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ACTION COMMUNISTE

 

Nous sommes un mouvement communiste au sens marxiste du terme. Avec ce que cela implique en matière de positions de classe et d'exigences de démocratie vraie. Nous nous inscrivons donc dans les luttes anti-capitalistes et relayons les idées dont elles sont porteuses. Ainsi, nous n'acceptons pas les combinaisont politiciennes venues d'en-haut. Et, très favorables aux coopérations internationales, nous nous opposons résolument à toute constitution européenne.

Nous contacter : action.communiste76@orange.fr>

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Humeur

Chaque semaine, AC attribue un "roquet d'or" à un journaliste qui n'aura pas honoré son métier, que ce soit par sa complaisance politique envers les forces de l'argent, son agressivité corporatiste, son inculture, ou sa bêtise, ou les quatre à la fois.

Cette semaine, sur le conseil avisé de la section bruxelloise d'Action communiste, le Roquet d'Or est attribué  à Thierry Steiner pour la vulgarité insultante de son commentaire sur les réductions d'effectifs chez Renault : "Renault fait la vidange"...  (lors du 7-10 du 25 juillet).


Vos avis et propositions de nominations sont les bienvenus, tant la tâche est immense... [Toujours préciser la date, le titre de l'émission et le nom du lauréat éventuel].

 

 
2 juin 2014 1 02 /06 /juin /2014 17:48

Lu sur Réveil communiste

 

 

La campagne de boycott s’est donc terminée dimanche sur une relative déception : 57,5% d’abstention au lieu des 59% de 2009.


La campagne de boycott n’aurait pas eu d’effet, à première vue ; même si les chiffres d’abstention restent extrêmement élevés, très proches du record atteint en 2009. On pourrait même se demander si le simple fait d’attirer l’attention sur le scrutin et d’animer le débat public, d’y introduire un élément passionné, n’a pas produit l’effet inverse !

Par contre le boycott lui-même, phénomène massif et spontané est plus présent que jamais!

Sur 46 500 000 inscrits, seuls 19 700 000 ont voté, dont 800 000 blanc ou nul.

Aux autres élections, le taux de participation bien qu’en baisse régulière, tourne encore autour des deux tiers, soit d’environ 31 000 000 de votants. Il y a donc en 2014, comme en 2009, plus de 11 000 000 d’abstentionnistes spécifiques de l’élection européenne,  11 000 000 de boycotteurs spontanés, qui votent volontiers aux élections qu’ils trouvent légitimes, mais qui s’abstiennent volontairement à l’élection européenne.

Sur les 26 800 000 abstentionnistes,  on peut donc décompter environ 11 000 000 qui s’abstiennent spécifiquement à cette élection européenne ; c’est à dire environ 35 % des 31 000 000, la masse du corps électoral qui exprime son vote d’habitude.

Aujourd’hui, la campagne de motivation pour le vote européen a mobilisé des moyens financiers et institutionnels énormes et des techniques modernes ; leur succès a pourtant été très mitigé. D’autant qu’il y avait une dynamique du FN, fortement relayée dans les médias,  à laquelle les « pêcheurs à la ligne » étaient conviés à participer (ou à s’opposer). Et L’offre politique a atteint une variété confinant à l’absurde avec 31 listes déposées dans la Zone parisienne.

Le CNR- RUE n’était pas le seul à appeler à boycotter : il y avait aussi le POI et le MRC, et de petites formations maoïstes ou ex PCF non liée au CNR. Fondamentalement cet appel au boycott n’a pas eu d’effet visible, il n’a pas percé jusqu’au grand public, malgré un relais sur le journal de la Trois le jeudi 22 mai. Certes, le but n’était pas, au moins pour nous avec nos moyens très maigres (10 000 tracts diffusés sur Paris, un meeting de 120 personnes !) d’obtenir une hausse significative du taux d’abstention,  que nous aurions été un peu ridicules de revendiquer si elle s’était produite comme les sondages l’annonçaient. Notre but était plutôt de prendre contact avec les boycotteurs spontanés, de leur dire « vous avez raison de refuser l’UE », et de faire d’un rejet viscéral et instinctif une attitude politique dont le contenu dépasse le « dégage ! » et le « qu’ils s’en aillent tous  » si facile a récupérer par l’extrême droite. Pour dans la continuité, construire une véritable opposition politique à l’UE, sur des bases démocratiques et sociales,  qui manque cruellement ici et partout en Europe. Car ce ne sont pas « eux » qui doivent « dégager », ce qu'ils ne feront pas de toute manière, c’est à nous de dégager de l’UE avant qu’elle n’écrase définitivement notre pays et notre peuple. Il faut dépasser le stade du ressentiment passif et prendre l’initiative.

Par parenthèse,  si les euro-constructifs de gauche étaient cohérents dans leur volonté de changer l’Europe, ils feraient comme nous : ils appelleraient à la sortie de l’euro et de l’UE, pour obtenir de la bourgeoise, qui y tient comme à la prunelle de ses yeux, les grandes concessions nécessaires à la mirifique Europe sociale dont ils prétendent rêver. Mais la simple possibilité qu’on les prenne au mot les terrifie ! Ils ne veulent pas seulement dans un avenir lointain d’une Europe sociale pratiquant un « welfare state » devenu utopique avec la droitisation des classes dirigeantes de l’Occident, ils veulent tout de suite L’Europe comme elle est et à n’importe quel prix, et n’importe quelle Europe, c’est bien plus important pour eux que le contenu social. Ils subissent la même perversion de leurs principes que les socialistes de 1914, pour qui l’adhésion au nationalisme impérialiste de leur pays, à n’importe quel prix, supplantait le projet révolutionnaire  et la lutte pour la paix. Pour l’Europe, nouvelle nation de la bourgeoisie globalisée, ils font l’Union Sacrée ! L'idéologie du libéralisme politique le plus plat a totalement triomphé de leurs velléités réformistes.

Mais à observer les résultats de plus près, notre action a quand même eu l’effet d’un grain de sable dans le mécanisme politicien de la « gauche de la gauche ». La difficulté de l’appel au boycott, c’est qu’il visait à reprendre contact avec les masses populaires qui rejettent d’expérience de raison et d’instinct l’UE, et à l’élargir, par-dessus l’écran des forces militantes, qui sont fortement fétichistes du suffrage universel, et pour lesquelles le pire des crimes est de refuser d’aller voter. Ceux qui liraient notre documentation se trouveraient forcément peu ou prou dans le milieu des militants de gauche, et seraient d’emblée portés à la rejeter violemment, parce que la participation aux élections bourgeoises est l’alpha et l’oméga de leur activité, depuis des dizaines d'années, quand ils ne s’investissent pas dans une cause humanitaire.

Nous n'attendions pas beaucoup du « peuple militant » dont le choix se porterait spontanément plutôt sur les listes qui mènent une bataille d’arrière garde contre l’Europe libérale au nom de l’Europe sociale, et dont nous ne pouvions pas attendre en effet autre chose que quelques agressions verbales. Les militants des organisations du FDG, et principalement du PCF n’allaient pas relayer un discours préconisant les « quatre sorties » de l’euro, de UE, de l’OTAN, et du capitalisme, surtout pas !

Or il se trouve que c’est ce qu'ils ont fait, à leur corps défendant! Nous avons grippé bien au delà de ce que nous pensions possible la dynamique politicienne du FDG, en pointant l’incohérence voire la vénalité de son discours européiste. Mélenchon ne s’y est pas trompé, lui qui espérait un résultat à deux chiffres, en pointant l’abstention comme une des causes de la déconfiture du FGD, passé de  4 000 000 de voix en 2012 à 1 200 000. Poussé sur la planche savonneuse par l’appareil du PCF qui a tout fait pour le ridiculiser depuis son succès relatif mais encombrant en 2012, sans doute. Mais il se trouve que les seuls à nous avoir entendus, souvent avec des réactions scandalisées qui trahissaient leur trouble intérieur, ce sont justement ces militants qui gravitent autour du FDG ; et le résultat catastrophique de sa liste est à mettre en partie à notre compte. C’est justice : des électeurs du FDG ont sanctionné leurs leaders, à cause de leur tournant européiste. La diversion à propos du traité transatlantique n’a pas fonctionné (comme si les députés du PGE allaient pouvoir, depuis un parlement dépourvu de pouvoir, s’opposer en quoique ce soit à ce traité imminent !)

Pour mettre le doigt là où ça fait mal, Jacky Hénin a perdu son siège de quelques voix, en payant le prix des louvoiements de la section du PCF du Pas de Calais depuis la candidature de Mélenchon à Hénin Beaumont en 2012. Précisément dans une zone où le CNR RUE est bien implanté, avec JC Danglot, récemment encore secrétaire fédéral du PCF du Pas de Calais, rallié au M’PEP, et où se trouve aussi le principal noyau militant du PRCF. Certes c'est bien dommage que JH ne soit plus député européen. Il ne pourra pas s'abstenir à nouveau avec Le  Hyaric quand on leur demandera leur avis sur la prochaine guerre de l'OTAN !

Le trouble s’est donc glissé dans la conscience politique du peuple militant, lui qui se prend carrément pour le sel de la terre mais qui est si facile à endormir d’habitude, avec son consentement ? Sans doute que non. Mais son indignation même nous procuré le peu de publicité que nous avons eu, et a démobilisés quelque peu ses électeurs de 2012.

Mais encore un effort camarades ! Faudra-il encore cent ans de solitude pour que vous compreniez que le vote n’a aucune valeur démocratique et qu’il ne sert à rien s’il n’est pas adossé à une analyse sociale et politique et à une stratégie rationnelle? Qu’il est un jeu à somme nulle où ce qui est gagné en notoriété est perdu en légitimation de la victoire des adversaires qui comme par hasard gagnent à chaque fois ? La « démocratie » de marché, la démocratie libérale bourgeoise est le contraire de la démocratie, le « pouvoir du peuple ». Et pour restaurer celui-ci, pour le lui rendre, pour réaliser l’original, il va falloir balayer cette Europe du capital qui n'est pas une nation, mais un conglomérat de lobby et de multinationales, et son parlement, qui n'est qu'un nouveau corps de privilégiés à leur service, avant que ces institutions n'aient acquis une force et une rigidité définitive.

Et la constitution d'un vaste front, réunissant les communistes, les socialistes, les républicains et les patriotes qui refusent la destruction du cadre national est nécessaire dès maintenant.


Gilles Questiaux , 28 mai 2014

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