A quoi servent les guerres ?
Jules Romains
Les hommes de bonne volonté
« Et les gouvernants avaient une vision de crosses en l’air et de drapeaux rouges.
Car il restait toujours que pour une part l’aventure de 14 résultait d’une option tacite que l’humanité occidentale avait faite entre la guerre et la révolution.
Plus claire et volontaire chez les classes dirigeantes : «Ce n’est qu’au prix de la guerre, si lourd soit il, et grâce au redressement de discipline et à la guerre de passions qu’elle provoquera, que nous garderons l’arrangement actuel de la société. ». Plus obscure et passive chez les classes populaires : « Si la paix dure encore, nous n’aurons pas d’excuses de remettre indéfiniment le règlement de compte avec les privilégiés. Or on a beau dire, c’est une grosse histoire. Il est peut être moins fatigant d’obéir. Et la guerre, ça, c’est une bonne excuse. C’est même un cas de force majeure. »
Et puis ce temps n’était pas dur à vivre pour tout le monde. A l’intérieur, les fournisseurs de guerre s’enrichissaient. Des fortunes sortaient rapidement de la ruine publique comme des champignons obscènes. »
Envoyé par un correspondant d'Action Communiste