Ce matin sur France Info, Nadine Morano, pour justifier son refus de reconnaissance de l'Etat palestinien a grossièrement amalgamé le Fatah, le Hamas aux terroristes du prétendu état islamique. Une position de droite extrême très éloignée des positions du Général De Gaulle qui n'était pas toujours tendre avec l'Etat d'Israël. Mais qui est encore gaulliste à l'UMP ? Ci-dessous un texte de Michel Peyret qui rappelle des vérités essentielles.
Palestine, le caractère colonial du conflit
Le grand mérite des Palestiniens – Hamas compris – est de n’avoir jamais mené une autre lutte qu’anticoloniale. Même les islamistes palestiniens n’ont jamais « déterritorialisé » leur revendication nationale pour la fondre dans un jihadisme sans frontières. Ils sont restés insensibles aux soubresauts qui ont bouleversé le monde arabo-musulman depuis la révolution iranienne de 1979. C’est au contraire Israël qui a tenté de transformer la lutte des Palestiniens en conflit religieux. On se souvient du cri d’Ariel Sharon au lendemain du 11 septembre 2001 : « Arafat est notre Ben Laden à nous ! » Il s’agissait évidemment de nier le caractère colonial du conflit et de le mêler au « choc des civilisations », cher aux néoconservateurs américains. Mais cette imposture n’a jamais fonctionné. Or, nous voilà peut-être à un moment où le risque est réel de voir s’implanter en Palestine des mouvements dits jihadistes...
Que reste-t-il à faire avant qu'il ne soit trop tard ?
Michel Peyret