« Mélenchon président, Roussel à la poubelle ! » Dimanche soir, devant le QG de campagne de Jean-Luc Mélenchon au Cirque d’hiver, les militants insoumis avaient déjà trouvé le coupable idéal de l’échec de la « remontada » entamée dans la soirée par leur champion. Sur les réseaux sociaux, des tombereaux d’injures s’abattaient sur le candidat communiste et sur ses électeurs. Haro sur le baudet ! Le viandard félon aurait sciemment empêché la gauche d’être au second tour (la belle affaire). Qu’une immense frustration entoure la défaite de Jean-Luc Mélenchon, passé à un souffle de la qualification, cela est parfaitement compréhensible. Mais attribuer cet « échec » – La France insoumise a battu tous ses records – à Fabien Roussel est injuste et relève d’une conception discutable de la démocratie.
Bien placée pour donner des leçons en la matière, Ségolène Royal tance les égos boursouflés d’Anne Hidalgo, Fabien Roussel et Yannick Jadot. « Ils appellent au barrage à Marine Le Pen ? Ils pouvaient le faire par l’union en se retirant », lance l’ancienne ministre du gouvernement Valls, nommée ambassadrice des Pôles par un certain Emmanuel M. Sur franceinfo ce lundi matin, l’insoumis Adrien Quatennens instruit lui aussi le procès de Fabien Roussel – pour qui l'auteur de ces lignes n'a pas voté : « Je me rappelle qu’en novembre 2020, j’ai une discussion avec Fabien Roussel, qui me dit : ‘De toute façon, il n’y a pas de perspective de second tour pour la gauche, donc j’irai jusqu’au bout.’ Il m’avait même dit : ‘S’il y a une opportunité de se qualifier au second tour pour l’un d’entre nous, j’y réfléchirai.’ (…) Le second tour était bien, contrairement à ce qu’ont dit certains responsables communistes, à portée de main. »
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