Nous publions ici de larges extraits d'un article de La Canaille à propos du débat à l'Assemblée Nationale concernant la contre-réforme ferroviaire, des amendements proposés et de l'appel à la reprise du travail formulé par le député du PCF, A. Chassaigne. Pour ne rien oublier - et ne rien pardonner - il s'est basé sur les comptes-rendus du Journal Officiel.
SNCF, parlement,
577 députés: 33 votant l'avenir de la SNCF
577 députés: 33 votant l'avenir de la SNCF
577 députés :33 votant l'avenir de la SNCF
577 députés : 33 votant l'avenir de la SNCF
Grèves
et
lutte de classe,
de l'intérêt
de
bien décoder :
"Si cet amendement est adopté, je pense que cela pourra changer fondamentalement le cours de l'action conduite par les syndicats qui appellent encore à la grève, Sud Rail et la CGT". André Chassaigne *19-06-2014
577 députés 33 votant l'avenir de la SNCF577 députés 33 votant l'avenir de la SNCF577 députés 33 votant l'avenir de la SNCF577 députés 33 votant l'avenir de la SNCF
Paris, 17 juin, proximité de l'Assemblée Nationale : l'amour du PS et son gouvernement pour les cheminots
Pour dire aux "15%degrévistesquiprennentlaFrancenotage" qu'il fallait qu'ils arrêtent puisque "lagochavèrépondu" à leurs revendications, la preuve, même le Bazaine du Puy de Dôme le disait, il aura fallu un peu moins de 6% de députés, 27 pour, 5 contre (sur 577) pour caler l'affaire.
Pourtant les articles 1et 2, ce n'est pas rien. En plus la France bloquée par des irresponsables qui n'y comprennent rien, les députés aurait du faire comme pour les question du mercredi, être visibles. Que néni 6% .
577 députés: 33 votant l'avenir de la SNCF 577 députés: 33 votant l'avenir de la SNCF 577 députés : 33 votant l'avenir de la SNCF 577 députés: 33 votant l'avenir de la SNCF
Pourtant, pour tous les députés qui se disent proche des cheminots, la méthode en soit aurait dû mobiliser, au moins ceux qui, depuis 95, couurent avec leurs écharpes tricolores le long des cortèges pour faire voir combien ils nous aiment ... avant les élections.
La Canaille ayant été interpellé sur le contenu de sa p@ge précédente concernant l'amendement Chassaigne, il y revient plus en détail pour confirmer ce qu'il avance.
Bartolone introduit ainsi le débat du 19 juin : " L’ordre du jour appelle la suite de la discussion, après engagement de la procédure accélérée, du projet de loi portant réforme ferroviaire". Procédure accélérée. C'est pour cela que les députés socialistes qui votent le texte disent la veille ne pas l'avoir reçu et même dans une ville possédant atelier du matériel, triage (souvent figé), dépôt, gare et atelier de la voie, ils (elles) ne s'en sont pas outremesure préoccupé (Trappes, Villeneuve St Georges, Achères, Lille ou Sotteville, Toulouse par exemple, Mamère pour Bègles Hourcade mais pas qu'eux).
Notons dans ce débat ce cri du coeur qui fixe la barre et la conception du transport ferroviaire c'est un député UMP qui s'exclame parlant de la loi : On ne pourra plus aller en train à la montagne !
Canaille le Rouge propose un TGV Deauville-Courchevel par Neuilly.
Dans le débat l'amendement 239 du groupe CRC est rejetté par le rapporteur Savary avec le soutien de Cuvillier. Cet amendement proposait une politique du transport des marchandises à partir du service public SNCF. Le PS rejette sans intervention des "socialistes indignés" du parlement. Cuvillier se fâche et demande le retrait de l'amendement sinon le gouvernement s'y opposera. Belle occasion de clarté sur le débat aménagement du territoire (politique industrielle, environnement, complémentarité des modes (ports, rail, route, batellerie). Chassaigne retire l'amendement.
Au filtre des débats, au fil des discussions, cette phrase d'anthologie du rapporteur (député de la Haute Vienne, les cheminots de Limoges et de St Lazare apprécieront) :
M. Gilles Savary, rapporteur. La commission a rejeté cet amendement, non pas parce qu’elle n’est pas attachée au service public, mais parce qu’elle ne confond pas la propriété publique et les missions de service public. Les missions de service public peuvent être déléguées au privé, comme cela se fait depuis des années en France, et des entreprises publiques peuvent recevoir des missions marchandes. Ainsi, la récupération des recettes de la galerie commerciale de la gare Saint-Lazare n’entre pas dans le cadre des missions de service public.
A un amendement de Chassaigne sur le rétablissement des comités de ligne inscrits dans la loi SRU et vidés de contenu ensuite, opposition du gouvernement à les réinscrire dans la partie législative du texte (les rendant opposable à tout autre mesure) Chassaigne se satisfait de les voir rappeler sans que le décret qui les mutilait ne soit abrogé par la loi, le gouvernement disant les porter dans la partie réglementaire. Chassaigne retire l'amendement.
Au passage nous apprenons que la commission du développement durable de l'Assemblée nationale (laquelle n'a principalement planché que sur la nomination des dirigeants) a émis un avis défavorable à la réunion du transport ferroviaire dans un seul EPIC (nom masculin, les EPIC sont des établissenments pas des entités) unique.
Pour éclairer la démagogie du PS : débat à vitesse "V" sur l'amendement 186:
"Cet amendement a pour objet de préciser que l’EPIC de tête ne peut exercer les compétences des deux autres EPIC. Il s’agit bien d’une holding, d’un genre un peu particulier, une holding EPIC, une holding publique, donc, qui n’a pas de compétences opérationnelles directes en lieu et place de ses filiales opérationnelles".
Quand à la 239ème scéance de la législature apparait le fameux amendement 252 de Chassaigne.
Est-il en soit négatif à la lecture, non. C'est en cela qu'il fait illusion (enfumage a dit le secrétaire général de la fédé CGT).
Historiquement, depuis qu'il a des députés, le groupe communiste a toujours calé ses interventions et interpellations sur le contenu des luttes (du moins tant qu'il a éxisté un "secteur entreprise" au sein de ce qui était le PCF):
Quelle est la nature du conflit et l'exigence de débat public que porte la CGT et SUD ?
Les cheminots récusent les trois EPIC qui organisent la privatisation de l'exploitation, la non réunification de l'infrastructure à l'exploitation, pérennise dans les comptes de la SNCF une dette qui est celle de l'Etat (des députés dans le débat parlent de "dette Maastrichtienne". C'est autre chose que la question de la fiche de paie unique.
Quelle est la démonstration de Chassaigne ? http://www.assemblee-nationale.fr/14/cri/2013-2014/20140238.asp#P253867, dans ses déclarations que vous retrouverez ici : http://www.franceinfo.fr/actu/economie/article/sncf-l-amendement-qui-peut-stopper-la-greve-506023 Il confirme son approche.
Que consacre l'amendement tel qu'adopté ? Il consacre l'existence des trois EPIC que combattent les cheminots cela au moment où les usagers non seulement ne se dressent pas contre les "nantis" dénoncés à tour de micro stylo et vidéo par des journalistes ayant une douillette niche fiscale annuelle égale à quatre mois de salaires moyens de greviste, mais de plus en plus partage la colère des cheminots.
Au milieu du conflit, annoncer que la fiche de paie unique pour les cheminots, proposée par son amendement serait de nature à "dénouer le conflit" alors que restent
- Les trois EPIC qui en sont la sources et qui organisent la privatisation de l'exploitation,la non réunification de l'infrastructure à l'exploitation.
- Le fait que le désendettement de l’état vis à vis de la SNCF n'est pas réglé.
- Que deux de ces Epic "pas à 100%" (et donc pour partie privatisés) seront soumis à la convention collectives voulu par le patronat (dont la direction de la SNCF) et le gouvernement pour supprimer à terme le statut des cheminots.
- Que ces 2 Epic "mixtes" feront des profits quand la dette sera portée par l'EPIC public.
- Qu'en plus rien ne dit où et comment trouver les deux milliards par ans pour régénérer le réseau,
Oui, tout cela conduit à dire que "les cheminots ne sont en grève que pour des intérêts égoïstes (employeur unique) et non pour la maîtrise publique du service public, satisfaisons l'exigence catégorielle et le tour est joué". Ce qui est proprement scandaleux surtout de la part de celui qui se pose comme le rempart d'une profession face à la cohorte des libéraux.
Venant d'un élu qui n'a pas reçu de mandat autre que celui de faire que la SNCF appartienne dans son entier à la nation est proprement insupportable et justifie que Canaille le Rouge parle alors de trahison.
Le gouvernement qui fait machine arrière pour adopter, soutenir et faire voter cet amendement là, ses médias qui ont repris en boucle la proposition pour l'opposer aux grévistes ne s'y sont pas trompés.
C'est en cela que Chassaigne au milieu d'autres amendements du groupe CRC ( Communiste Républicain et Citoyen ) tellement systématiquement repoussés ou réécrits par le PS quand celui-ci les jugeait utile, fait cette scandaleuse volte-face au regard du contenu de la lutte.
Cela pose, entre autres, la question de la place des élus dans le mouvement social, du moins pour ceux qui postulent (souvent sans même avoir demandé leur avis à ceux qui animent ce mouvement) à en être les porte-paroles autoproclammés. De quoi sont-ils le nom ?
Quand Canaille le Rouge dit qu'une alternative communiste est à construire dans le pays, démonstration est ainsi faites que la question de la représentation élective, la nature du mandat et son contrôle fait partie de ce chantier tant l'ancien n'est pas réhabilitable.
Ce n'est pas une perversité masquée qui ont conduit à ces errements ici dénoncés, c'est l'abscence de lien réel entre mouvement social et représentation politique, une autonomie du mandat par rapport à ceux qui le confient au point qu'il ne soit jamais contrôlable, l'auto-proclamation, une conception de la subordination des luttes aux effets de manches parlementaires.
Les aspirations lévitantes de la vie politique amplifient les problèmes et font que des hors sol même bien intentionnés (cela peut exister même si c'est rare) se coupent tellement du réel qu'ils en arrivent à lui nuire en affirmant le défendre et deviennent ainsi des hors-sols à part entière, donc vis a vis du mouvement social entièrement à part.
C'est de ce type de dérives qu'il s'agit avec les pratiques d'un Chassaigne, il devra s'en expliquer avec les cheminots mais aussi les usagers, avec les défenseurs d'une vraie conception du service public.