Seules les luttes sociales et politiques dans un même mouvement peuvent faire reculer le pouvoir néolibéral, version moderne du capitalisme - A ROUEN EN 2018
Disque rayé
Ce n’est pas parce que le Capital pose des urnes qu’il y a démocratie, et ce n’est pas parce qu’il y a vote qu’il y a démocratie ! Nous sommes bien dans une « farce démocratique » puisque cette élection à deux tours a été conçue pour éliminer tout candidat représentant le monde du Travail — quand bien même il passerait le premier tour, il serait éliminé au deuxième. Comme il y a cinq ans, nous nous retrouvons maintenant « sommés » de voter entre deux finalistes, deux candidats « fabriqués » par le système pour le préserver en affichant une prétendue opposition. Ces derniers représentent les deux faces d’une même pièce.
En tout état de cause, le nombre de spectateurs venus au premier acte du dernier spectacle de la classe dominante apporte une certaine légitimité au piège qui vient une nouvelle fois de se refermer sur nous.
Roland LEROY, dans la revue « les cahiers du communisme » d’octobre 1962 au sujet de l’institution de l’élection présidentielle directe baptisée « plébiscite gaulliste », écrivait : « Le but du plébiscite est de liquider les derniers vestiges de démocratie en France, aggraver la dictature de fait du pouvoir personnel, accélérer la fascisation de l’État pour poursuivre la politique des monopoles, néfaste aux travailleurs et à la Nation. » N’est-ce pas toujours d’une extrême pertinence 60 ans plus tard ?
Émancipation, enjeux, et souveraineté populaire
La souveraineté populaire ne pourra jamais trouver une issue dans ce cadre. D’ailleurs comment les seuls producteurs de valeur pourraient se faire représenter par des gens qui ne « travaillent » pas ?
Nous ne devons cependant pas oublier le dernier mandat du président le plus mal élu de France qui a mis en exergue les besoins de monde du travail et l’urgence à sortir du système capitaliste. Des gilets jaunes, en passant par une lutte gagnante rejetant en masse le système de retraite à point, la phase COVID puis maintenant la guerre en Ukraine relevant les nouveaux enjeux géopolitiques mondiaux, il y a urgence à décider collectivement et démocratiquement de la gestion du pays, des relations internationales.
Pour cela, seul un point de vue révolutionnaire — affirmant que seul le Travail est créateur de richesses — est susceptible de rassembler l’immense majorité de notre Peuple. Le point de vue réformiste quant à lui est porteur de divisions insurmontables et l’élection d’aujourd’hui est parfaitement éloquente.
L’élection présidentielle ne permettra jamais l’émergence d’un point de vue révolutionnaire permettant de renverser la table, et c’est son rôle. Elle ne fait que la retarder encore et encore.
Les enjeux de classe sont tellement aiguisés, qu’il est illusoire de croire que l’on pourra composer dans le cadre imposé. Aucune victoire n’étant possible dans cette élection pour le monde du travail, il ne s’agit pas d’en faire une défaite ; les luttes doivent s’enclencher à tous les niveaux pour renverser l’ordre établi.
Paris, le 11 avril 2022
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