Les pensions des complémentaires vont augmenter de 4,9 % au 1er novembre, pour suivre l’inflation. Le gouvernement n’a cependant pas renoncé à puiser dans les caisses du régime.
Un accord conclu sur le fil, vers 1 h 30 du matin, qui comporte quelques avancées notables mais n’écarte pas les menaces pesant sur l’avenir du régime. Les organisations syndicales et patronales, qui gèrent paritairement l’Agirc-Arrco (retraites complémentaires), se sont entendues dans la nuit de mercredi à jeudi sur un projet d’accord qui devrait améliorer le sort de 13 millions de retraités. Le texte acte deux avancées non négligeables.
D’abord, les retraités vont voir leur pension complémentaire augmenter de 4,9 % dès le 1er novembre, afin de suivre l’inflation. Ensuite, le malus est supprimé : instauré en 2019, ce mécanisme profondément injuste amputait les pensions complémentaires de 10 % pendant les trois premières années de la retraite, même lorsqu’on avait rempli toutes les conditions permettant de bénéficier du taux plein. [...]
La perspective d’un hold-up sur les réserves
Surtout, la perspective d’un « hold-up » gouvernemental sur les réserves du régime, sorte d’épée de Damoclès qui a plané durant tous les débats, n’est pas écartée. Les caisses de l’Agirc-Arrco détiennent actuellement 68 milliards d’euros d’excédents. Cet épais matelas s’explique par une règle d’or qui impose au régime de détenir en permanence dans ses caisses l’équivalent de six mois de pension sur quinze ans.
Le gouvernement aimerait puiser dans ce « trésor de guerre » pour financer la revalorisation des petites retraites promise lors de sa dernière réforme, à hauteur d’au moins un milliard d’euros par an. La perspective d’une telle ponction fait bondir l’ensemble des négociateurs, qui redoutent qu’elle mette en péril les finances du régime. [...]
« Derrière cette menace, le projet macroniste d’étatiser l’Agirc-Arrco »
Le rejet de la ponction gouvernementale fait consensus contre lui. Les réserves sont « l’argent des salariés du secteur privé, dédié à leurs retraites complémentaires, recadre Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, sur France 2. C’est géré par les organisations syndicales et patronales, donc l’État n’a pas son mot à dire. (…) Sinon, cela veut dire que le gouvernement estime que lorsqu’il y a de l’argent quelque part, il peut aller se servir ».
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