Une présidentielle pour le MEDEF
Quel qu’ait été le résultat du second tour des élections présidentielles, le grand patronat était assuré d’avoir un Président de la République à son service. Les médias à la solde du MEDEF et le système électoral taillé à la mesure des intérêts de celui-ci n’offraient de choix possible qu’entre N. Sarkozy et S. Royal. L’électorat de gauche ayant été déboussolé par les dérives droitières d’un PS qui n’est plus de gauche et par les abandons de classe d’un PCF moribond, Sarkozy a été élu. Avec lui le MEDEF espère atteindre ses objectifs à marche forcée et à visage découvert. Avec Royal il n’aurait pu le faire - teinture de gauche oblige – que sous le couvert de mesures sociétales. Dans les deux cas ses desseins auraient été servis à savoir : relancer l’Europe au détriment de la Nation afin de dévaloriser le travail au moindre risque d’explosion sociale. En effet les deux présidentiables étaient d’accord sur la nécessité d’une constitution européenne pourtant désavouée par une majorité de Français. Aucun des deux ne proposait une revalorisation réelle des salaires. L’une ne proposait qu’une hausse progressive du SMIC sur 5 ans quand l’autre n’avait pour mot d’ordre que « travailler plus pour gagner plus ». Ni l’une ni l’autre ne proposait de mesures contre les délocalisations et le démantèlement des services publics. En fin de compte et quelque soit l’issue du scrutin le grand patronat bénéficiait d’une baisse globale de la masse salariale.
Les difficultés déjà insurmontables des travailleurs, des chômeurs, des retraités et des jeunes vont s’aggraver. Ce d’autant qu’il n’y a rien de bon à attendre d’élections législatives placées par la constitution dans la foulée des présidentielles afin de doter le Président de la République d’une majorité lui permettant de mener à bien une politique antidémocratique et antisociale. Dans ces conditions, rien n’est plus nécessaire et urgent que de développer et d’intensifier les luttes contre les mauvais coups du Pouvoir et du grand patronat. Mais l’efficacité de celles-ci dépend de la lucidité de ceux qui la mènent. C’est pourquoi il est de la plus haute importance de travailler à la reconstruction d’un Parti Communiste capable de clarifier les enjeux à partir d’une analyse de classe, de proposer un projet de société garantissant le progrès économique, social et démocratique débouchant sur une stratégie d’union du peuple de France et renonçant par là-même aux accords d’états-majors politiques uniquement fondés sur des intérêts électoralistes.
Action communiste