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ACTION COMMUNISTE

 

Nous sommes un mouvement communiste au sens marxiste du terme. Avec ce que cela implique en matière de positions de classe et d'exigences de démocratie vraie. Nous nous inscrivons donc dans les luttes anti-capitalistes et relayons les idées dont elles sont porteuses. Ainsi, nous n'acceptons pas les combinaisont politiciennes venues d'en-haut. Et, très favorables aux coopérations internationales, nous nous opposons résolument à toute constitution européenne.

Nous contacter : action.communiste76@orange.fr>

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Humeur

Chaque semaine, AC attribue un "roquet d'or" à un journaliste qui n'aura pas honoré son métier, que ce soit par sa complaisance politique envers les forces de l'argent, son agressivité corporatiste, son inculture, ou sa bêtise, ou les quatre à la fois.

Cette semaine, sur le conseil avisé de la section bruxelloise d'Action communiste, le Roquet d'Or est attribué  à Thierry Steiner pour la vulgarité insultante de son commentaire sur les réductions d'effectifs chez Renault : "Renault fait la vidange"...  (lors du 7-10 du 25 juillet).


Vos avis et propositions de nominations sont les bienvenus, tant la tâche est immense... [Toujours préciser la date, le titre de l'émission et le nom du lauréat éventuel].

 

 
12 octobre 2014 7 12 /10 /octobre /2014 16:57

Depuis des mois, l’épidémie d’Ebola fait l’actualité. On en voit certes des images-choc, mais guère d’analyse du fond du problème. Pourquoi une épidémie d’une telle ampleur ? Pour Solidaire, des étudiants en médecine se sont plongés dans la question. Résumé.

L’épidémie d’Ebola qui sévit actuellement en Afrique de l’Ouest est de loin la plus importante que l’Afrique ait jamais connue. Ce 26 septembre, on dénombrait déjà 6 263 victimes, dont 2 917 sont décédées. Mais les conséquences vont bien plus loin. Tout le système de soins de santé dans les pays concernés est à l’arrêt. Les médecins et le personnel infirmier fuient par peur d’être contaminés : il n’y a en effet pas assez de moyens de protection. C’est pourquoi, ces derniers mois, on a également constaté une augmentation des autres maladies, comme par exemple la malaria. Quel est donc ce virus qui cause tant de morts et pourquoi ne réussit-on pas à contrôler l’épidémie ?

Ebola, une maladie de la pauvreté

Des maladies infectieuses comme Ebola sont ce qu’on appelle des « maladies de la pauvreté » : elles se produisent principalement dans des pays, régions ou groupes de population pauvres. Ce n’est pas un hasard si l’actuelle épidémie d’Ebola touche précisément trois des pays les plus pauvres du monde. Le Liberia, la Guinée et la Sierra Leone figurent respectivement aux numéros 175, 179 et 183 sur la liste des 187 pays de l’Index de développement humain des Nations unies. Plusieurs facteurs rendent ces pays plus vulnérables.

Tout d’abord, en Afrique de l’Ouest, la population est en général moins résistante aux germes pathogènes. Les gens souffrent en effet de malnutrition, ce qui affaiblit leur système immunitaire. Ensuite, la propagation est favorisée par le manque d’eau pure et des conditions de vie peu hygiéniques. Et, enfin, le système de soins de santé est fortement sous-développé.

C’est là la clé dans le traitement de cette épidémie. La stratégie la plus efficace pour enrayer l’actuelle épidémie d’Ebola est l’identification des personnes infectées afin de les isoler et de les soigner, suivie de la recherche et de l’examen de leurs contacts pour arrêter la chaîne de transmission. C’est aussi de cette manière que les précédentes apparitions d’Ebola ont été combattues. Il s’agit donc de mesures qui, en soi, sont simples, mais qui exigent une parfaite coordination. La structure des soins de santé de première ligne est, ici, cruciale.

Question de solidarité

En d’autres mots, les pays d’Afrique de l’Ouest manquent de moyens. De moyens, mais aussi de gens. Médecins sans Frontières a été la première organisation à tirer la sonnette d’alarme. Le 24 juin déjà, elle lançait l’alerte : l’épidémie n’était plus contrôlable et les équipes sur place avaient atteint les limites de leurs possibilités. Elle a lancé un appel à une mobilisation massive pour fournir des moyens matériels et humains à la région. Mais le silence est resté assourdissant. Ce n’est que le 31 juillet que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a réagi. L’Occident a, à contrecœur, libéré de l’argent, mais ce n’était pas suffisant. Le 28 août, l’OMS et sa directrice générale Margaret Chan ont lancé un nouvel appel au secours : « L’argent et le matériel sont importants mais, seuls, ils ne vont pas arrêter l’épidémie d’Ebola. »

Le seul pays qui a immédiatement réagi est Cuba. Une nouvelle qui fait chaud au cœur. Tout comme lors des inondations au Pakistan ou du tremblement de terre en Haïti, le petit pays du Tiers Monde a montré ce que peut faire une société solidaire. 165 professionnels de la santé vont aller, durant une demi-année, renforcer à la base la lutte des autorités – ce qui va doubler le nombre de professionnels étrangers présents sur place. Margaret Chan a remercié les Cubains et leur a rendu hommage : « Cuba est mondialement réputé pour former d’excellents médecins et infirmiers et pour la générosité de son aide aux autres pays en développement. »


Un médecin Cubain en Haïti après le tremblement de terre. 165 professionnels de la santé ont été envoyés en Afrique par Cuba pour aider à combattre l’épidémie. (Photo kulturekritic.com)

 

Maladies « négligées »

Amit Sengupta, du mouvement international People’s Health Movement, a suivi de près les événements. « Le problème ne réside pas dans la pathologie de la maladie, mais dans la pathologie de notre société et de l’architecture politique et économique globale », explique-t-il. Comme exemple, il cite le désintérêt de la recherche pharmaceutique : « Nous connaissons le virus Ebola depuis déjà quarante ans. Pourtant il n’y a jamais eu de vaccin ou de remède mis sur le marché. Aucune firme pharmaceutique n’est intéressée par un médicament pour une maladie qui touche seulement les pauvres. » Un seul médicament contre Ebola a été développé ces dernières années, le fameux ZMapp, toujours au stade expérimental.

Ebola fait en effet partie des maladies dites « négligées ». Comme la malaria, la tuberculose, le Kala Azar, la maladie de Chagas et bien d’autres. Ces maladies sont délaissées par l’industrie de la recherche parce qu’elles ne peuvent étancher suffisamment la soif de profit des multinationales pharmaceutiques. La gynécologue Marleen Temmerman, directrice du département de Santé reproductive et de Recherche de l’OMS et qui a travaillé pendant des années en Afrique, a réagi fin juillet dans De Morgen : « Il faudrait porter davantage d’attention à ces “maladies négligées” qui touchent principalement l’Afrique. Et cela, pas seulement au moment des pics. Actuellement, l’Occident accorde une large attention à Ebola parce que la maladie, par la mondialisation, pourrait également arriver chez nous. Et si, dans deux ans, un nouveau virus éclatait, il y aurait à nouveau cette réaction de panique. Mais c’est de manière continue qu’il faudrait s’occuper du problème. »


Sans la contrainte économique des dettes et des rapports commerciaux inéquitables, ces pays auraient pu se développer depuis longtemps : dispositifs sociaux, système d’enseignement bien organisé, améliorations de l’infrastructure, soins de santé de première ligne accessibles… (Photo Shack Dwellers International / Flickr)

 

Responsabilité

La lenteur de la réaction de l’OMS est aussi le symptôme d’un plus grand problème. La célèbre revue médicale The Lancet en attribue la responsabilité aux Etats membres, qui financent l’OMS. Ces dernières années, ils ont réduit son budget. En conséquence, ces deux dernières années, le budget pour les crises et les épidémies a été diminué de moitié, passant de 469 millions en 2012-2013 à 228 millions en 2014-2015. La crise Ebola montre ce qui peut se passer lorsque la santé publique n’est plus une priorité pour l’Etat.

La responsabilité de l’Occident ne peut être suffisamment soulignée. Pour la réduction des contributions à l’OMS, pour le désinvestissement de la recherche pharmaceutique, pour avoir ignoré les appels d’urgence de MSF, de l’OMS et des pays concernés. Mais surtout : pour l’histoire séculaire d’exploitation, de colonialisme et de néocolonialisme. Sans la contrainte économique des dettes et des rapports commerciaux inéquitables, ces pays auraient pu se développer depuis longtemps : dispositifs sociaux, système d’enseignement bien organisé, améliorations de l’infrastructure, soins de santé de première ligne accessibles… Ce n’est que si l’Afrique de l’Ouest peut se développer qu’elle pourra graduellement reprendre des forces et affronter des épidémies comme Ebola.

Ou, comme le dit Rabatiou Sérah Diallo, secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs de Guinée (DeWereldMorgen, 2 avril 2014) : « Comment allons-nous éviter à l’avenir une épidémie comme celle-ci ? Donnez aux gens l’accès à un enseignement et à des soins de santé de bonne qualité, donnez-leur un revenu correct pour leur travail. Des citoyens conscients s’occuperont eux-mêmes du reste. »

Une nouvelle maladie ?

Ebola n’est pas une nouvelle maladie. Elle a été enregistrée pour la première fois en 1976 au Soudan et en République démocratique du Congo. Le Belge Peter Piot a été un des premiers à s’occuper de la question. Au Congo, l’infection est apparue près de la rivière Ebola, d’où le nom donné au virus. Depuis 1976, 24 foyers d’infection ont été enregistrés. On suppose que la population africaine est affectée par des infections d’Ebola depuis plus de quarante ans. Pendant longtemps, elles sont restées non enregistrées dans les communautés rurales.

Transmission

Le mode de transmission le plus connu pour Ebola est la contamination d’humain à humain, via le sang et les autres liquides corporels. Le traitement des patients décédés est à cet égard très à risque. Selon certaines hypothèses, l’homme pourrait aussi contracter le virus par une espèce spécifique de chauve-souris frugivore (via la salive et les déjections sur les fruits). Les chimpanzés, les gorilles, les petits singes, les antilopes et les porc-épics sont également avancés comme sources animales. Comme la possibilité d’une source animale n’a pas encore suffisamment été étayée scientifiquement, la prévention et le contrôle restent très difficiles.

Quels sont les symptômes d’Ebola ?

Ebola commence de manière typique par une montée de fièvre abrupte, des frissons et un malaise général. D’autres signes et symptômes sont un sentiment de faiblesse, une diminution d’appétit et de forts maux de tête. La manifestation clinique de l’Ebola est spectaculaire, avec une rapide progression de l’infection vers la mort des cellules et des symptômes comme des saignements internes et externes, des vomissements et des diarrhées. Le chiffre de mortalité est élevé, variant entre 50 et 90%.

Source : Solidaire=39027&cHash=91d232b916c6cc1fddf17399ed7168fa]

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11 octobre 2014 6 11 /10 /octobre /2014 17:45

 Lu sur le Comité Valmy

 

Syrie : Le génocide oublié

par Bahar Kimyongür

 Comité Valmy


Syrie : Le génocide oublié

En ce début d’automne 2014, un changement de cap notoire a pu être observé dans la politique étrangère des pays européens. Les capitales occidentales se sont enfin mobilisées pour les Syriens, Irakiens et Kurdes victimes de la folie meurtrière de l’Etat islamique (EI). Certes on peut mieux faire mais toute avancée en terme de mobilisation, même la plus timide, mérite encouragement. Il a toutefois fallu attendre l’exécution barbare de deux journalistes américains pour que le Etats-Unis et l’UE prennent la mesure de la menace djihadiste. Pour autant, les atrocités commises en Syrie au nom d’un Islam perverti sont loin d’être une spécificité de l’EI.

L’ampleur et la frénésie des destructions terroristes au Moyen-Orient ont un pouvoir d’envoûtement insoupçonné. On en viendrait presque à oublier que les populations ont subi la cruauté djihadiste bien avant l’apparition de l’EI. La guerre contre les « hérésies » a en effet été lancée par des groupes armés agissant sous la bannière de l’Armée syrienne libre (ASL) dès 2011, première année de la guerre civile syrienne.

Avant les persécutions visant les yézidis, les chrétiens, les sunnites ou les laïcs dont nous sommes aujourd’hui les témoins bien souvent impuissants, le terrorisme sectaire a d’abord frappé les chiites à la faveur de l’occupation US en Irak en 2003 et les alaouites dès le début de ce qui fut appelé un peu hâtivement le « printemps syrien ».

Comparée à l’élan de solidarité envers les yézidis et les chrétiens de Syrie et d’Irak, on réalise à posteriori que la politique de persécution systématique visant les alaouites en Syrie n’a guère suscité la même compassion.

Les alaouites sont pourtant les indétrônables boucs émissaires et souffre-douleur des milieux orthodoxes musulmans chasseurs d’hérétiques.

De nombreuses raisons théologiques expliquent la haine atavique vouée par les groupes identitaires les plus conservateurs envers cette minorité musulmane dissidente.

D’abord, l’alaouisme repose sur la croyance en l’essence divine d’Ali, suprême crime d’apostasie par « association » (shirk) diront les musulmans sunnites orthodoxes. Cette divinisation d’Ali leur a également valu d’être taxés d’exagérateurs (ghoulat) par le clergé chiite dont ils se sentent relativement proches.

D’autre part, la pratique religieuse des alaouites se veut singulièrement minimaliste et libérale.

Les alaouites prient en effet de manière aléatoire, en position debout ou assise mais ne se prosternent jamais. Ils ne pratiquent pas les cinq séances de prière, ne vont pas à la mosquée, n’effectuent pas le pèlerinage à La Mecque et s’opposent à la charia. Le culte alaouite est par ailleurs ésotérique et initiatique.

Les alaouites ne manquent donc pas d’originalité ce qui fait bondir les inconditionnels de la charia.

Qui plus est, ils vénèrent les sages de leur communauté inhumés dans de petits mausolées de couleur blanche surmontées de coupoles. Ces petits édifices isolés sur des collines verdoyantes sont appelés « ziyara » ou « qoubba ». Le culte des saints leur vaut d’être taxés de polythéistes. Ils célèbrent par ailleurs certaines fêtes chrétiennes, autre signe de « déviance » selon leurs détracteurs.

La liberté d’interprétation des textes islamiques dits sacrés et leur distanciation par rapport à l’orthodoxie sunnite condamnent les alaouites à demeurer depuis leur apparition en tête de liste des communautés impies à exterminer.

Au XIIe siècle, le penseur sunnite Abou Hamid al Ghazali décréta que les alaouites « apostasient en matière de sang, d’argent, de mariage et de boucherie. Il aboutit à une terrifiante conclusion : « C’est un devoir de les tuer. »

Deux siècles plus tard, un juriste sunnite de l’école religieuse hanbalite dénommé Ibn Taymiyya décrivit les alaouites comme plus « mécréants que les juifs ou les chrétiens ». Il édicta une fatwa appelant à « verser le sang des alaouites » pour « plaire à Allah ». Le massacre d’alaouites serait selon lui un « grand acte de piété ».

Ibn Taymiyya répandit l’idée monstrueuse que tuer un alaouite valait plus qu’une journée entière de prières. Cet appel au meurtre fut doublé d’une campagne de diffamation faisant passer les alaouites pour des membres d’une secte orgiaque pratiquant l’inceste.

La plupart des groupes armés aujourd’hui actifs en Syrie vénèrent Ibn Taymiyya et appliquent sa fatwa anti-alaouite à la lettre. Certaines brigades de l’Armée syrienne libre ont même pris le nom de l’inquisiteur médiéval.

Elles revendiquèrent et assumèrent leur guerre d’extermination contre l’ « hérésie » alaouite bien avant l’émergence de l’Etat islamique.

Durant l’été 2011, les quartiers alaouites de Homs ont été attaqués par des groupes djihadistes. L’armée a dû s’interposer pour protéger les habitants alaouites de la ville.
Dans les villages de Lattaquié, à Aqrab (Hama), Maksar al Hessan (Homs), Maan (Hama) ou Adra (Damas), des civils alaouites ont été massacrés par dizaines pour la simple raison qu’ils appartenaient à cette communauté.

Capturé par des groupes rebelles dits « modérés » au début du mois d’août 2013, le cheikh alaouite Badr Ghazali a subi un interrogatoire théologique devant un tribunal d’Inquisition avant d’être torturé jusque mort s’ensuive.

Les groupes armés anti-gouvernementaux ont habilement associé les mots « régime », « alaouites » et « chabbihas », désignant des maffieux pro-Assad accusés d’atrocités. Cette confusion rhétorique fut d’une redoutable efficacité sur le plan de la communication.

D’une part, elle permit de faire accepter à l’opinion internationale les pires exactions commises par les rebelles envers des civils loyalistes. Le meurtre de civils innocents était ainsi déguisé en acte de représailles légitime et mérité contre de monstrueux chabbihas.

D’autre part, elle servit à stimuler le sentiment identitaire et anti-alaouite parmi les Syriens sunnites.

Certains groupes terroristes épargnaient délibérément les prisonniers sunnites civils suspectés de loyauté envers le gouvernement et parfois même des militaires. Ce droit de repentance accordé aux sunnites loyalistes faisait partie d’une stratégie de destruction du socle idéologique et culturel de la Syrie moderne.

Les alaouites capturés par les groupes armés n’ont eu que très rarement la chance de s’en sortir vivant.

En pratiquant cette terreur sélective, l’opposition radicale cherchait à dynamiter les fondements de la société syrienne.

Durant les années 70 et 80, les Frères musulmans syriens ont recouru au même mode opératoire consistant à rafler des loyalistes, à séparer alaouites et sunnites, puis à n’exécuter que les alaouites.

Tout au long de l’histoire de la Syrie moderne, les alaouites n’ont eu guère le choix que de se fondre dans la masse en se gardant d’afficher tout étiquette identitaire étant donné leur infériorité numérique et leur vulnérabilité.

Alors que les alaouites évitent d’évoquer le plan d’extermination dont ils sont victimes par peur de se différencier de l’Islam majoritaire et de contribuer ainsi à la polarisation confessionnelle dans leur pays, les groupes armés d’opposition ont systématiquement imputé chaque crime d’Etat commis supposément par un alaouite, aux près de 3 millions d’alaouites qui peuplent la Syrie.

Cette propagande a été rentable à plusieurs égards y compris sur le plan financier. En effet, des groupes armés anti-régime ont fait de la haine anti-alaouite leur fonds de commerce pour appâter les riches prédicateurs sectaires basés dans les pays du Golfe où il est de bon ton d’accuser les alaouites d’être des agents de l’Iran.

Pour entretenir la haine anti-alaouite, des provocateurs pro-saoudiens ont misé sur une victimisation permanente se nourrissant de l’équation saugrenue suivante : puisque la lutte anti-terroriste est menée par un Etat qui compte un grand nombre d’alaouites fonctionnaires et militaires en son sein, les alaouites sont collectivement responsables de nos malheurs.

Or, on peut raisonnablement penser que même si une multitude de crimes d’Etat dénoncés par les rebelles ont été commis par des alaouites, cela ne veut pas nécessairement dire que ces crimes ont été commis pour des motifs confessionnels.

D’autant que la « guerre contre les sunnites » est un principe totalement étranger à la doctrine alaouite.

Il n’existe en effet aucune base religieuse à la violence que pourrait exercer un alaouite contre un sunnite. Il n’existe aucun Ibn Taymiyya ou al Ghazali alaouite. Il n’existe aucun suprématisme alaouite. L’idée même de prosélytisme est inconcevable car la préoccupation des alaouites est de survivre et non pas de s’imposer, de conquérir ou de convertir.

La tradition alaouite encourage la communauté à s’adapter à leur environnement religieux, à vivre en sunnites parmi les sunnites et en chrétiens parmi les chrétiens.

Par conséquent, le soldat alaouite qui agit dans un cadre national, se bat au nom de la patrie, de l’arabité ou de la sécurité aux côtés de son compagnon d’armes sunnite et non pas au nom de sa communauté contre une autre communauté.

La relative surreprésentation des alaouites dans l’armée n’a rien avoir avec un quelconque « complot alaouite » ou une envie d’oppresser autrui. D’origine rurale, les alaouites ont rejoint l’armée pour échapper à la pauvreté qui ravageait la montagne alaouite. L’éducation militaire constituait leur unique espoir d’échapper à leur sort misérable.

L’autre raison majeure de leur adhésion massive à l’armée est à la fois à rechercher dans le rapport des alaouites à la modernité et à leur statut de sous-hommes dans la société féodale syrienne.

L’édification d’une armée nationale a ainsi permis aux alaouites non seulement de survivre à la misère mais aussi d’accéder à l’égalité citoyenne. Grâce à l’armée, ils sont devenus des Syriens à part entière pouvant se targuer “protéger la patrie”, de se battre au nom de l’arabité et du panarabisme.

Malgré l’omniprésence du confessionnalisme en Syrie, en trois années de guerre, aucune milice alaouite se revendiquant comme telle n’est apparue sur le front syrien.

Pour protéger leur patrie et leurs foyers, les alaouites se sont mobilisés soit dans l’armée gouvernementale, soit dans les Forces de défense nationale, soit dans les brigades Baath ou encore dans les rangs de « Résistance syrienne », une milice patriotique créée par le militant communiste turco-syrien Mihrac Ural (1). Toutes ces milices supplétives sont multiconfessionnelles et prônent l’égalité alaouites-sunnites (2).

A l’inverse, les groupes armés anti-régime n’ont cessé de pratiquer la surenchère confessionnelle en se proclamant fanatiquement pro-sunnites et anti-alaouites.

Bien que l’essence du conflit syrien soit foncièrement politique et idéologique, les groupes d’opposition n’ont eu de cesse d’imposer leur lecture confessionnelle, de différencier et de dresser les communautés religieuses les unes contre les autres. En réduisant la guerre de Syrie à un conflit sunnites/alaouites, les médias occidentaux ont eux aussi reproduit la propagande sectaire de l’opposition.

Pourtant, en Europe comme en Syrie, le ciblage massif, systématique et revendiqué d’un groupe humain en raison de ce qu’il est, véritable marque de fabrique de l’opposition armée syrienne, s’apparente à un nettoyage ethnique.

Le directeur exécutif du Centre mondial pour la responsabilité de protéger Simon Adams a averti en novembre 2012 que le prochain génocide dans le monde serait celui des alaouites. Ce génocide est actuellement en cours. Il se déroule sous nos yeux dans une indifférence planétaire.

Toute la difficulté de rendre compte de ce génocide réside dans le fait que les crimes commis par l’Etat syrien contre les groupes armés et les civils servent de justificatifs aux crimes confessionnels commis par ces mêmes groupes armés, crimes qui de surcroît jouissent d’une certification religieuse.

En d’autres termes, la barbarie généralisée du conflit syrien a pour conséquence la banalisation du génocide anti-alaouite. Elle fait passer les persécutions massives que subissent les alaouites en raison de leur croyance ou de leur origine pour un simple fait divers.

Le 1er octobre dernier, un djihadiste s’est fait exploser devant l’école Makhzoumi du quartier d’Akrama à Homs. 48 écoliers, majoritairement alaouites, ont perdu la vie. La plupart n’avaient pas 12 ans. Dans le système de pensée djihadiste, l’origine de ces enfants est un motif suffisant pour les éliminer jusqu’au dernier. Cet odieux crime de masse n’a pas suscité l’attention escomptée de la part de la communauté internationale.

Outre les alaouites, d’autres minorités syriennes souvent apparentées au chiisme sont logées à la même enseigne.

Le 4 août 2014, jour d’anniversaire de l’assaut djihadiste sur les villages alaouites et le massacre de nombreux villageois, une famille de confession ismaélite a été décimée à Mzeiraa près de la ville de Salmiya à l’arme blanche par des groupes armés d’opposition en raison de leur appartenance communautaire. (3)

Une fois encore, des textes prétendument sacrés ont permis de justifier la mise à mort d’un groupe humain.

La commission d’enquête internationale indépendante des Nations Unies qui enquête sur les crimes de guerre en Syrie promet de ne laisser aucun crime impuni.

A ce jour, les groupes terroristes et génocidaires qui massacrent délibérément femmes, enfants et vieillards pour “hérésie” n’ont jamais été désignés comme tels.

L’indifférence totale affichée par la communauté internationale à l’égard des alaouites annonce des jours sombres pour cette minorité qui lie inexorablement sa survie à celui de l’Etat syrien.

Bahar Kimyongür
8 octobre 2014
Texte reçu de l’auteur

Notes de bas de page

(1) Les groupes d’opposition accusent Mihrac Ural et son groupe d’avoir commis un crime de masse contre des centaines de sunnites au village de Bayda et dans la ville de Baniyas. Le seul indice sur lequel les groupes d’opposition s’appuient pour incriminer Ural est une vidéo où celui-ci conseille de nettoyer Baniyas des terroristes. Or, le mot « nettoyage » est un terme militaire utilisé par tous les belligérants en Syrie et ne donne aucune indication sur la responsabilité personnelle de l’individu visé. D’autant que les milices de Mihrac Ural sont déployées dans le Nord de la province de Lattaquié et non dans le gouvernorat de Tartous où se situe Baniyas. Cette phrase ne peut donc être considérée comme une preuve en soi. Mihrac Ural nie catégoriquement les faits en expliquant que sa seule raison de lutter est de défendre les citoyens syriens de toutes les confessions contre des groupes terroristes s’infiltrant par la Turquie.

(2) A noter que le régime de Damas a créé des milices supplétives afin que celles-ci assistent l’armée et protègent leurs zones d’habitation mais aussi dans le but inavoué de discipliner ses partisans et d’éviter les règlements de compte à caractère communautaire.

(3) http://www.dailystar.com.lb/News/Middle-East/2014/Aug-04/265999-seven-members-of-syria-family-executed-by-jihadists.ashx ?utm_source=Magnet&utm_medium=Recommended%20Articles%20widget&utm_campaign=Magnet%20tools#axzz3F0Zi3qiW

http://www.humanrightsagency.com/ ?p=666

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11 octobre 2014 6 11 /10 /octobre /2014 16:55

 

 

francetvinfo.fr

 

La SNCM envisage de
supprimer près
d'un emploi sur deux

Les syndicats de la compagnie maritime ont dénoncé, mardi, un nouveau "coup de force" de l'actionnaire majoritaire, Transdev, qui est favorable à un redressement judiciaire de l'entreprise.

Le navire "Pascal Paoli" de la SNCM quitte le port de Marseille (Bouches-du-Rhône), le 10 juillet 2014. Le navire "Pascal Paoli" de la SNCM quitte le port de Marseille (Bouches-du-Rhône), le 10 juillet 2014.


Par Francetv info avec Reuters

La SNCM va-t-elle réduire la voilure ? La direction de la SNCM a présenté, mardi 7 octobre, en réunion de médiation, un schéma d'exploitation au périmètre restreint et un volet social prévoyant 750 à 1 000 suppressions d'emplois sur les 2 000 que compte la compagnie maritime.

 

 

Les syndicats ont dénoncé un nouveau "coup de force" de l'actionnaire majoritaire, Transdev, qui est favorable à un redressement judiciaire de l'entreprise, qu'il juge"indispensable" pour sauver la compagnie, en grande difficulté. La SNCM assure notamment des liaisons entre la Corse et le continent, ainsi que vers l'Algérie et la Tunisie.

Menaces de cessation de paiement

Transdev a menacé de faire jouer une clause de remboursement anticipé d'avances sur trésorerie, pour accélérer une cessation de paiement de l'entreprise et demander son placement sous la protection du tribunal de commerce de Marseille, selon une source syndicale.

La réunion entre partenaires sociaux, représentants de l'Etat et actionnaires de la compagnie, autour du médiateur nommé par le ministère des Transports, Gilles Bélier, a duré près de six heures.

Une nouvelle réunion est programmée pour le 28 octobre.

La Société nationale Corse Méditerranée est détenue à 66% par Transdev, coentreprise détenue à parité par Veolia et la Caisse des dépôts, à 25% par l'Etat et à 9% par ses salariés. 

 

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10 octobre 2014 5 10 /10 /octobre /2014 16:55

11 OCTOBRE : JOURNÉE D’ACTION EUROPÉENNE CONTRE LES PROJETS DE TRAITÉS DE LIBRE-ÉCHANGE
 
Manifestation à Paris le 11 octobre, départ 14h30 place de Stalingrad

 
Par le Mouvement politique d’émancipation populaire (M’PEP).
 
Le 27 septembre 2014.

 
Le collectif STOP TAFTA, dont fait partie le M’PEP, s’est inscrit dans la journée d’action européenne du 11 octobre contre les projets de traités de libre-échange.
 
Ces accords (traités) de libre-échange et d’investissement sont négociés dans le plus grand secret. S’ils sont adoptés, ils se traduiront par une domination encore plus vaste des firmes multinationales sur nos sociétés, au détriment de la qualité de vie des populations, de la démocratie, de l’environnement. Sous prétexte de relancer la croissance et l’emploi – ce qui est faux -, ces projets s’attaquent aux normes sociales, financières, sanitaires, culturelles et environnementales. Si elles s’estiment lésées, les firmes multinationales, avec l’accord enthousiaste des gouvernements des pays concernés, pourront poursuivre les Etats devant des tribunaux d’arbitrage privés, hors de tout contrôle démocratique.
 
Il faut exiger que dans chaque pays les gouvernements et les parlements décident de se retirer unilatéralement de ces négociation. Ainsi, si ces accords voyaient le jour, ils ne seraient pas appliqués dans les pays qui se seraient retirés des négociations.
 
TAFTA : Trans-Atlantic Free Trade Agreement (ou TTIP, Transatlantic Trade and Investment Partnership). En français : Partenariat Transatlantique de Commerce et d'Investissement(PTCI). C’est un projet d'accord commercial entre l'Union européenne et les États-Unis. Il concerne des domaines aussi variés que l'accès aux médicaments, la sécurité alimentaire ou le règlement des différends privés-publics. Les négociations sont censées durer au moins jusqu'à fin 2014.
 
CETA : Canada-EU Trade Agreement. En français : Accord Économique et Commercial Global (AÉCG). C’est un vaste accord commercial négocié depuis 2009 entre le Canada et l'Union européenne. Actuellement en phase de finalisation, il doit être approuvé par le Conseil et le « Parlement » européen. Ce projet représente une menace majeure pour la liberté d'expression en ligne et est porteur d'insécurité juridique pour les acteurs de l'Internet.
 
TISA : Trade in Services Agreement. En français : Accord sur le commerce des services en français (ACSF). C’est une négociation commerciale lancée début 2013 entre 23 Etats. Leur objectif est de poursuivre la libéralisation des services engagée par l’Accord général sur le commerce des services (AGCS, GATS en anglais) de 1994, qui combattait le protectionnisme et ouvrait certains secteurs à la concurrence.
 

 
Collectif national Stop TAFTA :
http://www.collectifstoptafta.org

 

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10 octobre 2014 5 10 /10 /octobre /2014 16:45
Lu sur le site du M'Pep.  Une analyse de Jacques Nikonoff du traité transatlantique ( appelé aussi TAFTA).  Cliquez sur le titre pour lire l'article intégralement.

La réunion du G8 qui s’est tenue à Lough Erne, en Irlande du Nord, les 17 et 18 juin 2013, a été l’occasion de lancer officiellement les négociations pour aboutir à un Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (PTCI), Transatlantic Trade & Investment Partnership (TTIP) en anglais. Quelques jours avant à Luxembourg, dans une opacité totale, les ministres du Commerce des Vingt-Sept avaient adopté le mandat à confier à la Commission européenne pour conduire les négociations au nom de l’Union européenne.

Le gouvernement français PS-EELV qui, avant cette réunion, avait annoncé qu’il allait faire un malheur en brandissant la menace d’utiliser son droit de veto si une « exception culturelle » n’était pas accordée, s’est finalement, comme prévu, lamentablement couché, contrairement à la propagande massive qui tente de faire croire l’inverse. En effet, selon le commissaire européen au Commerce Karel De Gucht : « le mandat est très clair. D’un côté, il est dit que audiovisuel est exclu du champ des négociations. Dans un autre paragraphe, il est dit très clairement que nous pouvons faire de nouvelles propositions au Conseil sur un mandat additionnel, sur n’importe quelle question y compris l’audiovisuel  ». Cette façon de procéder est un grand classique de la diplomatie : on rédige un texte qui dit une chose et son contraire en organisant volontairement le flou artistique pour éviter que l’une des parties ne perde la face. Chacune peut alors crier victoire, les larrons jouant la comédie. Si la France avait vraiment voulu mettre son veto, elle aurait empêché que la question de l’audiovisuel, dans le mandat, puisse revenir sur le tapis. En réalité, tout le battage organisé autour de l’ « exception culturelle » avait pour but de répandre un rideau de fumée sur les autres sujets, précisément en les faisant oublier au profit d’une victoire à la Pyrrhus du gouvernement, programmée d’avance dans un jeu de rôle savamment orchestré avec monsieur Barroso dont les talents de comédien sont certainement ce qu’il y a de meilleur en lui. Le journal Le Monde a encore été pris la main dans le sac de sa mauvaise foi en indiquant, dans son éditorial du 19 juin 2013 : « la France a fini par imposer ses vues et à remporter une victoire politique ».

Il n’y aurait rien à redire si ces négociations entre les USA et l’UE avaient pour objectif de rapprocher les peuples des deux côtés de l’océan. Un tel partenariat, s’il avait pour ambition d’améliorer la prospérité générale, de s’attaquer radicalement aux désastres environnementaux, d’établir des normes de haut niveau en matière de protection sociale, tant du point de vue des soins de santé que de retraites ou de conditions de travail, d’éradiquer définitivement le chômage et la précarité, et donc la pauvreté, susciterait un enthousiasme universel. Il serait un exemple pour le reste du monde.

Hélas, non seulement il ne s’agit pas du tout de cela, mais de l’inverse. La décision prise en Irlande les 17 et 18 juin 2013 est monstrueuse à tous égards. Il s’agit ni plus ni moins de mettre en place un empire euro-atlantique pour restaurer le leadership mondial des États-Unis, de privatiser le droit et la justice en les remettant dans les mains des firmes multinationales, anéantissant ainsi la démocratie, de parachever le libre-dumping qui met en concurrence les travailleurs des différents pays et n’est profitable qu’aux très grandes entreprises. La grande presse évoque un accord de « libre-échange ». Bien sûr, la composante libre-échangiste est présente (parlons plutôt de « libre-dumping » pour ne pas salir les jolis mots de « libre  » et d’ « échange  »), mais elle est loin d’être l’essentiel. Derrière la perspective impériale des États-Unis il y a, pour la consolider, la volonté de s’attaquer principalement aux « barrières non-tarifaires » que sont les normes sociales, environnementales, alimentaires, techniques, etc. Car en matière de droits de douane il n’y a plus grand-chose à gratter.

C’est un tournant de la géopolitique mondiale qui est train de s’amorcer sous nos yeux, c’est un « OTAN économique » qui se met en place.

Ce projet ne date pas d’hier et résulte d’une série d’étapes aisément traçables depuis la création de l’OTAN (militaire !) en 1949 et du Marché commun en 1957 (voir l’annexe 1 pour un résumé des principales étapes de ce projet depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale).

Le PTCI est le résultat direct d’un intense travail mené par les lobbies américains et européens, financés par les grands groupes industriels, de services ou financiers. Les plus actifs ont été les chambres américaines de commerce, le Transatlantic Business Council (TBC) et le Transatlantic Policy Network (TPN). Ce dernier est composé pour moitié de représentants des firmes multinationales surtout américaines comme AT&T, BASF, Bayer, Dow Chemical, Hewlett Packard, Nestlé, Time Warner, Walt Disney Company, etc. L’autre moitié est composée de 60 députés européens et d’élus du congrès des États-Unis. Une partie du monde politique, manifestement, n’a pas été insensible aux « arguments  » de ces lobbies. Ainsi 8% des parlementaires européens sont membres du Transatlantic Policy Network (TPN)…

Il est vrai que les intérêts en jeu sont considérables. Les États-Unis et l’Union européenne comptent pour presque la moitié du PIB mondial et 30% du commerce international. Chaque jour, 2,7 milliards de dollars (2 milliards d’euros) de biens et de services sont échangés entre les deux rives de l’océan. Les investissements directs représentent quant à eux 3,7 trillions de dollars (2,8 trillions d’euros). Un trillion = 1 000 milliards. Selon le « mémo  » 13/95 du 13 février 2013 de la Commission européenne, «  les relations commerciales transatlantiques constituent l’épine dorsale de l’économie mondiale ». Ce mémo ajoute que « d’ici 2027, des gains annuels totaux se traduisant par une hausse du PIB de 0,5% pour l’UE et de 0,4% pour les États-Unis » devraient intervenir, soit « des revenus annuels supplémentaires de 86 milliards d’euros pour l’économie européenne et de 65 milliards d’euros pour l’économie américaine ». Un rapport du Center for Economic Policy Research fait des prévisions encore plus mirobolantes, l’Union européenne gagnerait 119,2 milliards d’euros par an, les USA 94,9 ! Les exportations de l’Union européenne vers les États-Unis augmenteraient de 28%.

Le PTCI aborde trois sujets : d’abord « les règles, les principes et les nouveaux modes de coopération permettant de répondre aux défis partagés et aux opportunités communes du commerce mondial  » ; ensuite « les questions de réglementation et les obstacles non tarifaires » ; et enfin « l’accès au marché » (l’annexe 2 détaille le contenu des négociations).

Au total le PTCI vise à redonner le leadership mondial aux États-Unis en faisant de l’Union européenne son arrière-cour. Si par malheur cet accord était conclu, une nouvelle vague de libéralisation destructrice s’abattrait sur la planète. La lutte contre cet accord ne doit pas se limiter à la revendication de l’ « exception culturelle ». Elle doit se fixer pour perspective d’empêcher la conclusion de cet accord, dans son intégralité, et de construire un ordre mondial fondé sur la coopération entre les peuples dans le respect de leur souveraineté nationale. [...]. 

Lire la suite en cliquant sur le titre.

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10 octobre 2014 5 10 /10 /octobre /2014 16:41
Lu sur le site Contrelacour, un site bien informé sur les négociations en cours à Bruxelles.  Tout confirme que tout est à craindre des discussions avec les Etats-Unis, négociations secrètes dont sont exclus les Parlements nationaux et les citoyens.  Se mobiliser pour que le parlement français se prononce contre ce traité transatlantique et contre le traité avec le Canada est urgent.  Samedi 11 octobre est un moment de cette mobilisation.
TTIP marché transatlantique été 2014

Ignacio Garcia Bercero chef négociateur européen, lors du septième cycle de négociations

« Nous avons pris un engagement sans équivoque et ferme: rien ne sera fait qui pourrait réduire ou compromettre la protection de l’environnement, la santé, la sécurité, les consommateurs ou d’autres objectifs de politique publique poursuivis par les organismes de réglementation de l’UE ou des États-Unis. »
Ce sont là les dernières déclarations d’Ignacio Garcia Bercero, négociateur en chef du partenariat transatlantique pour l’UE.

Ainsi, au sortir du septième cycle de négociations, qui s’est tenu à Chevy Chase, dans le Maryland, aux Etats-Unis, du 29 septembre au 3 octobre, la Commission européenne se veut rassurante.

ContreLaCour vous propose de faire le point sur les événements de cet été.

La revue de presse du printemps est disponible en cliquant ici.

Le manque de transparence

L’Italie, qui préside l’Union européenne (UE) pour six mois depuis le 1er juillet, a pris l’initiative d’une lettre, qu’elle a adressée aux 27 autres Etats européens, le 20 août dernier, leur demandant d‘accepter que soit rendu public le mandat donné à la Commission européenne. Pourtant, encore aujourd’hui, certains Etats européens continuent de refuser la divulgation du texte, pourtant largement diffusé officieusement.

Tout juste entré en fonction, le nouveau secrétaire d’Etat chargé du Commerce extérieur, Matthias Fekl, a lui aussi exigé la publication du mandat de négociation. Il réitère ainsi une action déjà menée par ses prédécesseures, Fleur Pellerin et Nicole Bricq, sans succès.
Le 17 septembre, lors de son passage devant la Commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, il a annoncé qu’une «de [ses] toutes premières décisions a été d’écrire à la Commission européenne, au nom de la France, de faire toute la transparence sur les mandats de négociations». Un courrier qui ne servira pas à grand-chose, la décision de publication ne relevant pas de la Commission, comme cette dernière l’a déjà précisé en 2012 suite aux demandes de Nicole Bricq.
Durant cette même audition, Fekl s’est engagé à faire des points réguliers sur les avancées des discussions devant cette commission des Affaires économiques.

Un peu plus tôt, dans deux courriers transmis le 29 juillet 2014 au Conseil de l’Union européenne et à la Commission, la Médiatrice européenne, Emily O’Reilly, a demandé aux institutions d’accroître la transparence relative aux négociations en cours entre l’UE et les USA en publiant davantage de documents. A cet égard, je vous conseille la lecture de l’article, très complet, du site europaforum.public.lu.
Concernant le mandat de négociation, la Médiatrice estime « qu’il n’est pas immédiatement évident de voir de quelle manière sa divulgation porterait atteinte à la protection de l’un des intérêts publics ou privés ».
Concernant les documents directement liés aux discussions entre les négociateurs, elle suggère la mise en place d’un registre public des documents relatifs au TTIP et demande des explications à la Commission quant aux accusions d’inégalité de transparence selon l’auteur des demandes.

L’initiative de la Médiatrice prend ainsi le relais d’un arrêt de la Cour de Justice de l’UE du 3 juillet 2014. Cet arrêt fait suite à un recours déposé par une eurodéputée néerlandaise libérale (ALDE) suite au refus de la Commission européenne de lui transmettre l’intégralité des documents relatifs aux négociations entre l’UE et les USA sur l’accord dit TFTP-SWIFT.
Les dispositions de cet arrêt peuvent largement être transposées à l’ensemble des accords commerciaux actuellement négociés par la Commission, notamment l’accord général négocié avec les Etats-Unis : le TTIP.

La CJUE est venue rappeler à la Commission ses obligations en matière de transparence : les négociateurs doivent permettre un large accès du grand public à tous les documents du TTIP, et ne censurer que les paragraphes qui pourraient affecter les importantes stratégies de négociation et qui ne sont pas déjà connues par l’autre partie aux négociations.

Dans une réponse en date du 30 septembre 2014, le Conseil indique ne pas donner suite aux demandes de la Médiatrice européenne. Il estime en effet que :
- aucune plainte relative à une mauvaise administration en matière de transparence des négociations transatlantiques n’a été enregistrée,
- il n’existe aucune obligation dans le règlement 1049/2001 exigeant la publication des documents non législatifs.

Une initiative citoyenne européenne rejetée

Ce début d’année a été marquée par le rejet par la Commission européenne de l’initiative citoyenne déposée 250 organisations réclamant plus de démocratie concernant la négociation du traité transatlantique. Motif du refus: la « proposition d’initiative citoyenne est manifestement en dehors du cadre des attributions de la Commission en vertu desquelles elle peut présenter une proposition d’acte juridique de l’Union aux fins de l’application des traités ».

Dans un article publié le 22 septembre dans La Tribune, Hervé Guyader rappelle que si la décision de rejet « est parfaitement justifiée et, finalement très opportune », la méthode politique reste désastreuse.

L’avancée des négociations

Comme indiqué plus avant, les négociateurs viennent tout juste de clôturer le septième cycle de discussions. Dans sa conférence de presse, le négociateur en chef européen nous apprend que « les négociations sont en train de passer doucement dans la phase textuelle« . Désormais, « les discussions sont basées sur des propositions de textes spécifiques« .

Au cours de ce cycle de négociations, l’accent a été mis sur le pilier réglementaire du futur accord. Tous les éléments de régulation ont été discutés, tant en termes de disciplines horizontales (cohérence réglementaire, Obstacle technique au commerce, Sanitaire et phytosanitaire). Les discussions ont également porté sur des secteurs spécifiques identifiés lors des cycles précédents tels que les produits pharmaceutiques, l’automobile, les produits chimiques, l’ingénierie, les matières premières, les douanes et la facilitation du commerce, les droits de propriété intellectuelle et enfin, les petites et moyennes entreprises.

Concernant les produits chimiques, la Commission européenne a récemment publié une note en réponse à des attaques formulées par des associations environnementales. Selon Karel de Gucht (commissaire en charge du commerce), les réglementations européennes et américaines sont si différentes qu’il n’est pas encore possible d’envisager une harmonisation et une reconnaissance mutuelle complètes. Le travail actuel ne porte que sur l’identification des règles d’évaluation et des étiquetages.

Pour finir, les négociations ont porté sur les services : « Les offres de services sont très complexes et techniques. Nos négociateurs ont consacré l’essentiel de la semaine à expliquer à l’autre partie, dans les moindres détails, tous les éléments de ces offres. »

Ignacio Garcia Bercero a précisé que l’approche européenne exclut tout engagement sur les services publics: « les gouvernements restent libres de décider à tout moment que certains services doivent être fournis par le secteur public« .
A noter que cette « liberté », si elle existe aujourd’hui dans le cadre des Traités européens, est souvent limitée par l’obligation qu’ont les services fournis par l’Etat de se mesurer à la concurrence d’autres entreprises privées. A cet égard, ce n’est pas le Traité transatlantique qui doit être surveillé, mais bien l’Accord sur le commerce des services (TISA), autre Traité en cours de négociation.

Fin juillet, le site Euractiv.fr nous informait que la Commission européenne entendait ajouter un chapitre sur l’économie numérique, « mais en laissant de côté les sujets trop sensibles, tels que la protection des données ». La fédération des entreprises européennes du secteur du numérique, DigitalEurope a demandé qu’un tel chapitre soit ouvert et a rencontré dans cette perspective les principaux négociateurs, le 16 juillet dernier.

Enfin, le 16 juillet, la Commission européenne a publié une note relative aux questions culturelles. Celle-ci rappelle toutes les dispositions qui ne sont pas inclues dans les négociations.

Le point controversé des tribunaux d’arbitrage

L’une des questions les plus controversées est celle des tribunaux d’arbitrage. Le 27 mars 2014, la Commission a lancé une consultation publique pour savoir si ce thème devait faire partie des négociations. La consultation s’est clôturée le 13 juillet et a suscité « près de 150 000 réponses », dont l’analyse ne devrait pas être terminée avant novembre, a indiqué M. Garcia Bercero.

Pour l’heure, une note de la Commission indique les principales statistiques liées aux réponses déposées. La plupart des contributions proviennent du Royaume-Uni (34,81%), d’Autriche (22,59%), d’Allemagne (21,76%), de France (6,55%) et de Belgique (6,29%). Seules 569 réponses proviennent d’organisations. Seul un petit nombre de réponses (738 répondants, représentant 0,5% du total) ont indiqué avoir déjà fait un investissement aux Etats-Unis.

Le compte-rendu du fond des contributions postées devrait être mis en ligne bientôt par la Commission européenne. Les nouveaux commissaires auront donc la charge de débattre de cette épineuse question avec les gouvernements nationaux et les eurodéputés, de plus en plus rétifs.

D’ores-et-déjà, face à une opinion publique très alertée, le gouvernement allemand a fait connaitre sa volonté de retirer le chapitre ISDS du Traité UE-Canada, conclu très récemment.
Pareillement, le groupe Socialistes et Démocrates (S&D) du Parlement européen, dont un de ses membres – Bernd Lange – est Président de la Commission du commerce international, a indiqué être vivement opposé au mécanisme de règlement des différends investisseur-État.

Doit-on prendre au sérieux ces déclarations gouvernementales et parlementaires ? Cela s’avère difficile. En effet, les institutions européennes ont récemment adopté un règlement relatif aux responsabilités financières Etat-UE en cas de différends Etat-investisseur. Un règlement qui devrait être particulièrement utile. Pour cause, les Etats ont donné mandat à la Commission de mettre en place des tribunaux d’arbitrage dans nombre d’accords actuellement négociés (Chine, Myanmar, Canada, Inde, Japon, Maroc, Singapour, Thaïlande, Vietnam et Etats-Unis).

Cette discordance entre la parole et le geste se retrouve également au sein de la nouvelle composition de la Commission européenne. Alors que le nouveau Président de la Commission Jean-Claude Juncker se dit opposé au maintien des dispositions ISDS dans l’accord transatlantique, la Commissaire en charge du commerce s’avère bien plus mesurée. Lors de son audition devant les eurodéputés, le site Romandie rapporte : « Cecilia Malmström est restée ambiguë sur l’inclusion de tribunaux d’arbitrage dans l’accord de libre-échange en cours de négociation avec les Etats-Unis. Je n’exclus pas que ça soit exclu de l’accord de libre-échange avec les Etats-Unis, a-t-elle déclaré, mais discutons-en, a-t-elle ajouté, jugeant toute décision prématurée. » Une déclaration qui se révèle contradictoire aux documents préparatoires fournis aux eurodéputés.

Pourtant, malgré l’opposition de toutes les institutions européennes, l’inquiétude des citoyens et une consultation en cours d’analyse, le compte-rendu du sixième cycle de négociations mentionne que les Etats-Unis et l’UE ont déjà échangé leur proposition de texte : « Pour les dispositions de règlement des différends, des discussions fondées sur des textes ont commencé étant donné que les deux parties ont déposé des dispositions textuelles. Comme dans d’autres domaines où les deux parties ont déposé des propositions, les deux parties ont produit un texte de support consolidé et tentent de parvenir à des propositions de compromis. »

Le rôle des Parlements

Une récente réponse ministérielle a confirmé le caractère vraisemblablement mixte du futur Traité et, de fait, la consultation obligatoire des Parlements nationaux pour les dispositions de compétences nationales :

Le partenariat commercial transatlantique contiendra majoritairement des dispositions relevant de la compétence exclusive de l’Union européenne (dispositions de nature commerciale, notamment), mais également des dispositions qui relèvent de la compétence des États membres, qui auront été négociées en leur nom. L’accord final sera bien un accord mixte, comme le sont la quasi-totalité des accords de libre-échange conclus par l’Union européenne.
Dès lors, conformément aux traités européens et à la Constitution, à l’issue de la négociation, le texte final devra être ratifié par les parlements nationaux des États membres et obtenir l’approbation du Parlement européen.

Dans un article du 11 septembre 2014, le site Contexte met en avant la frilosité des parlementaires français pour ces négociations, tandis que les entreprises les appelaient à soutenir le projet d’Accord.

Du côté du Parlement européen, le nouveau Président de la Commission du commerce international – Bernd Lange – a récemment mis en garde la Commission européenne sur son devoir de bien prendre en compte l’avis du Parlement européen : « Au final, c’est le Parlement qui décide des accords. Je recommande donc à la Commission européenne d’en tenir compte. »
A noter que c’est un parlementaire français, Gilles Pargneaux, qui a été nommé rapporteur du groupe Socialistes et Démocrates (S&D) pour le suivi des négociations transatlantiques.

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10 octobre 2014 5 10 /10 /octobre /2014 16:35

 

Rouge Cerise n'a pas la prétention de remplacer la presse d'opinion. Mais lorsque l'immense majorité des médias restent silencieux (qui ne dit mot consent), lorsque monsieur Bernard-Henri Lévy et quelques célèbres défenseurs à géométrie variable des droits de l'Homme se murent dans un silence de plomb, il faut bien que d'autres se dressent contre l'ignoble. C'est pourquoi nous reproduisons ici le coup de colère de Jean Ortiz, maître de Conférence à l'Université de Pau, spécialiste reconnu de l'Amérique latine et de Cuba, antifasciste militant, comme son père, républicain espagnol qui s'engagea dans la Résistance dans l'Aveyron.
Rouge Cerise

 

 

 

MASSACRE D’ÉTUDIANTS AU MEXIQUE
 
57 jeunes normaliens « disparus »

article de L'Humanité.fr
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Le 26 septembre 2014, la police mexicaine, les groupes paramilitaires et les sbires des cartels, se sont livrés à la chasse à l’étudiant, au  « normalien ». Ils ont tiré pour tuer, puis ont enlevé des dizaines de normaliens de l’École normale rurale Raul Isidro Burgos, « municipio » de Tixtla (Guerrero). Huit morts et 57 jeunes « disparus » depuis. 
 Cela se passe à Iguala, dans l’État, aux traditions rebelles, de Guerrero. 
Après avoir réalisé une collecte publique afin de financer leurs études et manifesté contre la pauvreté des moyens attribués à l’enseignement, les « normaliens » se dirigeaient en bus vers Chilpancingo, capitale de l’État du Guerrero. Les témoins racontent des scènes qui rappellent le carnage de Tlatelolco, la Place des trois cultures à Mexico, en 1968. Des véhicules policiers, et d’autres banalisés, ont emporté des dizaines de jeunes vers une destination inconnue. Depuis le 26 septembre, 57 « normaliens » ont ainsi « disparu ».
 
La disparition a été niée puis étouffée, censurée, minimisée, par tous les « grands » médias « droitsdel’hommiens ». Si elle avait été immédiatement dénoncée... Mais ces gens- là ont l’indignation bien trop sélective.
 
L’affaire vient de s’aggraver et sans doute de s’éclairer tragiquement. Dans le sud du Mexique, 6 fosses communes avec 28 corps calcinés, certains déchiquetés, viennent d’être découvertes. Les corps vont être soumis à des tests ADN pour identification... Depuis les faits, le maire de Iguala a étrangement disparu, et les autorités de l’État, du parti gouvernemental, font le gros dos.
Le président « priiste » (du Parti révolutionnaire institutionnel, le PRI !), ultralibéral, Peña Nieto (en place depuis décembre 2012) continue, comme son prédécesseur du PAN, de plonger le pays dans la violence (80 000 morts depuis 2006), la « guerre » contre les « narcos », la corruption et la répression qui cible les syndicalistes, les militants sociaux, les communautés indiennes, les intellectuels progressistes, les élus honnêtes, les paysans, les zapatistes... Où sont les promesses électorales ? PRI-PAN (mêmes fraudes électorales) : le sang des « chingados », de « ceux d’en bas », coule.

Cela se passe au Mexique, à Iguala, à une centaine de kilomètres du bronze-cul international étoilé d’Acapulco. Pas au Venezuela. 
Dommage pour les médias !
Jean Ortiz

 

 

Capture-d-ecran-2014-10-09-a-06.07.42.pngSite du Parti Communiste du Mexique:link

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10 octobre 2014 5 10 /10 /octobre /2014 16:15
« On pensait avoir un ennemi, on en a deux » (Edouard Pagni délégué CGT moulins Maurel)

Un épisode de plus dans le combat des salariés des moulins et des Bouches-du-Rhône pour la défense de l’emploi et de l’outil industriel. Pour l’instant le groupe Nutrixo, propriétaire du site, est déterminé non seulement à fermer mais aussi à bloquer toute possibilité de redémarrage des moulins Maurel. Pour autant les salariés et la CGT n’ont pas dit leur dernier mot.

Jeudi 3 octobre 2014, au petit matin, les forces de police de Valls et Cazeneuve sont venues en très grand nombre [1] faire une bien sale besogne pour le compte de Nutrixo : expulser les salariés en lutte depuis plus d’un an et qui occupaient le site depuis une semaine, prendre l’usine, démonter et charger dans un semi-remorque les deux plus grandes et performantes machines, charger les militants qui faisaient le gué dehors et partir en laissant le site sous la garde de milices privées, les mêmes que celles utilisées par la direction de Fralib….

L’intervention, à la légalité plus que douteuse au vu des différentes ordonnances du tribunal qui appelaient à la poursuite du dialogue, est d’autant plus scandaleuse que Nutrixo refuse de discuter avec le groupe qui s’est porté candidat à la reprise du site et l’a encore rappelé ce jeudi à la préfecture. Là encore la responsabilité des pouvoirs publics est écrasante : non seulement ils ne font rien pour forcer Nutrixo à négocier alors que l’état est actionnaire à 11% du groupe mais en plus avec l’épisode de jeudi dernier ils se rendent complices du démantèlement du site espérant sans doute décourager la trentaine de salariés qui se battent pour leur emploi.

Eh bien si l’abattement était le but recherché, patronat et gouvernement en seront pour leurs frais.
C’était sans compter la convergence des luttes initiée par la CGT dans le département sur les nombreux dossiers de défense d’emploi avec 17 autres organisations.
C’était sans compter également avec la solidarité entre les travailleurs qui ici n’est pas un vain mot ou un simple slogan.
C’était sans compter avec la détermination des salariés dont la vie de famille, l’avenir professionnel et la santé sont en jeu dans ce bras de fer travailleurs / patronat, gouvernement.

Ce samedi 4 octobre la CGT du département appelait à un rassemblement devant l’usine et tous répondaient présents.

Edouard, le délégué de l’entreprise, prenait la parole le premier et rappelait la force de cette stratégie : « En face ils ont peur quand ils nous voient au côté des camarades d’Air France, de la SNCM, de l’APHM, de LyonDell…Et nous on y va parce qu’on a besoin de routes, d’hôpitaux, d’éducation, d’emplois, de services publics et c’est ce qu’on leur dit quand on parle des moulins Maurel. On pensait avoir un ennemi, les patrons ; en fait on en a deux : les patrons et le gouvernement. »

Et de détailler les éléments qui prouvent tout à la fois la mauvaise foi de Nutrixo, la complicité du gouvernement et la volonté commune des deux adversaires de faire sur le site une opération immobilière au détriment de l’emploi et des besoins de la population. Comment ne pas penser en entendant Edouard démontrer le mécanisme qui lie le patronat au gouvernement à cette phrase historique : « Le gouvernement moderne n’est qu’un comité administratif de la classe bourgeoise » comme l’écrivaient Marx et Engels dans le manifeste du Parti Communiste ...en 1848. Même si le contexte socio-économique de l’époque n’est pas comparable avec celui d’aujourd’hui, le gouvernement français actuel est bel et bien du côté des patrons qui broient la vie des travailleurs. Aujourd’hui encore l’affrontement capital/ travail n’a pas fondamentalement changé.

Eric Chenais du bureau départemental de la CGT et Julien Huck secrétaire Fédéral de la FNAF ont également pris la parole en faisant le lien entre le rassemblement devant l’usine et la journée nationale d’action à venir du 16 octobre.

Tous les 3, et plus particulièrement Edouard, répondant à l’envie qui traversait si fort l’assistance que les grilles métalliques en furent toutes secouées et manquèrent de tomber, faisaient une promesse : « On reprendra notre usine » et les fralibs présents à qui cela rappelait des souvenirs, avec l’ensemble des manifestants, approuvaient avec force.

L’histoire n’est pas finie, les camarades en luttes des moulins et les militants qui les soutiennent ont bien montrés ce 4 octobre, qu’ils étaient déterminés à l’écrire en leur faveur.


[1difficile de dire combien ils étaient mais on a bien dénombré plusieurs dizaines de fourgons de CRS

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10 octobre 2014 5 10 /10 /octobre /2014 16:07
Lu sur El Diablo

sécu-solidarité

Le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2015 a été présenté ce mercredi en conseil des ministres. Sur les 21 milliards d’économies programmées pour 2015 dans le cadre de l’application du Pacte de responsabilité, la Sécurité sociale est la plus fortement touchée : les réductions doivent atteindre 9,6 milliards.


Diverses mesures concernent les familles. La prime à la naissance sera réduite à partir du deuxième enfant (308 euros contre 923). La majoration des allocations pour les enfants de plus de 14 ans sera décalée à 16 ans. Les aides à la garde d’enfants vont être davantage liées au niveau des revenus. Concernant le congé parental de 3 ans à partir du deuxième enfant, la période de congé réservée à chaque parent sera de 18 mois chacun. Si l’un des parents n’en demande pas le bénéfice, elle sera perdue. Dans la pratique, cela devrait se traduire par des économies substantielles puisque, dans 96 % des cas, le père ne prend pas de congé parental et sa part sera donc retirée du total de 3 ans.


L’Objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam) a été à nouveau revu à la baisse. Le montant des économies serait de 3,4 milliards (contre 2,4 en 2014). Des mesures prises pour promouvoir les génériques et réguler le prix de certains traitements contre l’hépatite C devraient permettre des économies de plus d’un milliard.


Le « virage ambulatoire » sera accéléré en encourageant l’hospitalisation de jour et à domicile. Des sanctions financières pourront être prises contre les hôpitaux et cliniques qui ne respectent pas leurs engagements sur les actes et prescriptions.

 

source: POI

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10 octobre 2014 5 10 /10 /octobre /2014 09:16
Un communiqué du Front  syndical de classe lu sur El Diablo

fsc

Vous avez manifesté contre les pilotes en grève contre les conditions salariales et statutaires prévues pour le développement de Transavia.

Sous les encouragements et les applaudissements de tous les tenants de la concurrence libre et non faussée et bien sûr de la direction de la CFDT.

 

Vos arguments : " Nous avons consentis des sacrifices pour sauver l'entreprise, maintenant c'est au tour des pilotes". Faisant chorus avec tous les commentateurs et les économistes de service grassement payés pour accuser toute résistance des salariés de corporatisme et s'agissant des pilotes, il est vrai correctement rétribués d'être des enfants gâtés.

 

Mais vous ne voyez pas que cette logique infernale qui tire tout le monde vers le bas, qui écrase toujours plus TOUS les salaires est à l'origine de la crise que nous connaissons.  Et que par votre comportement vous épargnez les vrais privilégiés, les patrons, les actionnaires, les spéculateurs, les banquiers qui peuvent continuer à accumuler les richesses, à aggraver les inégalités et à aggraver la crise dans laquelle nous sommes plongés et qui nous mène tous ensemble vers la misère.

 

Dans le transport aérien, le « low cost » (bas coût en français) qui ne peut maintenir bas prix qu'à coup de subventions publiques locales ou étatiques, de bas salaires et de sécurité allégée comme c'est le cas des compagnies du Golfe, c'est l'instrument de guerre contre tous les salariés du secteur.

 

Vous en premier lieu !  Dans les périodes de crise le pire c'est la division des salariés au profit des vrais bénéficiaires du système en place.

 

Alors il est plus que temps de se ressaisir !

 

Le FRONT SYNDICAL DE CLASSE

le 28 septembre 2014

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