Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

ACTION COMMUNISTE

 

Nous sommes un mouvement communiste au sens marxiste du terme. Avec ce que cela implique en matière de positions de classe et d'exigences de démocratie vraie. Nous nous inscrivons donc dans les luttes anti-capitalistes et relayons les idées dont elles sont porteuses. Ainsi, nous n'acceptons pas les combinaisont politiciennes venues d'en-haut. Et, très favorables aux coopérations internationales, nous nous opposons résolument à toute constitution européenne.

Nous contacter : action.communiste76@orange.fr>

Rechercher

Humeur

Chaque semaine, AC attribue un "roquet d'or" à un journaliste qui n'aura pas honoré son métier, que ce soit par sa complaisance politique envers les forces de l'argent, son agressivité corporatiste, son inculture, ou sa bêtise, ou les quatre à la fois.

Cette semaine, sur le conseil avisé de la section bruxelloise d'Action communiste, le Roquet d'Or est attribué  à Thierry Steiner pour la vulgarité insultante de son commentaire sur les réductions d'effectifs chez Renault : "Renault fait la vidange"...  (lors du 7-10 du 25 juillet).


Vos avis et propositions de nominations sont les bienvenus, tant la tâche est immense... [Toujours préciser la date, le titre de l'émission et le nom du lauréat éventuel].

 

 
5 février 2007 1 05 /02 /février /2007 20:13

Le Pen, Sarkozy, Royal sont redevables de l’impôt sur la fortune.  Riches, sont-ils les mieux placés pour connaître les besoins des gens aux fins de mois difficiles et trouver des remèdes à la précarité et au chômage ?

Le Pen, Sarkozy et Royal s’engagent, la main sur le cœur, à réduire la fracture sociale face à l’explosion des inégalités.  Fait-il les croire quand aucun d’entre eux ne se propose de taxer les profits des grandes entreprises et de la finance ?  Dans ce cas qui va payer ?  Alors la fracture sociale ne risque-t-elle pas de se creuser ?

Le Pen, Sarkozy, Royal n’ont pas un mot pour s’opposer aux délocalisations, aux privatisations, à la mise à mal des services publics.  Sont-ils crédibles quand ils promettent la baisse du chômage, des moyens pour :l’éducation, les transports ou la santé ?

Et pourtant tous trois sont donnés favoris par les médias pour le second tour des élections présidentielles.  Est-ce à croire que ça n’est pas l’opinion publique qui fait les sondages mais plutôt les sondages qui font l‘opinion publique ?

Partager cet article
Repost0
5 février 2007 1 05 /02 /février /2007 14:16

Ci-joint une note de lecture, un point de vue de Yvonne Bollmann qui invite à la réflexion, ainsi qu’une dépêche de L’AFP sur les relations actuelles entre la Pologne et l’Allemagne. Je rappelle par la même occasion qu’à différentes reprises des ministres allemands en fonction tel J Fischer, ont revendiqué ouvertement pour leur pays, une hégémonie sur l’Europe. Actuellement l’Europe supranationale est sous domination atlantiste, germano-américaine.


Claude Beaulieu.

 

La faute de M. Monnet (Fayard, octobre 2006)

de Jean-Pierre Chevènement


M. Chevènement ne s’est pas seulement rallié à Mme. Royal. Comme le montre son dernier livre, il a aussi fait allégeance à l’Allemagne.

 

Dans « La faute de M. Monnet », rien, au début, n’annonce un tel revirement. Le lecteur y trouve « une réfutation en règle de l’idéologie post-nationale, théorisée par Jürgen Habermas, qui prétend déconnecter la démocratie de la nation ». M. Chevènement écrit que cette théorie « entend rompre avec la conception ethnique de la nation ». Il rappelle que l’identité post-nationale est définie essentiellement « par l’adhésion à des principes moraux et juridiques universels et par l’acceptation de procédures supranationales permettant de prendre collectivement des décisions ». Dans le sillage d’une telle conception, l’adoption d’une Constitution européenne aurait, selon M. Chevènement, « légitimé l’extension à l’Europe de la notion de patriotisme constitutionnel par lequel Habermas définit le patriotisme allemand d’après 1945 ».

 

Mais M. Chevènement pense qu’ « on ne se défait pas si facilement des vieilles habitudes de penser ». Il estime en effet que dans sa vision d’un Etat européen supranational, Jürgen Habermas «  refoule les nations constitutives à l'état de "subcultures" particulières, c'est-à-dire de nations ethnocentriques. Cette démarche qui vise à dissocier, par un mouvement d'abstraction des particularités, le post-national, voulu, et le national, subi, aboutit paradoxalement sur le terrain à une régression de l'idée de nation républicaine vers une idée ethnico-culturelle ». M. Chevènement trouve « amusant de voir que Habermas recrée ainsi ce avec quoi il voulait rompre : la vieille conception allemande, particulariste, de l'idée nationale ». Il était temps que quelqu’un règle enfin son compte à Jürgen Habermas, dont la théorie post-nationale est l’alibi parfait pour la politique d’intérêt national que l’Allemagne mène tous azimuts.

 

M. Chevènement n’applique toutefois pas son analyse critique à l’Allemagne elle-même. Porté par son désir d’une « phase de maturation intellectuelle et pratique » dans les relations entre nos deux pays, d’« intimité intellectuelle dans le couple franco-allemand », il trace d’elle une image conforme peut-être à ses rêves, mais pas à la réalité. Il écrit ainsi que « l'abandon du jus sanguinis par l'Allemagne a aussi correspondu au retour dans les frontières de l'Allemagne fédérale des dernières minorités allemandes expatriées, notamment en Russie ». Or l'Allemagne n'a pas abandonné totalement le droit du sang et, ceci allant avec cela, il y a encore des « minorités allemandes » dans plusieurs pays. On ne saurait donc affirmer que « le problème des minorités allemandes ne se pose plus ». Leur existence, réelle ou prétendue, est même pour l’Allemagne un puissant outil de déstabilisation, qu’elle ne manque pas d’utiliser ici et là, dans des pays proches d’elle ou plus éloignés, y compris pour la France à propos de l’Alsace. Nier ce fait revient à se priver d’armes pour combattre la résistible ascension du principe ethnique.
Il y a plus grave. Cette longanimité soudaine de M. Chevènement l’amène à se renier lui-même, à rendre nul et non avenu son Non du 29 mai. L’Allemagne, écrit-il, « devrait voir, à travers un "petit traité institutionnel", son poids démographique reconnu, comme le prévoyait le projet de "Constitution", selon une double règle de majorité (majorité des Etats et majorité de 65% de la population). Cela supposerait l'acceptation de l'Espagne et de la Pologne (dotées de 27 voix chacune au Conseil européen par le traité de Nice, contre 29 aux "cinq grands") et la renonciation par la France  au principe de parité posé par Jean Monnet lui-même aux débuts de la construction européenne ». M. Chevènement se montre ici plus monnetiste que l’« Inspirateur », et un bon serviteur de l’intérêt national … allemand. Il propose un « petit » traité, comme s’il s’agissait de presque rien,  pour une réforme décisive.

La France, poursuit-il, « doit être capable de faire à l'Allemagne cette concession, qui n'est pas mince. Elle donnerait en effet à l'Allemagne la possibilité de constituer, plus facilement que la France, des minorités de blocage dans les votes du Conseil (...) En échange de cette concession, l'Allemagne devrait accepter de privilégier le choix d'un gouvernement économique de la zone euro, c'est-à-dire d'un recentrage de son économie sur l'Europe ». M. Chevènement écrit que « la France, l’Italie, l’Espagne, d’autres encore ont tout à gagner à réunir leurs efforts pour convaincre l’Allemagne » de jouer cette carte. Il ne croit donc plus la France capable à elle seule de modifier le cours des choses, face à une Allemagne dont le choix souverain serait le seul qui compte « en dernier ressort ».

 

Pour finir, comme s’il n’avait jamais dit Non, M. Chevènement écrit que « du fait que les conditions de possibilité d’une fédération européenne ne sont pas réunies aujourd’hui, même entre quelques Etats (à commencer par la France et l’Allemagne), on ne peut pas déduire qu’elles ne le seront jamais ». En Allemagne, on doit bien rire de ce retournement !

 

14 décembre 2006

 


VARSOVIE, 16 déc 2006 (AFP) -
Le Premier ministre polonais Jaroslaw Kaczynski a dénoncé un retour en Allemagne d'une idéologie nationale accompagnée d'une tentative radicale de réviser l'Histoire, dans une
interview parue samedi dans le quotidien
           "Rzeczpospolita"
.

"Nous observons en Allemagne un processus plus profond qu'une simple attitude de tel ou autre gouvernement.
Il s'agit d'une renationalisation de la politique, d'une remise en question exceptionnellement radicale des jugements historiques
", a estimé le chef du gouvernement polonais.
"C'est un nouveau type d'idéologie nationale", a-t-il affirmé, en ajoutant qu'elle "fait abstraction des faits et crée une fausse conscience de la réalité".
Il a aussi regretté   "l'antipolonisme évident, souvent raciste, d'une partie des Allemands".
Depuis leur arrivée au pouvoir à l'automne 2005, les frères jumeaux Kaczynski ont multiplié les attaques contre l'Allemagne mais jusqu'à présent aucun des deux frères, Jaroslaw, Premier ministre, et Lech, président, n'avaient tenu des propos aussi virulents.
La réaction de Jaroslaw Kaczynski intervient après l'annonce vendredi du dépôt de plaintes devant la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) par une organisation privée représentant des Allemands expulsés après 1945 ("Preussische  Treuhand") qui souhaitent récupérer des biens ou obtenir des réparations de la part de la Pologne.
Le
gouverment allemand répète qu'il ne soutient pas ces initiatives individuelles mais la Pologne estime qu'il n'en fait pas assez pour bloquer ces revendications, qui pourraient théoriquement concerner 34% de son territoire actuel.
A la demande de Staline, les alliés vainqueurs des nazis ont accepté en 1945 de déplacer la Pologne vers l'Ouest. L'URSS s'est appropriée une partie de la Pologne et la Pologne a reçu des territoires appartenant à l'Allemagne depuis des siècles.
L'organisation "Preussische Treuhand" estime qu'environ un million d'Allemands ont perdu une propriété dans l'actuelle Pologne.
"L'Allemagne n'a pas expliqué pleinement sa position légale face à la propriété en Pologne. Ses déclarations dans ce domaine restent insuffisantes", s'est plaint samedi M. Kaczynski.
Il a déploré que que la chancelière Angela Merkel ait rejeté sa proposition de conclure un traité dans lequel les deux pays renonceraient mutuellement à toute revendication financière.
Vendredi, à Bruxelles, le président polonais Lech Kaczynski, frère jumeau du chef du gouvernement, avait déjà averti que la démarche de la "Preussische Treuhand" pourrait nuire gravement aux relations polono-allemandes.
"J'ai toujours craint qu'un jour, en se basant sur des mécanismes légaux européens, on ne lance des procédures qui auront un impact vraiment destructeur pour les relations entre les différents pays", a déclaré M. Kaczynski aux journalistes lors du sommet de l'Union européenne.
Le chef de l'Etat a rappelé que c'était pour parer à ce genre d'initiatives qu'il avait ordonné en 2004, lorsqu'il était encore maire de Varsovie, une estimation des pertes matérielles de la capitale polonaise durant l'occupation allemande de 1939 à 1945.
Le rapport avait chiffré à "au moins 45,3 milliards de dollars" les pertes dues à l'occupation de Varsovie qui avait provoqué une destruction de 80% de la ville et la mort de quelques 700.000 habitants.
Lech Kaczynski avait alors menacé l'Allemagne de réclamer cette somme si des revendications financières étaient adressées à la Pologne.

 

 

Partager cet article
Repost0
20 janvier 2007 6 20 /01 /janvier /2007 18:59

Entre les Français et leurs élus au plan national le divorce est de plus en plus flagrant.  Trois faits majeurs en témoignent :

-         la masse croissante des abstentions lors des élections.

-         Le désaveu populaire infligé aux 90% de députés qui soutenaient le projet de constitution européenne.

-         Le rejet du CPE par la voix de millions de manifestants contre l’avis du chef de l’Etat, du gouvernement et de la majorité de l’Assemblée Nationale. 

 

Constater cela, c’est assez dire que la majorité des députés et des sénateurs, que le Président de la République et ses ministres ne sont pas représentatifs de l’opinion publique, c’est du même coup en conclure que le système qui leur a permis d’être en place est profondément vicié ;  qu’il est urgent de remanier démocratiquement nos institutions.  Ceci afin de faire enfin prendre en compte les revendications populaires tout en privant les tenants du Capital de pouvoir agiter les épouvantails de l’extrême droite ou de l’anarchie ;  de redynamiser la citoyenneté et d’en finir avec la démagogie des slogans : « tous pourris » ou «élections, pièges à cons ».

 

Les institutions reflètent le rapport de forces entre exploitants et exploités.  Elles ne sont pas immuables car le rapport évolue en fonction des luttes de classes.  Ainsi, au sortir de la seconde guerre mondiale, le rapport de forces étant favorable à la classe ouvrière, les institutions permettront la nationalisation de grands moyens de production, l’élargissement du secteur public, la création de la sécurité sociale, l’amélioration du code du travail etc…  Mais le capital n’a de cesse de vouloir récupérer ses pertes et d’accroître ses gains.  En 1958, le rapport des forces lui étant à nouveau favorable, les institutions changèrent.  Elles visaient un double objectif par le biais du nouveau système électoral : servir les intérêts des exploitants en maintenant une majorité favorable au système économique existant et empêcher toute volonté transformatrice de la société.

 

Dès lors tous les gouvernements qui se sont succédés ont poursuivi des choix politiques en faveur du capital.

 

1.      Le blocage et la baisse des salaires (suppression de l’échelle mobile des salaires) annoncée dès 1982, déclenchent un chômage massif.  Cette «armée de réserve » de chômeurs joue depuis le rôle de levier contre les aspirations et revendications populaires.

 

2.      Le détournement des missions publiques et collectives de l’Etat au seul profit d’une logique de «marché » et sa concrétisation par la démolition des services publics (santé, recherche …).

 

3.      La précarisation généralisée des conditions de travail et de l’emploi des jeunes salariés (TUC, CES, …)

 

4.      La liquidation de secteur public.  De fait, les nationalisations opérées dans le secteur productif concurrentiel en 1982 qui relevaient fondamentalement d’une logique idéologique, se sont transformées en une transposition  sociale-démocrate de la démarche de l’appropriation collective des moyens de production.  Ainsi, la suppression des aides financières publiques a poussé les entreprises nationalisées à se tourner vers les marchés financiers puis l’ouverture du capital à des apports étrangers.  Dès lors l’économie de marché a accentué la banalisation du secteur public et la décompositions de ses objectifs en faveur des usagers.

 

5.      La remise en cause du système de protection sociale française.

 

6.      La construction de l’Europe du capital visant à «institutionnaliser la «logique de marché », moteur du profit avec son lot de délocalisations d’entreprises, de misère et de surexploitation.

 

 

Un système électoral pervers qui étouffe les revendications populaires

1.      Le système du scrutin uninominal à 2 tours et l’élection d’un président de la République au suffrage universel, imposent aux électeurs un non-choix.

 

L’abandon du mode d’élection à la proportionnelle des représentants de l’Assemblée Nationale a définitivement éliminé les intérêts du peuple des choix politiques de cette Assemblée.

 

En effet, pour les candidats présents au second tour (législatives et Présidentielles), les compromissions sont nécessaires pour obtenir les voix des candidats malheureux.  Pour atteindre cet objectif, les promesses faites au 1er tour seront évacuées.  Dès lors, les mécanismes du capitalisme ne risquent pas d’être remis en cause par les 2 finalistes du 2ème tour.  Et pour compléter le dispositif, tout est prévu : là intervient le rôle dévolu à Le Pen et à l’extrême-droite, servant de défouloir, de dévoiement de colère au 1er tour et le cas échéant de repoussoir et d’épouvantail au second.  Aucun risque pour le capital.

 

Une fois élus, ces « représentants du peuple » voteront des lois, concoctées par le gouvernement, essentiellement défavorables aux travailleurs.  Ainsi l’Assemblée Nationale est, de fait, une caisse d’enregistrement des besoins du capital.

           

2.      L’inefficacité du rôle de l’Assemblée Nationale vis-à-vis du gouvernement

(l’Etat) est notoire.        

 

A ce sujet, l’exemple des débats parlementaires sur l’acte majeur que constitue l’examen de la Loi de Finances soumis par le gouvernement (les ministères et l’Elysée) est révélateur.  Pendant 6 mois, les modifications apportées par les députés sur le budget de l’Etat ne représente que 5% du projet initial !

 

De plus, en ramenant le mandat présidentiel à 5 ans, cette élection, précédant de quelques semaines celle des Législatives, imposez une dimension politique quasi monarchique dans notre pays.  Ceux d’entre eux qui ont accepté ou minoré cette modification institutionnelle majeure ont grandement participé à la dérive actuelle.  Quelle irresponsabilité d’appeler à l’abstention !

 

Dans ce cadre, les partis politiques institutionnels deviennent de véritables écuries de course qui recherchent un «leader » : pour, tout d’abord, atteindre le 2ème tour, puis obtenir le mandat suprême, et enfin se donner une majorité à l’Assemblée Nationale. 

 

 

3.  Le principe de se doter de représentants pour définir des choix politiques    

« nationaux » retire au peuple son pouvoir politique, une fois les élections passées.

 

C’est incontestable : la volonté populaire est interdite de parole pendant la durée de mandat des élus, d’autant qu’ils n’ont jamais de compte à rendre.

 

Ainsi le peuple, sur les grandes questions de société (services publics, privatisations, sécurité sociale, retraites, intérêts nationaux, santé publique, énergie, …) n’a pas été consulté.

 

Utilisant son seul recours, le mouvement social multiplie dans ce cas les journées de grèves et de manifestations.  A l’occasion des grèves contre les décisions gouvernementales visant notre système de retraites, J.P.Raffarin, rappelant où se situait le pouvoir politique, avait déclaré : « Ce n’est pas la rue qui gouverne ! ».  Cette formule a dû plaire à Dominique Strauss Khan qui écrivait dans son livre «la flamme et la cendre » :

 

« Du groupe le plus défavorisé, (ouvriers et employés NDLR), on ne peut malheureusement pas attendre de lui une participation sereine à une démocratie parlementaire.  Non pas qu’il se désintéresse de l’Histoire, mais ses irruptions s’y manifestent parfois avec violence ».   

 

 

Mais l’appétit du profit du capital est insatiable.  Et pourtant, les institutions qui lui sont favorables ne sont pas sollicitables à l’infini.  D’une part parce que, définies dans le cadre de la nation, elles ont les limites de la constitution et se heurtent de plus en plus aux exigences de la mondialisation, d’autre part parce qu’elles provoquent la montée de la contestation populaire sous diverses formes (abstentions, grèves, manifestations, émeutes des banlieues etc…).  Ni les exploitants, ni les exploiteurs ne sont satisfaits des institutions en ^place.  Elles ne servent plus suffisamment les intérêts des premiers et desservent trop les intérêts des autres.  Voilà pourquoi le patronat a voulu échapper au cadre, devenu trop étroit pour lui, des institutions françaises en proposant une constitution européenne.  Voilà aussi pourquoi celle-ci a été refusée à plus de 65% des voix exprimées au référendum et pourquoi des millions de manifestants ont rejeté la proposition de loi sur le CPE.

 

Quand ceux d’en haut et ceux d’en bas sont mécontents des institutions en place, on peut dire que celles-ci sont révolues.  Il faut faire place à du neuf.  Evidemment les uns et les autres ne proposent pas les mêmes recettes pour changer la constitution.  Il est temps que nous avancions les nôtres sans attendre en convaincant notre peuple qu’aucun acquis des luttes ne pourra être durable si les institutions ne les garantissent pas.

 

 

Faire du neuf dans nos institutions

 

A notre sens les lois de la Nation  devraient répondre à trois principes fondamentaux : le gouvernement propose, le peuple tranche, les députés appliquent.

 

Pour qu’il en soit ainsi

 

1.      Un représentant de l’Assemblée Nationale ne doit en aucune manière négocier ses opinions pour être élu.  Il doit être élu à la proportionnelle tous les 5 ans.  Il peut être révoqué à tout moment par les électeurs pour non-respect des propositions qu’il a faites avant d’être élu ou tentative d’enrichissement personnel par utilisation de son mandat.  Il est détaché de son entreprise d’où il est issu le temps de son mandat qu’il réintégrera, s’il le souhaite, à la fin de celui-ci.

 

2.      Le Président de la République est élu par l’Assemblée Nationale.  Sa mission unique : défendre les intérêts du peuple, de la Nation au niveau international.  Il participe au conseil des ministres (le gouvernement).

 

3.      Le ministre, membre du gouvernement, dirige son ministère par le biais d’une commission.  Elle est constituée de fonctionnaires de l’Etat (spécialistes) pour 1/3 ; de représentants syndicaux et associatifs pour 1/3 ; de députés pour 1/3.  Elle prépare les lois fondamentales qui doivent être exposées clairement.

 

Les lois fondamentales sont (liste non exhaustive) :

 

-         Le droit au travail

-         Le droit à la santé, à  la sécurité sociale et à la retraite

-         Le droit au logement

-         Le droit à l’éducation et à la culture

-         Le droit aux transports et à l’énergie

-         Le droit à la sécurité populaire

-         Les garanties des travailleurs

-         Le droit à la justice collective et individuelle

-         La défense nationale

-         Les garanties des collectivités locales

-         Le droit à la sécurité alimentaire et de l’environnement

-        

 

4.      Ces lois fondamentales clairement rédigées sont votées, amendées, tous les 5 ans par le peuple.  A l’expérience l’exécutif ne peut plus être le législatif.

 

Elles font l’objet d’un débat public et politique pendant plusieurs mois sur un projet initial.  Les représentants politiques, syndicaux, associatifs y contribuent.  Le député, dans sa circonscription où il a été élu à la proportionnelle, participe aux débats.  Il transmet à l’Assemblée Nationale les remarques et opinions formulées.  Le gouvernement rédige les lois qui sont soumises au vote populaire.  Car le dernier mot appartient aux citoyens.

 

Elles s’appliquent à tous.  Les députés votent les décrets d’application pour les faire respecter.  Ils contrôlent les préfets représentants de l’Etat pour l’application des lois en liaison avec les commissions ministérielles.

 

En cas de rejet d’une ou plusieurs lois par la souveraineté populaire, le gouvernement démissionne.  L’Assemblée Nationale nomme un nouveau gouvernement.

 

5.      Les directions des entreprises publiques.

 

La mission du secteur public et nationalisé s’inscrit dans l’application des lois fondamentales.  Le conseil d’administration dirige.

 

Celui-ci est constitué de :

-         représentants du ou des ministères concernés ( 1/4 )

-         députés (1/4 )

-         des membres du comité d’établissement, représentants syndicaux élus ( 1/4 )

-         des représentants des usagers ( 1/4 )

 

Le directeur est élu parmi les membres du conseil d’administration pour 5 ans.  Les représentants des usagers sont élus par les usagers tous les 5 ans.  Les membres du comité d’établissement sont élus par les salariés de l’établissement tous les 5 ans.  Les salariés peuvent à tout moment remplacer leurs représentants.

 

Le directeur ne peut être remplacé que par le conseil d’administration.

 

6.      Les coopérations entre des nations souveraines

 

Après le vote des Français ( mais également celui des Néerlandais), la constitution européenne doit être définitivement abandonnée.  De plus, conformément à ce que déclaraient les promoteurs de ce texte («il reprenait et fusionnait en un seul traité, l’ensemble des textes mis en œuvre depuis l’origine de la construction/intégration européenne »), nous considérons les règles européennes comme caduques sur le plan politique.  La mise en place d’un marché unique, l’obligation de mise en concurrence de la plupart des activités économiques, le respect de critères budgétaires détruisant la solidarité dans les différents pays (etc…) ne doivent plus être considérées comme intangibles.  Le respect de la volonté populaire impose cette évidence. 

 

 

Conclusion

 

Le champ des propositions «utopiques » évoquées dans ce document est au coeur de tous les affrontements d’aujourd’hui entre le capital et le travail.  Pour ne pas retomber dans le piège de l’alternance il est en effet indispensable d’opérer des changements majeurs dans nos institutions.  Evidemment, les idées émises dans ce texte ne sont que des pistes proposées à la réflexion et au débat des acteurs du mouvement social afin que ces derniers les discutent, les enrichissent et même les contredisent.  En fait, il s’agit de travailler à l’élaboration d’un cahier de doléances, d’exigences politiques propre à rendre la parole au peuple et à celles et à ceux qui produisent les richesses et qui devraient avoir le droit de décider de leur répartition ;

 

 

 

Partager cet article
Repost0
20 janvier 2007 6 20 /01 /janvier /2007 13:10

Vous lirez, ci-dessous, le texte d'une tribune libre de Georges Hage adressée au quotidien "l'humanité". 

la partie du texte soulignée en jaune n'a pas été publiée par le quotidien du PCF.  
*
L’heure n’est pas à la dissolution du PCF mais à son ressourcement
*
 La mascarade des collectifs antilibéraux n’a que trop duré. Le spectacle donné, les 9 et 10 décembre derniers, à l’Ile St Denis, est affligeant. Nous voulons réconcilier la population avec l’action politique ? Que peuvent penser ceux qui souffrent du chômage, de la précarité, de l’incertitude du lendemain, des délocalisations et des plans sociaux de ces palabres stériles entre boutiquiers d’officines groupusculaires coupeurs de cheveux en quatre ? L’ambition, nous dit-on, est de rassembler celles et ceux qui ont œuvré à la victoire du non au référendum sur le projet de Constitution européenne. Parfait ! Mais où sont les forces qui ont permis ce succès ? Les socialistes partisans du non sont (presque) tous rentrés au bercail. Ils se sont rangés derrière la bannière de la candidate du oui, Ségolène ROYAL. L’extrême gauche –LO et la LCR– a ses propres candidats. Que pouvons-nous d’ailleurs espérer de ces organisations, dont la raison d’être a toujours été de diviser le monde du travail et de le conduire dans des impasses ? Alors que reste-il ? Une multitude de chapelles ne représentant qu’elles-mêmes. Et nous leur courons après en leur proposant un marché de dupes. Rassemblons-nous, leur disons-nous, mais il va de soi que la mieux placée pour représenter ce mouvement est Marie-George Buffet. Ils hurlent à la duperie. Le pseudo-rassemblement est donc au bord de l’explosion et sa crédibilité auprès de l’opinion publique est évidemment nulle. Dans cette tempête dans un verre d’eau, où sont donc nos concitoyens, ceux-là mêmes qui ont fait la victoire du non, qui rejettent la mondialisation capitaliste et ses ravages et qui voudraient bien voir enfin se dessiner une perspective fiable ? Ils n’y sont pas et ils se moquent comme d’une guigne de ces collectifs fantoches. Le désarroi, dans lequel nous les plongeons, ne peut que les conduire soit à l’abstention par écœurement, soit à des votes défouloirs ou nauséabonds par dépit, soit à un vote utile au 1er tour par crainte d’un second 21 avril. Il est donc temps d’en revenir à quelques « fondamentaux ». Pourquoi le Parti Communiste Français a-t-il vu le jour ? Parce que la classe ouvrière et le monde du travail avaient un urgent besoin d’une organisation, qui leur soit propre pour défendre leurs intérêts de classe face au capital et préparer la nécessaire transformation sociale. La social-démocratie s’était fourvoyée dans la collaboration avec la bourgeoisie et le désastre de la première guerre mondiale. Le peuple était démuni. Il lui fallait cet outil de résistance et de conquête. Autre époque ? Sans doute. Mais dans quelle situation sommes-nous ? Le Parti socialiste, à l’épreuve du pouvoir, n’a-t-il pas sombré dans l’acceptation d’une société capitaliste indépassable et tout juste réformable à la marge ? Jamais son programme, les déclarations de sa candidate n’ont été à ce point marqués du sceau du renoncement au changement de société. Evidemment, nous avons un problème : notre Parti a plongé dans le même gouffre, en participant à des gouvernements de reniements. Pensons-nous nous en sortir en nous diluant dans un agglomérat de groupuscules inopérants ? Ce serait signer notre disparition. Ce ne serait pas rompre avec la période précédente, car si la question de ministres « communistes » devait se reposer, je suis convaincu que nous y retournerions, notre présence sous les ors de la République palliant notre inexistence politique et l’absence d’un projet révolutionnaire clairement défini (la notion de « visée communiste », que nous employons, est à ce point floue que l’horizon du changement parait inatteignable). Le non a ouvert ou, plutôt, révélé un vaste espace politique, de même que les mobilisations contre le CPE, pour la retraite ou la Sécurité Sociale, il appelle à ce que les millions de nos concitoyens disposent à nouveau d’une organisation pour combattre le capital dans ses mutations destinées à prolonger sa domination et construire une société de transformation sociale. L’heure n’est pas à la dissolution du Parti communiste mais à son ressourcement. Le vide politique est béant. Qu’attendons-nous pour le combler ? Cela implique de rompre clairement et visiblement avec nos stratégies de compromission d’hier avec la social-démocratie et de marginalisation d’aujourd’hui. Il nous faut retrouver le terrain des luttes sociales – le champ est vaste -, notre rôle d’éveilleur des consciences et de porteur d’une société alternative au capitalisme. Le premier geste réside dans l’entrée en campagne sans plus aucun retard d’un(e) candidat(e) communiste aux élections présidentielles et de candidat(e)s communistes dans chaque circonscription pour les élections législatives. 
Georges HAGE
 Vétéran du Parti Communiste, Doyen de l’Assemblée Nationale.



Partager cet article
Repost0
20 janvier 2007 6 20 /01 /janvier /2007 13:06

Droit du travail : « une modernisation » qui annonce un démantèlement


Décidément, il ne se passe pas une semaine sans que la Commission européenne avance une nouvelle proposition de démantèlement de ce qui identifie l’Europe.

Après les services publics, les services sociaux, l’enseignement public, la  civilisation du vin, voici qu’elle s’attaque au droit du travail.

Elle vient de rendre public un « livre vert » intitulé « Moderniser le droit du travail pour relever les défis du XXIe siècle ». On sait, depuis le début de l’offensive néolibérale, que les mots n’ont plus le sens qu’on avait l’habitude de leur donner. Autrefois, « moderniser », « réformer » signifiaient donner un sens au mot progrès dans une perspective volontariste vers le mieux être pour tous.

Aujourd’hui, ces mots désignent des projets de remise en cause, de démantèlement de ce qui existe.

Signalons d’emblée que le droit du travail n’est pas une matière qui relève de la compétence de l’Union européenne. En effet, devant l’absence de consensus sur une harmonisation par le haut des législations en vigueur, les Etats membres -surtout ceux dont la législation du travail est la plus avancée - ont refusé une européanisation qui aboutirait au plus petit dénominateur -commun. Ce qui n’empêche pas la Commission européenne - c’est quasi systématique de sa part -de prendre des initiatives dans des domaines qui ne sont pas de son ressort, mais qu’elle considère comme des obstacles dans la réalisation d’une Europe ultralibérale.

L’objet annoncé du « livre vert » est de provoquer un débat en vue de répondre àla question : comment mettre le droit du travail à jour afin de rencontrer le défi majeur d’une plus grande capacité des travailleurs et des entreprises à s’adapter ? Le but du « livre vert » est d’examiner le rôle que pourrait jouer le droit du travail pour promouvoir la « flexsécurité » dans un « marché du travail plus réactif qui rendrait l’Europe plus compétitive ». Plus précisément, « comment combiner des formes nouvelles plus flexibles de travail avec « un minimum » ( !) de droits sociaux » ?

En fait, ce « livre vert » fait partie d’une stratégie d’ensemble en vue de remettre en cause le droit du travail. Ainsi qu’il l’annonce, le « livre vert » fera l’objet d’une consultation publique d’une durée de quatre mois. Suite aux réactions des partenaires concernés, la Commission présentera, en 2007, une nouvelle Communication qui développera les arguments en faveur de la « flexsécurité ». Ce qui montre bien dans quelle considération la Commission tient les opinions qu’elle sollicite sur son « livre vert » puisqu’en tout état de cause son choix est déjà fait.

 

Le livre vert présente onze questions. Chacune est introduite par une argumentation qui tend à provoquer la réponse attendue dans le sens d’une flexibilité plus grande donnant préférence « au champ d’application personnel du droit du travail et non sur les questions de droit du travail collectif ».

D’autres mots pour signifier une préférence pour le contrat individuel plutôt que pour la loi.

Ces questions portent sur les priorités d’une réforme conséquente du droit du travail, sur l’adaptation du droit du travail et des conventions collectives en vue d’améliorer la flexibilité et la sécurité de l’emploi et à réduire la segmentation du marché du travail, sur l’impact de la réglementation existante sur les entreprises et les travailleurs pour accroître la productivité et s’adapter aux nouvelles technologies et à la concurrence internationale.

La Commission demande comment faciliter le recrutement pour accroître la souplesse des contrats tout en garantissant un niveau suffisant de sécurité dans l’emploi et de protection sociale et s’il faut combiner un assouplissement de la législation de protection de l’emploi avec un système de soutien aux chômeurs.

Elle interroge sur le rôle de la loi et des conventions collectives dans l’accès à la formation et les transitions entre les différentes formes de contrats.

Les définitions juridiques nationales du travail salarié et du travail indépendant doivent-elles être clarifiées pour faciliter les transitions entre le statut de salarié et celui d’indépendant ?

Faut-il prévoir un « socle de droits » relatif aux conditions de travail de tous les travailleurs, indépendamment de la forme de leur contrat de travail ?

Faut-il déterminer à qui incombe la responsabilité du respect des droits du travail ?

Est-il nécessaire de clarifier le statut des travailleurs employés par des agences de travail intérimaire ?

Comment offrir plus de flexibilité aux employeurs et aux travailleurs, tout en garantissant un niveau élevé de protection de la santé et de la sécurité des travailleurs ?

Des questions qui vont provoquer un débat de l’ampleur connue avec la directive sur les services.


 

samedi 16 décembre 2006

par Raoul Marc JENNAR

Partager cet article
Repost0
20 janvier 2007 6 20 /01 /janvier /2007 12:59
A l'occasion de la loi « pour le développement de la participation et de
l'actionnariat salarié », le Parlement a voté hier 17 mesures concernant le
droit du travail. Ce sont 17 « cavaliers parlementaires », mesures sans
rapport avec l'objet de la loi, la plupart introduites par amendement.

Deux d'entre elles sont particulièrement graves :

- Un article réformant les conditions d'exercice de l'activité des
  conseillers prud'hommes. Les décrets d'application, déjà connus,
  vont limiter de façon drastique le temps qu'ils peuvent consacrer
  à l'étude des dossiers et à la rédaction des jugements. C'est une
  atteinte flagrante à l'indépendance de ces magistrats, non professionnels,
  mais chargés de juger tous les litiges individuels entre employeurs et
salariés.

- Un autre article exclu du calcul des effectifs des entreprises les
salariés
  en sous-traitance ou en prestation de service. Ce calcul est la base de
  toutes les règles sociales ou fiscales liées à la taille des entreprises.
  Cette mesure aura pour effet de diminuer les moyens, voire de faire
  disparaître des institutions représentatives des personnels et d'affaiblir
  les règles d'hygiène et de sécurité, en particulier dans les grands sites
  industriels.

Seule la première mesure citée a fait l'objet de concertation, mais la
plupart des confédérations s'y sont opposées. Aucune des 16 autres n'a donné
lieu à la moindre consultation des partenaires sociaux.

Ce vote, intervenant deux jours après l'adoption en première lecture d'une
loi sur le dialogue social, est inacceptable. La Cgt s'associe au recours
déposé devant le Conseil constitutionnel et continuera à combattre ces
mesures.

S'agissant de l'indemnisation des conseillers prud'hommes, elle appelle à
faire des assemblées solennelles qui se tiendront en janvier dans chaque
conseil, des moments forts de défense et de promotion de la justice du
travail, dont chaque salarié a besoin.

Partager cet article
Repost0
20 janvier 2007 6 20 /01 /janvier /2007 12:54

A PROPOS D’UNE OPÉRATION NAUSÉABONDE DU MONDE         

Guy-Virgile MARTIN

 

 

L’exiguïté  de notre journal ne nous donne pas toute la latitude nécessaire pour développer nos arguments. Le Site permet de pallier cet inconvénient. Nous jugeons nécessaire de revenir sur la dernière opération anticommuniste qui a fait l’objet de la page 3 du Monde  sous le titre provocateur « Quand le PCF négocie avec les nazis ».

Les articles pleine page évoquent des démarches effectuées auprès de l’ambassadeur du Reich, Otto Abetz, qui visaient  à obtenir la sortie de clandestinité de l’Huma et la réinstallation des élus communistes. Disons le d’emblée, cette initiative est injustifiable. Mais cette feuille ne doit pas cacher l’arbre ni l’arbre la forêt, c’est à dire la part déterminante du PCF en tant qu’organisation  et  des communistes en tant que citoyens à la Libération de notre pays dès 1940.

 

A propos des sources de l’article :

« L’affaire » était connue, un ouvrage de MM.  Pennetier et Besse revient à la charge. Nous ne dénions pas aux auteurs la qualification d’historiens.  Mais Claude Pennetier est de longue date et de longue expérience, un gauchiste anticommuniste (si l’on ose risquer ce pléonasme), assez habile pour planter sans relâche ses banderilles dans le garrot du PCF tout en couvrant son objectif principal d’hommages aux  communistes. Pour parler crûment,  les communistes ne sont pas mal mais leur parti est une ordure. Or un historien n’est pas un pur esprit, il y a des historiens « jacobins » Mathiez, réactionnaires Bainville, communistes Soboul etc. Leurs convictions, leur idéologie  irriguent leurs travaux. Certes la liberté des auteurs de quelque œuvre que ce soit  et celle de la presse doivent être respectées mais aussi soumises à la critique Dans son fond comme dans ses objectifs.

A propos de la situation en juin 40. 

Qui ne l’a vécue ne peut la concevoir ;  la France tout entière était  à la dérive, sans repères, dans un cauchemar annihilant et  comme sans passé ni futur. Des centaines de milliers de fuyards erraient sur les routes. Les partis, unanimes, les députés communistes absents pour cause de déchéance,  avaient confié la France en toute légalité républicaine au pire ennemi de la République, Pétain. Dans le climat de fin du monde, le vieux réactionnaire apparut au plus grand nombre comme un recours.

Le PCF était hors la loi depuis le 26 août 1939 et ses élus démis de leur mandat, les communistes mobilisés étaient dans la nature ou parqués avec les autres prisonniers de guerre. Plus de structures, plus de cadres à tous les niveaux, du Comité central à la cellule.  Or on sait depuis Lénine la nécessité d’une véritable organisation. Tout débat, tout échange était quasi impossible. La transmission des consignes, des directives même était aléatoire.   Le communiste était devenu un homme seul.

Paradoxalement l’occupant « mettait des gants » ( il était correct disait-on)  et ce fut vrai au début. Il lui fallait que les mines de la France, ses usines, ses ouvriers si qualifiés  se remissent le plus vite possible au travail pour contribuer à l’effort de guerre de l’Allemagne.  Donc la manière douce était conseillée aux troupes occupantes, sourires et galanterie.

Le terrain n’était pas prêt pour songer à organiser la  Résistance sur le territoire national. L’appel du 18  juin 40 de de Gaulle est  une injonction, non à résister sur place mais   à rejoindre la Grande Bretagne, pour y poursuivre la guerre. Celui de Thorez et  de Duclos  du 10 juillet ne parle pas explicitement de résistance. Notons que Pennetier et Besse l’éliminent en le taxant bien commodément de faux. Or  s’il  avait été rédigé ultérieurement (après l’invasion de l’URSS),  il aurait fait une grande place à la présence de l’occupant, il aurait rappelé avec force ce qu’est l’hitlérisme, les luttes antifascistes du Parti et de notre peuple, ce que sont les objectifs de l’impérialisme nazi…  Rien de cela. Le texte est daté par sa formulation même  et ses lacunes. Nous y voyons une preuve d’authenticité.

A propos de l’analyse de la guerre de 1940 par le PCF.

Pour le PCF  il s’agit d’une guerre entre impérialismes. C’est aussi la thèse du Komintern qui, au prix d’une analyse réductrice, légitime ainsi plus facilement le  pacte germano-soviétique car il  passe parfois assez mal du fait des batailles antifascistes menées par notre peuple avec l’impulsion déterminante des communistes. Cette appréciation  incomplète est donc porteuse de stratégies et de tactiques préjudiciables mais elle n’est pas pour autant  erronée. La guerre est effectivement impérialiste. Mais elle n’est pas que cela. Qu’en était-il de la situation internationale dans l’entre deux guerres ? Deux contradictions sont en présence. La contradiction principale, celle du capitalisme et du socialisme, et  celle, seconde, de l’impérialisme allemand et de l’impérialisme anglo-français, elle sous-tend dès 1918 l’humiliant traité de Versailles qui fera le lit de l’hitlérisme, Mais la contradiction capitalisme-socialisme fonde jusqu’en 1939 l’essentiel de la politique étrangère des démocraties occidentales, elle explique Munich. L’Allemagne nazie dispose de nombreux amis dans les sphères dirigeantes gouvernementales, politiques, patronales de l’occident ; les Etats-Unis maintiendront des relations commerciales avec l’Allemagne jusqu’à leur entrée en guerre en décembre 1941. Les « démocraties occidentales » tenteront même de diriger  le III ème Reich contre l’URSS, tactique à laquelle fera échec le pacte de « non agression germano-soviétique ». En France où la lutte de classe est particulièrement intense, la répression frappe durement les communistes, ce qui accrédite leur thèse. Le décret du ministre  socialiste Sérol punit de mort  (mars 40) tout Français suspect de propagande communiste. Jean Catelas mis en cause dans « l’affaire » par Le Monde sera guillotiné (en 1941) sur un verdict de tribunal français et non tué par les Allemands comme il le dit.

Mais si le nazisme est bien un des visages du capitalisme, un impérialisme et un concurrent des trusts occidentaux, il est aussi le fascisme  conquérant qui asservit les nations,  brise les organisations ouvrières (ce qui ne manque pas d’intérêt pour la grande bourgeoisie), bannit toute liberté et  contre lequel le PCF n’a cessé de se dresser. Cet aspect deviendra déterminant en donnant au conflit impérialiste l’aspect majeur d’une guerre de libération des peuples. Une guerre juste. Dès 1938, après Munich, Maurice Thorez déclare (CC du 21 nov.) Défendre la France contre Hitler comporte en ce moment une signification très précise pour la classe ouvrière ; c’est défendre avec les conquêtes sociales de notre peuple la possibilité de leur élargissement, de leur épanouissement ultérieur. Risquant l’amalgame avec l’union sacrée, Il appelle justement et avec audace à réaliser le  Front des Français  contre Hitler.  Ce que réalisera la Résistance. Jamais le PCF ne se départira de cette prise de position.  On pourrait citer mille témoignages. Quant à la contradiction de classes entre l’Etat soviétique et les « démocraties bourgeoises, elle n’a jamais été entièrement évacuée par les Occidentaux elle se manifeste avec éclat, dès la victoire avec la Guerre froide qu’ils déclenchent.

A propos de la démarche incriminée.

On ne peut l’apprécier hors du contexte, un historien n’est pas un juge divin qui du haut de son Olympe prononce un verdict cinglant un demi-siècle plus tard, alors qu’à l’inverse des protagonistes il connaît parfaitement la situation  et sait la suite des événements. Au regard de nos certitudes actuelles mais même en se plaçant dans les conditions de l’époque,  la démarche en cause  n’est pas défendable, répétons-le, Il ne s’agit donc  pas de la justifier mais de comprendre. Elle est le fruit de l’analyse imparfaite de la situation, analyse complexe et que le chaos de la défaite totale ne permet guère d’éclaircir sur le champ et dans l’instant. Cette défaite si miraculeuse pour  ceux  qui préféraient Hitler au Front populaire fut sans doute en partie au moins  suscitée. Le PCF  en avait la conviction et il le clamait. Certains, il est vrai furent immédiatement lucides, Leur mérite est exceptionnel. L’erreur des initiateurs de la sollicitation auprès d’Abetz  fut aussi  de se couvrir du pacte germano-soviétique pour se faire tolérer par l’occupant. Démarche naïve et fausse.  L’Internationale communiste (IC) l’a évoquée  et son représentant (Eugen Fried, alias Clément l’a  sans doute encouragée) mais, pour ce qui est de l’IC,   avec des nuances d’importance : «  Utilisez la moindre possibilité favorable  pour faire sortir journaux syndicaux, locaux, éventuellement l’Humanité en veillant à ce que ces journaux  ne donnent aucune impression de solidarité avec les envahisseurs ou leur approbation »    (télégramme   clandestin   du   22 juin).  Les  termes  soulignés  le sont   par  moi , G.-V.M. On ne saurait dire que la démarche en question s’inscrive rigoureusement et en tous points dans cette « directive », quoi qu’on pense de celle-ci, si pleine de réserve. Mais en fin de compte  aucun élu n’a été rétabli avec l’adoubement de l’occupant, la presse communiste est restée clandestine et l’opération sans autre résultat que la compromission des émissaires, aura duré moins d’un mois. Le 20 juillet Thorez et Dimitrov  y mettent fin : « Considérons juste ligne générale, Indispensable redoubler vigilance  contre manœuvre des occupants. Etait juste entreprendre démarches pour obtenir presse légale mais entrevue Abetz est une faute  car danger pour Parti et militants ». L’avocat initiateur des rencontres avec Abetz, l’avocat Foissin est désavoué, considéré comme un agent double et exclu du Parti le 31 août 1940.

A propos des premières formes de Résistance 

Il n’y eut pas en 1940 de Résistance au sens que ce mot prit dès 1941  mais des actes isolés ou même collectifs, des réactions comme la grève des mineurs et la manifestation des étudiants sans lendemains immédiats mais porteuses d’espoir. En outre des communistes  exprimèrent leur désaccord avec la démarche initiée par Foissin.  Jamais la collaboration ne fut à l’ordre du jour du PCF ni de quelque communiste que ce soit  même pour les démarcheurs en cause. Les notes retrouvées mais dont on ne connaît ni l’auteur ni les circonstances  et dont on ne peut être assuré de la totale authenticité  car Abetz  vise de son propre aveu à mener la désunion intérieure  précisent : nous ne ferons rien pour vous mais rien contre vous. Cette phrase en fait exclut la collaboration.

A propos de la déclaration du PCF ( L’Humanité du 12 décembre)

Elle  condamne la démarche. Soit, nous aussi.  Elle salue les résistants communistes. On ne saurait faire moins. Mais pas l’amorce d’une analyse. En somme pour les dirigeants du PCF les acteurs de la démarche étaient des « mauvais », des « méchants ». Pourquoi ? C’était sans doute leur nature. Et nous voilà dans les eaux troubles du judéo-christianisme. C’est un peu court. Et quelle pauvreté de pensée ! Depuis le magistère de Hue suivi de celui de M.G. Buffet, le PCF lacrymalise, pontifie, moralise, fait repentance, mais se garde de toute analyse de classe. de toute analyse historique, Il n’a d’autre souci que de cultiver  sa bonne fausse conscience et de se rendre respectable auprès des bobos et du PS. Une démagogie tempérée.  Un consensus mou. L’Armée du Salut.  Pour cela point besoin de pensée, les reniements et l’eau de boudin suffisent.

http://perso.wanadoo.fr/combat

Partager cet article
Repost0
20 janvier 2007 6 20 /01 /janvier /2007 12:46