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ACTION COMMUNISTE

 

Nous sommes un mouvement communiste au sens marxiste du terme. Avec ce que cela implique en matière de positions de classe et d'exigences de démocratie vraie. Nous nous inscrivons donc dans les luttes anti-capitalistes et relayons les idées dont elles sont porteuses. Ainsi, nous n'acceptons pas les combinaisont politiciennes venues d'en-haut. Et, très favorables aux coopérations internationales, nous nous opposons résolument à toute constitution européenne.

Nous contacter : action.communiste76@orange.fr>

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Humeur

Chaque semaine, AC attribue un "roquet d'or" à un journaliste qui n'aura pas honoré son métier, que ce soit par sa complaisance politique envers les forces de l'argent, son agressivité corporatiste, son inculture, ou sa bêtise, ou les quatre à la fois.

Cette semaine, sur le conseil avisé de la section bruxelloise d'Action communiste, le Roquet d'Or est attribué  à Thierry Steiner pour la vulgarité insultante de son commentaire sur les réductions d'effectifs chez Renault : "Renault fait la vidange"...  (lors du 7-10 du 25 juillet).


Vos avis et propositions de nominations sont les bienvenus, tant la tâche est immense... [Toujours préciser la date, le titre de l'émission et le nom du lauréat éventuel].

 

 
12 mai 2014 1 12 /05 /mai /2014 17:12
 Dans le Figaro
En Ukraine, les séparatistes gagnent le pari du faux référendum

par Adrien Jaulmes

Mis à jour le 12/05/2014 à 07:39 

VIDÉOS - La consultation illégale qui s'est tenue dimanche pourrait déboucher sur un nouveau démembrement du pays.

 

Envoyé spécial à Donetsk

Irina a dû ouvrir plus tôt que prévu. «Il y avait déjà des gens dans la rue à 7 heures du matin», dit-elle. Agent immobilier, elle s'était portée volontaire pour superviser le référendum organisé par les séparatistes prorusses à Donetsk. Son bureau de vote est installé au premier étage d'un ancien dispensaire dans le district de Léninskaïa. À l'étage, huit volontaires sont assises derrière des tables avec de grands cahiers. Les votants présentent leurs documents d'identité, généralement des passeports ukrainiens. On note leur nom. «Nos listes sont des listes ouvertes», dit Irina, «parce que le soviet de district a refusé de nous communiquer les listes électorales». Dans d'autres bureaux, les autorités locales ont donné des copies des listes. Les votants reçoivent un bulletin portant une question rédigée en russe et en ukrainien: «Soutenez-vous la déclaration d'autonomie de la République populaire de Donetsk?» et deux cases, oui et non. À la différence de beaucoup d'autres bureaux de vote, Irina a fait installer des isoloirs, qui ne sont pourtant pas indispensables puisque les bulletins n'ont pas d'enveloppes. Mais elle tient à ce que les règles soient respectées.

Les électeurs cochent généralement la case oui. «Ceux qui sont contre l'autonomie ne se sont pas déplacés», dit Irina. Les urnes sont en plastique transparent. Elles sont scellées d'un ruban tamponné par la République de Donetsk, l'entité séparatiste autoproclamée qui organisait cette consultation. «J'avais voté oui au référendum sur la création de l'Ukraine en 1991», dit Irina. «Mais à l'époque, la question n'était pas claire, et je voulais rester en URSS. Cette fois c'est sans ambiguïté. Et vous voyez, il n'y a pas de soldats russes, pas de petits hommes verts, et les gens venus voter sont les habitants du quartier.»

De Marioupol à Louhansk, en passant par Donetsk, Kramatorsk et Sloviansk, les villes et les agglomérations du sud-est de l'Ukraine contrôlées par les activistes séparatistes prorusses ont toutes tenu dimanche leur consultation. Dans la soirée, les insurgés pro-russes ont revendiqué un soutien à près de 90% à l'indépendance de la région ukrainienne de Donetsk (est). «89,07% ont voté pour et 10,19% contre. Cela peut être considéré comme le résultat définitif», a déclaré Roman Liaguine, chef de la commission électorale mise en place par les rebelles. Selon cette même source, le taux de participation aurait atteint 74,87%,

Décidé voici quelques semaines à peine par des poignées d'activistes entrés par la force dans les locaux administratifs, le scrutin était relativement bien organisé d'un point de vue matériel, compte tenu des contraintes et des délais impartis. La confidentialité du vote n'était pas respectée, mais les organisateurs ne semblaient pas considérer que ce soit un problème dans un vote avant tout de présence.

Juge et partie

Les écoles et les bâtiments utilisés d'habitude pour les élections ukrainiennes ont abrité les bureaux de vote, souvent avec la participation des autorités locales. Le contrôle de l'État a de toute façon complètement disparu ces dernières semaines dans les villes de la région. Dans la ville de Krasnoarmeysk (Armée rouge), des éléments de la garde nationale ukrainienne sont intervenus en milieu de journée et ont mis fin au scrutin en réoccupant la ville. Mais partout ailleurs, le scrutin s'est déroulé sans incident.

La participation, difficile à estimer dans un scrutin non officiel et dont les organisateurs sont à la fois juge et partie, était loin d'être négligeable. Certains soutiennent ouvertement le mouvement séparatiste, espérant être rattachés très vite à la Russie comme la Crimée, exemple cité par beaucoup de gens. D'autres disent voter plutôt en défiance aux autorités de Kiev, et reconnaissent qu'il s'agit d'un saut dans l'inconnu. «On ne sait pas très bien ce qui va se passer après», admet une dame, «mais ça ne peut pas être pire que le gouvernement actuel à Kiev». Des jeunes filles expliquent qu'elles hésitaient à se prononcer voici encore quinze jours. «Mais depuis les morts d'Odessa et de Marioupol nous avons compris que nous n'avions plus rien à faire en Ukraine.» Une autre motivation fréquemment exprimée est la volonté de ne plus être traités en «citoyens de seconde catégorie».

Les autorités ukrainiennes de Kiev ont dénoncé la consultation comme illégale. «Les organisateurs de cette farce criminelle ont violé la Constitution et les lois ukrainiennes», a déclaré le gouvernement. Reste que si les séparatistes prorusses ont organisé un faux référendum, ils ont réussi à obtenir un vrai résultat. Même si les chiffres de participation annoncés seront sans doute excessifs et, de toute façon, invérifiables, un nombre important d'habitants ont participé à ce scrutin. À l'origine une poignée d'activistes armés, les séparatistes prorusses, ont démontré qu'ils bénéficiaient du soutien d'une part non négligeable de la population. La tenue même de la consultation indique la perte totale de contrôle des régions de l'Est par le gouvernement ukrainien. Sans validité juridique, la consultation de dimanche est loin d'être dépourvue de signification politique.

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