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ACTION COMMUNISTE

 

Nous sommes un mouvement communiste au sens marxiste du terme. Avec ce que cela implique en matière de positions de classe et d'exigences de démocratie vraie. Nous nous inscrivons donc dans les luttes anti-capitalistes et relayons les idées dont elles sont porteuses. Ainsi, nous n'acceptons pas les combinaisont politiciennes venues d'en-haut. Et, très favorables aux coopérations internationales, nous nous opposons résolument à toute constitution européenne.

Nous contacter : action.communiste76@orange.fr>

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Humeur

Chaque semaine, AC attribue un "roquet d'or" à un journaliste qui n'aura pas honoré son métier, que ce soit par sa complaisance politique envers les forces de l'argent, son agressivité corporatiste, son inculture, ou sa bêtise, ou les quatre à la fois.

Cette semaine, sur le conseil avisé de la section bruxelloise d'Action communiste, le Roquet d'Or est attribué  à Thierry Steiner pour la vulgarité insultante de son commentaire sur les réductions d'effectifs chez Renault : "Renault fait la vidange"...  (lors du 7-10 du 25 juillet).


Vos avis et propositions de nominations sont les bienvenus, tant la tâche est immense... [Toujours préciser la date, le titre de l'émission et le nom du lauréat éventuel].

 

 
29 novembre 2013 5 29 /11 /novembre /2013 10:03

 

 

Article de Patrik Kobele, président du Parti communiste allemand (DKP)



Traduction MA pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/



 

 

 

 

Il serait trop superficiel de critiquer le pacte de grande coalition parce qu'il ne « traiterait pas les vrais problèmes », ou parce qu'il ne ferait que gérer les affaires quotidiennes au lieu d'avoir une vision d'avenir, comme l'ont fait certains politiciens de Die Linke après la signature de l'accord.

 

C'est superficiel et c'est faux. Ce pacte a une vision d'avenir : celle de la classe dominante et de l'impérialisme allemand.

 

Pour le peuple allemand, pour le peuple portugais, italien, grec au sein de l'UE, pour ceux qui se trouvent à l'intérieur et hors des frontières de l'UE, tous ont de quoi craindre le pire avec cet accord.

 

Cette menace manifeste, chacun peut la reconnaître à la lecture de l'accord :

 

« La compétition accrue à l'échelle internationale, ainsi que la croissance rapide des pays émergents (…) et la raréfaction des ressources naturelle posent de nouveaux défis » (p 13).

 

« Un pilier primordial de notre succès, c'est la force des entreprises allemandes sur les marchés internationaux. Leur compétitivité internationale occupe une place déterminante dans notre succès et notre prospérité. Ainsi, nous devons faire en sorte de garantir la stabilité des marchés et des systèmes financiers mondiaux, car ce sont une condition préalable à un climat d'investissement favorable à la croissance ». (p 14).

 

A ces objectifs, correspond naturellement le fait que soit accordée une place plus importante à l'OTAN qu'à l'ONU. Les causes de cette position sont clairement formulées :

 

« L'Allemagne a une responsabilité internationale. Nous voulons contribuer à façonner l'ordre mondial. Nous sommes guidés par les intérêts et les valeurs de notre pays ». (p 168)

 

Les « intérêts et valeurs de notre pays » ? On peut s'en référer encore à Marx, sa déclaration reste toujours actuelle : « L’État moderne n'est que le conseil d'administration des affaires communes de l'ensemble de la classe capitaliste ».

 

Cette politique doit aussi trouver une application à l'intérieur du pays. Cela nécessite une forme de militarisme ou, tel que cela est formulé dans le pacte de coalition :

 

« nous prenons l'engagement solennel d'intégrer la Bundeswehr (1)dans la société démocratique. La coalition soutient le dialogue continu de la Bundeswehr dans et avec la société allemande. Nous voulons porter ensemble la responsabilité de nos anciens combattants. Cela vaut aussi pour l'aide aux blessés, aux invalides et à la commémoration dans la dignité du souvenir de nos morts. Les Jugendoffiziere (2)réalisent un travail important en informant le public sur les missions de la Bundeswehr. Nous apprécions que de nombreux établissements scolaires tirent profit de cette offre. Faire entrer la Bundeswehr dans les écoles, les collèges, lycées, universités, salons de l'éducation et pour l'emploi, c'est bien sûr une très bonne chose pour nous » (pp 176-177).

 

Une telle offensive nécessite une collaboration, avant tout des syndicats.C'est aussi le grand avantage d'intégrer le SPD. Cette collaboration ne coûtera pas cher, quelques miettes feront l'affaire. Cela comprend le salaire minimum, qui n'est ni suffisant, ni généralisé, et applicable seulement à partir de 2017. Que valent désormais ces 8,50 euros ? Quelques aumônes pour la retraite, que plus personne n'est susceptible d'atteindre à vrai dire. Et pour en finir avec ces mesures superficielles :

 

« Dans le respect du pluralisme syndical et de l'esprit de concertation sociale, nous voulons inscrire dans la loi le principe de l'unicité de la convention collective (3)dans l'entreprise , avec application de la règle de la représentativité dans l'entreprise, avec les principales organisations de salariés et d'employeurs » (page 70).

 

Va être imposé crûment ici ce que la CDU et le FDP n'avaient pas réussi à imposer : l'unicité de la convention collective dans l'entreprise, donc une restriction massive du droit de grève. Il n'est pas étonnant que les représentants des associations patronales aient du mal à ne pas accompagner leurs larmes de crocodile de sourires goguenards.

 

Non ce pacte n'est pas le « triste résultat » de longues négociations, c'est une attaque massive de la classe dominante.Les adhérents du SPD devraient l'avoir clairement en tête. De social et démocratique, ce pacte n'a décidément plus rien.



Notes :



(1) – Bundeswehr : l'armée allemande

 

(2) – Jugendoffiziere : officiers de l'armée allemande chargés de diffuser la propagande de la Bundeswehr auprès des élèves et des enseignants allemands

 

(3) – Grundsatz der Tarifeinheit : ce qu'on peut traduire par « unicité des conventions collectives ». Concrètement, cela renforce le pouvoir hégémonique de la centrale syndicale DGB liée au SPD, au nom de sa « représentativité » au sein des entreprises allemandes, face à l'émergence de syndicats de base, alternatifs (chrétiens) ou catégoriels, ce qui – selon les syndicats patronaux peut contribuer à l'explosion de conflits sociaux. Le syndicat patronal, DGA, et le syndicat des salariés DGB avaient signé un texte commun pour exiger le retour à cette « unicité conventionnelle », après plusieurs arrêts de la Cour fédérale du travail reconnaissant le pluralisme syndical, pour assurer la paix sociale.

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