Dans le contexte actuel, les communistes auront du mal à se déterminer à l'élection présidentielle.
Le “programme” de Marie-George Buffet est d'une platitude telle que l'on reste confondu. La candidate de la “gauche populaire et antilibérale” se propose de “vivre mieux”. “On y a droit”, proclame la deuxième partie du slogan. Un slogan qui laisse rêveur sur les conceptions du Parti communiste. Est-ce que nous voulons conforter une attitude passive, consommatrice - “On y a droit” - ou inciter les classes populaires à se battre pour conquérir, arracher des droits aux classes dirigeantes ? Est-ce que dans l’Histoire, à aucun moment, le peuple a pu se contenter de dire : “On y a droit” pour obtenir quoi que ce soit ? La lutte de classe n'est pas morte, sauf pour le Parti communiste manifestement.
Quoi de plus démobilisateur qu'un candidat sans parti - communiste s'entend, car Marie-George lorgnait sur la minorité de la LCR et les groupuscules d’extrême gauche jusqu'à la rupture avec les collectifs - et sans programme ?
En terme de programme, Marie-George ne fait que décliner un ensemble de vœux pieux et de mesures en demi-teinte, de tonalité chrétiennes de gauche. De quoi mobiliser les troupes, et surtout ne pas effrayer qui que ce soit. C’est le leitmotiv de nos dirigeants : surtout, ne pas montrer que nous sommes communistes. Surtout ne pas aborder les sujets qui fâchent : l’Europe, le PCF la veut “sociale” ; la cinquième République, il faudrait la remplacer par une sixième plus démocratique ; le salaire minimum, 1 500 euros bruts, à condition de trouver les financements... On croit rêver...
Si la candidature “populaire et anti-libérale” atteint plus de 2 % de suffrages, c'est qu'il reste dans notre pays des électeurs soucieux de protéger les espèces en voie de disparition…
Au Comité national, certains posent déjà des jalons : “Les communistes veulent porter haut et fort les aspirations populaires, au plus haut sommet”. C'est une manière détournée d'affirmer que le Parti a bien l'intention de retourner au gouvernement. La direction nationale n'en fait pas mystère, même si elle se drape dans une réserve qui ne doit pas faire pas illusion : “Nous appellerons à voter pour la gauche au 2e tour sans rien demander en échange”. Une manière élégante de faire passer le message au Parti socialiste : nous sommes prêts à vous apporter nos voix contre remerciements.
Est-ce à cela qu'est réduit le Parti communiste ? A cacher son identité communiste et à mendier auprès du Parti socialiste des circonscriptions, un groupe parlementaire, voire un ou deux postes de ministres contre bons et loyaux services ? La direction nationale va-t-elle une fois de plus mentir aux adhérents du Parti en négociant dans leur dos un accord avec la social-démocratie ? A n'avoir qu'une stratégie de survie à court terme, le Parti communiste est en train de se détruire. Et que se passera-t-il si au lieu de Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy était élu ?
par El diablo