteurs de la discipline budgétaire : l’effacement de fait du pacte de stabilité ainsi que des dispositifs particulièrement contraignants mis en place dans la foulée de la crise des années 2010, comme le traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) imposé par Angela Merkel en 2012.
Or si un tel carcan avait été mis en place, ce n’est nullement du fait d’une folle obsession de quelques dirigeants austéritaires, comme le croient bien souvent les partisans d’une «autre Europe». Ces derniers pensent qu’il suffirait de réorienter l’UE et l’euro de manière «progressiste» pour renouer avec une intégration européenne heureuse. Evidemment, cette thèse relève du conte de fées pour petites filles.
La réalité est que la monnaie unique, partagée par des pays aux économies très différentes, ne peut «tenir» qu’à l’aide de règles drastiques et de contraintes de fer, seules capables de compenser les disparités entre pays. Bref, sans austérité, sans pacte, sans TSCG, l’euro ne peut que s’effondrer.
"On découvre que le pacte de stabilité est mort, et qu’à un moment ou un autre, l’euro ne lui survivra pas"
Certes, cette perspective ne se concrétisera pas en vingt-quatre heures, ne serait-ce que parce que tous les gouvernements de la zone euro sont – peu ou prou – adeptes de la « rigueur » budgétaire. Reste qu’avec les aléas économiques et politiques, surtout quand des échéances électorales approchent, peu de gouvernements ont définitivement renoncé à la tentation du «relâchement» de la discipline.
Et désormais, tous les pays – en particulier au Sud, mais également en France – ont compris que les sanctions, qui relevaient en réalité de la dissuasion, risquent bien de ne jamais être appliquées : comment en effet justifier aujourd’hui une indulgence politique avec Madrid et Lisbonne, et appliquer demain des sanctions sans pitié à l’encontre de Rome ou de Paris ?... Chacun pourra toujours exciper de «circonstances exceptionnelles».
En juin, on a eu confirmation qu’on peut quitter l’UE. En juillet, on découvre que le pacte de stabilité est mort, et qu’à un moment ou un autre, l’euro ne lui survivra pas.
La Grèce vient de rembourser 3,4 milliards d'euros à la BCE. Une somme faramineuse pour ce peuple exsangue. Une somme qui empêchera tout investissement de la part du gouvernement pour relancer ...
A elles toutes réunies, les 100 plus grosses fortunes françaises pèsent près de 327 milliards d’euros. Découvrez notre nouveau millésime doré.
Presque une misère. Selon nos calculs, les 100 familles françaises les plus riches du pays ont vu leur fortune professionnelle n’augmenter que de 2,7% en moyenne cette année. La faute à une conjoncture internationale compliquée, mais surtout, en France, à une Bourse hésitante. Mais ne sortons quand même pas trop vite les mouchoirs. D’abord parce que cette hausse représente la coquette somme de 8,6 milliards d’euros.[...]
"Ce processus de chantage confirme que l’euro et les politiques qui y sont associées sont vraiment contraire à l’intérêt national, et en conséquence le PCP estime que le Portugal devrait préparer et être prêt à se libérer des contraintes qui entravent le développement et le progrès du pays et essayent de le garder enchaîné à un cercle vicieux de la soumission, l’appauvrissement, l’endettement et du chantage."
Après la Grèce à l’été 2015, le chantage de l’Union Européenne contre le Portugal montre une nouvelle fois la nature totalitaire, dictatoriale de l’Europe et de l’Euro.
Le conseil des ministres des finances de l’Union Européenne (ECOFIN) a donc décidé de suivre les recommandations de la Commission Européenne. Et de sanctionner le peuple portugais.
La décision du Conseil Affaires économiques et financières de l’Union européenne (ECOFIN) de poursuivre les « procédures pour déficit excessif » contre le Portugal constitue une attaque inacceptable sur les droits et les conditions de vie du peuple portugais, un affront à la souveraineté nationale, à la démocratie inscrite dans la Constitution portugaise et à la volonté du peuple portugais.
En se référant à la période comprise entre 2013-2015 et au budget de l’Etat 2015, ce que cette décision montre c’est que pour l’Union européenne et ses institutions tout sert à imposer leur politique d’exploitation et d’appauvrissement, y compris les conséquences économiques de la politique que l’Union européenne avait établi avec le gouvernement PSD / CDS que cette décision maintenant, apparemment, veut sanctionner.
Il est donc clair que la décision d’ECOFIN est, avant tout, encore une autre étape dans le processus de chantage et d’ingérence extérieure contre le Portugal et son peuple qui vise, comme le PCP l’a dénoncé dès le début, à inverser les réalisations et les progrès réalisés au cours des derniers mois , pour placer au centre du débat la politique de l’appauvrissement, l’exploitation et la soumission du PSD gouvernement / CDS précédente, et contraindre le débat sur l’avenir, à savoir le budget de l’Etat pour 2017.
Le PCP souligne que ce processus n’a absolument rien à voir avec des préoccupations au sujet de la santé de l’économie et les finances publiques nationales. Il s’agit d’un processus politique et idéologique, exécuté par les centres de décision du pouvoir économique et les structures de pouvoirs menés par l’Allemagne, à travers les institutions de l’UE, avec la collaboration active au Portugal du PSD et CDS. Son principal objectif est d’essayer de détruire ou de contraindre toutes les réalisations, les progrès et l’espoir a été construit au cours des derniers mois selon la volonté du peuple et par le dialogue démocratique.
Comme le PCP a toujours averti, ce qui est vraiment en jeu est la pression politique – et les sanctions en sont juste une autre arme – pour imposer une nouvelle fois les politiques du passé qui ont causé et continuent de causer beaucoup de souffrances pour le peuple portugais. Et ainsi, le PCP estime que le gouvernement portugais ne peut pas céder au chantage, ne peut pas accepter les politiques et les «plans» que, sous prétexte de la soi-disant «amende zéro», ils sont maintenant tentés d’imposer.
L’Union européenne vient de confirmer, par cette décision, qu’elle poursuit sur les mêmes chemins qui ont traîné le Portugal et, en général, le continent européen, dans une situation de crise économique et sociale profonde, dont les conséquences politiques sont en vue.
Il appartient maintenant au gouvernement et aux institutions portugaises de défendre les intérêts du peuple et du pays et de prendre toutes les mesures pour atteindre cet objectif, y compris, de l’avis du PCP, le déliement du Portugal du «Traité budgétaire» et la proposition de tenir une conférence intergouvernementale pour l’abrogation de ce traité et d’autres traités qui emprisonne le Portugal dans des chaines pour le soumettre au chantage.
Cette décision est une nouvelle démonstration de la stratégie de l’UE : essayer de créer l’idée – de différentes manières et en utilisant les divers mécanismes d’ingérence et de domination qu’elle a dans ses mains – de l’impossibilité pour les peuples d’être en mesure de définir, en fonction de leur volonté souveraine, des voies alternatives de développement. Cependant, la réalité montre que cette stratégie est non seulement vouée à l’échec et renforce le manque de légitimité de l’Union européenne, ce qui rend encore plus clairs les contradictions insolubles de l’intégration capitaliste.
Le PCP réitère sa position selon laquelle le développement d’une politique qui défend les intérêts des travailleurs et des peuples, l’intérêt national, implique une rupture avec les diktats et les contraintes extérieures imposées par l’Union européenne. Ce processus de chantage confirme que l’euro et les politiques qui y sont associées sont vraiment contraire à l’intérêt national, et en conséquence le PCP estime que le Portugal devrait préparer et être prêt à se libérer des contraintes qui entravent le développement et le progrès du pays et essayent de le garder enchaîné à un cercle vicieux de la soumission, l’appauvrissement, l’endettement et du chantage.
Le PCP lance un appel à tous les démocrates et patriotes à se joindre au rejet du chantage politique et de l’ingérence extérieure auxquels le Portugal est soumis. L’unité du peuple portugais dans la défense de ses droits et de l’intérêt national peut vaincre le processus de soumission, si puissant qu’ils puissent sembler.
Jusqu’où l’Union européenne pourra-t-elle aller trop loin ? Cette question s’impose alors que montent les oppositions populaires, qu’elles s’expriment dans des votes (comme lors de l’élection présidentielle en Autriche) ou dans un référendum (comme en Grande-Bretagne), mais que montent aussi les raison objectives d’être écoeuré par la politique de l’Union (comme avec les « sanctions » prises contre l’Espagne et le Portugal) comme par les comportements de ses dirigeants ou anciens dirigeants. Le cas de José-Manuel Barroso est encore frais dans les mémoires, mais il est loin d’être le seul et il y aurait bien à dire sur le comportement de Jean-Claude Juncker. En quelques semaines, alors que l’UE est prise entre le « BREXIT » et la crise des banques italiennes, on a eu droit au catalogue complet des pathologies européistes.
Mais, cette question s’impose aussi, et peut-être surtout, quand on considère les pratiques collectives qui se tissent autour de l’UE, qu’il s’agisse de l’absence totale de transparence (dans le cas des négociations du TAFTA), de la volonté de faire passer un autre traité (comme le CETA avec le Canada), ou qu’il s’agisse de l’absence évidente de respect de la règle démocratique. Si l’Union européenne est aujourd’hui haï par une large partie des peuples qu’elle est censée unir, cela ne tient ni aux « eurosceptiques », ni à des accidents, mais cela traduit un véritable bilan politique. L’UE n’apporte, depuis plus de 15 ans que malheurs et misères aux peuples qui la composent. Il est significatif, à cet égard, que l’UE soit mise en cause dans de nombreux pays, de la Hongrie au Pays-Bas en passant par la Pologne. Il est aussi significatif qu’en dépit des pressions multiples exercées sur eux, des pays comme la Suisse ou l’Islande aient décidé de renoncer à toute perspective d’adhésion.
Un échec économique
L’Union européenne paye en premier lieu une politique économique entièrement soumise au néo-libéralisme et dont le seul objectif semble bien devoir être la destruction définitive des institutions de l’État social qui s’était mis en place dans les pays d’Europe occidentale à la suite de la deuxième guerre mondiale. Cette politique économique se masque derrière divers fétiches, de la volonté de « sauver la zone Euro », à celle de résoudre la « crise des dettes publiques ». Mais, elle plonge les pays qui s’y soumettent dans une dépression sans retour, une chute de l’investissement dramatique, un démantèlement des services publics au nom de la sacro-sainte « concurrence ».
Ces crises ont de graves conséquences sociales, directes, comme la montée du chômage, et particulièrement celui des jeunes dans les pays d’Europe du Sud, ou indirectes avec la montée des régionalismes. Ces crises à répétition entre les pays, les dresse les uns contre les autres, et menace la coopération européenne. Par dessus tout, l’Euro constitue un danger pour l’état d’esprit européen, tel qu’il s’était développé depuis le traité franco-allemand de 1963 et jusqu’à la chute du mur de Berlin. Ce sombre constat est partagé par de nombreux économistes. Qu’il s’agisse de Lord Mervyn King, l’ancien gouverneur de la Bank of England ou Banque centrale du Royaume-Uni, qui vient de publier un livre[1] où il étrille l’Euro, ou de Joseph Stiglitz qui publie lui aussi un livre entièrement consacré au risque que l’Euro fait peser sur l’Union européenne[2]. Avec le traité sur la coopération et la gouvernance, le TSCG, que François Hollande fit ratifier en septembre 2012, c’est la maîtrise du budget, élément essentiel de notre souveraineté, qui est en passe d’être retiré aux élus de la Nation. Les politiciens organisent ainsi leur propre impuissance pour fuir leurs responsabilités et, quand ils l’ont fait, partent pantoufler à Bruxelles, à l’instar de Pierre Moscovici, en attendant de se faire recruter par une grande banque d’affaires américaine.
Un échec politique
Nous sommes aujourd’hui dans une impasse, et de ce fait nous sommes condamnés à la crise. Ne pouvant plus ajuster la politique monétaire aux besoins de l’économie, le gouvernement découvre qu’il doit se plier à des règles strictes dans le domaine budgétaire et fiscal. Si un pouvoir extérieur fixe désormais la politique monétaire, il faudra à terme que le même pouvoir fixe les règles budgétaires et fiscales. . Si le processus budgétaire échappe au contrôle du gouvernement il en va de même pour le processus fiscal. Or, le fondement de TOUTE démocratie réside dans le fait que la représentation du peuple, le parlement, doit avoir – et lui seul – le dernier mot en matière de budget et d’impôt. L’Euro, alors, détruit lentement les vieilles nations au sein desquelles s’était construite et consolidé la démocratie et menace désormais d’un retour en arrière au monde d’avant 1789.
La question de la compatibilité entre l’Euro et un système démocratique se pose donc. Cette monnaie a imposé à la France de céder sa souveraineté monétaire à une institution non élue, la Banque centrale européenne. Ce processus avait déjà commencé dans la période antérieure (de 1993 à 1999) avec l’établissement d’un statut d’indépendance de la Banque de France. Mais il ne faisait sens qu’en raison de la mise en place à venir de l’Euro. L’indépendance des Banques centrales résultant du processus de sa mise en. Or, ce qu’implique ce premier abandon de souveraineté est encore plus important que cet abandon lui-même. Une fois que vous avez laissé à d’autres le choix de la politique monétaire, vous devez admettre que ces « autres » vont déterminer par leurs actions les règles budgétaires que vous devrez suivre. Mais, cette question de la compatibilité avec le système démocratique, elle est désormais posée par le fonctionnement même de l’Union européenne. Si l’on en veut une preuve, rappelons cette citation de Monsieur Jean-Claude Juncker, le successeur de l’ineffable Barroso à la tête de la commission européenne : « Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens ». Mais il ne faisait ici qu’imiter le dit Barroso, dont les talents renardiers sont indiscutables[3]. Ce divorce entre élite et peuple trouve une de ses justifications dans le délitement de la souveraineté nationale qui marche de concert avec le délitement de la démocratie. Certes, des élections se tiennent régulièrement en France. Mais, ont-elles encore un pouvoir de changer la politique, voire de changer l’élite dirigeante ? On peut en douter. Ce délitement de la souveraineté nationale s’est mis en place avec le traité de Maastricht. Il s’est amplifié par petit pas. Victor Hugo le disait déjà[4], et comme en son temps on peut écrire que l’on «nous retire petit à petit tout ce que nos quarante ans de révolution nous avaient acquis de droits et de franchises.(…) Le lion n’a pas les mœurs du renard [5]».
Une crise de la démocratie
C’est la cause de la crise de la démocratie que nous subissons. Elle se manifeste d’abord par une abstention importante lors des différents scrutins. Cela se manifeste aussi par un repli vers différentes communautés et la montée du « communautarisme ». Les Français, se sentant désormais de moins en moins citoyens, et ce d’autant plus que l’on a de cesse de galvauder ce mot dans des emplois ridicules qui sont autant de contresens, se replient sur ce qui semble leur offrir une protection : communautés religieuses, communautés d’origines…Ce faisant ils se précipitent en réalité vers la guerre civile. C’est bien là la critique la plus radicale que l’on puisse faire à l’Euro et à l’Union européenne : celle de déchirer de manière décisive le tissu social et de dresser, à terme, les Français les uns contre les autres. Il n’est dans la logique de l’Euro d’autre avenir que celui décrit par Hobbes : la guerre de tous contre tous. Mais, soyons sûrs que cette guerre ne sera pas sans profits pour certains.
L’Euro a entraîné les économies des pays membres de la zone dans une logique de divergence de plus en plus forte. Cette logique a conduit à des plans d’austérité de plus en plus violents, qui exaspèrent les populations et qui dressent celles des pays ayant moins de problèmes contre celles des pays qui en souffrent le plus. Loin d’être un facteur d’unité et de solidarité, l’Euro entraîne le déchaînement des égoïsmes des uns et des autres et la montée des tensions politiques.
La fin de l’UE
Ce qui est donc étonnant n’est pas l’hostilité contre l’Union européenne, mais que cette dernière s’exprime sous des formes aussi policées, comme avec regret. Ce que l’on peut d’ailleurs comprendre. L’idée de la construction européenne, même si elle fut largement utopique, reste une belle idée. Mais, l’Union européenne n’est pas l’Europe. Elle n’est qu’une des formes possibles, et aujourd’hui une forme hideuse, que prend la construction institutionnelle en Europe. Le besoin de coopération entre les nations européennes est évident. Mais il faut convenir aujourd’hui que l’UE est plutôt un obstacle à cette coopération. Le besoin de coopération s’exprime dans une demande politique ; à cela l’UE ne répond que par une anti-politique : le marché unique. Il nous faut aujourd’hui retrouver le sens profond de la construction européenne, et pour cela répondre à cette demande politique par des solutions politiques. Il ne faut pas se voiler la face. L’Euro a contaminé l’Union européenne. Il serait bon que, profitant du choc provoqué par une dissolution de l’Euro (qu’elle soit contrôlée ou non), on puisse remettre à plat un certain nombre de problèmes, et en particulier les règles du « marché unique » ou les procédures de négociation qui sont aujourd’hui en cours autour du « grand marché transatlantique ». Ceci impose qu’un gouvernement qui se fixerait comme objectif de sortir de l’Euro ait aussi des idées précises sur ce que pourrait être la coopération entre pays européens, mais aussi entre les pays européens et le reste du monde.
Cela ne pourra passer que par cette Communauté des Nations Européennes, une communauté qui sera nécessairement ouverte à la Russie, et qui devra remplacer cette Union européenne aujourd’hui agonisante. Pour cela, il faudra écrire un nouveau traité, remplaçant l’ensemble des traités existants et les frappant par là même de caducité. C’est à cette tâche qu’il faut aujourd’hui s’atteler.
[1] King, Mervyn A., The End Of Alchemy: Money, Banking And The Future Of The Global Economy, Londres, Little, Brown, 2016.
[2] Stiglitz Joseph E., The Euro: And its Threat to the Future of Europe, New Yok, Allen Lane, 31 mai 2016.
[3] Barroso J-M., Speech by President Barroso: « Global Europe, from the Atlantic to the Pacific », Speech 14/352, discours prononcé à l’université de Stanford, 1er mai 2014.
[4] Voir sa plaidoirie devant le TRIBUNAL DE COMMERCE, lors du « PROCES DE MONSIEUR VICTOR HUGO CONTRE LE THEÂTRE-FRANCAIS, ET ACTION EN GARANTIE DU THEÂTRE-FRANCAIS CONTRE LE MINISTRE DES TRAVAUX PUBLICS » en 1832.
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