Au moment précis où il est apparu que les Nations unies ne pouvaient plus se montrer capables de protéger les droits palestiniens et demander des comptes à Israël à propos des violations de ces mêmes droits, tombe la nouvelle de ce qu’Israël a été désigné à la vice-présidence de la Commission spéciale de l’ONU sur la décolonisation – qui, entre autres choses, traite de questions relatives aux réfugiés palestiniens.
Selon les procès verbaux de l’ONU, le représentant d’Israël, la dernière nation au monde à implanter des colonies, a reçu 74 voix en faveur de sa désignation au poste, malgré une véhémente opposition de la part du Groupe arabe des États membres de l’ONU.
Le Qatar, prenant la parole au nom des États arabes, a qualifié Israël d’« État qui a violé la Charte des Nations unies ainsi que les lois internationales. Du fait que son palmarès était entaché de sang et que son occupation dure depuis plus de 66 ans, Israël n’était pas qualifié pour présider à des questions concernant les réfugiés palestiniens, le maintien de la paix et les enquêtes sur ses propres pratiques illégales ».
Les États arabes ont réclamé un vote nominatif, une démarche inhabituelle, ce qui a provoqué des objections de la part de l’ambassadeur du Royaume-Uni, qui est membre du Groupe des États d’Europe occidentale et autres qui avait sélectionné Israël.
Le Canada a profité de l’occasion pour exprimer son « soutien indéfectible à Israël » et les États-Unis ont dit qu’ils « soutenaient sans équivoque la désignation d’Israël ».
L’Arabie saoudite – dont la propre participation au Conseil des droits de l’homme de l’ONU a soulevé bien des critiques – a déclaré que l’élection d’Israël « équivalait moralement à confier au régime d’apartheid de l’Afrique du Sud la charge d’une commission censée mettre un terme au racisme ».
Le théâtre de l’absurde
Israël a remercié ses partisans, mais il est possible que ses actions aient fait plus de bruit que ses propos. Alors que ce théâtre de l’absurde jouait sa pièce à New York, les forces d’occupation israéliennes multipliaient les démolitions de maisons palestiniennes afin de faire de la place pour l’installation de colonies.
La désignation d’Israël vient quelques semaines après qu’il a annoncé une nouvelle expansion massive de ses colonies illégales en Cisjordanie occupée.
Dans la seule journée de mercredi, les démolitions israéliennes ont jeté sept familles palestiniennes à la rue en Cisjordanie.
Et visionnez donc le reportage photo de Silvia Boarini montrant l’actuel nettoyage ethnique par Israël des Bédouins palestiniens dans le sud de la région du Naqab ("Néguev") située dans l’Israël actuel.
Ces dernières mesures d’épuration ethnique ont lieu en même temps que les attaques d’Israël contre les villes de Cisjordanie toute la semaine dernière, prétendument afin de rechercher les trois colons disparus. Jusqu’à présent, Israël a enlevé plus de 300 Palestiniens, a effectué des raids dans 750 maisons et au sein d’organisations de bénévoles ainsi que sur le campus de l’Université de Birzeit.
S’il y avait une Commission de l’ONU sur la façon d’occuper et de coloniser, Israël serait en effet le candidat idéal pour la diriger.
Ali Abunimah
Publié sur The Electronic Intifadah le 19 juin 2014. http://electronicintifada.net/blogs/ali-abunimah/israel-elected-leader...
Traduction : JM Flémal.