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ACTION COMMUNISTE

 

Nous sommes un mouvement communiste au sens marxiste du terme. Avec ce que cela implique en matière de positions de classe et d'exigences de démocratie vraie. Nous nous inscrivons donc dans les luttes anti-capitalistes et relayons les idées dont elles sont porteuses. Ainsi, nous n'acceptons pas les combinaisont politiciennes venues d'en-haut. Et, très favorables aux coopérations internationales, nous nous opposons résolument à toute constitution européenne.

Nous contacter : action.communiste76@orange.fr>

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Humeur

Chaque semaine, AC attribue un "roquet d'or" à un journaliste qui n'aura pas honoré son métier, que ce soit par sa complaisance politique envers les forces de l'argent, son agressivité corporatiste, son inculture, ou sa bêtise, ou les quatre à la fois.

Cette semaine, sur le conseil avisé de la section bruxelloise d'Action communiste, le Roquet d'Or est attribué  à Thierry Steiner pour la vulgarité insultante de son commentaire sur les réductions d'effectifs chez Renault : "Renault fait la vidange"...  (lors du 7-10 du 25 juillet).


Vos avis et propositions de nominations sont les bienvenus, tant la tâche est immense... [Toujours préciser la date, le titre de l'émission et le nom du lauréat éventuel].

 

 
19 février 2016 5 19 /02 /février /2016 22:29

par · 13 février 2016 sur le blog Russeurope

Christophe Barret et moi-même avons écrit une lettre ouverte au dirigeant de PODEMOS, Pablo Iglesias. Nous l’avons fait parce qu’il nous semble que ce que représente PODEMOS est un enjeu, au-delà de la seule gauche espagnol, qui concerne toutes les gauches européennes, mais aussi tous les européens, et même s’ils ne sont pas de gauche, qui étouffent sous la dictature européenne. Jean-Luc Mélenchon ne dit pas autre chose dans son texte où il annonce, de fait, sa candidature à l’élection présidentielle de 2017. PODEMOS, d’ailleurs, refuse la dichotomie traditionnelle entre gauche et droite et revendique clairement une démarche populiste, comme celles qui ont porté des gouvernements d’espérance en Amérique Latine.

Mais, certaines ambiguïtés demeurent dans le discours de PODEMOS. Or, venant après la capitulation de SYRIZA en juillet 2015, capitulation qui s’est suivie d’une reprise, certes contrainte et forcée, de la politique des « mémorandums » européens, de nouvelles ambiguïtés sont désormais insupportables. Elles portent en elles le risque de voir un mouvement social être conduit à l’échec alors que des solutions existent bel et bien. La position adoptée par Tsipras n’a rien changée sur le fond. La perspective du « GREXIT » est toujours d’actualité et la politique du nouveau mémorandum s’est révélée tout aussi mortifère, et toute aussi incapable de sortir la Grèce de sa crise que celle des précédant mémorandums. Les manifestations qui se multiplient ces derniers jours tant à Athènes que dans d’autres villes de Grèce en témoignent. Les menaces d’une insolvabilité de la Grèce, en mars ou en juin prochain, le confirment.

Dans l’intérêt des peuples d’Espagne, mais aussi dans celui des peuples européens, soumis à un pouvoir anti-démocratique dont la tête est tantôt soit à Francfort, soit à Bruxelles ou soit à Berlin, et que relaie, hélas, les élites politiques nationales, il faut une politique de claire rupture. Et c’est justement pour aboutir à cette clarification que la présente lettre a été écrite. Elle sera donnée en mains propres par Christophe Barret aux dirigeants de PODEMOS dans les jours qui viennent. En attendant, et pour lancer ici un débat dont l’importance et l’enjeu dépasse PODEMOS, je la publie, tant en français qu’en espagnol.

A - 011 PI

Texte français

 

Cher Pablo Iglesias,

Face à la crise multiforme qui touche l’Union Européenne, les succès électoraux de PODEMOS appellent de nombreuses initiatives. Militant des marges du monde politique, vous proposez un nouveau discours politique dont il convient aujourd’hui de méditer les points forts. Dans la bataille pour la conquête du sens commun accepté par la grande majorité de nos concitoyens, il vous est paru préférable de privilégier à la traditionnelle dichotomie gauche/droite l’opposition des peuples à leurs élites. La crise que traverse la social-démocratie semble confirmer la nécessité d’un tel aggiornamento.

Néocolonialisme, compradorisation et populisme

Candidat du groupe de la Gauche Unitaire Européenne à la présidence du Parlement Européen le 30 juin 2014, vous justifiiez vos choix politiques et stratégiques en ces termes : « la démocratie, en Europe, a été victime d’une dérive autoritaire (…) nos pays sont devenus des quasi-protectorats, de nouvelles colonies où des pouvoirs que personne n’a élus sont en train de détruire les droits sociaux et de menacer la cohésion sociale et politique de nos sociétés ».

Nous partageons ce diagnostic. Les élites politiques des pays de l’Union Européenne sont bel et bien soumises à une puissance extérieure. Ce colonialisme sans métropole représente un défi pour les démocrates. Un concept, né à une autre époque et sur un autre continent, peut nous aider à comprendre le phénomène : celui de la « compradorisation des élites ». Selon une définition aujourd’hui communément admise, une élite compradore « ou « bourgeoisie compradore ») tire sa position sociale et son statut de sa relation avec une puissance économique étrangère qui domine son territoire d’origine. Ce concept fut, naguère, du plus grand intérêt pour comprendre l’évolution de d’une Amérique latine que vous connaissez bien ! Aujourd’hui, en Europe, une nouvelle compradorisation est en œuvre, rendue possible par les institutions européennes et la puissance économique allemande.

De-même sommes-nous nombreux à faire nôtre le projet de Podemos de revivifier la démocratie. Nos prenons acte du fait que votre démarche populiste de contestation, authentiquement de gauche, se double de la volonté d’assumer les responsabilités de l’État – quand bien même ce souverainisme sans drapeau vous amène aussi à explorer les voie d’autres types de médiations selon un « processus constituant » dont il vous appartiendra, à terme, d’expliciter davantage.

De la dynamique européenne et des mouvements de contestation

La confiance dont vous témoignent aujourd’hui vos électeurs vient du fait que vous avez été, avec vos compagnons, les premiers à porter au Parlement une expression politique du mouvement des Indignés de 2011. La révolte des classes moyennes inexorablement entraînées dans un processus de paupérisation qui menace aujourd’hui de nombreuses régions du continent européen intéresse de très nombreux citoyens, bien au-delà des cercles des militants de la gauche de toujours. Un sursaut incroyable a eut lieu, il y a un an, en Grèce. Hélas, ce « Vaisseau venu de Grèce » que chantait en 1974 Lluís Llach s’est brisé sur les récifs des politiques d’austérité dressés par les institutions européennes. L’alliance de la social-démocratie avec celles du Parti Populaire européen (PPE), pour que rien ne change, peut être vue comme une réminiscence de « la Sainte Alliance des possédants » de 1848. Pour nos maîtres, le nouveau printemps de peuples n’aura pas lieu !

Dans un très long article publié – déjà presque en forme de bilan –, l’été dernier, dans la New Left Review, vous sembliez pourtant toujours considérer comme possible « un processus de recouvrement de la souveraineté » des peuples. En dépit de ce que nous appelons le processus de compradorisation des élites, il vous semble encore possible d’impulser des transformations du système productif et d’envisager une « reconfiguration  des institutions européennes en un sens plus démocratique », notamment avec l’établissement d’un Parlement de la zone euro[1]. Ce faisant, vous cherchez à créer un rapport de force au sein du conseil européen. C’est une stratégie courageuse, mais c’est aussi une stratégie discutable, qui peut avoir des implications graves non seulement sur PODEMOS mais de manière plus générale sur les autres mouvements de contestation européen. Chercher à créer un rapport de force dans le conseil européen implique de considérer que ce dernier aurait une quelconque légitimité. Or, le conseil n’a pas d’autre légitimité que celle de chaque pays. C’est un organisme de coordination et non de subordination. Il est vrai qu’il tend à se comporter comme un organisme de subordination ; mais faut-il l’accepter ? Faut-il se plier à la vision anti-démocratique des institutions européennes ? En faisant cela, on perd une bataille avant même de l’avoir menée.

Concrètement, construire un rapport de force implique que des mouvements anti-austérité arrivent simultanément au pouvoir dans différents pays. Force est de constater que cette perspective n’est pas crédible. Les temps électoraux et politiques restent propres à chacun des pays, parce qu’ils traduisent l’histoire et la culture politique nationale. Vous en savez quelque-chose, aujourd’hui, en Espagne. Ainsi, en s’engageant dans la direction de la construction d’un rapport de force au sein du conseil européen, PODEMOS fait un double cadeau aux partisans de l’austérité. D’une part, il fait un cadeau aux ennemis des peuples en leur reconnaissant une légitimité qu’ils n’ont pas et d’autre part il entraîne les différents mouvements dans une voie illusoire, celle qui consisterait à attendre que les élections permettent l’arrivée au pouvoir simultanée de majorité anti-austérité dans les pays de l’Union européenne.

Il nous semble donc que c’est dans une voie dangereuse, et même suicidaire, que PODEMOS s’engage.

Construire le champ de l’affrontement

La question majeure qui se pose alors est celle de la construction du champ politique de l’affrontement. Ce champ doit se construire tant en Espagne (comme dans tout autre pays) que dans l’Union européenne. Mais, dans cette construction, deux éléments vont peser lourd pour le futur.

  1. L’Europe

La question du rapport avec les institutions européennes, devenues aujourd’hui le camp retranché des partisans de l’austérité et conçue comme telle en réalité dès le départ, se pose. Nous souhaitons tous une large coordination entre les pays européens, et ceci inclut bien entendu des pays qui ne sont pas membres de l’Union européenne, comme la Suisse, la Norvège, la Russie et même ceux du Maghreb. Mais, nous devons constater que l’implacable logique du politique s’impose en ce qui concerne la nature de nos relations avec les institutions européennes. Il est ici dangereux de nourrir et d’entretenir des illusions, et nous pensons que certains points dans le programme de PODEMOS sont justement de cette nature. Il ne sert à rien de mettre en avant la sincère volonté de construire une « autre » Europe si les dirigeants européens sont d’emblée résolus au conflit.

Du moment que pour les partisans de l’austérité la venue au pouvoir d’un mouvement ou d’un parti dans l’un des pays de l’UE menace de remettre en cause pouvoir et privilèges, ils mettront en œuvre, et on l’a vu dans le cas de la Grèce au printemps 2015, tous les moyens à leur disposition, y compris des moyens illégaux et des pratiques de corruption, pour amener ce mouvement ou ce parti à résipiscence. La nature des relations entre les partisans de l’austérité et leurs adversaires constitue le couple amis / ennemis. Ce sera une lutte sans pitié ni merci. Nous serons d’emblée projetés dans la logique de l’antagonisme. Il faut donc ici poser la question du programme et de l’action de PODEMOS. Êtes-vous prêt à cet affrontement et à toutes ses conséquences ?

Cette perspective implique de définir le cercle des relations « agoniques », c’est à dire entre adversaires susceptibles de s’unir pour résister à des ennemis communs. De fait, la nature de l’affrontement avec les institutions européennes ne dépend pas de PODEMOS, comme il n’a pas dépendu de SYRIZA. Cette nature sera déterminée par l’action des dirigeants européens ; si, pour arriver à un accord, il faut deux volontés, une seule suffit pour provoquer le conflit. Mais, en imposant un cadre d’affrontements antagoniques aux partis anti-austéritaires dès qu’ils arrivent au pouvoir, les dirigeants européens peuvent permettre de faire émerger un autre cadre, celui des relations agoniques. Ce cadre, c’est celui des relations entre forces certes opposées, mais où l’affrontement avec les institutions européennes requalifie l’opposition d’un conflit entre adversaires et non plus entre ennemis. La question se pose donc à vous, comme elle se pose à toutes les forces luttant contre l’austérité en Europe : quelles sont les forces avec lesquelles vous pourriez passer des accords ou une trêve le temps de régler cet affrontement décisif ?

  1. L’Euro

La question de l’affrontement avec les institutions européennes nous conduit à celle de l’Euro. Ce que l’on appelle la « monnaie unique » est en réalité un mécanisme qui a bloqué les nécessaires ajustements de taux de change entre des économies dont les structures sont très différentes tout en permettant de créer un espace unifié pour la spéculation financière. C’est pourquoi l’Euro est aujourd’hui défendu essentiellement par les banquiers et la « finance ». Mais, c’est aussi pourquoi les pays de l’Europe du Sud n’ont pas eu d’autre choix que celui de s’engager dans des stratégies de dévaluations internes, une course mortifère au « moins coûtant, moins disant », dont les conséquences sont immensément plus graves que celle de réajustements des taux de change. C’est l’origine réelle des politiques d’austérité dont la logique est de conduire à une « hyper-austérité ». La concurrence se joue désormais dans le degré d’engagement dans l’hyper-austérité.

La question de l’Euro ne relève donc pas, comme vous semblez le croire, uniquement du domaine symbolique de l’hégémonie culturelle. C’est une question concrète, qui se traduit dans des centaines de milliers de licenciements, dans des millions de jeunes et de moins jeunes travailleurs privés de leur emploi, dans la baisse de tous les minima sociaux. Vous ne pourrez pas mettre en place une politique contradictoire à l’austérité sans vous attaquer à l’Euro. Ici encore, l’exemple de SYRIZA et de la Grèce, est parlant ; ayant renoncé à quitter l’Euro, même si désormais une majorité de la population serait d’accord avec une telle perspective, le gouvernement de SYRIZA a été contraint d’appliquer le même austérité que celui de Nouvelle Démocratie, et il perd aujourd’hui toute la légitimité qui découlait de son discours contre l’austérité. La stratégie qui consiste à chercher à « gagner du temps » est ici, très clairement, une stratégie perdante. À terme, vous serez, n’en doutez pas, confrontés aux mêmes choix. Quelle sera alors votre réponse ?

À l’occasion de votre passage à Paris, en septembre 2015, vous avez déclaré qu’une sortie de la zone euro n’est envisageable, d’un point de vue espagnol, qu’à la seule condition qu’un pays membre de l’Union Européenne pesant économiquement plus que l’Espagne ne l’envisage d’abord officiellement. Votre prise de position se veut respectueuses des débats qui traversent nombre des forces politiques, y compris PODEMOS – comme on a pu le constater à l’occasion de sa dernière université d’été. Dans le numéro de La New Left Review dont il a été question, vous nous rappelez que PODEMOS est aujourd’hui pensé comme un « instrument fondamental du changement politique »[2]. L’aggiornamento permanent auquel ses militants le soumettent ne saurait être possible si vous n’acceptez pas de débattre des questions et des impasses auxquelles nous devons faire face.

 

Nous vous prions de croire, cher Pablo Iglesias, en notre volonté résolue d’impulser un véritable changement tant en France, qu’en Europe.

 

Jacques Sapir, économiste, directeur d’études à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, auteur de Souveraineté, Démocratie, Laïcité, Paris, Michalon, 2016.

Christophe Barret, historien et essayiste, auteur de Podemos. Pour une autre Europe , Paris, éditions du Cerf 2015.

 

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19 février 2016 5 19 /02 /février /2016 18:39

Cet article est reposté depuis Commun COMMUNE [le blog d'El Diablo].

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19 février 2016 5 19 /02 /février /2016 18:29
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19 février 2016 5 19 /02 /février /2016 15:00

Le 18 février 2016.
 
Le Parti de l'émancipation du peuple publie la « LETTRE OUVERTE AUX PARLEMENTAIRES ESPAGNOLS », signée par une centaine de responsables politiques, syndicaux, sociaux et d’élus locaux ainsi que par des personnalités d’horizons divers en Espagne. Cette initiative illustre la mobilisation grandissante dans ce pays comme dans d’autres pays européen, contre l’UE et ses traités.
 
Si les signataires ne demandent pas explicitement la sortie de l’UE et de l’euro, ils se prononcent tous pour la dénonciation du « Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance dans l'Union économique et monétaire » et l'abrogation de la « Loi Organique sur la stabilité budgétaire et la viabilité financière ». Ils revendiquent aussi l'abolition des contre-réformes sur le travail, sur les retraites, la loi LOMCE sur l’éducation, la loi sur la durabilité et la rationalisation de l'administration locale (LRSAL ) et toutes les lois régressives. Ils demandent l'abrogation de l'article n° 135 de la Constitution espagnole qui place la lutte contre la dette publique et le déficit budgétaire avant toute chose, l'ouverture d’un processus constituant qui permette de recouvrer pleinement la souveraineté populaire.
 
Cette initiative va dans le bon sens mais suffit-il de dénoncer les derniers traités sans remettre en cause les traités fondateurs ? L’UE, en effet, est un système global, conçu par les classes dirigeantes au service du néolibéralisme qui bafoue la souveraineté des peuples. Laisser croire qu'elle est réformable, traité par traité, ne peut qu'engendrer des illusions et faire durer le supplice social auquel les citoyens sont soumis.
 
Pour accéder à cette lettre ouverte en français et en espagnol, cliquez ci-dessous :
http://www.m-pep.org/Lettre-ouverte-aux-parlementaires-espagnols

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19 février 2016 5 19 /02 /février /2016 14:51

http://www.collectif-communiste-polex.org/bulletin/bulletin_135_art_1.ht

 

publié le : 17 Février, 2016

Tout au long du XXeme siècle, les États Unis devenus grande puissance industrielle et militaire, ont proclamé que le reste du continent d'Amerique et ses peuples était son pré- carré : il leur était dû d'en exploiter les richesses, agricoles ou minières, d'en diriger les lois et les gouvernements, corrompus ou dictatoriaux, quitte à les réimposer à leurs peuples par une intervention militaire: Marines et canonnières étaient là pour ça. Quand les citoyens élisaient un patriote honnête comme Allende au Chili, il suffisait à la CIA d'organiser avec l'aide des opposants locaux le chaos social, et un quelconque Pinochet rétablissait l'Ordre impérial et la religion du marché, sur quelques milliers de cadavres....

Une île cependant avait réussi des 1960 à conquérir les armes à la main le droit de choisir son destin: Cuba, avec Fidel Castro et ses Barbudos, son peuple courageux et le soutien d'une lointaine URSS, a réussi à expulser truands et affairistes états-uniens et leurs soutiens locaux, et à proclamer une société socialiste, égalitaire et patriote, malgré les USA. Elle l'a payé de 50 ans de blocus économique et politique, de multiples tentatives de subversion et d'invasion, d'autant plus graves que l'URSS s'effondrait en 1990.

Mais le peuple Cubain résista, en souffrant, car heureusement le monde changeait peu à peu, et d'abord cette Amérique dite" Latine", parce qu'on y parlait espagnol, portugais ou francais, a côté des langues indigènes. À partir de la fin du siècle, un vent impétueux de contestation progressiste emporta la plupart des peuples d'Amerique, alors même que ceux d'Europe s'enfonçaient dans une véritable contre-revolution conservatrice. Ce vent nouveau fit éclore des gouvernements désireux d'indépendance nationale, d'arracher aux capitalistes étrangers les richesses de la Nation, d'en faire profiter la majorité paysanne et ouvrière, les pauvres et les " Indiens " jusque là méprisés. Chavez au Venezuela, Morales en Bolivie, Lula au Brésil, et même Cristina Kirchner en Argentine, nationalisaient les ressources, et employaient enfin les bénéfices des puits de pétrole et des mines à vaincre la misère, la maladie et l'analphabétisme, à la grande fureur des politiciens et milliardaires de Washington, de Caracas, et de Rio.

Le mouvement peut sembler aux naïfs parmi nous irrésistible, certains crurent même y déceler le début d'un " socialisme du XXIème siècle ", les prémices d'une " nouvelle Internationale des Peuples ": c'était négliger un peu vite que ce mouvement était disparate, mélange de révolutionnaires authentiques, et de Nationalistes et Réformistes enclins aux compromis, et qu'un opposition locale persistait, influente dans la bourgeoisie et les médias; c'était surtout oublier que l'impérialisme US était toujours aussi fort et actif, quitte à adapter ses méthodes en fonction du rapport de forces, et que la marche de l'histoire n'est jamais unidirectionnelle, qu'elle peut connaître des retours en arrière.

L'offensive des stratèges du " Monde Libre "( comme le nomment les partisans du capitalisme ) contre l'ébullition progressiste américaine au XXIeme siècle, reposa sur le constat que les états trublions, rétifs à la " religion du Marché",tiraient l'essentiel de leurs ressources de leur production de sources d'énergie ( pétrole ou gaz ) ou minerais, dont le rapport permettait de couvrir les importations nécessaires au quotidien: faiblesse insigne, héritée de siècles de sous-développement et de domination étrangère. Il suffisait donc aux États-uniens, qui contrôlent les fluctuations des cours mondiaux du pétrole et du gaz avec leurs compères Saoudiens, de provoquer délibérément l'effondrement, diminuant ainsi d'une bonne moitié en quelques mois les ressources du Venezuela. La population y fut ainsi réduite à une inflation galopante, aux pénuries des produits les plus quotidiens, et aux diatribes vengeresses de l'opposition libérale, subitement déguisée en défenseur des déshérités. Le résultat fut celui attendu dans les bureaux de Washington et les salons de Caracas: le 6 novembre 2015, les elections qui avaient jusque là donne quitus à Chavez et son successeur Maduro ont envoyé au Parlement 70 pour cent de députés de Droite. Cet échec, dont on ne peut encore peser toutes les conséquences, n'était pas un éclair dans un ciel américain sans nuages: Peu auparavant, une majorité " libérale " a vaincu dans les urnes Cristina Kirchner, et le Brésil est agité de manifestations dirigées par la Droite.

L'effondrement espéré par Washington de l'expérience socialiste au Venezuela a des objectifs continentaux, ceux de l'Imperialisme américain, qui renouvelé en Amerique la vieille théorie des dominos. Théorie revendiquée par les stratèges militaires et économiques de l'Occident, et des EtatsUnis : l'ennemi principal, irréductible depuis 50 ans, le régime socialiste Cubain, asphyxié par la disparition de l'aide de ses alliés, vénézuéliens et autres, n'aura plus comme solution que s'en remettre au bon vouloir du " Grand Ami " Yankee, et à se convertir au grand marché capitaliste mondial. Ce projet ne relève d'aucune obsession complotiste, il a été souvent affirmé par les responsables de la CIA, comme d'ailleurs celui états-unien de " remodeler le Moyen-Orient" pour mieux le contrôler, au détriment des états nationaux trop rétifs, Iran, Irak, Syrie. Les opposants " libéraux " cubains ne s'y trompent pas. Certains, comme Yoani Sanchez, blogueuse qu'adorent nos médias occidentaux, ont frétille de joie à l'issue des elections de Caracas: " Le Venezuela voit déjà la sortie et il emporte avec lui une île qui n'ose pas encore arrêter les coups d' un gouvernement violent, claquer la porte et commencer une nouvelle vie. " ( 14 y médio, La Havane, 7/12/2015).

Le repérage des objectifs de l'Imperialisme ne signifie en aucun cas qu'ils vont réussir, les peuples d'Amerique en décideront. Ils le feront y compris en corrigeant  d'éventuelles erreurs, qui ne relève de personne d'autre que d'eux mêmes: nous serions mal venus de nous poser en donneurs de leçon, alors que nous nous révélons pour l'instant incapables de revivifier la mouvance progressiste française, et de limiter l'expansion de l'extrême-droite xénophobe. Notre seul impératif est de réaffirmer notre solidarité avec les révolutionnaires d'Amerique, et nous le ferons efficacement en luttant dans notre pays contre le capitalisme, et l'impérialisme occidental qui inspirent nos dirigeants.

Francis Arzalier

 

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19 février 2016 5 19 /02 /février /2016 11:27

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18 février 2016 4 18 /02 /février /2016 23:19

 

Jean MOUZAT, président du Modef. © C.Faimali/GFA

Le Modef a « pris acte » des mesures annoncées mercredi par le gouvernement pour faire face à la crise agricole, mais il les trouve « insuffisantes et pas de nature à régler le fond du problème ».

« En décidant de baisser de 7 points les cotisations sociales à tous les agriculteurs, le gouvernement fait un cadeau aux grosses exploitations qui ne sont pas touchées par la crise. Cette mesure généraliste va dans le sens d’une politique de moins-disant social qui accompagne et ne remet pas en cause la course aux bas prix. Cette mesure vient conforter la politique du taux de profits maximum menée par l’agroalimentaire et la grande distribution », explique le Modef.

L’année blanche sociale réservée aux faibles revenus est « une mesure plus juste qui peut donner un peu d’air aux éleveurs ».

Prix plancher garantis et rémunérateurs

« Enfin, le gouvernement déclare vouloir s’attaquer à la LME et aux relations fournisseurs distributeurs producteurs. Cette réforme, cela fait des années que le Modef la réclame. Il y a un vrai besoin de rééquilibrage des relations en faveur des exploitants agricoles aujourd’hui, rackettés par la grande distribution et l’agroalimentaire », déclare le syndicat.

Mais la sortie de crise ne passera « que par la mise en place au niveau national et européen d’un système de fixation de prix plancher garantis et rémunérateurs et d’un encadrement des marges des distributeurs ».

Crise de l’élevage : Une réponse pas encore à la hauteur

Sur le site de la Confédération paysanne



17.02.2016 Le Premier ministre vient d'annoncer de nouvelles mesures pour venir en aide aux éleveurs touchés par la crise. Encore une fois, à la sortie d'un rendez-vous avec Xavier Beulin, Manuel Valls s'est plié à ses demandes. Au lieu de faire le choix de baisses de cotisations en direction des éleveurs victimes de la crise, il offre une ristourne à tous les paysans, y compris ceux qui n'en ont pas besoin. Seule l'année blanche à destination des éleveurs les plus en difficulté pourra avoir un sens. Face à la détresse des paysans cela ne suffira pas.

Les cotisations sociales, trop souvent appelées « charges », sont un élément essentiel de la solidarité nationale et contribuent au quotidien des paysans (maladie, retraite, etc.). Cette mesure ne doit pas être l'occasion d'enfoncer un coin dans ce principe essentiel de notre société. Par ailleurs, il est temps d'admettre que la crise est structurelle et que c'est toute l'organisation de la production qui est à revoir.
Les démarches de Stéphane Le Foll, qui relaie enfin les revendications de la Conf' en demandant une régulation des productions à l'échelle européenne, vont dans le bon sens. Elles doivent s'accompagner de la mise en place d'un mécanisme qui permettrait d'assurer aux éleveurs un prix juste pour leur travail. Au-delà, pour qu'une telle crise ne puisse plus se reproduire, il faudra permettre aux paysans d'aller vers des systèmes plus autonomes, qui leur permette d'exercer leur métier, d'en tirer un revenu décent et la reconnaissance qu'ils méritent.

Commentaire

Le 25 janvier, le président du MODEF déclarait
« L’agriculture est porteuse de valeurs et de missions qui ne sont pas compatibles avec une économie de marché mondialisée où la concurrence est libre et non-faussée.
 
Le MODEF demande que l’Agriculture soit exemptée des règles de la libre concurrence, telle qu’imposée par l’article 101 du traité sur le fonctionnement de l’Union Européenne (Traité de Lisbonne).
Le MODEF demande que des prix agricoles minimum garantis et rémunérateurs soient fixés au niveau national ou Européen. Le MODEF demande que nos produits agricoles et alimentaires soient protégés des importations abusives à bas prix….
Le MODEF demande un étiquetage obligatoire de l’origine des produits agricoles qui rentre dans la composition des produits alimentaires destinés aux hommes et aux animaux.
Le MODEF demande une réforme en profondeur des relations, producteurs, transformateurs, distributeurs.
Le XXIème siècle doit être celui d’une alimentation diversifiée, saine et de qualité pour tous qui ne peut être produite que par une agriculture solidaire, durable, responsable, respectueuse de notre planète et pacifiste. »


Ces propositions du MODEF sont une réponse aux besoins des petites exploitations familiales et des consommateurs-salariés.  Mais elles sont incompatibles avec la logique capitaliste  européenne.  L’UE se montre capable de faire des concessions au très libéral D. Cameron et à la City, mais elle n’a jamais voulu accepter une seule demande du peuple grec.   Elle a refusé les propositions très minimalistes du ministre français pour l’agriculture.  Elle n'écoute que les banques et les multinationales.  L’UE ne satisfera aucune revendication des peuples, aucune revendication des petits agriculteurs, aucune revendication des salariés.  La seule solution pour ces derniers, est de sortir de l’Union européenne pour reconquérir leur souveraineté et décider en France, en Grèce … souverainement.

 

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18 février 2016 4 18 /02 /février /2016 23:14
Les députés normands ont voté en faveur de la prolongation de l’état d’urgence sauf Isabelle Attard

Tous les députés normands présents dans l’hémicycle ont voté mardi soir, en première lecture, en faveur de la prolongation de l’état d’urgence, à l’exception d’Isabelle Attard (Calvados, app. écologistes). Huit députés PS ont voté pour tout comme un PRG et trois LR. Mais à l’image du reste de l’Assemblée une majorité de députés de Normandie (14 sur 27) ne s’est pas déplacée pour aller voter sans pour autant donner de pouvoirs. Chez les LR : Nicole Ameline, Bruno Le Maire, Franck Gilard, Véronique Louwagie et Françoise Guégot. A l’UDI : Hervé Morin. Au PS : Guy Baillart, Laurence Dumont, Philippe Duron, Jean Louis Destans, Geneviève Gosselin-Fleury, Dominique Chauvel, Valérie Fourneyron et Luce Pane. Le texte doit maintenant être examiné par le Sénat.

Agence Normande d'Information

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18 février 2016 4 18 /02 /février /2016 22:59
Inquiétude des salariés de Lafarge près du Havre

Une prochaine transformation des sites  pourrait supprimer des emplois

  • Par Richard Plumet sur FR3 Normandie
  • mis à jour le 18/02/2016 | 11:52
 

© France 3 Le Havre-Baie de Seine

© France 3 Le Havre-Baie de Seine

Hier, mercredi 17 février, des salariés havrais se sont déplacés en région parisienne, au siège du groupe Lafarge Holcim pour exprimer leur inquiétude face au  projet de transformation des sites havrais, qui d'usine de production de ciment, ne deviendrait qu'un site de  transformation de matière première…

[...] la suite sur le site de Fr3 Normandie

Qu'est-ce que la multinationale Lafarge ?

C'est une multinationale qui a bâti son empire sur le travail des ouvriers français.  Elle est créée en 1833 par le cimentier Lafarge.  Elle fournira le chantier du canal de Suez. 

Aujourd'hui,"La société produit et vend dans le monde entier principalement du ciment, des granulats et du béton prêt à l'emploi. Lafarge a développé des ciments spéciaux et des bétons innovants de renommée internationale.

En 2014, le chiffre d'affaires de Lafarge s'est élevé à 12,843 milliards d'euros, dont 66,5 % dans le ciment et 33,1 % dans le béton et les granulats. Présent dans 61 pays, le groupe emploie environ 63 000 personnes sur 1 612 sites de production.

Le 10 juillet 2015, Lafarge fusionne avec le suisse Holcim. Le nouveau groupe est officiellement lancé le 15 juillet 2015 sous le nom de LafargeHolcim"

 

Source Wikipédia

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18 février 2016 4 18 /02 /février /2016 22:53
Droit du travail: le gouvernement hors la loi !

Vu sur le site de l'UL CGT Dieppe 

18 févr. 2016

Droit du travail: le gouvernement hors la loi !

Lu sur le site de la CGT

Le premier article du Code du travail, repris dans le rapport Badinter, oblige le gouvernement qui envisage une réforme qui porte sur les relations de travail, à organiser une concertation préalable avec les organisations syndicales de salariés et d’employeurs représentatives en vue de l’ouverture éventuelle d’une négociation.

Rien de tel n’a été fait !

Lors des rencontres avec le ministère du travail, jamais nous n’avons pu connaitre la teneur exacte des dispositions du projet de loi. C’est aujourd’hui que la CGT, sans en avoir été destinataire, a pris connaissance du contenu de ce texte suite à sa diffusion par un quotidien national. Cette diffusion ayant été reprise et le document largement commenté.

C’est une drôle de conception des relations sociales que le ministère met en œuvre écartant les organisations syndicales du débat. Est-ce préfigurateur du contenu d’un « nouveau » code du travail ?

Il est intolérable que la CGT ne soit pas en possession de telles informations alors que ce sont les droits essentiels des salariés qui sont attaqués.

En effet, les différents rapports parus ces derniers mois, Combrexelle, Badinter et les expressions ministérielles, nous confirment que ce texte remet fondamentalement en cause les droits et protections des salariés, au profit des intérêts financiers du patronat et des actionnaires.

En première ligne de la casse des garanties collectives, ce sont les 35 heures qui sont attaquées.

Alors même que la réduction du temps de travail favorise la création d’emploi, comme la mise en place des 35 heures l’a démontré, ce gouvernement entend donner un blanc-seing aux entreprises pour déréglementer le temps de travail et avec lui la santé, la vie personnelle et familiale des salariés.

Ce n’est pas en facilitant les licenciements, en insécurisant les salariés et en développant la précarité que l’on réduira le chômage mais bien en diminuant la durée du travail et en augmentant les salaires.

Montreuil, le 17 février 2016

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