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ACTION COMMUNISTE

 

Nous sommes un mouvement communiste au sens marxiste du terme. Avec ce que cela implique en matière de positions de classe et d'exigences de démocratie vraie. Nous nous inscrivons donc dans les luttes anti-capitalistes et relayons les idées dont elles sont porteuses. Ainsi, nous n'acceptons pas les combinaisont politiciennes venues d'en-haut. Et, très favorables aux coopérations internationales, nous nous opposons résolument à toute constitution européenne.

Nous contacter : action.communiste76@orange.fr>

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Humeur

Chaque semaine, AC attribue un "roquet d'or" à un journaliste qui n'aura pas honoré son métier, que ce soit par sa complaisance politique envers les forces de l'argent, son agressivité corporatiste, son inculture, ou sa bêtise, ou les quatre à la fois.

Cette semaine, sur le conseil avisé de la section bruxelloise d'Action communiste, le Roquet d'Or est attribué  à Thierry Steiner pour la vulgarité insultante de son commentaire sur les réductions d'effectifs chez Renault : "Renault fait la vidange"...  (lors du 7-10 du 25 juillet).


Vos avis et propositions de nominations sont les bienvenus, tant la tâche est immense... [Toujours préciser la date, le titre de l'émission et le nom du lauréat éventuel].

 

 
14 avril 2014 1 14 /04 /avril /2014 08:28
À QUOI JOUE LE PARTI DE GAUCHE AVEC EELV ?
 Texte d’Aurélien Bernier, ancien porte-parole du Mouvement politique d’émancipation populaire (M’PEP), publié dans Marianne électronique du 7 avril 2014.

Le 12 avril 2014.

Le M’PEP n’a rien à retirer à l’analyse d’Aurélien Bernier concernant la tentative de rapprochement purement politicien et électoraliste entre le Parti de gauche (PG) et Europe Ecologie Les Verts (EELV). EELV, en effet, a participé au gouvernement avec le PS pour mettre en place une violente politique d’austérité. Sur 17 députés EELV, 10 ont voté la confiance à Manuel Valls, meilleur représentant des classes possédantes. Alors que cherche le PG ?

Deux points de désaccord, néanmoins, avec Aurélien Bernier. D’abord, la notion de « désobéissance européenne », que le M’PEP regrette aujourd’hui d’avoir « inventée », est d’un flou total qui permet au Front de gauche, particulièrement au PG, de tout dire et son contraire. Elle ne fait qu’ajouter de la confusion et devrait être remplacée par des notions claires et concrètes : la sortie de l’Union européenne et de l’euro. D’autre part, le seul geste utile à l’élection européenne sera le boycott. Voter, et quelle que soit la liste choisie, ce sera valider l’existence d’un parlement fantôche, vitrine faussement démocratique de l’Union européenne, de l’euro, de la Banque centrale européenne, de la troïka, et de tous les traités néolibéraux qui détruisent les fondements de la démocratie dans tous les pays aux prises avec ce piège institutionnel illégitime !

Pour signer l’Appel national au boycott des élections européennes, cliquez ici : http://www.m-pep.org/spip.php?article3528

Pour accéder au site du Comité national de résistance républicaine à l’Union européenne (CNR-RUE), cliquez ici : http://www.cnr-rue.fr

Tribune Marianne version électronique

Lundi 7 Avril 2014 à 05:00

Aurélien Bernier [1]

Pour Aurélien Bernier, auteur de « La gauche radicale et ses tabous », l’opération séduction du Parti gauche auprès d’Europe écologie n’a pas lieu d’être car si leur « alliance aux élections municipales a plutôt bien fonctionné, elle pose un problème à la veille des européennes : celui de deux visions radicalement différentes ».

Le 25 mai, se tiendront des élections européennes dont l’enjeu est d’une importance extrême. Bien sûr, la composition du prochain Parlement européen n’aura aucune incidence sur les politiques ultralibérales de l’Union. Le Traité, les centaines de directives et de règlements, la Cour de justice de Luxembourg, sont là pour préserver les « acquis communautaires » du libre-échange, de la libre concurrence, du monétarisme et de l’austérité pour les peuples. Mais ces élections sont cruciales au niveau national : elles sont l’occasion de présenter aux électeurs un discours clair de rejet des politiques de Bruxelles et d’appel à la désobéissance européenne, qui implique la restauration de la primauté du droit national sur le droit communautaire et la sortie de l’euro.

Ce discours doit être porté par la gauche radicale pour une raison simple : aucune mesure ambitieuse de son programme n’est applicable dans le cadre de l’ordre juridique et monétaire européen. Le Front de gauche veut développer les services publics, créer un grand pôle bancaire nationalisé, taxer les richesses, interdire les cultures d’OGM ? Tout ceci est incompatible avec le droit européen qui, depuis l’adoption du traité de Maastricht, fait partie intégrante de la Constitution française. Toute proposition de loi en ce sens sera inconstitutionnelle.

En 2009, déjà, la campagne du Front de gauche aux élections européennes s’était soldée par un relatif échec. Avec 6,05 % des suffrages exprimés (soit 2,35 % des inscrits), le Front de gauche progressait à peine par rapport au score du PCF en 2004 (5,2 % des voix et 2,17 % des inscrits). Comment aurait-il pu en être autrement, alors que son projet reposait entièrement sur l’idée de réforme « de l’intérieur » d’une Union européenne que chacun, aujourd’hui, sait irréformable ? En 2012, ensuite, le flou programmatique sur les questions européennes a empêché Jean-Luc Mélenchon et le Front de gauche de réaliser un bien meilleur score. Que signifiait la formule « sortir du Traité de Lisbonne » figurant dans le programme L’humain d’abord : une sortie unilatérale de la France ? L’adoption (illusoire) d’un nouveau traité à l’unanimité des États ? Pourquoi critiquer à juste titre la monnaie unique et vouloir, coûte que coûte, rester dans la zone euro en prétendant « changer les politiques de la Banque centrale européenne » ? Quelle différence, finalement, entre cette stratégie de réforme « de l’intérieur » et les promesses d’« Europe sociale » toujours repoussées du Parti socialiste ? Difficile pour un électeur d’y retrouver ses petits...

Au Parti communiste, l’« euro-réformisme » est la ligne officielle depuis 1997, quand il fut décidé de rejoindre le gouvernement socialiste de Lionel Jospin et Dominique Strauss-Kahn qui adopta le traité d’Amsterdam et instaura la monnaie unique. Du côté du Parti de gauche, qui semblait prêt à plus de radicalité sur les questions européennes, on mettait en avant la nécessité d’un compromis avec le PCF : les programmes de 2009 et 2012 n’étaient pas clairs, mais il fallait en passer par là... On pouvait espérer que, dans le débat interne au Front de gauche, le PG plaide pour une vraie désobéissance européenne et fasse pencher la balance du bon côté.

Malheureusement, les élections municipales ont conduit le Front de gauche au bord de l’implosion. Le parti de Jean-Luc Mélenchon a choisi de mettre la pression sur son allié communiste en se rapprochant d’Europe écologie - Les Verts. Or, si l’alliance PG-EELV aux élections locales a plutôt bien fonctionné, elle pose un problème particulier à la veille des européennes : celui de deux visions radicalement différentes, l’une prônant la crise institutionnelle au sein des Vingt-huit pour en finir avec les politiques libérales, l’autre prônant un fédéralisme européen. Rappelons que le programme des écologistes aux dernières élections européennes affirmait : « La crise économique met dramatiquement en lumière les insuffisances de l’Europe des nations. (...) Nous ne pouvons plus penser franco-français. Que nous ayons voté oui ou non au référendum de 2005, nous avons tous besoin d’une Europe unie, seul espace à la hauteur des défis, seul outil efficace pour mettre en œuvre une stratégie commune de sortie de crise fondée sur la conversion écologique et sociale. » Le 9 décembre 2012, la Secrétaire nationale d’EELV, Emmanuelle Cosse, déclarait encore qu’«  il faut en finir avec le sentiment national » et que « l’Europe sera d’autant plus intéressante pour tout le monde qu’on arrivera à une dissolution de l’État-nation et quelque chose de beaucoup plus intégré  » (1).

Cette divergence fondamentale – la désobéissance européenne d’un côté, un fédéralisme prétendument « écologique et social » de l’autre – devrait condamner de fait toute alliance nationale PG-EELV à l’approche d’élections européennes. Pourtant, dans une « adresse au Conseil fédéral d’EELV »publiée le 3 avril, le Secrétariat national du PG écrit : « Entre l’écologie politique que vous défendez et l’écosocialisme sur lequel nous proposons de refonder programmatiquement la gauche, nous avons matière à avancer (...) ensemble. Nous ajoutons pour notre part la désobéissance à l’actuelle Union Européenne pour refonder une autre Europe. Nous connaissons nos importantes différences sur cette dernière question, mais cela ne doit pas nous empêcher d’en discuter ensemble et d’envisager un rapprochement entre le FDG et EELV, notamment à partir de notre refus commun du Grand marché transatlantique ».

Discuter de cette divergence fondamentale sur la stratégie à adopter vis-à-vis de l’Union européenne est une excellente idée. Mais considérer qu’il s’agit là d’un détail qui, à huit semaines d’un scrutin européen, n’empêche pas d’envisager « un rapprochement » entre fédéralistes et partisans de la rupture avec Bruxelles laissera nombre d’électeurs sans voix. A l’inverse, sans doute, de Marine Le Pen, qui doit jubiler de ce mélange des genres de nature à disqualifier le discours radical de Jean-Luc Mélenchon. EELV et le Parti de gauche pourront toujours invoquer leur « refus commun » de l’accord de libre échange entre les États-Unis et l’Union européenne, l’argument risque de ne pas peser lourd face aux attaques des médias ou du Front national.

Il faut au contraire retrouver, sur la question européenne, un discours cohérent et radical. Les écologistes de gauche doivent cesser de rêver la construction européenne telle qu’ils la désirent et la voir enfin telle qu’elle est : une structure conçue par et pour le capitalisme, devenue impossible à réformer. Pour gouverner à gauche, il faut rompre avec elle, et il faut l’affirmer clairement, à Europe écologie - Les Verts comme au Front de gauche. Il sera temps ensuite d’opérer des rapprochements.

(1) « Mots croisés », France 2, 9 décembre 2012.

 

Notes

[1] Aurélien Bernier est auteur de La gauche radicale et ses tabous (Seuil, 2014) et de Désobéissons à l’Union européenne ! (en accès libre sur abernier.vefblog.net).

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