Les imprimeurs, les éditeurs font face à une crise inédite pour l’approvisionnement de papier. En cause, les confinements qui ont chamboulé le marché mais pas seulement. Le marché de la pâte à papier est très concentré.
On l’oublierait presque mais le papier qui glisse sous vos doigts est une matière première. Depuis quelques mois, et encore plus depuis septembre, les éditeurs de presse ou de livres ont des difficultés à s’approvisionner. Conséquence, la tonne de papier n’a jamais coûté aussi cher : en moyenne 600 € contre 300 € au premier semestre 2021. La tonne de pâte à papier est passée de 700 € à 1 170 €.
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Situation critique pour la presse
D’ailleurs, un éditeur qui souhaite se lancer dans la publication a peu de chance de trouver du papier en ce moment. « La livraison des tonnages est assurée mais les nouveaux éditeurs sont refusés tout comme l’augmentation de l’activité de clients déjà en place », poursuit le spécialiste.
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Une accumulation de raisons conjoncturelles
Le prix de la tonne de papier avait donc atteint un niveau très bas, autour de 300 €. « Certains éditeurs ou imprimeurs ont fait du stock en anticipant une hausse des prix », poursuit-il. La demande s’est aussi réveillée au même moment pour tous.
Le bois est par ailleurs une matière moins disponible notamment au Canada.
La hausse des prix de l’énergie n’est pas non plus sans effet sur cette industrie gourmande en électricité, pour transformer le bois en pâte à papier, puis en papier.
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Les papetiers délaissent le papier « graphique »
En effet, « une partie de la pâte à papier arrive par bateau d’Amérique du Sud et d’Asie », explique Pascal Lenoir de chez Gallimard qui, lui, se fournit en Europe assure-t-il. Or, les coûts du transport maritimes se sont aussi envolés.
Le marché du papier est cyclique. Ses prix étaient dans une tendance baissière ces dernières années.
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En 2000, selon la Copacel, la part de la presse et de l’édition représentait 44,8 % de la production de papiers et cartons en France, contre 45,9 % pour les emballages et conditionnements. Vingt ans plus tard, la production « graphique » est tombée à 17,4 % contre 66,4 % pour le carton.
Autrement dit, les fabricants transforment davantage de pâte à papier en carton qu’en papier journal. Le tout porté par une hausse du e-commerce est des besoins en emballage.
Un marché concentré ? L’Europe enquête
L’offre des papetiers se réduit. La preuve avec la récente fermeture de la papeterie Chapelle-Darblay, à Grand Couronne, appartenant au groupe finlandais UPM. C’était l’une des rares usines de fabrication de papier journal à partir de matières recyclées. Le prix du papier recyclé a lui aussi fortement augmenté en un an et participe à la hausse.
Les éditeurs de presse sont nombreux à qualifier le marché de la fabrication de papier de « concentré ». Les trois géants du secteur se nomment Stora Enso, Norske Skog et UPM. À eux trois, ces groupes finlandais ou suédois capteraient 60 % du marché européen pour la production du papier journal. Au niveau mondial, les gros papetiers se trouvent aux États-Unis, en Amérique du Sud et en Asie.
Plusieurs professionnels évoquent des ententes entre producteurs. La Commission européenne vient d’ailleurs de lancer une enquête. Les papetiers européens avaient déjà été épinglés en juillet 1994 par la Commission européenne. Ils avaient reçu des amendes pour la constitution d’un cartel dans le secteur du carton. Comme le papier, l’histoire se recycle.
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1000 jours de lutte ...La victoire au bout !
* * Communiqué cgt 1000 jours de lutte ...La victoire au bout ! * Une détermination sans faille du syndicat CGT de la Chapelle Darblay avec les représentants du personnel à ne pas voir dispara...
http://cgtchapelledarblayupm.unblog.fr/2022/05/18/1000-jours-de-lutte-la-victoire-au-bout/