L’Etat décide d’une deuxième augmentation des tarifs réglementés du gaz de 2,31 % en moyenne au 1er novembre et laisse le PDG de GDF-Suez s’octroyer une retraite dorée.
Premier scandale : GDF-Suez est une énorme multinationale née de la privatisation de Gaz de France.
Deuxième scandale : L’Etat ne cesse d’augmenter le prix du gaz alors que les usagers ont de plus en plus de mal à payer.
Troisième scandale : L’Etat n’intervient pas – alors qu’il est actionnaire- sur la retraite dorée du PDG et mais il accepte un plan de rigueur prévoyant 4200 suppressions d'emplois.
La retraite dorée de l’ex-PDG de GDF-Suez suscite l’indignation à juste raison. Mais ce qui est encore plus indigne c’est que GDF-Suez est le fruit de la privatisation de Gaz de France. Ce ne sont donc pas seulement les salariés de GDF-Suez ( environ 100 000 en France) qui sont les victimes. Ce sont tous les Français. En effet, EDF-Gaz de France fut nationalisé à la Libération sur la base du programme du CNR. Les députés de cette époque, avec le gouvernement, avaient considéré que l’énergie, vitale pour les familles et pour les industries, devait être le bien commun de tous, la propriété de la Nation.
GDF-Suez est issu de la privatisation de Gaz de France ensuite fusionné avec Suez en 2008. Ici le résultat de cette privatisation-fusion un an plus tard.
GDF-Suez est né en 2008 d'une fusion entre Gaz de France et Suez. Pour permettre cette fusion, la majorité de droite d’alors décida la privatisation de Gaz de France. La participation de l'État devait ainsi baisser de 70% à 34 % environ. Et les dossiers des 11 000 000 usagers de Gaz de France ont été alors transférées vers GDF-Suez dont ils sont devenus clients sans qu’on leur ait demandé leur avis, ni comme citoyens, ni comme usagers, sur le changement de statut. L’entreprise Gaz de France, propriété de tous pour le bénéfice de tous, devint propriété d’un petit nombre d’actionnaires pour le profit de ces derniers. Depuis les usagers-clients n’ont cessé de payer l’augmentation du gaz.
Le quatrième grand groupe mondial de l'énergie
Aujourd’hui, GDF-Suez est le quatrième plus grand groupe mondial du secteur de l'énergie (hors pétrole). En août 2013, le groupe annonce le rachat de la filiale Balfour Beatty Workplace, société britannique. Il devient le leader mondial de la production indépendante d’électricité. Selon le registre du parlement européen, GDF - Suez figure en deuxième position des groupes du CAC40 en dépenses de « lobbying », au cours de l'année 2011 (3,9 millions d’euros). C’est que GDF-Suez a beaucoup d’activités très rentables à promouvoir auprès des élus : Transition énergétique, éolien ( numéro 1 en France), centrales nucléaires, centrales à charbon, hydroélectricité, solaire, biomasse, géothermie, centrales à cycle combiné gaz, gaz de schiste (exploitation du gaz de schiste aux Etats-Unis)… Rien n’échappe à la multinationale qui est implanté sur tous les continents. Electrabel, groupe belge, appartient ainsi à GDF-Suez. Sans compter le secteur des services aux collectivités dont le groupe a le leadership mondial. D’où l’intense lobbying à Bruxelles … A noter la biomasse dite "écologique" qui prive les pays pauvres de la nourriture nécessaire, détourne l’agriculture de son but premier et asservit les agriculteurs à de grands groupes comme GDF-Suez. C’est dire que les mauvais résultats de GDF-Suez en 2013 – liés à l’hiver doux de 20 et aux problèmes rencontrés avec les sites nucléaires de Belgique - n’entament en rien la bonne santé mondiale du groupe.
En 2012, le président normal « socialiste » maintint ce cap de privatisation et continua de vendre les parts de l’Etat français dans GDF-Suez : 3, 1% en Août 2014. L’Etat garde cependant encore une participation de 33,3% à GDF-Suez. L’indignation des ministres est donc doublement hypocrite. Si Gaz de France existait encore, son dirigeant n’aurait jamais eu de telles rémunérations. D’autre part, actionnaire, l’Etat aurait pu intervenir sur cette retraite dorée. Il ne l’a pas fait. Il est davantage occupé à augmenter le prix du gaz pour satisfaire la multinationale.
C’est ça le capitalisme. Normal. Si on ne veut plus de retraite dorée pour les PDG, d’usagers détroussés, de salariés exploités, il faudra un jour en sortir. Le capitalisme n'est pas réformable.
Y.Genestal
Sources : Wikipédia, le site de GDF-Suez