Nous proposons à la lecture, un texte inédit de Léo Figuères [1] intitulé « Et le socialisme, camarade ? » dont le thème fut plus largement développé dans son livre « Capitalisme, socialismes(s), communisme ; leçons d’une histoire et regards d’avenir » (2010).
Ce texte est une réponse à ceux qui préconisent au sein du PCF, la « mutation », le « dépassement du capitalisme » pas à pas, ou le passage au « communisme goutte à goutte », qui en appelaient pour se justifier à un Marx éthéré et inoffensif pour rejeter toute forme de transition vers le communisme, approche qui renouait en définitive avec un communisme utopiste et réformiste pré-marxiste.
Pour faciliter la lecture de ce texte nous avons délibérément choisi de ne publier que l’introduction qui expose la problématique et la dernière partie. Pour finir il est proposé quelques ouvrages autour du thème du socialisme.
Avec ce texte toujours d’actualité, Léo Figuères renvoie à la responsabilité des communistes français de proposer un projet de transformation sociale, économique, politique et aussi écologique du système, une société enfin débarrassée de l’exploitation, un socialisme du XXIème siècle... il n’est que temps !
En ce vingt-et-unième siècle des questions essentielles pour l’avenir du genre humain se trouvent posées.
La société capitaliste est-elle la fin des fins de l’histoire et ne constitue-t-elle pas l’ordre social naturel qui malgré ses imperfections admises, est la seule qui puisse faire aller l’humanité de l’avant en assurant tout à la fois le progrès économique et social et les libertés humaines fondamentales ?
En conséquence subsiste-il seulement une chance de voir aboutir une alternative au capitalisme, un projet de transformation sociale alors même que les expériences qui s’y sont attaquées au siècle précédent, en Russie et dans d’autres pays européens, se sont effondrées dans leur tentative de bâtir une société plus égalitaire, un monde plus juste ?
Est-il simplement raisonnable, après l’effacement des espérances nées des tentatives communistes d’édification d’une nouvelle société comme des efforts réformistes pour y parvenir par une autre voie, de se donner pour objectif d’atteindre par un chemin ou par un autre, une organisation sociale différente de celle dont le capital est maître ?
Autrement dit, ce qu’on nomma durant deux siècles une société socialiste, fondée sur l’appropriation collective des grands moyens de produire et d’échanger, sur la recherche de l’égalité des citoyens devant le travail, les conditions de vie et la culture, en rupture avec la société basée sur l’appât effréné du profit, peut-elle rester un idéal et un but alors que nombre de ceux qui s’en firent les champions dans un passé récent y ont visiblement renoncés et peu importe que certains se soient alors réclamés de la révolution et d’autres de la réforme ?
Des communistes eux mêmes ne refusent-ils pas le terme de socialisme « à jamais déshonoré » à leurs yeux par la faillite des expériences à l’Est, pour nous proposer de sauter par dessus toute étape dans une société communiste qu’ils disent vouloir préparer pas à pas dans le cadre capitaliste.
Qui veut le plus, veut le moins et cette perspective exorbitante risque de dissimuler en fait un renoncement à toute forme de transformation réelle de la société.
Le présent travail vise à rappeler ce qu’ont été et restent les idéaux socialistes, à évoquer ce que furent les effets et les limites des tentatives de les mettre en œuvre durant le XXème siècle, à montrer que malgré les dérives et les échecs ses objectifs sont toujours réalistes et, qu’au fond, puisque on disserte abondamment sur « l’autre monde possible », le socialisme, compris évidemment dans le contexte du nouveau siècle et tirant enseignement des expériences diverses faites en son nom, reste la véritable alternative à l’ordre social capitaliste. [...]
La suite ci-dessous :
Et le socialisme, camarade... - Faire Vivre le PCF !
En ce vingt-et-unième siècle des questions essentielles pour l'avenir du genre humain se trouvent posées. La société capitaliste est-elle la fin des fins de l'histoire et ne constitue-t-elle p...