L’UE, c’est tout le pouvoir aux spéculateurs. Le traité de Maastricht a en même temps décidé de la création de la monnaie unique européenne et interdit aux Etats européens d’emprunter, à faible coût, à leur propre banque centrale. Cela a contraint les Etats – avec l’accord de leurs dirigeants- à se tourner vers les banques privées et les marchés financiers internationaux. Ainsi la dette de la France est-elle détenue aujourd’hui à 65% par des sociétés étrangères ( fonds de pension, banques, assurances …) contre 32% en 1993.
La surévaluation de l’euro a handicapé lourdement les exportations et la croissance. Avec l’euro les Etats ont accepté de perdre toute souveraineté économique. L’UE a dicté les politiques budgétaire, fiscale, sociale… Aujourd’hui, avec l’appui du FMI, elle impose une austérité insupportable aux peuples grecs, portugais, espagnols …, une austérité qu’elle prétend généraliser à tous les peuples européens.
Les allégements considérables consentis aux entreprises, aux grands groupes en particulier et aux contribuables les plus riches ont contribué à renforcer la dette. L’impôt sur les sociétés en France est à 33%. En 1985, il était à 50% ! Mais c’est bon pour les groupes du CAC 40: + 10 à 15% en 2011 !
Un gouvernement économique européen, voulu par le patronat, la droite et le PS ne ferait que renforcer ces tendances et priverait les peuples européens de leur souveraineté. Mais cela était en germe dans le traité de Lisbonne que les dirigeants de la droite et du PS nous ont imposé contre notre avis. Dans la France de l’UE, le peuple n’est plus souverain.
Ce sont les salariés qui paient la note avec des salaires en berne, le démantèlement des services publics, les privatisations. C’est la crise du système avec plus d’austérité, moins de consommation, moins de croissance, moins d’industrie, plus de chômage et ,moins de recettes publiques … C’est le cercle vicieux de la crise. Là encore la politique de Sarkozy est en totale harmonie avec Bruxelles qui prône la « rigueur » et la « modération salariale ».
Rien ne pourra changer sans la sortie de l’euro et de l’UE. C’est une condition essentielle pour reconquérir la souveraineté nationale et le droit de décider pour le peuple français. La « démocratie maintenant » ne peut se réaliser qu’à ce prix. Tout maintien dans le système européen actuel ne peut que nous enfoncer dans la crise mondiale. Des propositions réellement de gauche doivent viser le système financier et capitaliste qui n’a que trop sévi. Les nationalisations des banques et des assurances, des entreprises vitales pour le pays permettraient de relancer une autre politique avec l’aide des salariés qui pourraient contrôler la gestion des entreprises. Cela permettrait leur retrait du système boursier international qui nous précipite à la faillite. Des coopérations commerciales basées sur l’équilibre de la balance des paiements pourraient être lancées. Le but du FN est totalement opposé. Quand il appelle la droite à faire alliance avec le FN, c’est pour sauver le capitalisme.
Les élections présidentielles ne favorisent pas la démocratie. Aujourd’hui, tout est fait pour aboutir à un bipartisme à l’américaine. Deux grands partis gèrent tour à tour le système capitaliste. Aucune place n’est laissé aux partis anti-capitalistes et anti-UE, aux ouvriers, aux salariés. Les primaires sont un leurre et permettent au PS de monopoliser le débat politique au détriment d’autres formations réellement de gauche. Il serait dangereux de croire que le vote suffira. Chaque progrès social a été obtenu à la suite de combats longs, difficiles. Seules des luttes massives sur les salaires, sur l’emploi, contre l’austérité, contre le pouvoir des banques et de l’UE permettront de faire basculer le rapport de forces en faveur des salariés.