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ACTION COMMUNISTE

 

Nous sommes un mouvement communiste au sens marxiste du terme. Avec ce que cela implique en matière de positions de classe et d'exigences de démocratie vraie. Nous nous inscrivons donc dans les luttes anti-capitalistes et relayons les idées dont elles sont porteuses. Ainsi, nous n'acceptons pas les combinaisont politiciennes venues d'en-haut. Et, très favorables aux coopérations internationales, nous nous opposons résolument à toute constitution européenne.

Nous contacter : action.communiste76@orange.fr>

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Humeur

Chaque semaine, AC attribue un "roquet d'or" à un journaliste qui n'aura pas honoré son métier, que ce soit par sa complaisance politique envers les forces de l'argent, son agressivité corporatiste, son inculture, ou sa bêtise, ou les quatre à la fois.

Cette semaine, sur le conseil avisé de la section bruxelloise d'Action communiste, le Roquet d'Or est attribué  à Thierry Steiner pour la vulgarité insultante de son commentaire sur les réductions d'effectifs chez Renault : "Renault fait la vidange"...  (lors du 7-10 du 25 juillet).


Vos avis et propositions de nominations sont les bienvenus, tant la tâche est immense... [Toujours préciser la date, le titre de l'émission et le nom du lauréat éventuel].

 

 
10 octobre 2014 5 10 /10 /octobre /2014 05:58

 

Baby Doc, mort samedi matin à Port-au-Prince, a séjourné 25 ans en France en toute liberté. Il avait atterri à Grenoble, après un accord secret entre le gouvernement des Etats-Unis, le Premier ministre de l'époque, Laurent Fabius, et le président Mitterrand.

 

Le fils du sanguinaire Duvalier a passé 25 ans en France, sans papier. Il a mené grand train de vie puis a été "invité" à la discrétion.

Jean-Claude Duvalier dit Baby Doc, au cours de sa dictature en Haïti


Il est rentré mourir à Port-au-Prince.


Le temps est donc venu de demander à Laurent Fabius d'ouvrir le dossier.

 

Quel a été le contenu de l'accord passé avec Washington?

 

Quelle a été la monnaie d'échange?

 

Pour quelles raisons s’approcher de ce personnage sulfureux provoquait une réaction immédiate et musclée des services spéciaux français ?

 

Pourquoi la fortune volée au peuple haïtien n'a pas été bloquée par les banques?

 

José Fort

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10 octobre 2014 5 10 /10 /octobre /2014 04:31

Les-Duvalier-un-regne-de-30-ans-sur-Haiti_article_main.jpg 

 

Etre ami des USA, de la France, une belle assurance-vie !


 

Article AC pour http://www.solidarite-internationale-pcf.fr/


 

Les Duvalier ont marqué de leur empreinte 30 ans de l'histoire d'Haiti. 30 ans de dictature impitoyable, de corruption éhontée, de misère effroyable pour le peuple haitien. Mais le fils comme le père étaient des amis de la France, des alliés des Usa, ils ne seront jamais inquiétés.

 

Jean-Claude Duvalier, alias « Bébé Doc » est mort, à l'âge de 63 ans, comme le général Pinochet au Chili, Videla en Argentine ou Suharto en Indonésie, il est mort sans jamais être inquiété pour ses crimes contre l'humanité. Il avait choisi le « camp du bien » pendant la Guerre froide, celui de l'anti-communisme, celui du néo-colonialisme.

 

Ces derniers années, il a versé des larmes de crocodile sur ses 'erreurs' pendant ces 15 années de règne, de 1971 à 1986. Les dizaines de milliers de Haitiens – entre 30 et 60 000 – morts dans ses prisons, sous les coups des « Tontons Macoutes » ne sont plus là pour témoigner.

Comprendre la dynastie Duvalier, c'est comprendre la tragédie haitienne, du premier pays noir à se libérer du colonialisme en 1804. La métropole française lui fera payer cher en endettement, dépendance économique, échange inégal et régimes autoritaires imposés.

 

Papa Doc, la terreur des « Tontons macoutes » bénie par les USA, le Vatican et la France

 

Dans les années 1950, Cuba et Haiti croupissaient dans la misère, l'humiliation coloniale. Cuba du Che et de Fidel a choisi la révolution communiste, anti-colonaliste contre les USA. Haiti a choisi la soumission colonialiste aux USA. 

Le choix d'Haiti a été imposé par les Etats-unis, par la France, ce fut le pouvoir autocratique de « Papa Doc », François Duvalier qui en 1957 impose une dictature impitoyable : suppression de l'opposition, des libertés civiles, mise au pas de la justice, de l'armée, abolition du parlement. En 1961, il est réélu président à 100 %, et en 1964 président à vie.

A partir de 1958, il crée un corps de volontaires nationaux surnommés « Tontons macoutes ». Ce groupe terroriste d'Etat de près de 10 000 voyous sème la terreur dans les rues, multiplie les viols, enlèvement, assassinats, qui feront des dizaines de milliers de victimes sous son règne.

 

Pourtant, « Papa Doc » ne fut jamais condamné. Mieux, il fut soutenu. Par les Etats-unis qui apprécièrent sa position pro-américaine face à Cuba la rouge, face au bloc communiste.

Par le Vatican qui a lui a pardonné sa reprise en main musclée de l'Eglise locale, et cautionné ses dérives vaudous – justifiant son culte de la personnalité – ainsi que sa gestion despotique et instrumentale du clergé national, avec le Concordat réaffirmé en 1966.

 

Jean-Claude Duvalier ou « Bébé doc », non, non rien n'a changé. Corruption, anti-communisme, terreur de masse

 

Malade à la fin des années 1960, l'autocrate Duvalier fait nommer son fils comme son successeur, en tant que président à vie. En 1971, à l'âge de 19 ans, Jean-Claude Duvalier, aka « Bébé Doc », devient président de Haiti ad vitam eternam.

Soucieux de l'image de ses alliés, les pays occidentaux auront tôt fait de lui coller l'étiquette de « réformateur ». Ou tout du moins d'un dirigeant « pragmatique », préférant confier la politique aux spécialistes, plus soucieux de diners mondains, amoureux de la bonne chair et de jolies femmes.

 

Réformateur, « Bébé Doc » ne le fut pas. Il y a l'adage « tout changer pour que rien ne change ». Lui, il n'a rien changé pour que rien ne change ! La justice est restée impuissante, l'armée sous contrôle, les libertés civiles supprimées, les élections faussées, la répression organisée conjointement par la police, les services de renseignement et les « Tontons macoutes ».

Le rapport d'Amnesty International publié en septembre 2011 est édifiant. Selon ce rapport, la répression sous le fils Duvalier n'avait rien à envier à celle du père, dans son ampleur d'abord, avec sans doute près de 100 000 morts directement imputables au régime dynastique.

Dans les méthodes aussi : tortures systématiques, morts en détention, conditions d'incarcération inhumaines, disparations forcées, assassinats ciblés. Le tout dans la plus complète impunité, au nom de la « lutte contre la subversion communiste », déclarée crime en 1969.

Amnesty admet une différence majeure. La terreur sous Duvalier Père était visible, flamboyante, indifférenciée : fusillades en pleine rue, tortures à l'aéroport, furie des Tontons Macoutes. Sous le fils Duvalier, la terreur fut secrète, sélective, méthodique : enlèvements mystérieux, tortures dans des lieux secrets, cible des opposants subversifs. C'est sans doute pire.

Le rapport d'Amnesty rappelle les cas précis de dizaines de « disparus » dont nous ne saurons jamais le sort. On peut rappeler le cas de notre camarade Rock Charles Derose, militant du Parti communiste unifié des Haitiens (PCUH), arrêté en 1981 car il voulait fonder un syndicat dans son entreprise, torturé puis porté disparu. On n'eut plus jamais de nouvelles de lui

La topologie des crimes contre l'Humanité sous Duvalier fils est connue de tous.

D'un côté le « Camp de Fort Dimanche », ce camp de concentration effroyable où on ne rentre mais on ne sort pas, de l'autre la Caserne Dessalines, le lieu des interrogatoires, tortures raffinées des services spéciaux, enfin le Pénitiencier national, où on meurt dans les prisons avec des cellules de 13 m 2 où s'entassent entre 40 et 50 détenus.

La marotte des tortionnaires haitiens, c'est le « djak » réservé aux « communistes présumés » : les détenus voient leurs mains et leurs pieds attachés, sont accrochés à une perche ou un bâton, roulés en boule puis violemment fouettés et bastonnés sur les parties du corps laissées vulnérables.

Pragmatique, oui, à coup sûr, quand il s'est agi de s'enrichir, lui et sa famille. Flambeur, coureur, personnage superficiel, « Bébé doc » a laissé la politique aux experts groupés autour de sa mère et des « dinosaures » de la vielle garde paternelle.

Mais il n'a pas perdu le nord, accumulant des millions d'euros par la corruption massive, le détournement de fonds, l'enrichissement sur le dos d'un peuple miséreux.

Selon Transparency International, il était en 2004 le 6 ème leader le plus corrompu du monde avec jusqu'à 800 millions d'€ de fonds détournés. Il aurait ainsi détourné les ¾ de l'aide humanitaire adressée à l'île sinistrée.

Dans un pays où aujourd'hui 78 % de la population vit dans la pauvreté absolue, Duvalier fils pratiquait le mépris ostentatoire. On raconte que son mariage lui a coûté 3 millions d'euros, lui se contentait de jeter l'argent par les fenêtres à chacune de ses sorties publiques.

Pas plus que son père, Jean-Claude Duvalier ne fut inquiété. Les Etats-unis ont même développé les relations les plus cordiales avec lui en particulier sous les présidences Nixon et Ford. Après un refroidissement dans la période Carter, Ronald Reagan a renoué avec son amitié avec un pilier de l'anti-communisme en Amérique latine face à l' « Empire du mal ».

Lorsque Jean-Claude Duvalier fut chassé du pouvoir par une révolte populaire en 1986, il a naturellement trouvé refuge … en France où il resta en exil pendant 25 ans, avec près d'1 milliard d'€ détourné aux Haitiens, soit le tiers du PIB du pays !

 

Bilan de 30 ans de dictature Duvalier, misère partout, justice nulle part - Surtout ne comparez pas avec Cuba !

 

Haiti ne s'est pas relevé des trente ans de terreur, de corruption, de misère imposée par en haut.

Aujourd'hui, c'est l'un des pays les pauvres du monde : il compte 78 % de personnes en pauvreté absolue, c'est-à-dire vivant avec moins de 2 $ par jour. Le PIB par habitant y est de 550 € par an, soit 50 € par mois, ou encore 1,7 € par jour !

La situation sanitaire y est désastreuse : l'espérance de vie est de 62 ans, la mortalité infantile de 50 pour 1 000 (5 %!), il y a 1 médecin pour 3 000 habitants. Le développement du SIDA est endémique, tandis que le choléra a tué par milliers en 2010. 

Vu le niveau des infrastructures, l'état de la santé sur place, la misère des gens, la déforestation qui atteint les 98 % (!), chaque catastrophe naturelle est une tragédie humaine. Le séisme de 2010 a ainsi fait près de 250 000 morts, un chiffre inédit pour la région.

Impuissant à faire face, le gouvernement « capitaliste » haitien a dû faire appel au gouvernement « communiste » cubain. Des milliers de médecins cubains sont alors venus aider le peuple haitien, sauvant des milliers de vies face au séisme et à l'épidémie de choléra.

 

Surtout, ne comparez pas Haiti à Cuba, vous comprendriez la tragédie du capitalisme dépendant haitien, la réussite du communisme indépendant cubain.

Pour la même population, Cuba communiste possède un PIB huit fois supérieur à celui d'Haiti capitaliste. Son PIB par habitant est de 4 500 € par an, soit 430 € par mois. Sachant que la santé, l'éducation, la culture, les loyers sont gratuits !

Et quelle santé, quelle éducation. Cuba est le seul pays du continent latino-américain à avoir un taux d'alphabétisation et de scolarisation de 100 %, le meilleur système d'éducation du sous-continent dixit l'UNESCO.

Dans la santé, le système cubain dépasse maintenant celui des Etats-unis, avec une espérance de vie égale de 78 ans, un taux de mortalité inférieur avec 5 pour 1 000 (8 pour 1 000 aux USA). Cuba est même le pays où il y a le plus de médecins par habitant au monde (1 pour 160!).

La réussite est telle que désormais les centres de recherche cubains sont à l'avant-garde de l'investigation sur les vaccins contre le SIDA ou certains cancers. Les citoyens canadiens ou brésiliens préfèrent même se faire soigner à Cuba au vu de la qualité du service, de son faible prix !

 

Duvalier protégé par la France, les progressistes chassés par les USA : quand est-ce qu'Haiti pourra se développer librement ?

 

Haiti n'est pas libre malgré la chute de Duvalier fils en 1986. Il est mort hier, il ne sera jamais jugé, on ne pourra jamais tourner la page sainement en Haiti du crime permanent.

Depuis 1986, les Etats-unis manoeuvrent pour empêcher toute transition progressiste sur l'île. Il suffit de penser à la trajectoire du prêtre Jean-Bertrand Aristide, homme de gauche, partisan de la théologie de la libération, soucieux d'égalité sociale et de liberté politique.

Aristide est élu triomphalement en février 1991 à 67 % contre le candidat de droite soutenu par les USA, le clergé, le business local. En décembre 1991, il est déposé par un coup d'Etat fomenté par l'armée, les élites locales et les services secrets financés par la CIA.

En 1994, Aristide revient dans le fourgon des troupes de l'ONU, tandis que les USA sous pression de la communauté haitienne exilée tâchent de se refaire une virginité politique.

Mais les choses ne tournent pas comme prévu pour les Etats-unis. Aristide refuse les plans d'ajustement structurel du FMI, de la Banque mondiale, les privatisations massives. Les Etats-unis refusent qu'Aristide – au nom de la Constitution – réalise un autre mandat. Quand on sait qu'ils ont appuyé 30 ans de dictature, un coup d'Etat contre lui en 1991 contre lui, c'est un comble !

Aristide tend la joue droite, après avoir été frappé sur celle gauche. Il se retire mais revient en 2001, après avoir été élu à 93 % avec une participation populaire ridicule. La démocratie haitienne est déjà morte née.

Le gouvernement d'Aristide est alors déstabilisé par une rebellion armée, déposé par un coup d'Etat en 2004 bénéficiant de la bienveillance américaine. Aristide est sommé de quitter Haiti, transporté hors de son pays où il fut élu à bord d'un avion américain.

Pour Aristide, contraint à l'exil en Afrique du sud, il ne fait pas de doute que la France et les Etats-unis l'ont renversé, dans ce qui s'apparente au « kidnapping » d'un président démocratiquement élu.

 

« Papa Doc » est mort, « Bébé Doc » est mort : mais l'héritage des tontons macoutes, du capitalisme de la misère, de la terreur anti-communiste, du colonialisme dépendant est toujours là. Quand est-ce que l'on va rétablir la vérité sur l'histoire du XX ème siècle ?

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9 octobre 2014 4 09 /10 /octobre /2014 17:32
Hong Kong, sous les parapluies
L'art de la guerre
umbrella-revolution

Face à l’«Umbrella Revolution » (définition made in USA), le gouvernement britannique se dit « préoccupé » qu’à Hong Kong soient garantis « les droits fondamentaux et les libertés fondamentales ». Londres à ce sujet peut donner des leçons. Au 19ème siècle les Anglais, pour pénétrer en Chine, ont recours au commerce de l’opium qu’ils apportent de l’Inde, en provoquant d’énormes dommages économiques et sociaux. Quand les autorités chinoises confisquent et brûlent à Canton l’opium emmagasiné, les troupes anglaises interviennent en obligeant le gouvernement à signer en 1842 le Traité de Nankin, qui impose notamment la cession de Hong Kong à la Grande-Bretagne. Depuis lors jusqu’en 1997 Hong Kong est colonie britannique, sous gouvernorat envoyé de Londres. Les Chinois sont exploités par les monopoles britanniques et ségrégués, exclus même des quartiers habités par des Britanniques. Des grèves et des rébellions  sont durement réprimées.

Après la naissance de la République populaire en 1949, Pékin, tout en revendiquant la souveraineté sur Hong Kong, l’utilise comme porte commerciale, en en favorisant le développement. La Hong Kong re-annexée à la Chine comme région administrative spéciale, avec 7,3 millions d’habitants sur les quasiment 1,4 milliards de la Chine, a aujourd’hui un revenu par habitant de 38 420 dollars annuels, plus haut que celui de l’Italie, quasiment le sextuple de celui de la Chine. Ceci parce que Hong Kong, en tant que porte commerciale de la Chine, est le 10ème exportateur mondial de marchandises et le 11ème de services commerciaux. En outre, elle est visitée chaque année par plus de 50 millions de touristes, parmi lesquels 35 millions de Chinois. La croissance économique, bien qu’inégalement distribuée (cf. le sous-prolétariat local et étranger qui vivote avec l’« art de s’arranger »), a amené une amélioration générale des conditions de vie, confirmée par le fait que l’âge de vie moyen est monté à 84 ans (par rapport aux 75 de toute la Chine).

Le mouvement étudiant né à Hong Kong pour demander que l’élection du chef de gouvernement soit directe et non conditionnée par Pékin, est formé de jeunes appartenant généralement aux couches sociales avantagées par la croissance économique. Sur ce fond se pose la question : pourquoi, alors qu’on ignore des centaines de millions de personnes qui dans le monde entier luttent chaque jour dans des conditions bien

 

 

pires pour les plus élémentaires droits humains, transforme-t-on quelques milliers d’étudiants de Hong Kong, au-delà de leurs propres revendications, en icône mondiale de lutte pour la démocratie ? La réponse doit être cherchée à Washington. Les inspirateurs et les chefs de ce qui est défini
comme « un mouvement sans leader » -d’après une ample documentation- sont reliés au Département d’Etat et à ses émanations sous forme d’ « organisations non-gouvernementales », en particulier la « Donation nationale pour la démocratie » (Ned) et l’ « Institut démocratique national » (Ndi) qui, dotées de fonds très conséquents, soutiennent des « groupes démocratiques non-gouvernementaux » dans une centaine de pays. Deux exemples parmi tant d’autres. Benny Tai, l’enseignant de Hong Kong qui a lancé le mouvement « Occupy Central » (voir le South China Morning Post du 27 septembre), est devenu influent grâce à une série de forums financés par ces « ONG ». Martin Lee, fondateur du « Part démocrate » de Hong Kong, a été envoyé à Washington par la Ned et, après un briefing télétransmis (le 2 avril), a été reçu à la Maison Blanche le 7 avril par le vice-président Biden.

De ces faits et de nombreux autres émerge une stratégie, analogue à celle des « révolutions colorées » dans l’Est européen, qui, en instrumentalisant le mouvement étudiant, vise à rendre Hong Kong ingouvernable et à créer des mouvements analogues dans d’autres zones de la Chine habitées par des minorités nationales.

Manlio Dinucci

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9 octobre 2014 4 09 /10 /octobre /2014 08:09

policeturque.jpg 


Article AC pour http://www.solidarite-internationale-pcf.fr/

 

La nouvelle nous est d'abord venue par nos camarades communistes turcs. Elle a rencontré un certain écho dans la presse française. Sans pour autant poser la vraie question : quand est-ce qu'on pose la question des responsabilités de la Turquie dans l'émergence de l'islamisme radical dans la région, et qu'on condamne son régime brutal ?

 

Ce mardi, les affrontements entre la police turque et des manifestants pro-kurdes ont été meurtriers. Nos camarades communistes turcs donnaient le bilan de 11 morts, l'AFP donne le chiffre de 14 morts aujourd'hui, 18 pour Reuters.

  Plusieurs milliers de manifestants, kurdes pour l'essentiel, sont descendus dans la rue pour protester contre l'hypocrite non-intervention – après l'entrée en guerre décidée la semaine dernière – de l'Armée turque à Kobane, en Syrie, où les islamistes sont en train de massacrer les combattants kurdes.


 

La police-Robocop tire des grenades lacrymo dans la tête des manifestants et tue !

 

Ces manifestations ont empli les rues des grandes villes du pays, Istanbul, Ankara, Antalya, Izmir. Des forces anti-émeutes (qui en Turquie ressemblent à de véritables « Robocop » sans souci pour le détail) sont intervenues dans les quartiers populaires d'Instabul et à Ankara.

 Les échauffourés ont été meurtriers dans le sud-est du pays, près de la frontière et au cœur de la communauté kurde, notamment dans la capitale kurde Diyarbakir. La police ne s'est pas limitée aux habituels canons à eau, grenades lacrymo mais aurait tiré à balles réelles.

  La confusion règne, certains rapports font état d'affrontements armés entre militants kurdes et militants islamistes soutenant l'EI. Mais il est étrange que tous les morts, jusqu'à présent, soient du même côté.

 Par ailleurs, on connaît déjà le cas d'un jeune homme de 25 ans abattu … d'une grenade lacryomogène tirée dans la tête par un policier turc.

  

La Turquie est désormais un pays en état d'urgence, un couvre-feu a été décrété dans six villes dont Diyarbakir. C'était aussi un des objectifs de l'entrée en guerre : instaurer un climat de terreur pour réprimer l'opposition politique, kurde et de gauche tout simplement.


 

Posons les bonnes questions à nos dirigeants : pourquoi cautionner un gouvernement massacreur, belliciste, islamiste, anti-démocratique ?

 

Il est temps de poser les vraies questions à nos dirigeants  

  • à quand une condamnation de ces massacres commis par le régime turc ? On se souvient qu'au Venezuela, il s'en est fallu de moins que cela pour voir les médias s'emballer. Aujourd'hui, c'est aussi le cas à Hong-Kong. Aujourd'hui, l'ordre règne à Ankara, au prix de 18 morts, nous, Français, Américains, nous en félicitons ;

  • pourquoi ne pas avoir soutenu le mouvement démocratique, laic, progressiste du « printemps turc » ? On se souvient qu'au printemps 2013, le mouvement « Occupy Gezi » a déclenché une révolte sans précédent depuis des années, mobilisant des centaines de milliers de jeunes contre ce régime autoritaire, dominé par les islamistes. La rebellion libyenne, syrienne – dominée par les islamistes – était démocratique, « Occupy Hong-Kong » ou « Maidan » (mené par des milices para-militaires, des néo-nazis avoués) étaient des combats pour la liberté. Et le combat pour les libertés civiles, la laicité, la paix, la démocratie sociale, le droit à l'auto-détermination des peuples, n'est-ce pas un combat juste en Turquie ?

  • pourquoi ce soutien aux islamistes en Turquie, au moment où on prétend les combattre en Syrie ? AKP mène un combat farouche en Turquie pour l'islamisation de la société – un combat tout à fait compatible avec la continuation d'une politique capitaliste néo-libérale – dans une société aux fortes traditions laiques. Il est troublant que nos référents dans la région soient les gouvernements turcs, saoudiens, qataris (la « Sainte-alliance » des islamistes réactionaires), ainsi que les rebelles syriens, libyens liés à Al-Qaeda contre les régimes nationalistes arabes laics comme en Syrie, hier en Irak ;

  • Pourquoi ce silence sur le soutien de l'Etat turc pendant trois ans à l'Etat islamique, fauteur de guerre dans la région ? On le sait, ce n'est pas même un secret de polichinelle : jamais les islamistes syriens (qui dominent la rebellion depuis longtemps) n'auraient pu résister pendant trois ans à la puissante armée syrienne sans un soutien logistique turc. C'est par la Turquie que viennent armes et combattants, c'est en Turquie que les islamistes se restaurent et se soignent, c'est vers la Turquie que se sont dirigés des milliers de barrils de pétrole de contre-bande permettant le financement de l'Etat islamique. S'il fallait frapper les complices de l'Etat islamique, c'est d'abord en Turquie qu'il fallait frapper !

Ces questions dérangeantes ne se suffisent pas à elles-mêmes. Même si leur réponse est simple : on ne condamne pas le pilier régional de l'OTAN et son armée pléthorique, on ne condamne pas cette puissance capitaliste émergente où les investissements européens affluent, on ne condamne pas un régime qui défend l'ordre, la religion et la sacro-sainte propriété privée.

 

 

La juste revendication nationale kurde otage des jeux géopolitiques entre la Turquie, les Etats-unis et les pays européens

 

La confusion générale, avec des puissances régionales allumant le feu, les puissances occidentales jouant avec lui, peut finir dans un scénario chaotique qui convient aux grandes puissances impérialistes – dont Israel – mais aux conséquences imprévisibles.

 

Hélas, les contradictions du mouvement kurde peuvent être exploitées par la Turquie, les pays impérialistes pour plonger la région dans le chaos, diviser pour mieux régner.

Les manifestants kurdes ont raison de dénoncer l'hypocrisie d'Ankara. Mais en poussant l'armée turque à intervenir en Syrie – ce qu'elle fera sans doute dans le futur proche – cela pourrait rentrer dans le jeu des puissances européennes, américaines qui veulent moins que l'Etat islamique liquider le régime laic, anti-impérialiste quoique corrompu et autoritaire de Bachar al-Assad.

La Turquie cherche une formule peu claire consistant peut-être à semer le chaos en Syrie, Irak, laisser aux Kurdes un maximum d'autonomie pouvant confiner au séparatisme, mais tout en ne voulant rien céder aux Kurdes de Turquie, avec la tentation d'exporter le problème kurde.

On sait également qu'entre Kurdes d'Irak – plus enclins à collaborer avec les Etats-unis, l'Allemagne – et ceux de Turquie, il y a de lourdes divergences, des conflits politiques majeurs.

Pour le peuple kurde, le droit à l'auto-détermination doit cessé d'être dénié. Mais dans la situation concrète, le rapport de forces actuel, la manipulation de cette revendication légitime d'un peuple meurtri pourrait servir les pires desseins pour le peuple kurde et les peuples de la région.


Stop à l'hypocrisie ! Exigeons de nos gouvernements qu'il condamne le régime d'Ankara, dénonçons ce double jeu de nos gouvernants. A force de jouer avec le feu, on se brûle. Quand on joue avec le feu sur une pourdrière, c'est tout le monde qui risque de sauter avec !

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9 octobre 2014 4 09 /10 /octobre /2014 08:00

6_172014_b4-pipes-turkey-isi8201.jpg

Communiqué du Parti communiste de Turquie (KP)



Traduction MA pour http://www.solidarite-internationale-pcf.fr/



La motion parlementaire de l'AKP est une déclaration de guerre. Ces dernières années, l'AKP s'est heurté à un mur dans ses efforts pour trouver un prétexte pour attaquer la Syrie. Il a échoué pas uniquement en raison des équilibres internationaux d'alors mais aussi parce que notre peuple n'a jamais adhéré à la logique de guerre. Il essaie maintenant d'utiliser l'Etat islamique comme un prétexte pour entrer en guerre.



La bande réactionnaire qu'on appelle Etat islamique (EI) est l'enfant adoptif de l'impérialisme et de l'AKP. Il n'est pas nécessaire de déclarer la guerre contre la Syrie et l'Irak pour neutraliser cette bande. Pour arrêter l'EI, l'AKP aurait pu faire les choses suivantes :

  • empêcher l'EI d'utiliser la frontière turque comme un espace de transit vers la Syrie et l'Irak ;

  • interdire la vente de pétrole de contre-bande de l'EI en Turquie ;

  • mettre fin à tout soutien logistique à l'EI y compris le traitement des combattants de l'EI dans des hôpitaux de fortune en Turquie ;

  • lutter contre les opérations de recrutement de l'EI qui se déroulent dans de nombreux quartiers et mosquées ;

  • mettre fin à tout soutien aux attaques de l'EI comme à Kobane ;

L'objectif de la motion de l'AKP n'est pas la « lutte contre la terreur ». Sa conséquence, c'est qu'elle va transformer toute la Turquie en une zone de guerre. Voter « oui » à cette motion, c'est participer à ce crime !

Cette motion n'a rien à voir avec les intérêts de la Turquie. Valet de l'impérialisme, l'AKP s'est vu confié la tâche de faire le sale boulot pour l'impérialisme. Les soldats qui seront envoyés de l'autre côté de la frontière commettront des crimes pour lesquels l'impérialisme ne voudrait pas être tenu responsable. La Turquie ne devrait pas laisser ses enfants être entachés de ces crimes !

 

Nous lançons un appel aux députés de la grande Assemblée nationale de Turquie : voter oui à cette motion de guerre signifierait participer à ces crimes. Tout député qui a la moindre considération pour l'intérêt public devrait rejeter cette motion.

 

Ce qu'il faut faire, c'est poursuivre en justice le Premier ministre et le Président de la Turquie comme criminels de guerre.

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9 octobre 2014 4 09 /10 /octobre /2014 07:50

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Traduction CA pour http://www.solidarite-internationale-pcf.fr/

 

Les partis communistes signataires de cette déclaration dénoncent la cruauté de l'attaque sanguinaire menée par des organisations terroristes dangereuses comme l’Etat islamique (NdT : Daech en arabe) ainsi que la violation de la souveraineté de la Syrie et de l'Irak.

 

Ce mouvement a pris illégitimement possession de territoires où il est à l’origine de tellement d'exactions, de pratiques barbares : massacres de milliers de citoyens, décapitations, déplacements forcés de dizaines de milliers de personnes, enlèvements et prises d'otages. 

Actuellement, ces organisations terroristes étendent leurs territoires jusqu'au Liban et la Jordanie. Leurs activités desservent la cause palestinienne par des actions criminelles censément menées en représailles contre les bombardements israéliens sur la bande de Gaza.  

 

De ce fait, elles légitiment la position d'Israël dans la coalition internationale pour la lutte contre le terrorisme et instaurent une atmosphère de peur en Europe et dans le monde.

Ces forces terroristes sont financées par l'impérialisme américain, l'Otan et ses alliés.

 

Elles bénéficient des facilités financières, militaires et logistique de la part des pays réactionnaires arabes et leurs activités suivent un plan impérialiste sioniste et réactionnaire qui a été établi depuis plus de trente ans dans le but de diviser la région et de la fragmenter en plusieurs ethnies selon des lignes de fractures communautaires.

 

C’est l'essence du projet du Grand Moyen-Orient conçu par l'Etat américain sous prétexte de la lutte contre le terrorisme.

 

Il est donc impératif du lutter contre ces organisations terroristes, afin d'instaurer une stabilité intérieure à travers des institutions, et une véritable réconciliation nationale, qui soient dans l'intérêt du peuple.

Cela lui permettra de consacrer toute son énergie au combat contre l'impérialisme et le terrorisme qui menacent nos peuples ainsi que toute la région arabe. 

 

Nous appelons tous les partis communistes et toutes les forces nationales, progressistes et démocratiques à adopter une attitude pragmatique face au terrorisme en général et plus particulièrement l’Etat islamique et le Front Al-Nosra pour les éradiquer et couper leurs sources de financement.

 

De même, nous invitions ces partis à rejeter l'intervention impérialiste sous toutes ses formes en se coordonnant avec  les forces indépendantes dans le monde et à repartir à l’offensive selon la volonté de nos peuples, afin de résister à la colonisation et l’occupation  ainsi qu’aux tentatives de divisions et aussi pour reconnaitre leurs droits démocratiques et sociaux, et préserver l'unité nationale.

 

15 Septembre 2014

 

Partis signataires:

   

Parti communiste jordanien,

Parti communiste libanais,

Parti communiste irakien,

Parti communiste palestinien, 

Parti communiste Syrien Unifié

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9 octobre 2014 4 09 /10 /octobre /2014 07:40

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Article AC pour http://www.solidarite-internationale-pcf.fr/

 

Les bombes pleuvent sur la Syrie (mais pas sur l'Irak) qui en quelques jours a vu l'immense majorité de ses raffineries réduites en cendre. Plus on en apprend sur l'Etat islamique (EI), plus la complicité directe ou indirecte des européens et américains se fait jour. Dernière révélation : les Etats européens ont acheté du pétrole de contre-bande venant de l'EI.

 

La « menace fantôme » de l'Etat islamique (EI) justifie l'injustifiable : des frappes aériennes sur le territoire syrien à l'insu de son gouvernement, l'armement de forces séparatistes en Irak, la mise en place d'une coalition internationale pour intervenir en Syrie.

 

Décidément, les 15 à 20 000 combattants qui contrôlent le nord de l'Irak et de la Syrie sont une divine surprise pour les USA et l'UE, jusque-là mis en échec par la résistance nationale syrienne derrière Assad, le dévoilement du caractère islamiste fanatique de la dite rébellion démocratique.

Le plan se dessine : utiliser la menace fantôme EI pour détruire les infrastructures syriennes (d'abord ses raffineries), justifier une ingérence aux caractères légaux flous, puis après avoir détruit formellement le groupe, passer à la phase d'invasion de la Syrie et du renversement d'Assad.

C'est ce qui ressort de ses premières frappes. 16 des 20 raffineries syriennes contrôlées par EI ont été détruites mais les USA ont veillé à ne pas toucher certaines raffineries pour permettre à la rebellion (mais laquelle?) d'avoir des ressources dans la lutte à venir contre Assad.

 

Les alliés des Etats-unis qui bombardent les islamistes en Syrie sont les mêmes … qui ont financé, soutenu et armé l'Etat islamique !

 

Sur ordre américaiin, ce sont en fait l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis – les mêmes qui finançaient l'EI il y a quelques mois ! – qui ont fait intervenir leurs chasseurs-bombardiers, leur drones pour bombarder 12 raffineries le 24 septembre, et 4 autres le 28.

Les USA pressent maintenant la Turquie – qui depuis des mois sert de base arrière aux islamistes ! – à intervenir en Syrie. Le vice premier-ministre turc a déclaré qu'une motion allait être votée pour permettre à des soldats turcs de faire des incursions en territoire syrien ou irakien.

 

Il faut évidemment rappeler des évidences, l'implication directe des alliés des USA dans l'émergence de l'Etat islamique : tout le monde sait que les Etats du Golfe en général et l'Arabie saoudite en particulier ont été les pays qui ont financé au départ l'Etat islamique.

Sans l'aide de la Turquie, qui fait transiter le djihadistes, les munitions, achète le pétrole des islamistes, leur sert de base-arrière pour se soigner, se reposer, se ravitailler, l'Etat islamique n'aurait jamais résisté, encore moins prospérer.

On sait depuis longtemps que la Turquie joue double jeu avec les rebelles de l'EI, même si les responsables occidentaux – comme John Kerry récemment – sont plus prompts à dénoncer les achats de pétrole supposés de Bachar al-Assad (un prétexte pour justifier son renversement après l'écrasement de l'Etat islamique?).

Il y a quelques mois, le député républicain (CHP) turc Ali Ediboglu avait dénoncé dans le journal turc Taraf le fait que le gouvernement turc collaborait ou laissait faire un trafic de pétrole de grande ampleur transitant par son territoire. Le député parlait de 800 millions de $ depuis janvier.

Selon lui, les rebelles ont mis en place un système d'oléoducs de fortune à la frontière, tandis que le pétrole est transféré par camions jusque-là.

Ediboglu dénonçait également le fait qu'un certain nombre de combattants européens, russes passent par la Turquie, et que 1 000 Turcs opèrent dans la rébellion, ce qui est impossible sans la connaissance au minimum voire la coopération du MIT, les services de renseignement turcs.

Tout ceci est désormais confirmé. Luay al-Khatib, directeur de l'Iraq Energy institute note que « la Turquie a fermé les yeux sur ce trafic mené depuis Mossoul ». Pour Hussein Alawi, lui aussi responsable de cet Institut : « les terroristes utilisent des camions plutôt que des olédocus, il y a 210 camions-citerne transport le pétrole de contre-bande jusqu'à la Turquie chaque jour ».

 

Les Etats européens ont financé l'EI en achetant leur pétrole de contre-bande !

 

Ce réseau d'exportation de pétrole syrien et irakien est désormais un secret de polichinelle, admis même par John Kerry. Il a permis à l'EI de devenir le groupe terroriste le plus riche de l'histoire, produisant de 25 à 40 000 barils de pétrole par jour, avec des revenus de 3,2 millions de $ par jour.

De juin à septembre, le patrimoine d'EI serait passé, selon les services de renseignement américains, de 800 millions de $ à 2 milliards de $. Comment cela est-il possible ?

L'Etat islamique a un argument imbattable dans le monde capitaliste : le prix de sa marchandise. Officiellement côté à 100 $ le baril, il est vendu jusqu'à 25 $, plus souvent autour de 30-40 $. Ce pillage massif au détriment du peuple syrien, irakien, a nécessairement ses complices.

 

La Turquie n'est pas seule. La révélation de l'ambassadrice de l'UE en Irak, Jana Hybaskova, le 2 septembre dernier, fait froid dans le dos et révèle d'autres complices du crime, dans nos rangs.

Elle a commencé d'abord par critiquer les pays européens qui arment les Pechmerga au risque d'une partition du pays, avec des effets désastreux sur la région.

Puis, elle a lancé une bombe. Après avoir insisté sur la nécessité d'exercer des pressions sur la Turquie pour arrêter le trafic régional qu'elle alimente, elle affirme : « hélas, il y a aussi des pays membres de l'Union européenne qui achètent ce pétrole de contre-bande ».

Pressée de divulguer les noms de ces pays qui contribuent à enrichir l'EI, l'ambassadrice européenne a refusé de donner des noms. Cette révélation, basée sans doute sur les informations des services de renseignement européens, a créé la panique au sein de l'UE. Le Service d'action extérieure de l'UE, qui gère les diplomates européens, a refusé de commenter cette déclaration.

 

Il y a an, l'UE légalisait l'achat de pétrole aux rebelles syriens

 

Encore une fois, ceci n'est une surprise que pour ceux qui ont oublié l'histoire récente. Le 22 avril 2013, les 27 ministres des Affaires étrangères de l'UE ont décidé de lever le blocus européen portant sur l'importation de pétrole syrien venant des territoires rebelles.

L'objectif était alors d'accorder un soutien économique à la rébellion syrienne – déjà dominée par les islamistes comme Al-Nosra et l'EI.

Le ministre des Affaires étrangères allemand d'alors, Guido Westerwelle, commentait ainsi cette décision : « Nous voulons développer économiquement les régions contrôlées par l'opposition, il nous faut donc lever les sanctions qui empêchent l'opposition modérée de travailler ».

Ce que signifiait cette levée du blocus sur le territoire venant du nord de la Syrie, c'est que le trafic organisé par les rebelles islamistes était perçu comme totalement légal par les Etats de l'UE qui aurait eu bien tort de ne pas profiter de la manne de ce pétrole bon marché offert par l'EI.

 

En dépit des nuances que tentent d'apporter certains « experts » dans la presse française, même si la proportion de pétrole chez nous venant de l'EI est négligeable (mais pas nulle donc), elle a eu un poids considérable dans le financement de ce groupe islamiste.

Par ailleurs, ce n'est pas vrai que les « Etats européens ne savaient pas », parce que le pétrole subit divers mélanges, ou était raffiné ailleurs, transporté par des intermédiaires etc. Comment ne peuvent-ils pas savoir quand les prix pratiqués sont bien en-dessous de ceux du marché ?

Les Etats européens se comportent comme le feraient des acheteurs complices honteux de voleurs qui auraient trouvé un baril de pétrole « tombé du camion-citerne ». On le vend 25 au lieu de 100 $, mais on ne savait pas que ce n'était pas du trafiqué, de la contre-bande. Qui peut y croire ?

 

Par ailleurs, il n'est pas anodin de rappeler qu'on estime qu'il y aurait maintenant plus de 3 000 combattants européens dans les forces de l'EI, soit entre 15 et 20 % de ses forces, et le flot serait plutôt en augmentation.

Qui peut croire que ni les services de renseignement français, britanniques ou turcs ne peuvent contrôler ces flots ?

Peut-être y-a-t-il aussi des agents des services secrets occidentaux infiltrés dans ce groupe, remarquablement bien organisé (y compris dans le trafic de pétrole à l'échelle internationale!) malgré son petit nombre, alors quel rôle jouent-ils, ces agents ?

 

On ne sait pas toute la vérité sur l'Etat islamique. Mais chaque jour qui passe nous le confirme : l'Etat islamique a été armé, financé, aidé, soutenu par les Etats-unis et ses alliés dans la région, et même par l'Union européenne et ses Etats. Et alors, à qui profite le crime ?



Sources :



  • CNN, ISIS' struggle to control its oil riches, 4 septembre 2014;

  • Al Monitor, Opposition MP says ISIS is selling oil in Turkey, 14 juin 2014

  • Washington Times : Pentagon: Most of Islamic State’s oil refineries in Syria have been destroyed, 30 septembre 2014

  • W. Times Islamic State fighters drawing on oil assets for funding and fuel, 15 septembre

  • Daily Sabah, European diplomat: EU buys ISIS oil, 3 septembre 2014

  • AP, EU lifts syria oil embargo to bolster rebels, 22 avril 2013

  • The Independent, Islamic State: British fighters make up a quarter of foreign jihadists, 20 septembre

  • AFP, EU Counter-Terrorism Chief: Flow Of Europeans To ISIS ‘Isn’t Drying Up’, 24 septembre 2014

  • AP, ISIS Became The Richest Terrorist Group Ever By Raising Money Like A Mafia, 14 septembre 2014

  • El Watan, L'Occident veut-il vraiment en finir avec Daech, 23 septembre 2014

  • Middle East monitor, EU ambassador to Irak accuses european countries of purchasing oil from Islamic State, 3 septembre 2014



Vidéo de la conférence de Jana Hybaskova : http://www.youtube.com/watch?v=54OLF2rDSpo

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9 octobre 2014 4 09 /10 /octobre /2014 07:30
Qui sont tes parents, petit EIIL ?

 

Essayons de clarifier, si cela est possible, le plan d’Obama pour s’occuper de l’EIIL, ce croquemitaine que l’Amérique a elle-même créé. La semaine dernière, le président a juré qu’il allait affaiblir et abattre l’État islamique, après l’avoir alimenté pendant trois ans en armes et avoir financé les combattants djihadistes, dont l’EIIL, dans l’espoir que ces derniers iraient « affaiblir et finalement abattre » l’État syrien du président Bashar al-Assad. Résumons : les Américains ont tout fait pour détruire un État, la Syrie, dont le gouvernement n’avait jamais représenté aucun danger pour les USA, et ils se retrouvent aujourdhui à créer un autre État, le fameux califat, à cheval sur les frontières de l’Irak et de la Syrie, lequel affiche ouvertement son intention de combattre les États-Unis.

Obama nous assure qu’il rassemble une nouvelle coalition désireuse de se joindre à lui pour détruire l’EIIL. Mais il s’avère que chacun des membres de cette coalition a déjà conspiré avec les États-Unis pour donner naissance à l’EIIL – à savoir, la Grande-Bretagne et la France et d’autres États européens, mais aussi la Turquie, l’Arabie Saoudite, la Jordanie, le Koweït, et les Émirats arabes unis… Bref, l’EIIL a beaucoup, beaucoup de parents, qui renient aujourd’hui leur progéniture.

Obama semble vouloir laisser en dehors de sa coalition ce pays si riche en gaz naturel qu’est le Qatar, ce qui n’est pas juste, étant donné que le Qatar s’est comporté en allié loyal des États-Unis et de l’OTAN voilà quelques années, au moment où Obama tentait d’affaiblir et d’abattre un autre État, la Libye, qui elle non plus ne représentait aucun danger pour les USA. L’émir du Qatar avait alors mis à contribution ses revenus gaziers pour aider Obama, envoyant de l’argent, des armes et des mercenaires afin d’aider les djihadistes libyens que les USA désiraient installer dans le nouveau gouvernement. Une fois le changement de régime survenu en Libye, le Qatar a envoyé des centaines de djihadistes libyens en Syrie, pour renverser le régime d’Assad. En attendant, l’État en Libye n’existe plus, et rien n’a remplacé celui détruit en 2011. Au lieu de cela, le pays est maintenant ravagé par la guerre civile, qui n’est rien d’autre qu’une guerre « par procuration » entre l’Arabie saoudite et ses amis d’une part, et le Qatar d’autre part.

Des guerres au coeur d’autres guerres, au coeur de changements de régime

Il semble en fait que le Qatar se soit rangé du mauvais côté – celui des Frères musulmans – après le changement de régime en Égypte en 2011. La famille royale saoudienne hait profondément les Frères musulmans, car ces derniers prônent le système des élections, et les royautés n’aiment pas les élections. Aussi, les Saoudiens ont provoqué un nouveau changement de régime en Égypte, remettant les militaires au pouvoir, et sont actuellement en guerre « par procuration » avec le Qatar sur le terrain de la Libye. C’est pour cette raison que l’Arabie Saoudite a éjecté le Qatar de la coalition qu’Obama met en place pour combattre l’EIIL (tout cela n’est pas facile à comprendre, n’est-ce pas ?)
La Turquie, qui fait partie de l’OTAN, a été un père merveilleux pour l’EIIL, et a autorisé l’usage de ses longues frontières avec la Syrie et l’Irak aux combattants du califat. En retour, la Turquie a obtenu des tarifs avantageux sur le pétrole extrait des champs contrôlés par l’EIIL en Syrie et en Irak, ce qui par effet de bord, rend la Turquie assez réticente à aller botter les fesses du petit garnement EIIL.

Il se pourrait bien qu’Obama doive aller abattre le califat tout seul [mais non, Hollande est arrivé – NdT], ce qui expliquerait pourquoi le plus haut conseiller militaire du président parle d’envoyer des troupes US au sol en Irak et peut-être en Syrie.

Toujours est-il qu’Obama met en place une nouvelle armée de rebelles pour continuer le travail de destruction de l’État syrien – à moins, bien sûr, que ces nouveaux combattants ne prennent l’argent et les armes et ne rejoignent eux aussi les rangs de l’EIIL.

Glen Ford, pour BlackAgendaReport.com, le 17 sept. 2014

Traduction IlFattoQuotidiano.fr

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8 octobre 2014 3 08 /10 /octobre /2014 18:32
Les clefs de la mort d’un jeune député bolivarien et de sa compagne
Robert Serra

Le député Robert Serra (au centre)

María Herrera

María Herrera, sa compagne

Robert Serra, 27 ans, était le plus jeune député de l’Assemblée Nationale et membre du Parti Socialiste Uni du Venezuela (PSUV). Lui et sa compagne Maria Herrera viennent d’être assassinés chez eux, dans le quartier populaire de La Pastora, à Caracas, par six individus lors d’une opération minutieusement planifiée. Pourquoi ?

En février 2014, la plupart des journalistes occidentaux (le Monde, Libération, El País, etc..) avaient transformé une mobilisation de droite, notamment étudiante, partie des quartiers riches de Caracas… en  “révolte populaire contre la vie chère”. Ils avaient occulté le refus des secteurs populaires de participer à ces violences qui avaient débuté à la frontière colombienne grâce à l’appui des paramilitaires liés à l’ex-président Alvaro Uribe. Il ne restait qu’à faire croire que le gouvernement bolivarien, qui répondait à une enième tentative de déstabilisation, “réprimait la population”… (1)

Ces médias nous présentèrent alors le jeune Lorent Saleh comme un “leader étudiant de la lutte pour la démocratie”. Or, celui-ci a été expulsé de Colombie le 4 septembre 2014 par le gouvernement Santos, alors qu’il y perfectionnait sa formation paramilitaire. Plusieurs vidéos le montrent durant ces cours se réjouir de l’appui des médias internationaux à “l’Opération Liberté” et de rentrer bientôt au Venezuela muni d’un arsenal renforcé et appuyé par un personnel plus nombreux et mieux formé : “nous allons commencer par descendre vingt macchabées en 48 heures à Caracas, pour neutraliser les collectifs”. (2)

L’assassinat "sélectif" du jeune député Serra et de sa compagne est caractéristique du paramilitarisme et, en général, de toutes les politiques de terreur (Honduras, etc..) visant à intimider les jeunes qui voudrait s’engager dans un changement révolutionnaire.

Une politique annoncée de longue date, comme l’attestent des enregistrements réalisés en 2013 où la dirigeante d’extrême-droite Maria Corina Machado exigeait de mener contre le gouvernement bolivarien des “confrontations non-dialogantes” avec l’appui des États-Unis. Machado (elle aussi transformée en égérie de la liberté par les médias occidentaux) avait organisé un meeting sous l’effigie d’un militant bolivarien pendu par les pieds. (3)

L’ex-président colombien Ernesto Samper, actuel Secrétaire Général de l’UNASUR (organisme regroupant les douze nations sud-américaines) a déclaré que “l’assassinat  de Serra est un signal préoccupant de l’infiltration du paramilitarisme au Venezuela”. Le maire de Bogota Gustavo Petro a rappelé que le jeune député vénézuélien enquêtait sur les liens entre Lorent Saleh et l’ex-président Alvaro Uribe.

La population vénézuélienne rend massivement hommage à Robert Serra et à María Herrera en défilant depuis deux jours à l’Assemblée Nationale. Pour dire l’émotion et l’indignation populaires, l’ex-sénatrice colombienne et militante des droits humains Piedad Cordoba a cité Neruda : “Ils peuvent couper toutes les fleurs, ils ne pourront arrêter le printemps”.

Les médias occidentaux se font particulièrement discrets sur ces faits.

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Foto-Americo-Morillo-IMG_2625Thierry Deronne, Caracas, 3 octobre 2014.

Notes :

(1) “Brévissime leçon de journalisme pour ceux qui croient encore à l’information”, http://venezuelainfos.wordpress.com/2014/02/22/brevissime-cours-de-journalisme-pour-ceux-qui-croient-encore-a-linformation/

(2) https://www.youtube.com/watch?v=mssSTguxtm4

(3) “C’est l’heure d’anéantir Maduro, le reste tombera de son propre poids”, http://venezuelainfos.wordpress.com/2014/05/29/%C2%A8cest-lheure-daneantir-maduro-le-reste-tombera-de-son-propre-poids%C2%A8-les-visages-reveles-du-plan-de-coup-detat/

 

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8 octobre 2014 3 08 /10 /octobre /2014 18:01

 

Déclaration du Parti communiste du Vénézuela



Traduction pour http://www.solidarite-internationale-pcf.fr/



 

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Face au vil assassinat du compatriote Robert Serra, député et cadre du processus révolutionnaire, le Parti communiste du Vénézuela (PCV) exprime sa condamnation la plus catégorique de ce fait abominable qui prive la jeunesse vénézuelienne et tout le peuple qui ont une conscience démocratique, patriotique et révolutionnaire d'un de ses cadres et militants les plus importants.

 

 

Le PCV exprime sa solidarité active et nos condoléances les plus sincères à toute la famille, aux militants du PSUV et à tout le mouvement populaire révolutionnaire, touché par cet acte criminel.

 

En outre, le PCV attend une réponse ferme et efficace du Parquet, afin de déterminer le mobile de cet assassinat vil et perfide, et de poursuivre l'auteur intellectuel et matériel de ce crime, afin qu'il en paye le prix devant la loi.

Dans ce contexte, le PCV prie tous les militants populaires révolutionnaires de rester vigilants et prêts à la mobilisation nécessaire pour répondre aux provocations des secteurs para-militaires et fascistes, outils au service de l'impérialisme.

En ces moments de douleur qui emplit les démocrates, patriotes et révolutionnaires du Venezuela bolivarien, le PCV porte un message d'espoir et de confiance dans la victoire historique de la classe ouvrière et des travailleurs des villes et des campagnes sur la bourgeoisie oppresseuse et exploiteuse, qui ouvre la perspective de la construction d'une société socialiste.

 

C'est en continuant la lutte que nous allons vaincre !

 

Voir aussi la déclaration de la Jeunesse communiste du Vénézuela (JCV) traduite pour http://jeunescommunistes-paris15.over-blog.com/



La Direction nationale de la Jeunesse communiste du Vénézuela (JCV) condamne l'assassinat du jeune dirigeant révolutionnaire et député à l'Assemblée nationale pour le Parti socialiste unifié du Venezuela Robert Serra, perpétré dans la nuit du mercredi 1er octobre à son domicile, dans le quartier La Pastora à Caracas.

 

L'assassinat de cadres politiques a été un moyen qu'a trouvé l'extrême-droite et le fascisme, en de nombreuses occasions, pour tenter de terroriser et de démobiliser les bases du mouvement révolutionnaire, ce qui chez nous a trouvé sa plus pure expression dans l'explosion des cas d'assassinats de leaders paysans.

En tant que JCV, nous transmettons toute notre solidarité à la famille du jeune dirigeant révolutionnaire, au Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV) et à son organisation de jeunesse.

 

 

Robert Serra s'est formé dans les luttes politiques du processus vénézuelien ; il était une figure du mouvement de jeunesse révolutionnaire, une preuve de cela, son engagement dans le syndicalisme étudiant en 2007 ; son travail dans les zones populaires et son élection à l'Assemblée nationale en 2010 à seulement 23 ans.

Sa pratique politique a été toujours guidée par un but : démasquer la nature réactionnaire de la droite pro-impérialiste vénézuelienne.

 

Nous dénonçons ce crime comme faisant partie du plan de déstabilisation orchestré par l'impérialisme contre le processus de transformation au Venezuela, qui depuis février a pris une tournure plus agressive.

Nous exigeons du Gouvernement national non seulement qu'il fasse la vérité sur cet événement, mais aussi qu'il mette en œuvre une politique concrète pour stopper la progression des organisations fascistes et des groupes para-militaires dans la zone frontalière, les quartiers populaires de Caracas et dans les couches populaires de notre pays.

Nous prions le mouvement populaire révolutionnaire de rester vigilant, organisé et mobilisé, face aux tentatives de plonger le pays dans un scénario de violence et d'ingouvernabilité.

 

Nous appelons les forces révolutionnaires à la plus large unité de classe et populaire.

 

La paix ne se conquiert qu'en triomphant du fascisme !

« Pour nos morts, pas une minute de silence, toute une vie de combat ! »

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