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ACTION COMMUNISTE

 

Nous sommes un mouvement communiste au sens marxiste du terme. Avec ce que cela implique en matière de positions de classe et d'exigences de démocratie vraie. Nous nous inscrivons donc dans les luttes anti-capitalistes et relayons les idées dont elles sont porteuses. Ainsi, nous n'acceptons pas les combinaisont politiciennes venues d'en-haut. Et, très favorables aux coopérations internationales, nous nous opposons résolument à toute constitution européenne.

Nous contacter : action.communiste76@orange.fr>

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Humeur

Chaque semaine, AC attribue un "roquet d'or" à un journaliste qui n'aura pas honoré son métier, que ce soit par sa complaisance politique envers les forces de l'argent, son agressivité corporatiste, son inculture, ou sa bêtise, ou les quatre à la fois.

Cette semaine, sur le conseil avisé de la section bruxelloise d'Action communiste, le Roquet d'Or est attribué  à Thierry Steiner pour la vulgarité insultante de son commentaire sur les réductions d'effectifs chez Renault : "Renault fait la vidange"...  (lors du 7-10 du 25 juillet).


Vos avis et propositions de nominations sont les bienvenus, tant la tâche est immense... [Toujours préciser la date, le titre de l'émission et le nom du lauréat éventuel].

 

 
19 octobre 2013 6 19 /10 /octobre /2013 09:15

 Communauté : les anti-capitalistes

Marseille-plan.jpg

 

Samia Ghali passe en boucle dans les médias, ils auraient trouvé une "personnalité" charismatique, la marseillaise rebelle… l’enfant des quartiers nord qui dit son fait au gouvernement…

 

L’affaire était depuis longtemps lancé sur les rails et visiblement soutenue par bien des forces locales… celle à qui personne n’attribuait la moindre chance se fait connaître par un coup d’éclat sur la sécurité. Elle écrit un livre La Marseillaise, c’est un angle d’attaque déjà prévu "jouer Marseille contre Paris". Une sorte d’utilisation du vieil antagonisme l’OM-PSG, les pauvres contre les riches, les rebelles contre les riches et les bobos…

 

Samia Ghali ne manque pas de personnalité mais en faire cette personnalité surgie de nulle part est pour le moins une tromperie, en politique et à Marseille moins encore qu’ailleurs, l’individu isolé n’existe pas. l’opération témoigne dés le début de l’ascension de Samia Ghali du soutien du mafieux Guerini dont cette jeune femme est le produit…mis en examen pour «escroquerie en bande organisée» et accusé de soutenir en sous-main la sénatrice des quartiers nord. Il y a un an, avant l’officialisation de la primaire marseillaise, Patrick Mennucci l’assurait déjà: «Les forces obscures de Jean-Noël Guérini sont encore à la manœuvre.»(1)

 

Il semble que les intérêts les plus divers mais visant tous plus ou moins à assurer la mairie à Jean Claude Gaudin se soient mis en branle.

 

On a pensé que Bernard tapie devenu le patron de la provence, le premier journal de la région allait se présenter aux municipales, pour le moment il se contente d’être le "faiseur de roi". Et pour cela il a organisé une étrange coalition dont cet individu a le secret et qui ne sert que son ego. Sa reine est Sami Ghali. IL a souhaité la rencontrer et a aussitôt fait fuiter l’information dans Paris-Match. "Samia, c’est une autre génération, il ne la connaissait pas bien, il voulait la rencontrer, savoir un peu ce qu’elle avait dans le ventre", commente-t-on dans l’entourage de la sénatrice-maire du 15/16. Une entrevue que Ghali a ensuite elle-même fait mousser : "Si demain je suis tête de liste et que Bernard Tapie veut y participer, je ne lui fermerai pas la porte."

 

Mais Tapie et Guérini jouent aussi main dans la main pour tenter de faire la peau au PS…, parce que les deux anciens fleurons locaux de la gauche n’ont plus qu’une idée en tête assurer leur pouvoir local en abattant le PS et en faisant de la droite leur obligée. Quitte à recréer dans une manoeuvre ultime une alliance dans laquelle le PS serait réintégré sous couvert de la menace du Front national qui rentrera de toute façon au conseil municipal.Tapie a commencé par rencontrer Jean Claude gaudin et celui-ci a aussi accordé toute publicité à cette rencontre. "Je suis le maire de cette ville et je suis un homme libre. Je rencontre des personnalités et qui veut me voir, peut me voir", commente-t-il sobrement.

 

Tapie et Guérini ne se cachent pas plus et ont même souhaité accorder à leur rencontre toute la publicité possible en déjeunant ensemble dans un restaurant du vieux port et dans la vitrine de ce restaurant (photo). La petite histoire dit même qu’ils sont arrivés à pied pour que les médias puissent accorder toute la publicité possible à cette alliance. Une alliance qui s’est employé à resserer les liens avec christophe Masse, lui même troisième génération du système et patron de l’attribution des logements sociaux. Les gendarmes ont perquisitionné en 2013, les locaux du conseil général des Bouches-du-Rhône, ainsi que l’office HLM 13 Habitat et, le 2 mai, la société d’économie mixte (Sem) Treize Développement, deux organismes dépendant du département 13 Habitat est le premier Office HLM en région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Il gère plus de 34 000 logements pour un budget annuel d’environ 420 millions d’euros. Fort de plus de 800 salariés, il agit sur Marseille et dans tout le département des Bouches-du-Rhône, son président est justement Christophe Masse.

 

Le président de la communauté urbaine Eugène Caselli(2) a lui aussi eu droit à une discussion dans les locaux de La Provence avec le boss et les directeurs généraux : "II voulait me présenter sa stratégie de développement et confirmer les partenariats en cours avec la communauté urbaine", résume le patron de Marseille Provence métropole. Faut-il voir dans ces rencontres autre chose qu’une relation patron-annonceurs ? Caselli c’est l’autre candidat de la primaire qui a du mal à donner sa voix à menucci tant il paraît avancé dans la stratégie managée par Tapie et Guérini.

 

Le patelin et subtil dans l’inertie Jean Claude gaudin a hérité d’une méthode de gestion de la ville qui isole le Marseille de la pauvreté dans ses ghettos de la délinquance et de la misère et permet de conserver la ville aux forces conservatrices…

 

Bien avant que la loi PLM confère un statut spécial aux votes par arrondissements, Jean Claude Gaudin qui était l’adjoint à l’urbanisme de Gaston Deferre, savait qu’il devait laisser le 15 et 16 les quartiers portuaires aux communistes. C’était du temps où le port fournissait de l’emploi, puis ce fut le chômage, l’assistanat dans lequel le conseil, général de Guérini jouait au meilleur des cas un rôle d’assistance, au pire une embauche maffieuse.

 

L’arrondissement passa à Samia Ghali qui relaya Guerini dans ses oeuvres quitte à réclamer l’armée contre la délinquance dans les cités. Le système Guérini fait songer à celui de Sabiani de sinistre mémoire qui parti de la gauche sera capable d’atterrir n’importe où… Et la présence de Tapie n’accorde pas la moindre crédibilité morale à ces jeux politiciens… celui-ci invité ne cesse de répéter à quel point seuls "les hommes" comptent et son soutien à Sarkozy… Qui tout ce beau monde tire-t-il avec lui, en tous les cas on voit Ségala venir s’emporter sur les plateaux pour dire tout le bien qu’il pense de Samia Ghali…

 

Jean Claude Gaudin sait tout cela et lui qui est élu avec 15% des inscrits sait à quel point son pouvoir celui d’une droite capable de toutes les alliances, avec Deferre durant des décennies, avec le Front national au Conseil régional, avec le syndicalisme FO qu’il partage avec un autre élu socialiste au primaire Caselli et qui tient tout l’emploi de la mairie, passe par l’art de fermer les yeux sur les malversations dans les quartiers nord, le clientélisme dans le XIIIe et le XIV e avec la mise en examen de la socialiste Sylvie Andrieux et l’emprise qui ne se relâche pas malgré la mise en examen de Guérini. Lui-même paye désormais l’impôt sur la fortune alors qu’il est arrivé nu et cru en politique, c’est un homme aimable et courtois qui a plus d’amis que d’ennemis. Il sait tout autant que Guérini les limites du pouvoir de ce dernier et d’ailleurs chacun sait en ce moment ce qu’il en est et se positionne en fonction de cela.


Voilà le contexte réel marseillais , on voit que le transport d’une électorat plus ou moins affilié au PS pour les primaires n’est que l’iceberg d’un bois où l’on pille et parfois même assassine. Ce que je décris ici n’est sans doute pas propre à Marseille, mais cela prend une certaine acuité ici parce que la ville est pauvre, le chômage un mal endémique, j’ai écris avec Mustapha El Miri, un livre "l’exclusion ou la défaite ouvrière" dans lequel je montre à partir de Marseille comment ceux qu’on appelait les "exclus"- en l’occurrence les bénéficiaires du RMI – était une classe ouvrière défaite, ce qui se passe dans le 15/16, ces quartiers nord que François Billoux a reconquis à la tête des syndicats portuaires et du PCF sur Sabiani le fasciste (protégé à la fois par le maire socialiste de Marseille et par les gangsters) est absolument éclairant sur la lutte entre le communisme et les bandes du patronat. Le 15/16 est le lieu même de ce reflux du Marseille révolutionnaire(3).

 

 

Danielle Bleitrach

 

 

(1) Pour décrire les mœurs du PS marseillais, la guerre entre les deux hommes se déclenche dans une scène demeurée célèbre dont mediapart a publié la vidéo: a scène se passe le 17 mars 2010, dans la mairie des 15e et 16e arrondissements de Marseille, celle dans laquelle Guérini a intronisé Samia Ghali. A la fin d’une réunion du groupe socialiste, Jean-Noël Guérini prend la parole pour avertir ses camarades de son mécontentement face à l’ampleur que commence à prendre l’enquête judiciaire concernant son frère, Alexandre. Laissant entendre qu’il a des preuves et qu’il suspecte deux socialistes «particulièrement», mais sans les nommer, il voit s’élever face à lui Patrick Mennucci, maire du premier secteur, qui se sent et se sait visé. De sa grosse voix, il intervient alors pour demander des précisions. Si l’on excepte Arnaud Montebourg personne, à commencer par la première secrétaire de l’époque Martine Aubry personne n’ose affronter celui qui est de fait le parrain de la puissante fédération des Bouches du Rhône. Ce même 31 mars 2010, Jean Noël Guérini avait été réélu à la présidence du Conseil Général des Bouches du Rhône.

 

 

(2) Caselli a lui seul illustre les manœuvres marseillaises et leur impact sur la région, sur l’aire métropolitaine marseillaise dans laquelle Guerini et son conceil Génral étend son pouvoir mafieux avec son frère en particulier en matière de rammassage d’ordures et de gros bras de FO. Quand il décide alors de se présenter à la présidence de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole (MPM), le favori est celui que l’on prend pour le successeur de Gaudin Renaud Muselier, mathématiquement ce dernier devrait l’emporter mais c’est Caselli qui est élu en septembre 2010 et qui quitte la fonction de Premier secrétaire de la Fédération PS afin de s’y consacrer pleinement. À ce poste, il y gère et fédère une collectivité qui comprend au total 18 communes, dont Marseille qui regroupe 1,2 million d’habitants. Donc nous avons un Renaud Muselier battu et qui perd son poste de dauphin par suite de la défection organisée d’élus de droite. Renaud Muselier en conserve une amertume contre les réseaux mafieux et peut-être celui qui l’a éliminé et qui ne peut être que jean Claude Gaudin, tandis que la fédération du PS est dans l’escarcelle de Guerini…

 

 

(3) je n’ose même pas me lancer dans une estimation des chances du Front de gauche dans un tel contexte, avec un PCF très marqué par les élus et les employés des collectivités locales… ou interpréter les raisons du choix de faire cavalier seul aux municipales… 

 

 

Source: http://histoireetsociete.wordpress.com/

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