Pourquoi ceux qui savent le mal qu'il y a à "réformer" l'Union Européenne, persistent-ils à vouloir "renégocier" les traités ? D'autant qu'ils évoquent à peine ces "renégociations" y compris dans le temps d'une élection présidentielle, alors que le président élu sera corseté et son gouvernement avec lui, par les décisions européennes. Ce devrait être, au moins, une bataille politique permanente, accompagnant chaque lutte. La santé, la politique fiscale, les services publics, les transports, l'industrialisation ... tout dépend de l'UE. Ses institutions sont si pesantes qu'il est difficile d'y faire respecter les choix des citoyens. On voit bien que tout processus de décision est opaque, secret, caché ... C'est fait pour.
Alors puisqu'il s'avère quasi impossible de réformer cette Europe capitaliste qui entrave tout processus de changement démocratique, il faut mener la bataille pour en sortir.
Et ça commence par la dénoncer inlassablement.
C'est, au moins, ce que devraient faire les candidats qui ont des propositions contradictoires avec les traités européens. Ils ne le font pas. Ni Fabien Roussel, ni Jean-Luc Mélenchon.
YG
Par : Manon Aubry
Mais que se passe-t-il à la Commission européenne depuis 8 mois ? La proposition d’une directive pour rendre les multinationales responsables pour les violations des droits humains commises dans leurs chaînes d’approvisionnement a été repoussée plusieurs fois. En toute opacité et sans explications.
Manon Aubry est une eurodéputée (la France insoumise) et la co-présidente du groupe de la Gauche au Parlement européen.
La Commission qui devait présenter son projet de “devoir de vigilance” européen en juin 2021 ne le dévoilera finalement que le 23 février 2022 et semble avoir perdu son ambition en chemin.
Pourtant les eurodéputés avaient bien mâché le travail de la Commission dès mars 2021 avec l’adoption au Parlement européen d’une proposition de directive “clé en main” contre les dégâts sociaux et environnementaux des multinationales. Mais depuis, c’est un autre acteur européen qui s’est érigé en co-législateur, illégitime mais puissant pour freiner des quatre fers : les lobbys.
L’enjeu pour les multinationales est colossal. À ce jour, nombre d’entre elles tirent des profits délirants de l’exploitation criminelle des travailleurs et de l’environnement par leurs filiales, leurs sous-traitants et leurs fournisseurs, souvent hors d’Europe. Les violations des droits humains sont l’intolérable corollaire du modèle économique de certains secteurs industriels notamment textile, minier et pétrolier. Or les profits remontent les chaînes d’approvisionnement jusqu’aux sièges sociaux et aux actionnaires, mais pas la responsabilité pour les crimes commis. À travers le monde, des millions de victimes des multinationales sont ainsi privées de justice.
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