20 février 2023
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BlackRock CEO Larry Fink (on background screen) holds virtual talks with Ukrainian President Volodymyr Zelenskyy (R) discussing the rebuilding of the country. (The Presidential Office of Ukraine)https://www.foxbusiness.com/markets/blackrocks-fink-ukraine-reconstruction-zelenskyy - © Vladimir Nevresky
Les opportunités que présente l’Ukraine ne sont pas passées inaperçues. De BlackRock (à qui Volodymyr Zelensky a officiellement souhaité la bienvenue) aux fonds européens, le pays est scruté par les géants de la finance. Et par les organisations internationales, qui comptent bien lui imposer un climat favorable aux investissements. Au menu : dérégulation, privatisations et « fiscalité efficiente ». Il faut dire que le gouvernement ukrainien n’a pas attendu la fin de la guerre pour mettre en place ces réformes… Par Branko Marcetic, traduction de Marc Lerenard.
L’invasion russe qui cause actuellement d’incalculables souffrances à des millions d’Ukrainiens ne signe pas la fin de leurs épreuves. Ces derniers mois, les affaires juteuses que pouvait représenter la reconstruction de l’Ukraine d’après-guerre a aiguisé les appétits.
En novembre dernier, le président Ukrainien Volodymyr Zelensky a signé un mémorandum avec BlackRock qui permet au Conseil financier de la société – une unité de consultants destinée à travailler dans les pays en crise – de conseiller son ministre de l’Économie sur une feuille de route pour reconstruire le pays. Selon les propres mots de BlackRock, le but de l’accord est de « créer des opportunités afin que les investisseurs publics et privés participent à la future reconstruction et relance de l’économie ukrainienne ».
Ces mesures s’ajoutent aux précédentes attaques du Parlement sur le droit du travail ukrainien, hérité de l’ère soviétique, qui avaient plongé 70% de la main-d’œuvre dans une situation d’informalité.
Dans le communiqué de presse du ministère, les fonctionnaires sont plus crus, expliquant vouloir « attirer principalement du capital privé ». L’accord formalise une série d’échanges menés en 2022 entre Zelensky et le président de BlackRock Larry Fink, au cours desquels le Président ukrainien a insisté sur la nécessité pour l’Ukraine de devenir « attractive pour les investisseurs ». [...]
La suite sur le site LVSL :
15 décembre 2022
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Billet d'humeur de la semaine
Médecins et code du travail
Je voudrais aujourd’hui évoquer la situation très difficile des étudiant.e.s en médecine. Plusieurs éléments sont à prendre en compte pour comprendre la situation. Il existe chez une partie des professeurs de médecine une culture de la performance et de la survalorisation du travail fortement ancrée dans le mode de fonctionnement des services qui s’énonce ainsi : un médecin ne compte pas ses heures. Un deuxième élément important est la culture sexiste qui perdure, avec une hiérarchie encore majoritairement masculine qui persiste à considérer que les femmes nuisent au bon fonctionnement des services, du fait, entre autres, de leurs congés de maternité. Enfin, les évolutions imposées à l’hôpital sur le modèle de l’entreprise de production, ont fait émerger le fait que les médecins chefs de service n’ont aucune formation pour encadrer des équipes et que le mode de fonctionnement paternaliste traditionnel est inadapté. Même si l’humanisme reste une des bases de nos métiers, il faut bien reconnaître que le meilleur des hommes peut être rendu mauvais par l’exercice de l’autorité. Les tensions dans le fonctionnement actuel de l’hôpital aboutissent aujourd’hui à des situations inacceptables qui sont de plus en plus dénoncées par ceux qui les subissent. Ce sont les étudiants hospitaliers mal encadrés en stage, servant de main d’œuvre gratuite pour effectuer des tâches peu utiles à leur formation et qui, quand ils osent protester, sont trop souvent humiliés dans le cadre de rapports hiérarchiques qu’ils n’osent pas contester au risque de nuire à leur avenir. En ce qui concerne les internes qui sont déjà en poste de responsabilité sous la supervision des médecins dits seniors, ils assurent une bonne partie du fonctionnement de l’hôpital, en effectuant des horaires déraisonnables pour une rémunération très faible pour un niveau bac plus 6 minimum. Les conséquences sont catastrophiques avec un très mauvais état psychologique qui se traduit par un chiffre inquiétant : les internes de médecine se suicident 3 fois plus que le reste de la population. Les responsables médicaux et le gouvernement qui s’accommodent très bien de cette situation sont jusqu’à présent restés sourds aux demandes légitimes des internes, concernant notamment leurs horaires de travail sur la base d’un simple respect du code du travail. Les remarques indignes fusent dans la bouche de certains : les jeunes ne veulent plus travailler, ils veulent les 35 h comme les aides-soignantes, la féminisation de la profession est une catastrophe, etc. Face à ce scandale, les syndicats représentatifs d’internes en médecine et en pharmacie viennent de déposer 28 plaintes, à l’encontre des 28 centres hospitaliers universitaires de France, afin de les contraindre à mettre en place le décompte de leur temps de travail. Ils demandent en fait d’être traités comme des travailleurs comme les autres. Ce dénominatif de travailleurs est le bon pour faire comprendre à ceux qui défendent un modèle d’encadrement brutal, autoritaire et archaïque que le monde a changé et qu’il va bien falloir qu’ils l’acceptent, au risque de ne plus avoir de jeunes demain pour les remplacer.
Dr Christophe Prudhomme
Docteur Christophe Prudhomme
Praticien hospitalier – SAMU 93
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