La population grecque a massivement protesté hier [13 juin 2013] contre l’arrêt brutal mardi soir du service public de radiotélévision ERT et le licenciement des 2 700 salariés de l’entreprise. Les deux syndicats, Adedy de la fonction publique et GSEE du privé avaient appelé à la grève générale.
En début d’après-midi, les manifestations regroupaient plus de 20 000 personnes, en particulier à Athènes devant le siège national de l’ERT, rejoignant des manifestants présents depuis trois jours. Ils ont dénoncé la politique d’austérité du gouvernement et de la troïka (Fonds Monétaire International, Union Européenne, Banque Centrale Européenne) qui s’en prend au service public et ont exigé la réouverture de l’ERT.
Les autobus et les métros n’ont pas circulé. Les salariés des administrations ont été nombreux dans la grève, ainsi que les marins et les contrôleurs aériens. Le principal parti d’opposition de gauche, Syriza, dénonce « un coup d’État ».
Dans toute l’Europe, les soutiens se sont exprimés et condamné la décision du gouvernement de coalition de M. Samaras.
La mesure a été prise par un décret « à contenu législatif » permis par la Constitution en cas de situation exceptionnelle. Seuls les ministres de droite de « Nouvelle Démocratie » ont voté la décision du Premier ministre. Les autres, socialistes du Pasok ou gauche modérée de Dimar s’y sont opposés, en appelant cependant à la restructuration de l’ERT.
Le gouvernement grec s’est engagé auprès de ses créanciers, actuellement présents à Athènes, à licencier 2 000 fonctionnaires au début de l’été 2013.