QUE DIT REELLEMENT LA LOI LAÏQUE DE 1905?
Le 9 décembre 1905, à l’issue d’une confrontation politico-idéologique intense avec la réaction néo-monarchique, le camp laïco-républicain, que soutenait Jaurès et que dopait la récente victoire des Dreyfusards, faisait voter la loi de séparation de l’Etat et des Eglises qui définit depuis lors la « laïcité à la française ». Son article I dispose que la République garantit la liberté de conscience et de culte. Il ne s’agit donc nullement d’une loi « antireligieuse » ou d’un « athéisme d’Etat », comme le ressassent mensongèrement les réacs de tous poils. Il est vrai cependant, – et c’est là que le bât blesse les cléricaux affichés que sont Sarkozy, Valls ou Macron -, que l’article II de cette loi, désormais intégrée au « bloc de constitutionnalité » français, dispose que « LA REPUBLIQUE NE RECONNAÎT, NE SALARIE, NI NE SUBVENTIONNE AUCUN CULTE ». Bref, comme l’avait déjà proclamé Victor Hugo, alors chef du parti républicain, « il faut l’Etat chez lui et l’Eglise chez elle » : tel est l’anticléricalisme bien conçu, dont notre pays est encore fort éloigné sur le plan pratique!
TARTUFFE AU POUVOIR A PARIS ET A BRUXELLES
Rappeler tout cela, que l’on n’enseigne plus guère à l’école « laïque » (où les affiches imposées aux lycées par Blanquer réduisent la laïcité au « vivre ensemble »), c’est cingler au visage les présidents pro-Maastricht qui se sont succédé depuis 1992. N’oublions pas en effet que, contre l’esprit et la lettre de la loi de 1905, la constitution européenne retoquée par le peuple français (2005) faisait référence aux « racines chrétiennes de l’Europe ». Elle faisait également obligation aux Etats-membres de l’UE de dialoguer avec les Eglises constituées; quant aux athées, aux agnostiques, aux déistes et aux personnes qui se disent « sans religion », et qui sont majoritaires en France chez les moins de trente ans ! – , ils n’auront qu’à dialoguer avec eux-mêmes puisque, par définition, aucun appareil religieux ne les représente!
UNE « CONSTRUCTION » EUROPEENNE DE PART EN PART CLERICALE
Tel est en effet, depuis le Traité de Rome, l’essence profondément cléricale de la « construction » européenne: une construction rétrograde qu’ont conduite sur les fonds baptismaux, avec la constante complicité de la social-démocratie (SFIO et SPD allemand), les chrétiens-« démocrates » inféodés au Vatican que furent Saint Schuman et Saint-Monnet en France, Sankt Adenauer en Allemagne et Santo De Gasperi en Italie. D’où le prétendu « hymne européen », dont les paroles, empruntées à Schiller, sont dédiées à Dieu, et le « drapeau européen », illégalement officialisé par Macron, dont le concepteur a avoué qu’il faisait allusion au manteau de la Vierge et aux douze étoiles apostoliques. [...]
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