POUR UN SERVICE PUBLIC FERROVIAIRE DE QUALITE
REPONDANT AUX BESOINS DE LA NATION ET DES USAGERS
Dans la logique de son adhésion à la logique financière de l'UE, le gouvernement prépare la privatisation des chemins de fer qui furent nationalisés en 1937. Les billets "congés payés", la gestion au service des usagers, le rôle joué par l'entreprise nationale dans l'aménagement du territoire rappellent l'importance qu'il y a à ce que les transports ferroviaires soient publics et restent une entreprise nationale.
Les plus nombreux dans les trains quotidiennement sont les salariés. Les plus nombreux à emprunter le transport ferroviaire pour partir en vacances sont les salariés et leur famille. Voilà pourquoi la SNCF ne doit cesser de leur appartenir, voilà pourquoi ils ne doivent pas cesser d'être des "usagers" du service public et ne doivent pas devenir des "clients" d'une entreprise privatisée, dont l'objectif principal sera de faire des profits sur le trajet qui les mène à leur travail ou sur leur lieu de vacances. C'est ce que disent les organisations syndicales qui appellent à la grève le 13 Juin : "Il appartient donc au Gouvernement et aux parlementaires de prendre en compte nos propositions et de construire un projet de loi répondant aux besoins de la Nation et des usagers à partir d’une entreprise ferroviaire publique intégrée, la SNCF, seule capable de répondre aux enjeux de sécurité, d’aménagement du territoire et d’égalité de traitement."
Dans un tract aux usagers, les syndicats alertent sur les conséquences de la logique financière de la gestion du service public ferroviaire : suppressions de gares et d'emplois, fermetures de guichets, des gares déshumanisées ou fermées, des dysfonctionnements dûs au matériel vétuste, des ateliers fermés ou avec moins de personnel ... Et ils dénoncent l'argent dilapidé dans des aventures de croissance externe ( 1000 filiales ! ) par acquisition de sociétés à l'étranger, ou dans les lignes TGV, vitrines de l'entreprise, le tout au détriment des lignes empruntées le plus souvent par les travailleurs. Enfin ils se demandent " comment offrir une alternative fiable au "tout camion " si la circulation des trains de marchandises est abandonnée ". Quiconque passe devant la gare de triage de Sotteville les Rouen peut en effet y contempler les locomotives qui servaient au fret, abandonnées et inutilisées pendant que le trafic camion ne cesse d'augmenter sur les autoroutes.
Nous reproduisons ci-dessous la déclaration de la CGT et la déclaration unitaire des organisations qui appellent à la grève.
Communiqué de la CGT
RÉFORME DU SYSTÈME FERROVIAIRE
LE GOUVERNEMENT DOIT RÉÉCRIRE SA COPIE
Le Ministre des Transports vient de présenter les grandes lignes du projet gouvernemental de réforme du système ferroviaire. Derrière les précautions oratoires employées se prépare un éclatement du système ferroviaire et du service public SNCF.
Alors que chacun s’accorde à dire que les vrais sujets pour développer le transport ferroviaire sont l’organisation de sa production et son financement, le Gouvernement choisit clairement de se soumettre aux exigences de Bruxelles d’ouverture totale du marché à la concurrence en 2019, bien qu’aucun texte ne l’impose.
Une réforme du système ferroviaire est indispensable mais avec l’ambition de
répondre aux besoins de la Nation et des usagers. Cela ne peut s’envisager qu’à partir d’une entreprise ferroviaire publique intégrée, la SNCF, seule capable de répondre aux enjeux de sécurité, d’aménagement du territoire et d’égalité de traitement.
A l’instar des rapports Bianco et Auxiette, cela n’est pas la voie que semble vouloir tracer le Gouvernement. L’organisation du système ferroviaire en 2 EPIC, que la CGT condamne depuis la séparation de l’infrastructure (création de RFF en 1997) et de l’exploitation (SNCF) n’est pas éradiquée par le projet gouvernemental. Au contraire, la proposition d’organiser le système en 3 EPIC prépare à son éclatement le moment venu, dans le cadre de l’ouverture ou non à la concurrence dont la responsabilité revient au Gouvernement.
Aucune solution de financement du système n’est apportée. Le traitement de la dette du système ferroviaire reposerait uniquement sur la productivité et des efforts supplémentaires demandés aux cheminots. Cheminots et usagers continueraient de faire les frais du refus de l’Etat de soutenir la dette issue des créations de lignes à grande vitesse qu’il fait supporter au système ferroviaire depuis les années 80.
Le projet du Gouvernement encourage la finalisation de l’organisation cloisonnée construite au fil des années par la direction de la SNCF. Ces séparations structurelles qui handicapent lourdement la production ferroviaire en empêchant les cheminots de travailler ensemble, faciliteraient la séparation totale de telle ou telle activité.
Dans ce cadre, il est évident que l’harmonisation sociale préconisée se traduirait par une régression sociale.
Le Gouvernement ne peut se considérer quitte.
Il doit réécrire sa copie!
Dans le cadre des débats ouverts par le gouvernement, la CGT a fait une
proposition complète qui allie efficacité pour un meilleur service public et un
financement pérenne du système ferroviaire en améliorant les conditions sociales et de travail des cheminots. Ce projet, conforme à la réglementation en vigueur, est basé sur le travail collectif et mutualisé de tous les cheminots avec comme finalité, faire du Service Public SNCF (fret et voyageurs) une réponse aux besoins des populations.
La CGT exige que le Gouvernement et la direction de la SNCF mettent en oeuvre des choix permettant de développer le service public ferroviaire et d’améliorer les conditions sociales des cheminots (emploi à statut, salaires, conditions de travail, fret…)
C’est ce qu’exprimeront les cheminots le 13 juin par la grève,
à l’appel de l’ensemble des organisations syndicales.
Communiqué de presse de la Férération CGT des cheminots
Montreuil, le 29 mai 2013
communiqué cgt réforme ferroviaire
COMMUNIQUE
FEDERATIONS SYNDICALES DE CHEMINOTS
CGT - UNSA - SUD-Rail – CFDT
Les cheminots doivent se faire entendre le 13 juin !
Pour le service public et l’entreprise publique intégrée
Alors que le contexte actuel marqué du sceau de l’austérité frappe durement les salariés, les cheminots de la SNCF connaissent eux aussi des attaques sans précédent sur leurs conditions sociales et ce au moment où le Gouvernement envisage une réforme du système ferroviaire dont les premières recommandations contenues dans les rapports de Mrs BIANCO et AUXIETTE suscitent d’ores et déjà colère et inquiétude.
Ces rapports ne garantissent en rien l’unicité ni l’intégrité du système, pas plus que les promesses de pérenniser notre statut et notre régime spécial de retraite et de prévoyance. Le financement et le traitement de la dette du système ferroviaire reposeraient essentiellement sur la productivité et des efforts supplémentaires demandés aux agents de la SNCF et de RFF.
L’hyper régionalisation dans le rapport Auxiette constituerait une fragmentation du réseau, la séparation accrue entre transport voyageurs TER et grandes lignes avec un risque de déclassement pour les trains nationaux Corail inter-cités en trains interrégionaux, voire en circulation routière. Il appartient donc au Gouvernement et aux parlementaires de prendre en compte nos propositions et de construire un projet de loi répondant aux besoins de la Nation et des usagers à partir d’une entreprise ferroviaire publique intégrée, la SNCF, seule capable de répondre aux enjeux de sécurité, d’aménagement du territoire et d’égalité de traitement.
- Un statut social et une réglementation du travail d’un haut niveau pour garantir la sécurité des circulations
Sur le plan social, l’ouverture à la concurrence est présentée comme inéluctable alors que seules des décisions politiques pourraient nous amener vers une telle orientation.
Dans ce cadre, il est évident que l’harmonisation sociale préconisée se traduirait par une régression socialesouhaitée par les technocrates libéraux de la Commission des transports européens. La direction de la SNCF, qui s’est inscrite dans cette perspective, doit cesser d’affaiblir le statut et les réglementations du travail (RH0077).
Ces règles statutaires de la SNCF permettent de répondre aux contraintes du service public, elles garantissent un haut niveau de sécurité des personnes et des circulations ainsi que de la qualité de la production.
- Pour l’emploi à statut et l’amélioration des conditions de travail
La Direction de la SNCF doit revoir sa politique d’emploi et mettre un terme aux suppressions au moment où le CA de la SNCF vient d’être informé d’une révision budgétaire prévoyant, entre autres, la suppression de 750 emplois supplémentaires en 2013 !
Nous exigeons l’augmentation des effectifs au cadre permanent ainsi qu’un moratoire sur l’ensemble des réorganisations et restructurations qui dégradent l’organisation de la production et les conditions de travail des cheminots.
Dans ce cadre, la recrudescence des problèmes de sûreté appelle d’autres moyens que les incantations médiatiques du Président de la SNCF avec entre autres des actions pérennes permettant la ré-humanisation effective des gares et des trains.
- Pour des augmentations générales des salaires et pensions !
Les cheminots subissent une dégradation sans précédent de leur pouvoir d’achat qui nécessite des mesures significatives d’augmentations générales permettant une revalorisation de l’ensemble des salaires ainsi qu’une prise en compte de la situation du niveau des pensions de retraite qui ne cesse de se dégrader depuis la fin de la péréquation sur les salaires.
- Pour le Fret ferroviaire, un changement de cap !
Enfin, à partir du rapport d’expertise et des préconisations de la commission économique du CCE SNCF consécutifs au droit d’alerte économique sur la situation du Fret, déposé par l’ensemble des élus, les cheminots doivent obtenir des perspectives réelles de relance de l’activité à partir d’une révision des politiques publiques et de la stratégie mis en oeuvre par les Directions Fret SNCF successives qui démontrent au quotidien leur caractère inefficace d’un point économique, social et environnemental.
Cela passe aussi par le retour à une production mutualisée, par la fin du pilotage par activité et la création d’établissement multi activité articulé autour des métiers dans les territoires.
Emploi, Conditions de travail, Salaire, Statut, Fret,
Réforme du système ferroviaire, Avenir du service public SNCF,…
Le Gouvernement et la Direction refusent d’entendre les exigences des cheminots et poursuivent leur logique du « tout business » au mépris du Service Public SNCF et des conditions sociales des cheminots.
Par conséquent, l’intervention des cheminots est indispensable et urgente pour permettre par le rapport de force d’imposer d’autres choix !
Les fédérations syndicales de cheminots CGT, UNSA, SUD-Rail, CFDT ont déposé un préavis de grève national unitaire couvrant la période de travail du mercredi 12 juin 2013 à 19h00 au vendredi 14 juin à 8h00 couvrant l’ensemble du personnel pour exiger des réponses à leurs revendications !
Ensemble, faisons-nous entendre !