Communiqué par Combat ( combat.94@wanadoo.fr )
Mercredi 21 novembre, les héritiers de Louis Renault qui depuis des années sont engagés dans une campagne visant à réhabiliter leur grand père, ont été déboutés en appel. La cour d’appel de PARIS s’est déclarée incompétente pour juger de la requête des héritiers Renault qui demandent » réparation indemnisation » pour la nationalisation- sanction des usines Renault en 1945. Ils contestent la validité de l’ordonnance du 16 janvier 1945 signée par le Général De Gaulle. En première instance, en janvier 2012, la cour d’appel s’était déjà déclarée incompétente. Les avocats des héritiers Renault entendent désormais déposer un recours en cassation. Ils ne renoncent pas, espérant gagner avec leurs énormes moyens financiers, et la complicité des grands moyens d’information. Ainsi le service public de la radio, et de la télévision, à jusqu’à présent ouvert ses micros et ses plateaux aux héritiers Renault, refusant par contre de donner la parole aux femmes et aux hommes, qui au nom du respect de l’histoire, et des martyrs de la Résistance luttent contre la réhabilitation de Louis Renault
Il en était ainsi sous le règne de Sarkozy. En juillet 2010 le tribunal de Limoges donnait raison aux héritiers qui exigeaient que le centre de mémoire d’Oradour-sur-Glane retire la photo de Louis Renault paradant avec Hitler et Gœring au salon de l’auto de Berlin 1935. Cette photo est pourtant inséparable de la collaboration avec le régime nazi avant même l’occupation de la France. Aujourd’hui sous le pouvoir Socialiste le même silence radio prédomine. Ainsi les auditeurs et les téléspectateurs des chaines publiques n’ont pas eu connaissance de la décision de justice du mercredi 21 novembre. La question est posée y a-t-il une interdiction d’évoquer la collaboration du patronat Français avec l’occupant durant les années 1940/1945 ? Faut-il taire les crimes de trahison dont s’est rendu coupable Louis Renault et ses services ? De nombreux rapports de police des années 1940/1944 confirment que la direction Renault a livré à la police de Vichy et à la gestapo de nombreux travailleurs résistants de Billancourt. Certains furent fusillés au Mont-Valérien, d’autres déportés, certains sont morts dans les camps. Ces faits doivent être connus du grand public, des jeunes générations en particulier. Ces oubliés de l’histoire doivent être honorés
Ce silence radio fait il parti du « Deal » passé entre le pouvoir socialiste et le MEDEF ? La question est posée. On a rarement vu le PS autant aligné derrière le patronat. Il cède à ses exigences, et reçoit en retour, pour ses choix politiques et économiques, les félicitations du MEDEF, de sa présidente en particulier. Aujourd’hui comment être complaisant avec la direction Renault, et son patron Mr Ghosn (**). L’état, principal actionnaire, détient toujours 15% du capital de l’ancienne Régie ne réagit pas au chantage de la direction qui annonce vouloir conserver ses usines en France à condition- comme en Espagne- d’obtenir des concessions syndicales. Là bas au nom de la flexibilité et de la compétitivité, les travailleurs subiront une baisse générale des salaires de 27,5% et une généralisation de la flexibilité.
Aujourd’hui, fondamentalement, le combat des mêmes contre les mêmes se poursuit. Des batailles peuvent être gagnées, à condition d’occuper l’espace idéologique, et le terrain pour construire un vaste mouvement populaire. Il doit reposer sur les luttes dans les entreprises, sans craindre l’affrontement de classe qui loin de s’estomper est d’une brûlante actualité. La lutte pour faire connaitre la vérité sur l’histoire de la France. Pour honorer la mémoire des fusillés et déportés de Billancourt est partie intégrante de ce vaste combat.
NON LES KOLLABOS REVANCHARDS N’AURONT PAS LE DERNIER MOT
Guy POUSSY 27 novembre 2012
Syndiqué à la CGT
* Manigances : manœuvres secrètes qui ont pour but d’obtenir quelque chose ou de tromper quelqu’un. Comploter.
** Salaire de GHOSN : Ses émoluments frôlaient en 2011 les 3 millions d’euros
324 millions d’euros de dividendes ont été versés aux actionnaires de Renault
Une exposition "Louis Renault et la collaboration" est visible au siège de la CGT à Montreuil juqu'au 4 décembre 2012. Elle sera ensuite mise à la disposition des associations et des syndicats qui désirent l'exposer au public.
Note d'Action Communiste
Ces actions judiciaires sont accueillies favorablement par les milieux de la bien-pensance européiste et le patronat. En effet si les héritiers de Renault obtenaient satisfaction, ce serait une opération de blanchiment de l'ensemble du patronat collaborateur. Cette action vise en outre à faire oublier le soutien d'une bonne partie de la droite au gouvernement de Vichy et à Pétain. "Plutôt Hitler que le Front Populaire", disaient-ils. Au moment où les partisans de l'UE, main dans la main, votent l'austérité européenne et les reculs sociaux qui vont avec, cette demande de réhabilitation négationniste est en totale harmonie avec ce que déclarait Denis Kessler en 2007 ( économiste, il fut vice-président du Medef, militant CFDT et collaborateur de Dominique Strauss-Kahn) : il préconisait de "défaire méthodiquement le programme du Conseil National de la Résistance !"
L'intégration européenne, c'est aussi cela : l'oubli, l'effacement des combats des peuples et nations européennes contre le nazisme et le fascisme, pour les libertés et pour les progrès sociaux.
Se battre contre la réécriture négationniste de l'histoire de la deuxième guerre mondiale, c'est aussi se battre contre l'intégration européenne. Nous renouvelons donc notre invitation à venir écouter notre ami Pierre Lévy, rédacteur en chef de BRN.