Le syndicat des salariés des services et des transports suédois (Seko), le syndicat patronal (Almega), et la direction de l’entreprise Veolia — dont l'actionnaire majoritaire n'est autre que l'État français, via la Caisse des dépôts — ont accepté l'accord proposé par les médiateurs d’État.
C'était évidement tout à fait impossible à accepter par les cheminots suédois et leur syndicat, comme ce serait impossible à accepter en France par la CGT.
A la veille de la signature de l'accord, les syndicats suédois avaient annoncé un élargissement de la grève à d'autres secteurs, et Seko avait annoncé sa volonté d'élargir considérablement la grève le 20 juin.
Celui-ci est désormais en mesure de limiter sérieusement l’utilisation d’emplois contractuels et à temps partiel dans les chemins de fer, et de défendre l’emploi à temps plein, empêchant ainsi la dégradation des conditions sociales, et mettant ainsi un coup d’arrêt à une spirale négative pour les travailleurs.
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> Pas de division syndicale possible,
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> Pas de possibilité — pour les directions d'entreprises, l'État, ou le syndicat des patrons — de corrompre les uns, pour obtenir des accords séparés
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> Pas de possibilité d'opposer les uns aux autres.
C'est une vraie force, à mettre en rapport avec la faiblesse chronique du syndicalisme français, marqué, à contrario, par un émiettement mortifère.
Ajoutons cependant que le fonds de ce conflit suédois n'était pas si éloigné que cela des préoccupations des cheminots français, dans la mesure où Véolia — l'opérateur concurrent de la SNCF — va déferler sur nos rails. Son expérimentation suédoise, de remplacement systématique des emplois à temps pleins par des emplois à temps partiels, risque de trouver un nouveau terrain d'expérimentation favorable en France, au détriment du modèle social français.