OU
SOLITAIRES ?
Une fatalité, la longévité ?
Selon Sarkozy, l’allongement du temps de vie creuse « fatalement » le déficit puisque le nombre de retraités croît sans cesse par rapport au nombre des actifs. Pour lui les solutions s’imposent d’elles-mêmes : reculer l’âge du départ à la retraite et donc faire cotiser plus longtemps pour toucher moins longtemps, et uiformiser par le bas le régime des retraites. …
Non, le masque d’une logique de classe
Ce raisonnement est mensonger. D’abord parce que les régimes spéciaux ne représentent que 1% de l’ensemble des retraites et qu’à l’exemple de celui d’EDF, certains sont excédentaires. Ensuite et surtout parce qu’il omet de prendre en compte la productivité. Celle des travailleurs français est la 1ère du monde à égalité avec celle des travailleurs US. Elle crée d’énormes richesses accaparées par les magnats de l’industrie et de la finance. Ainsi, la productivité des cheminots s’est accrue de 16% en dix ans ! Or Sarkozy fait l’impasse sur la question des cotisations patronales qui doivent alimenter pour partie les caisses de retraites. De plus, il vient de leur faire cadeau de 14 milliards de remise fiscale ! Pourtant, ce sont bien les patrons qui mettent le régime des retraites en péril.
Les profiteurs doivent être les payeurs
La responsabilité patronale est majeure quant au déficit des caisses de retraites. Elle tient principalement : aux dettes de cotisations qui s’élèvent à plus de 100 milliards aux suppressions d’emplois- donc d’actifs cotisants- pour cause de délocalisation ou de désengagement de l’Etat dans la fonction publique et les services. Aux manques d’investissements dans la recherche et la production au profit des investissements financiers.
Que faire ?
Prendre radicalement à contre-pied la politique du pouvoir : exiger le remboursement des dettes patronales taxer les profits financiers non créateurs de richesse interdire les délocalisations d’entreprise favoriser fiscalement les seules entreprises investissant dans la recherche et les emplois productifs. En finir avec le désengagement de l’Etat pour relancer l’activité dans le secteur public. Augmenter les salaires, sources de consommation et de cotisations supplémentaires.
Travailleurs solidaires ou retraités solitaires ? La réponse est dans les luttes. En désignant l’allongement du temps de vie comme l’unique cause du déficit des caisses de retraites, Sarkozy veut réduire les acquis sociaux avant de saborder le système de retraites par solidarité. Si les travailleurs admettaient que le prolongement de la vie était responsable du déficit du système en place, ils autoriseraient le MEDEF et l’Etat à leur imposer de se financer leur retraite eux-mêmes. Ainsi tout appelle au développement des luttes dans les entreprises et dans la rue. Des luttes rassemblant non seulement les salariés visés par la réforme des régimes spéciaux mais bien plus largement l’ensemble des travailleurs du public et du privé. C’est à ce prix seulement que nous ferons reculer le pouvoir et non pas en se contentant du débat parlementaire comme le laisse entendre le PS.