Des dizaines de milliers de manifestants ont défilé au Portugal et en Italie samedi 19 octobre afin de protester contre les nouvelles mesures d'austérité annoncées par leurs gouvernements afin de maîtriser les déficits publics.
- En Italie :
Quelque 70 000 personnes selon les syndicats, 50 000 selon les autorités, ont défilé à Rome. Le Parlement italien a entamé l'examen du budget pour l'an prochain, qui comporte d'importantes coupes dans les prestations sociales.
Des heurts ont opposé une centaine de manifestants cagoulés à la police autour du ministère italien des finances, tandis que la vitrine d'une agence de la banque Unicredit a été défoncée à coups de pierres. Quatorze personnes ont été interpellées avant la manifestation et "plusieurs" autres un peu plus tard.
- Au Portugal :
Les manifestants ont défilé sur les ponts des deux principales villes du pays, à Lisbonne et Porto, à l'appel de la CGTP, la principale centrale syndicale du pays, proche du Parti communiste.
A Porto, la capitale du nord du pays, ils étaient "entre 50 000 et 60 000" selon les organisateurs, mais 25 000 selon la police, à traverser à pied le pont do Infante qui relie les deux rives du fleuve Douro.
A Lisbonne, les protestataires ont franchi le pont du 25 Avril, à bord de quelque 400 autocars. Les organisateurs n'ont pas communiqué d'estimations sur le nombre de participants. "Menteurs", "Dehors", "Le peuple est en colère", scandaient les protestataires, qui s'étaient rassemblés dans le quartier d'Alcantara à Lisbonne. "Il est urgent de changer de politique" ou "Face aux injustices, la révolution est une obligation", proclamaient des banderoles en tête de cortège déployées par des retraités en colère.
Le pont du 25 avril, à Lisbonne, le 19 octobre 2013. | AP/Francisco Seco
Il s'agissait de la première grande mobilisation au Portugal après l'annonce mardi d'une nouvelle cure d'austérité dévoilée dans le projet de budget pour 2014 qui touchera de plein fouet le pouvoir d'achat des fonctionnaires et des retraités. Parmi les mesures les plus contestées figurent des réductions des salaires des fonctionnaires allant de 2,5% à 12%, ainsi que les coupes de près de 10% dans les retraites des anciens salariés du secteur public.