Emmanuel Macron réélu : heureuse, Barbara Pompili se déhanche devant la Tour Eiffel - © C à vous, 13/04/2022
L’hymne à la joie, les sourires radieux d’Emmanuel Macron, les pas de danse de la ministre Barbara Pompili : l’heure était à la réjouissance hier soir. Le ton, léger, tranchait avec l’atmosphère de plomb qui avait caractérisé l’entre-deux-tours. Le péril écarté, la France des gagnants de la mondialisation recommençait à afficher son bonheur d’exister et de régner. Certains n’avaient pas attendu la victoire d’Emmanuel Macron pour le faire. C’est le cas de Raphaël Enthoven, qui exposait candidement son incompréhension face au vote populiste le 13 avril : « Je m’étonne qu’un pays qui est en bonne santé, qui fonctionne, qui repart, qui a de l’influence, qui est en pointe de la lutte contre l’islamisme, dont la bouffe est sublime et dont l’équipe est championne du monde au football, je m’étonne que ce pays-là joue au con à ce point avec son bulletin dans l’urne. »
Entreprendre une critique de fond de la « pensée » de Raphaël Enthoven n’est pas évident. Si l’on peut critiquer une philosophie, la tâche se complique lorsqu’on se trouve en face de fragments de réflexion, de bribes de morale dispensées au hasard des matinales et aussitôt approuvées par un présentateur ravi. La pensée d’Enthoven est contenue dans son personnage et, pour tout dire, s’y résume.
Un cogito errant dans l’ouate
Si certains penseurs ont à cœur de se dresser contre leur époque, ce n’est pas le cas de Raphaël Enthoven, qui en est le produit chimiquement pur, pour ne pas dire l’incarnation même. Enthoven, qui a l’humilité de se revendiquer simple « professeur de philosophie » – portons cela à son crédit – prodigue à qui veut l’entendre sa « morale de l’info » dans laquelle reviennent systématiquement les mêmes thèmes : de l’emballement des réseaux sociaux à la critique sans nuances des populismes.
Quelques auditeurs, trop pressés sans doute, s’en contentent pour convoquer Nizan et le qualifier de chien de garde. Mais le professeur Enthoven est plus que ça. On a connu bien des défenseurs acharnés de l’ordre établi, idéologues forcenés qui avaient, sinon le mérite de croire en quelque cause, au moins celui de vouer une détestation profonde à une autre.
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La suite ci-dessous :
Un dernier pas de danse avant la catastrophe...
L'hymne à la joie, les sourires radieux d'Emmanuel Macron, les pas de danse de la ministre Barbara Pompili : l'heure était à la réjouissance hier soir. Le ton, léger, tranchait avec l'atmosph...
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